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Lors du Forum économique mondial (WEF) de Davos en janvier 2019, la célébrité de Thunberg a été pleinement utilisée pour donner aux citoyens l’illusion d’un nouveau « capitalisme compassionnel ». C’était particulièrement vrai pour le programme Journée mondiale de l’océan du WEF, où Thunberg a participé à la table ronde « Qu’est-ce qu’un océan en évolution signifie pour nous, nos emplois et nos marchés ? » Alors que les membres du groupe d’experts (incluant Greta) ont parlé de l’océan comme d’un marché à risque en ces termes: « si nous ne sauvons pas les océans, cela représente une perte de 24 billions de dollars », l’innocence de Thunberg a créé un vernis de légitimité sur cette réification grotesque de la nature.
Pendant ce temps, Al Gore siégeait au panel « Agir pour l’océan » où il a été dit que « l’économie de l’océan représenterait entre 3 et 5 % du PIB mondial, avec des actifs évalués à 24 000 milliards de dollars. Comment le monde peut-il puiser dans l’économie océanique tout en la protégeant de l’effondrement environnemental ? » Il aborda le sujet des grèves climatiques mondiales en tant que signe central de changement et de la nécessité d’attribuer une valeur monétaire à la nature, sans expliquer que cette mobilisation provient de la mise en place d'un plan de mise en marché du geste de Greta Thunberg et financé par ses propres compagnies et groupes environnementaux (ONG) financés par les organisations qu'il a mises sur pied. Bien sûr, le moment-clé de l’exploitation de Thunberg (et le but même de la construction de son image mondiale) a eu lieu au moment où elle a prononcé ces mots très médiatisés « Notre maison est en feu. Je suis ici pour dire que notre maison est en feu. » Ces mots reprenaient presque mot pour mot le texte du document de stratégie intitulé « Mener le public en mode d’urgence ». La stratégie, dont l’auteur est le Climate Mobilization Project (Projet de mobilisation contre le changement climatique), décrit une " mobilisation de type guerre, semblable à l’effort du front intérieur américain pendant la Seconde Guerre mondiale ". Ce qui a été traité en profondeur dans l'Acte 4 de cette série de textes.
Pendant le rassemblement, alors que la présence de Thunberg était exploitée de multiples façons, notamment pour ajouter à la fois de la légitimité et des allures diplomatiques à la Conférence sur les océans, Jennifer Morgan prenait part à des discussions beaucoup plus discrètes – celles qui étaient axées sur le « New Deal pour la Nature ». Ceux qui ne connaissent pas bien le fonctionnement et les mécanismes internes du complexe industriel à but non lucratif pourraient se demander pourquoi le directeur exécutif de Greenpeace International est invité à participer à une discussion sur la mise en œuvre des « paiements pour services liés aux écosystèmes » (PSE), à l’échelle mondiale. C’est-à-dire que des valeurs monétaires sont attribuées à toute la nature, sous couvert de la protection de l’environnement. En d’autres termes, c’est la financiarisation et la privatisation de toute nature – sur toute la Terre.
Mais il y a plus important que tous les postes ci-dessus : le rôle de Morgan aux échelons supérieurs du pouvoir via sa position antérieure en tant que directrice mondiale du programme sur le climat et l’énergie au World Resources Institute. [Bio] [Source] Le Forum économique mondial de 2019, qui présente les publications et les billets de Morgan sur son site Web), n’a pas représenté le premier exemple de l’engagement de Morgan dans le prochain « New Deal pour la Nature ». Au cours des remarques de clôture du Global Landscapes Forum (Forum sur les paysages mondiaux), le 9 décembre 2018, lors de la COP24, Morgan a souligné qu’en plus de déplacer l’attention mondiale des secteurs du pétrole et des transports vers les terres et les forêts, une coopération supplémentaire était nécessaire pour atteindre un consensus sur le New Deal pour la Nature :
La vérité est que la carrière de Morgan en tant que chouchou et confidente de l’Establishment est établie depuis longtemps. Sa persévérance et son habile navigation au sein de la direction interdépendante du complexe industriel à but non lucratif l’ont amenée à cette position précise.
