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Un « New Deal » vert et une nouvelle mobilisation |
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Le
« New Deal » des années 1930 a toujours été
un objet de fierté dans la
psyché américaine depuis sa mise en œuvre par Franklin Delano Roosevelt,
au cours de ses quatre mandats, après
la Grande Dépression.
Depuis ce temps, diverses
personnes et programmes ont tenté de s’approprier ce terme pour faire avancer
diverses plates-formes, afin de présenter leur concept comme bénéfique pour la
population. À cet égard, une expression assez récente qui s’inspire de
cette terminologie est celle de « Green New Deal » (Nouveau Pacte Vert].
Ce terme a d’abord fait surface en 2007 sous la plume du chroniqueur du New York
Times Thomas L. Friedman, et a ensuite été utilisé par le comptable
londonien Richard Murphy pour décrire un changement à grande échelle dans
notre économie, vers un système capitaliste écologiquement sain.
Même si le terme n’était
pas pleinement adopté par l’Establishment,
il était repris par le discours économique dominant chez de nombreuses
personnes, car il résume le concept d’une amélioration potentielle du système
économique actuel.
Mais ce n’est que
récemment, en 2019, que le terme « Green New Deal » a atteint des proportions
apoplectiques quant à son utilisation, et grimpé à un niveau fébrile chez ceux
qui vantent sa capacité à faire passer le paradigme des combustibles fossiles à
une panacée de « technologies vertes » dans un avenir proche.
Avant 2018, le terme était
associé au Parti Vert, en tant que partie intégrante de son programme. En
juin 2018, cependant, les préparatifs de la façon dont ce mantra allait bientôt
servir à lancer Alexandria Ocasio-Cortez dans la stratosphère d’un statut
de superstar allaient commencer à faire surface.
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12
novembre 2018, A New Global Architecture
(Une nouvelle architecture mondiale) : Børge Brende [à l’extrême
gauche du panel], Président, membre du
Directoire, Forum économique mondial. Session
« Shaping
a New Global Architecture » au Forum économique mondial, réunion
annuelle des "Global Future Councils" 2018 |
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Le 27 juin 2018, Democracy Now!,
un porte-parole médiatique des coulisses du pouvoir auprès des mouvements
nationaux de pseudo-gauche a rapporté ce qui suit :
« |
Alexandria Ocasio-Cortez, une
social-démocrate de 28 ans, a battu Joe Crowley à New York, à l’occasion des élections primaires du
Parti démocrate. C’est la plus grande surprise de la saison des primaires de
cette année. Crowley est le quatrième démocrate de la Chambre, et il était
devant Ocasio-Cortez par une marge de 10 contre 1. Crowley était largement
considéré comme un potentiel futur Président de la Chambre des représentants des
États-Unis. Pourtant, Ocasio-Cortez a vaincu Crowley après avoir mené une
campagne populaire progressiste en faveur du « Medicare for All » (Santé pour
tous) et de l’abolition de l’ICE, l’Agence de l’immigration et des douanes. |
» |
Après sa victoire le 26
juin 2018, Cortez reconnaîtra que la seule raison pour laquelle elle s’était
présentée à ce poste était pour répondre à une demande des comités
Justice Democrats
(Démocrates de la Justice) et
Brand New Congress
(Tout Nouveau Congrès), qui
avaient approché Cortez un an et demi auparavant, en 2016. [Entrevue vidéo,
27 juin 2018, 9m:42s in] :
Extrait de la vidéo du 27 juin
2018: The Young Turks [organisation médiatique typique de la pseudo-gauche
américaine, NdT] : « Enfin, deux choses très rapides. Vous êtes parmi les
premiers candidats des "Justice Democrats" de l’histoire. Umm, à quel point
cette organisation vous a-t-elle été utile ?
Alexandria Ocasio-Cortez :
C’était extrêmement important. Je ne me serais pas présentée sans l’appui
des Justice Democrats et du Brand New Congress. Umm, en fait,
c’étaient ces organisations, c’était JD et c’était aussi Brand New Congress,
les deux, qui m’ont demandé de me présenter en premier lieu.
Ce sont eux qui m’ont
appelée il y a un an et demi,
après que j’ai quitté Standing Rock et qu’ils m’ont dit, ‘hey,
seriez-vous prête à vous présenter au Congrès ? Donc je ne serais pas là, et
je ne me serais pas présentée s’ils n’avaient pas été là." |
|
La plupart des personnes qui
ont participé
à la fondation des Justice Democrats
(lancé en janvier 2017) et du Brand New Congress (fondé en 2016) sont
issues de la campagne Bernie 2016.
Par exemple,
Saikat
Chakrabarti, cofondateur et ancien directeur exécutif des Justice
Democrats, ainsi que cofondateur du Brand New Congress, a été le
président de la campagne d’Alexandria Ocasio-Cortez en 2018.