Il est essentiel de savoir que le World Resources Institute est l’un des partenaires fondateurs de la Campagne mondiale pour l’action climatique (GCCA) et que la New Climate Economy (Nouvelle économie climatique) – un projet de la Commission mondiale sur l’économie et le climat lancé en 2013 – est également créée par le World Resources Institute. Ce qu’exprime la New Climate Economy en déclarant que « le passage à une économie à faible émission de carbone et résiliente au changement climatique n’est qu’une partie – potentiellement minime – de la transition économique beaucoup plus large qui est en cours » est ceci : la transformation de la finance mondiale via l’évaluation économique et la rémunération de services environnementaux.
Le conseil d’administration qui supervise le World Resources Institute représente les échelons les plus élevés de la classe dirigeante mondialiste.
Le World Resources Institute est l’un des principaux cofondateurs de l’appareil d’ingénierie sociale GCCA (TckTckTck), officiellement lancé en 2008. Bien avant que les forces d’élite ne déclarent une situation d’urgence climatique dont nous sommes témoins du développement aujourd’hui, les scientifiques et les universitaires avaient déjà reconnu que l’échelle industrielle de notre transformation destructrice et collective de la nature avait pris une telle ampleur, qu’elle menaçait la civilisation industrielle d’effondrement (tout en exploitant et en réduisant la plupart des gens en esclavage au profit de quelques-uns). Bien sûr, depuis bien plus longtemps, les indigènes avaient compris ce à quoi la conquête effrénée de la nature par les Européens allait mener. Les marchés ont finalement conquis le monde occidental. Notre société est maintenant enlisée dans la dette, et la croissance économique n’est pas seulement stagnante, elle est aussi prise dans une spirale descendante. Aujourd’hui, nous nous trouvons dans une culture tellement déconnectée de la réalité qu’elle considère la croissance économique comme beaucoup plus précieuse que les écosystèmes planétaires qui soutiennent toute vie. Comme cette série l’a démontré et le démontrera encore dans ce segment de conclusion, la coalition de la GCCA a été conçue, financée et orchestrée par les mêmes entités qui s’apprêtent à débloquer 100 billions de dollars et à mettre en œuvre simultanément la privatisation/financement de la nature via le New Deal pour la Nature (paiements pour services liés aux écosystèmes) qui sera proposé pour accord en 2020. Le discours d’urgence dont nous sommes témoins aujourd’hui est dû à une peur déclenchée par tout autre chose que l’effondrement de la biosphère planétaire, à savoir l’effondrement du système économique capitaliste. Le World Resources Institute, le World Wildlife Fund et la New Climate Economy sont aux commandes de la financiarisation de la nature. La Natural Capital Coalition (Coalition pour le capital naturel) qui représente plus de 300 entreprises parmi les plus puissantes du monde, et qui est engagée auprès de « plusieurs milliers d’autres », est également à la barre. Le partenaire de recherche de la New Climate Economy, le Stockholm Environment Institute (Institut de l’environnement de Stockholm), a une porte tournante bien huilée entre lui et le WWF. L’institut a disposé d’un généreux financement de 260 millions de couronnes suédoises en 2017 (environ 28 millions de dollars US) dont près de dix millions de couronnes offerts par la Fondation Bill & Melinda Gates. En passant, nous pouvons ajouter que le Stockholm Environment Institute a fait une présentation lors d’une manifestation sur le climat le 4 mai 2018 (intitulée « Welcome to the Power of Capital », « Bienvenue au pouvoir du capital ») avec Ingmar Rentzhog, PDG de We Don’t Have Time et Malena Ernman, Prix du héros de l’environnement WWF 2017 et mère de Greta Thunberg). Le 21 novembre 2017, la nomination de Pavan Sukhdev à la présidence de WWF International a été annoncée : « Pavan Sukhdev, ancien directeur de l’Initiative des Nations Unies pour une économie verte, a été nommé président de WWF International ». Sukhdev, ancien directeur général de la Division des marchés de la Deutsche Bank, avait publié les conclusions de l’étude de l’initiative Economics of Ecosystems and Biodiversity (« Économie des écosystèmes et de la biodiversité », acronyme anglais TEEB) en 2010. La TEBB était une initiative du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). La Natural Capital Coalition s’appelait auparavant « TEEB for Business Coalition » (mot pour mot, la « Coalition de Économie des écosystèmes et de la biodiversité pour le business »).
Le 13 février 2019, Le journal The Guardian a publié un article intitulé ‘La courageuse position des enfants de la grève de l’école pour le climat a notre soutien’ (School Climate Strike Children’s Brave Stand Has Our Support) – « Nous sommes inspirés par le fait que nos enfants, encouragés par les actions nobles de Greta Thunberg et d’autres élèves en grève, font entendre leur voix », disent 224 universitaires. Parmi ceux qui approuvaient la lettre, on comptait Annemarieke de Bruin, chercheuse, Alison Dyke, Jean McKendree et Corrado Topi, économistes écologiques au Stockholm Environment Institute.
Grâce à la coalition GCCA/ TckTckTck, une décennie d’ingénierie sociale est passée inaperçue. La Marche pour le Climat du 21 septembre 2014 et les marches mondiales qui allaient suivre telles que les mobilisations Rise Up, les groupes de travail, les rassemblements Power Shift, etc, avaient des objectifs multiples qui ont eu un succès incroyable pour ceux qui en tenaient la barre.
Le slogan « Pour tout changer, nous avons besoin de tout le monde » était un signal. L’indice d’une opération d’ingénierie comportementale dont le but était de créer une fraternité entre les citoyens et les dirigeants des entreprises pour devenir « plus forts, tous ensemble ». Toute l’attention serait détournée des principaux moteurs du changement climatique: le militarisme, le système économique capitaliste dépendant d’une croissance et d’une exploitation infinies, l’agriculture/l’élevage industriels, etc... tout cela rendu invisible incluant l’Accord du peuple autochtone de Cochabamba mené par des indigènes du monde entier en 2010. Au lieu de cela, cette énergie serait dirigée vers le discours des « énergies propres » comme solution quasi-unique à nos multiples crises écologiques. La foi en deux objets allait être suffisante pour rassurer toute une population sur le fait qu’elle n’aurait rien à sacrifier. Le mode de vie occidental allait pouvoir se poursuivre. Les panneaux solaires et les éoliennes ont pris l’avant-scène. La foule a applaudi à tout rompre.
En dix ans, «l’écologie » est passée de la protection de la nature à l’exigence d’un déploiement de technologies vertes, à l’échelle industrielle, qui détruisent encore davantage la nature. Le monde naturel a perdu toute pertinence, à mesure que le désir de voir des technologies vertes l’a emporté sur celui de protéger l’environnement. Les éoliennes et les panneaux solaires ont remplacé les images d’arbres et d’insectes comme nouveaux symboles de notre monde naturel.
Les forêts d’éoliennes nécessaires à une production d’électricité conséquente tuent des oiseaux, des chauve-souris et des insectes utiles en masse. Les panneaux solaires attirent et brûlent les oiseaux et les insectes qui ont le malheur de voler un peu trop près ou pire, de se poser dessus. Les sociétés d’ornithologues sont d’autant plus inquiètes que des espèces menacées d’oiseaux sont touchées. Article de Forbes en français, NdT] Ces idéologies se sont lentement installées, jusqu’à ce que les « mouvements » ne soient plus rien d’autre que des groupes de pression pour l’énergie verte. Nous avons des bénévoles en marche pour le capital à l’échelle mondiale. Dire qu’Edward Bernays serait impressionné serait un euphémisme. [Edward Bernays (1891−1995), baptisé « père des relations publiques », est le chef de file des propagandistes des USA et probablement du monde entier, NdT]. Telle est la beauté de l’ingénierie sociale et du changement de comportement. Pour bien comprendre comment nous en sommes arrivés au précipice actuel, nous devons d’abord revenir sur le passé. En 2009, sur une période de cinq mois, GCCA/TckTckTck et ses partenaires ont enregistré 15,5 millions de noms dans le monde sur leur pétition en ligne pour un « accord équitable, ambitieux et contraignant sur le changement climatique ». Outre Havas, de nombreuses sociétés de marketing y ont contribué, notamment l’agence de communication et d’affaires publiques Hoggan & Associates, dont Jim Hoggan, cofondateur de DeSmogBlog, est président et fondateur. La liste de clients d’Hoggan comprend TckTckTck, les Chemins de fer Canadien-Pacifique (CP), Shell et ALCOA. DeSmogBlog peut bien "critiquer" Shell à l’occasion, mais Hoggan & Associates n’ont aucun problème pour ratisser de l’argent de Shell afin de, selon leurs propres termes, « aider les clients à identifier le cadre optimal et à l’établir dans l’esprit du public ». (Source)
Le "mouvement" environnemental institutionnalisé a été réuni dans le cadre d'une campagne d'organisation nommée "TckTckTck", un géant des médias sociaux développé par certaines des sociétés et des responsables marketing les plus puissants du monde.