Aujourd’hui, Chakrabarti est le
chef de cabinet
d’Ocasio-Cortez. Avant de
cofonder Justice Democrats et Brand New Congress, Chakrabarti
était directeur de l’organisation technologique de la campagne Bernie 2016.
Our Revolution
(Notre Révolution), une organisation
politique lancée
par Bernie Sanders en
2016, [abordée dans
l’Acte III de cette série] a également soutenu Ocasio-Cortez.
Le 23 janvier 2017, il a été annoncé que les Justice Democrats
s’associeraient au Brand New Congress.
Un nom suscite la
curiosité: Zack Exley. En plus d’être le conseiller actuel de la
députée américaine Alexandria Ocasio-Cortez, Exley est cofondateur du comité Justice Democrats et du
Brand New Congress. Auparavant, il avait été
conseiller principal de la campagne Bernie 2016 et directeur de
l’organisation de MoveOn.
Exley, un
membre de l’Open Society, est cofondateur de la firme
de relations publiques et de communications
New Consensus
et le « bras politique des Justice
Democrats ».<
Source >
New Consensus, co-auteur du document The Green New
Deal avec le Sunrise Movement et les Justice Democrats, est
décrit
par la publication de gauche libérale Think
Progress comme « les muscles qui soutiennent les efforts du Green New
Deal ».
Exley, co-auteur de
« Rules
for Revolutionaries : How Big Organizing Can Change Everything » (« Règles
pour les révolutionnaires : Comment s’organiser à grande échelle peut tout
changer »), a également été co-fondateur du New Organizing Institute
(lancé en 2005) qui a recruté, formé et soutenu des candidats politiques
américains.
New Organizing Institute,
financé entre autres par les
Open Society Foundations
et la Ford Foundation,
s’est associé à MoveOn.org (co-fondateur d’Avaaz et du New
Organizing Institute) et à plusieurs autres ONG en 2011, avant sa
dissolution en 2015.
Il convient de noter qu’Avaaz
a mené son premier sondage sur le Green New Deal auprès de ses membres en
2009.
Un jour après qu’Ocasio-Cortez
ait remporté l’investiture démocrate de sa circonscription,
le 27 juin 2018, le concept d’un
New Deal vert
dirigé par Ocasio-Cortez a été rapporté par l’ONG Grist, dans un
communiqué qui faisait référence à une entrevue par email entre le HuffPost et
Ocasio-Cortez, la semaine précédente :
« |
Ce qui distingue la proposition d’Ocasio-Cortez,
c’est son plan pour atteindre son objectif en mettant en œuvre ce qu’elle a
appelé un « Green New Deal », un plan fédéral pour stimuler « l’investissement
de billions de dollars et la création de millions d’emplois bien payés ».
Bien que le slogan rappelle le programme
du New Deal des années 1930 du président Franklin D. Roosevelt sur les
dépenses d’infrastructure et les réformes du travail, elle a comparé le
programme qu’elle envisage aux dizaines de milliards de dollars consacrés à la
fabrication d’armements et à la reconstruction de l’Europe après la Deuxième
Guerre mondiale ».
Le New Deal vert que nous proposons sera
d’une ampleur similaire à celle des efforts de mobilisation de la Seconde Guerre
mondiale ou du
Plan Marshall », a-t-elle déclaré au journal HuffPost par courriel, la
semaine dernière. « Nous devons à nouveau investir dans le développement, la
fabrication, le déploiement et la distribution de l’énergie, mais cette fois en
énergie verte. » |
» |
Le 30 juin 2018,
Grist faisait de
nouveau référence au Green New Deal proposé par Ocasio-Cortez :
« |
Le New Deal vert que nous proposons sera
d’une ampleur similaire à celle des efforts de mobilisation de la Seconde Guerre
mondiale ou du Plan Marshall, a-t-elle déclaré par courriel. « Il faudra
investir des billions de dollars et créer des millions d’emplois bien rémunérés.
Nous devons à nouveau investir dans le développement, la fabrication, le
déploiement et la distribution de l’énergie, mais cette fois-ci, l’énergie
verte. » |
» |
Ici, nous devons faire une
pause pour déconstruire ce qui précède. Tout d’abord, le plan et le
libellé qui précèdent reflètent ceux du document de la stratégie « Mener le
public en mode d’urgence » : Une nouvelle stratégie pour le mouvement
climatique [présentée dans
l’Acte
IV de cette série] pilotée par des organisations dont
les affiliations avec les démocrates, les campagnes Sanders et Ocasio-Cortez
sont publiques.
Deuxièmement, nous devons
comprendre que derrière les grandes institutions et les grands médias comme Grist, étiquetés à la fois « gauche » et « progressiste », se cachent des
structures de pouvoir soumises au capital.
Le PDG de Grist est
Brady
Walkinshaw. Avant son rôle de PDG en 2017, Walkinshaw, ancien
Représentant à la Chambre des USA, a travaillé à la Fondation Bill & Melinda
Gates. Et avant son mandat à la Fondation Gates, Walkinshaw,
boursier Fulbright du Département d’État américain, avait travaillé comme
assistant spécial à la
Banque mondiale. Au sein du conseil d’administration de Grist se
trouve le fondateur de 350.org, Bill McKibben – un fantassin de Bernie
Sanders et des Démocrates en général.
|
Climate Nexus : un
New Deal vert sur les rails |
|
Le 7 février 2019,
Climate Nexus
(un projet sponsorisé par
Rockefeller Philanthropy Advisors) a annoncé via ses « TOP
STORIES » l’arrivée d’un « New Deal vert »
:
« |
Le voilà qui arrive : Alexandria Ocasio-Cortez (Démocrate-NY) et le sénateur Ed Markey (Démocrate, MA) dévoileront une
résolution historique appelant à une transition vers les énergies renouvelables
et la création de milliers de nouveaux emplois aujourd’hui à Washington, DC. La
législation très attendue du New Deal vert fait suite à des mois de
protestations et appelle à une transition agressive et juste de la part de
jeunes militants de groupes comme le Sunrise Movement. |
» |
|
7 novembre 2018 : Climate Nexus (un
projet parrainé par Rockefeller Philanthropy Advisors), Green New Deal |
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|
De 2013 à 2016, la
Fondation MacArthur a accordé à Rockefeller Philanthropy Advisors
dix millions de dollars pour Climate Nexus.
Le groupe de travail sur les finances mixtes publiques-privées
[voir
l’Acte
IV de cette
série] est composé de cinquante pontes de la finance, dont la Fondation
MacArthur et Rockefeller. La Marche pour le climat, qui a
eu lieu le 21 septembre 2014 a été dirigée et financée par la Fondation
Rockefeller, Climate Nexus,
350.org,
Avaaz/Purpose,
Greenpeace, US Climate Action Network (USCAN)
et GCCA/TckTckTck (fondée par vingt ONG, avec 350.org, Greenpeace, Avaaz
et Oxfam à la barre).
Dans les
circonstances actuelles, 350.org (incubé par la Fondation Rockefeller)
allait de nouveau servir de véhicule pour propulser le
New Deal vert, un catalyseur destiné à
débloquer les 100 billions de dollars nécessaires au
déclenchement de la « Quatrième révolution industrielle ».
Ce projet, d’une ampleur sans précédent, est le moyen de sauver le
système économique capitaliste mondial vacillant et d’introduire la
financiarisation de la nature.
|
Dans l'encadré
en rouge ci-dessus: "Il arrive : La députée Alexandria Ocasio-Cortez et le sénateur
Ed Markey vont dévoiler une résolution appelant à une
transition vers des énergies renouvelables et la
création de milliers de jobs aujourd’hui à Washington
DC. La législation très anticipée sur le Green New
Deal suit des mois de manifestations et appelle à une
transition agressive et juste des énergies fossiles de
la part de jeunes militants de groupes comme le Sunrise Movement." |
|
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Le New Deal vert
et le "Data For
Progress" |
|
Le New Deal vert est populaire parmi les électeurs
américains et peut les mobiliser en 2018.
Ci-dessus le
logo du site
Web du think tank Data For Progress (Données pour
le progrès) |
|
« |
Constatation 7 :
Les
enfants y vont fort – Bien que certaines des propositions que nous examinons
soient actuellement impopulaires à l’échelle nationale, cela pourrait changer
dans l’avenir. Nous constatons que quatre des propositions les plus
radicales que nous avons analysées sont beaucoup plus populaires auprès des
jeunes électeurs que du grand public.
– Data For Progress,
sondages sur l’agenda de la gauche |
» |
|
En juillet 2018, un
sondage mené par Data for Progress, un think tank partenaire du
Green New Deal avec le Sunrise Movement et 350.org, a
démontré que 41 % des personnes de moins de trente ans soutiendraient un
candidat en campagne pour une garantie d’emploi et une énergie propre.
Le soutien manifesté par
cette tranche d’âge représentait environ le double de celui du groupe
constitué des personnes de 45 ans et plus. « Quarante-huit pour
cent des adultes ayant le droit de voter ont déclaré qu’ils seraient
plus susceptibles de soutenir un candidat qui utiliserait 100 %
d’énergie renouvelable d’ici 2030. < A noter, c’est beaucoup plus
rapide que même la législation la plus progressiste actuellement au
Congrès >. En ciblant les jeunes en plus des 30-45 ans,
la promesse d’emplois verts et d’énergie propre a été clairement
gagnante.