L'un des
partenaires de TckTckTck (il y a 280 partenaires rendus publics)
était le groupe des dirigeants sur le changement climatique
composé de sociétés telles que Shell, RBF et
Coca-Cola. (Lorsque ces informations ont été révélées et
rendues publiques, TckTckTck les a supprimées de son site
internet et s'est efforcée de se remettre du cauchemar des
relations publiques). La direction du gouvernement
bolivien était si digne et courageuse qu'elle a même fait honte
au mouvement plus légitime de la justice climatique. À l'opposé, les ONG "ont exigé" que les températures n'excèdent pas + 2 ° C et "exigé" que les émissions mondiales atteignent leur maximum d'ici 2019 (ce qui signifie que les émissions continueront d'augmenter, comme d'habitude, jusqu'en 2019, date à laquelle nous commencerions un effort pour diminuer).
TckTckTck regroupe
plus de 200 partenaires internationaux, dont Avaaz,
Conservation International, Greenpeace International,
le Fonds mondial pour la nature (et de nombreux autres
défenseurs et profiteurs de REDD), ainsi que Climate Action
Network International (CAN), qui représente (et parle au nom
de ) plus de 700 ONG. (CAN peut aussi faire pression sur les
gouvernements pour REDD - une fausse solution qui engendre une
nouvelle forme de racisme climatique.)
A propos d'un texte soumis par le Danemark lors de la conférence de Copenhague en décembre 2009 :
Encore une autre institution créée pour aider, encourager et, plus important encore, tirer profit du programme de financiarisation de la nature, qui est maintenant bien engagé, comme le démontre cette série. L’ONG de Leonard, Earth Economics est membre de l’entité dédiée au désinvestissement CERES, elle-même partenaire du World Business Council for Sustainable Development (Conseil mondial des entreprises pour le développement durable, acronyme anglais WBCSD). Purpose (branche des relations publiques d’Avaaz) gère la B-Team (co-fondatrice de We Mean Business). L’adresse officielle de la B-Team est le bureau de Purpose. Le lien entre la plupart, sinon la totalité de ces ONG, institutions et individus de haut niveau, est la volonté commune de s’emparer des marchés du carbone et/ou la mise en œuvre de paiements pour des services écosystémiques (PSE).
En ce qui concerne le front « Mener le public en mode d’urgence », nous voyons les mêmes groupes qui nous ont amenés à participer à la campagne TckTckTck 2009 pour la COP15 (« un mouvement que les consommateurs, les annonceurs et les médias utiliseraient et exploiteraient ») – qui ont ensuite pu « rassembler les chats » pour la Marche pour le climat organisée en 2014 – et sont maintenant chargés de mobiliser la population pour le crescendo final, nécessitant un nombre encore plus important et sans précédent de gens. C’est pourquoi nous avons des slogans tels que « Le Sommet pour la survie humaine » : La prochaine vague de protestations contre le changement climatique arrive – Greenpeace et Amnesty International s’unissent pour réclamer une plus grande désobéissance civile. » [25 janvier 2019] L’ironie ici est que Greenpeace et TckTckTck ont abandonné les citoyens les plus vulnérables du monde en 2009, pendant le mandat de Kumi Naidoo, qui était directeur exécutif des deux organisations. Aujourd’hui, dix ans plus tard, Naidoo dirige Amnesty International en tant que secrétaire général. En 2011, Amnesty International, en utilisant l’économie comportementale de la haine, a joué un rôle déterminant dans la guerre illégale contre la nation souveraine de Libye – la Libye était le pays le plus prospère d’Afrique sous la direction du révolutionnaire libyen Mouammar Kadhafi. La Libye est rapidement devenue une nation déchirée par la guerre, enlisée dans un état de chaos permanent, alors que des centaines de milliers de citoyens ont péri (et continuent de mourir à ce jour). Pourtant, les institutions d’élite et les oligarques qui financent, contrôlent et utilisent Amnesty International comme une arme au service de l’impérialisme et du patriarcat, voudraient vous faire croire qu’ils sont réellement préoccupés par le climat et les droits humains :
Cela révèle pourquoi le groupe Extinction Rebellion a été catapulté en superstar internationale par le journal The Guardian et consorts, alors que les actions beaucoup plus importantes des défenseurs des terres dans le Sud global sont ignorées. Si cela n’est pas suffisant pour certains lecteurs, il faut noter que 350.org, Avaaz, Friends of the Earth et Greenpeace ont tous dialogué avec les co-fondateurs d’Extinction Rebellion – qui, avec la Climate Mobilization, sont très favorables à cette collaboration. Entrevue avec les cofondateurs d’ Extinction Rebellion par le fondateur de Climate Mobilization, 6 décembre 2018.
L’autre co-fondateur, Roger Hallam « …c’est donc une proposition très sérieuse que nous faisons à certaines des ONG , et je pense que beaucoup de gens dans les ONG le savent aussi. Je veux dire que beaucoup de gens savent ce qui va arriver et je pense que cela ouvre un espace très intéressant dans la culture progressiste dans les pays où nous sommes. Pour la première fois depuis une génération ou deux, il s’agit essentiellement de créer un front uni, comme s’il s’agissait de personnes travaillant ensemble sur un programme commun, et j’ai été personnellement très surpris de voir à quel point certaines personnes de Greenpeace, d’Avaaz et de diverses autres organisations ont été ouvertes à l’idée que, oui, nous devons participer en masse à la désobéissance civile et que nous allons manquer de toute autre option pour le futur ». Les relations des ONG avec Extinction Rebellion expliquent les trois revendications délibérément vagues du « mouvement » un flou qui passe largement inaperçu alors qu’une revendication particulière est aussi claire que la lumière du jour. Alors que l’impérialisme, le capitalisme et le militarisme – les principaux moteurs de la dévastation écologique et du changement climatique – ne se trouvent nulle part, il y a quelque chose qui est enterré dans le site dans la section Frequently ask question FAQ du mouvement:
Le fait qu’Extinction Rebellion n’inclut pas le capitalisme, l’impérialisme ou le militarisme qui sont les principaux moteurs de l’assaut écologique contre la Terre, en conjonction avec l’omission d’autres causes structurelles sous-jacentes, a soulevé d’importantes questions : ce véhicule peut-il être utilisé pour construire et organiser une communauté ? Ici, la question doit être : pourquoi choisirions-nous de prêter notre nom pour renforcer un montage de mise en marché (une marque-"branding") selon qui « un New Deal massif est absolument vital », tout en omettant délibérément le fait que l’arrêt du capitalisme, de l’impérialisme, du militarisme et d’autres formes d’oppression sont tout aussi essentielles ? C’est pire qu’un oubli. C’est une honte. Ce qui est encore plus tragique, c’est que, collectivement, nous avons été conditionnés à un tel point que nous ne sommes même plus conscients de ces hypocrisies flagrantes. Alors que s’accélère le coup d’État contre l’État souverain du Venezuela dirigé par les États-Unis et le Canada, Extinction Rebellion ne parvient pas à mobiliser ses groupes contre cette ingérence, dont la portée est maintenant internationale. Non seulement ils ne se mobilisent pas, mais ils n’en parlent pas. Avec leurs bras ouverts aux ONG impérialistes comme Avaaz et Amnesty International, ils montraient déjà ce qu’ils étaient vraiment avant même leur première action. De plus, Extinction Rebellion est un autre groupe qui choisit de rester absolument silencieux sur la marchandisation et la réification de la nature – un autre signe symptomatique.
Cette série a révélé des vérités très laides. C’est notre devoir éthique et moral de partager ces connaissances. Seulement après, quand suffisamment de gens seront informés, le vent tournera en notre faveur. L’ère de la « culpabilisation verte » doit prendre fin. [Trust Nothing – John Steppling] Elle a été utilisée comme une arme pour s’assurer de notre silence depuis assez longtemps. C’est 350 – né de la Fondation Rockefeller. C’est Avaaz – un instrument de l’impérialisme – qui trempe jusqu’au cou dans le sang d’hommes, de femmes et d’enfants libyens et syriens tout en faisant campagne pour l’action climatique, et en fabriquant le consentement à des guerres. C’est Greenpeace, selon qui le monde ne devait pas dépasser une augmentation de la température mondiale de 1°C en 1997, pour ensuite accepter une augmentation de 2°C en 2009. C’est Amis de la Terre, qui siège au conseil d’administration de Ceres depuis sa création – et s’était également aligné sur 1°C, en 2001, comme température globale à ne pas dépasser. Il s’agit d’une cabale qui a fait passer – à maintes reprises – les intérêts du capital et des entreprises avant la protection de l’environnement et les droits des indigènes. Nombre d’entre vous également, et je le dis, et je n’aurais jamais pensé qu’un jour j’accuserais une société civile d’une telle chose. Diviser le G77, ou aider à diviser le G77, est simplement quelque chose qui devrait être laissé aux CIA, aux KGB et autres [pas aux ONG] -Lumba Di-Aping, négociateur en chef du G77, 11 décembre 2009, COP15. Clive L. Spash, université d’économie de Vienne, Autriche, écrit : « L’Accord de Paris signifie un engagement en faveur d’une croissance industrielle soutenue, de la gestion de risques plutôt que de la prévention et de technologies futures vues comme des bouées de sauvetage. Le souci premier de la communauté internationale est de maintenir le système social et économique actuel. En résultat, on nie que la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre soit incompatible avec le maintien d’une croissance économique. La réalité, c’est que les États nations et les sociétés internationales sont engagés dans une expansion constante et continue de l’exploration, de l’extraction et de la combustion de combustibles fossiles, ainsi que dans la construction d’infrastructures connexes de production et de consommation. Les objectifs et les promesses de l’Accord de Paris n’ont aucun rapport avec la réalité biophysique ou sociale et économique. » Cela ne change rien : l’Accord de Paris pour ne pas tenir compte de la réalité, Globalisations, 2016 Vol. 13, No. 6, 928-933].
Thunberg a déclaré à plusieurs reprises que sa grève se poursuivrait « jusqu’à ce que la Suède soit alignée sur l’Accord de Paris ». Par conséquent, d’après ses propres déclarations, il s’agit là du but et de l’objectif unique et global des grèves, maintenant d’envergure mondiale. Un Accord de Paris qui ouvre la boîte de Pandore décrite en détail minutieux dans cette série. Le 21 février 2019, la Commission européenne a été la dernière en date à promouvoir Thunberg : L’adolescente a ouvert un événement de la Commission européenne, devant le président Jean-Claude Juncker, où elle a dit aux politiciens d’arrêter de « balayer les choses déplaisantes sous le tapis, et d’obliger notre génération à faire le ménage ». Là encore, les revendications de Thunberg, au nom des jeunes qui participent aux grèves climatiques, sont exposées : « Nous voulons que vous suiviez l’accord de Paris et les rapports du GIEC, nous n’avons pas d’autres manifestes ou demandes. Unissez-vous derrière la science. C’est ce que nous exigeons. » [Vidéo] Nous avons ici trois acteurs clés de l’hégémonie capitaliste, la Banque mondiale, le Forum économique mondial et la Commission européenne, qui font tous la promotion de Thunberg. Des institutions abritant des individus qui pillent systématiquement la planète en échange de croissance économique, de pouvoir et de profits sont aujourd’hui magiquement censés protéger la planète. Ce que la population ignore, c’est que ces trois institutions sont toutes les trois partenaires fondatrices du Groupe de travail sur le financement mixte du Climate Finance Partnership. Le Partenariat pour le financement de la lutte contre le changement climatique a été formé sous la direction du Président français Emmanuel Macron, qui a annoncé ce partenariat le 26 septembre 2018 lors du Sommet One Planet tenu à New York. Parmi les partenaires figurent les gouvernements de la France et de l’Allemagne.
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