« |
Dans ce cas, au moins, le temps pourrait être une arme
pour le mouvement Sunrise. Plus tôt cette année, le Pew Research
Center a projeté que les millennials (nés entre 1981 et 1996) étaient sur le
point de dépasser les baby-boomers en tant que génération adulte la plus
nombreuse aux États-Unis, de même que sa plus importante frange d’électeurs. »
[Source]
« En quelle année êtes-vous né(e) ?
(Sunrise est en train de construire un mouvement dirigé par des jeunes ;
nous vous demandons l’année de votre naissance afin de vous aider à trouver les
meilleures opportunités d’engagement. Vous pouvez aussi cocher « Je préfère
ne pas répondre », mais le savoir nous aide vraiment ! – Site Web du
Mouvement Sunrise
Toute l’électricité consommée en Amérique doit être
produite à partir de sources renouvelables, notamment l’énergie solaire,
éolienne, hydroélectrique, géothermique, la biomasse durable et le gaz naturel
renouvelable, ainsi que de sources propres comme le nucléaire (sans savoir
quoi faire des déchets nucléaire pour 1 000 ans! Note JosPublic) et
les combustibles fossiles restants avec séquestration du carbone. –
Rapport sur la politique du New Green Deal par Data
for Progress, septembre 2018 [page. 5] |
» |
Pour l’intégration
du New Deal vert dans la conscience américaine, un nouveau
mouvement allait être nécessaire. Ce serait le mouvement
Sunrise. Un mouvement de jeunesse créé sous la direction du
Sierra Club, dont il a reçu une subvention de 50 000 $.
Comme toujours dans
« l’activisme spontané des jeunes de la base », Sunrise dispose
d’un budget important et d’un personnel à plein temps : « Par rapport
à d’autres groupes environnementaux, le Sunrise Movement est
relativement petit. Ses représentants ont dit qu’ils ont environ 16
employés à plein temps et qu’ils ont amassé environ un million de
dollars depuis sa fondation. »
[au 3 décembre 2018]
Le Sunrise Movement
est une
nouvelle incarnation
du US Climate Plan (Plan
Climat américain,
aujourd’hui disparu) fondé par
Evan Weber et
Matt Lichtash.
Lichtash est spécialiste
de la stratégie et membre du bureau exécutif de la
New York Power Authority. Il est le fondateur de
Carbon Capital
(firme d’investissements dans l’économie décarbonée).
Pour sa part, en 2017, Weber a été
nommé par Grist comme l’un des « 50 leaders verts émergents à surveiller »,
citant son travail avec le U.S. Climate Plan, l’organisation fondée par lui et
Lichtash en 2013, sous la direction de Michael Dorsey. |
|
L’étudiante de l’ONG
SustainUS Dyanna Jaye [« Nous
formons des jeunes leaders »] allait être
signalée comme l’une des cofondatrices du mouvement Sunrise après
son changement de nom d’avril 2017, tout comme
Varshini Prakash et
Sara Blazevic du Fossil Fuel Divestment Student Network. [Réseau étudiant pour le désinvestissement des énergies fossiles].
« |
Sunrise est un mouvement dirigé
par des jeunes, et les jeunes auront la priorité en matière de logement, d’aide
au déplacement et autres besoins, en tant que gens généralement exclus du
processus politique par nos institutions. Cela dit, nous invitons les gens de
tous âges à participer de différentes manières aux actions de Sunrise.
– Extrait du site de Sunrise |
» |
Le président et
directeur exécutif du Sunrise Movement est Michael K Dorsey.
Après avoir siégé pendant onze ans au conseil d’administration national
du Sierra Club, Dorsey est cofondateur et directeur d’Around the
Corner Capital, une plate-forme de conseil et de financement en
énergie. Il est conseiller d’ImpactPPA,
partenaire de la société solaire Univergy-CCC, co-fondateur et
directeur de la division Inde d’Univergy-CCC (Univergy/ThinkGreen),
et membre à part entière du Club de Rome. Son expérience
politique, acquise au sein des administrations américaines de George
H. W. Bush et Bill Clinton,
est vaste. Il a également fait partie de
l’équipe de campagne présidentielle du sénateur Barack Obama,
pour l’énergie et l’environnement.
« |
Nous devons mettre fin à toutes les émissions provenant
des combustibles fossiles. L’ensemble de l’économie américaine peut et doit
fonctionner avec un mélange d’énergies qui ne produisent aucune émission ou qui
captent 100 % du carbone d’ici le milieu du siècle*
[*citation]
–
Rapport sur la politique du New Deal vert par Data for Progress,
septembre 2018 [page. 5] |
» |
Sunrise a
reçu une subvention de
l’USCAN (US Climate Action Network) en
collaboration avec Power Shift Network, SustainUs et le Deep South Center for Environmental Justice. Un autre bailleur
de fonds important de Sunrise, jusqu’à présent, est la Sustainable
Markets Foundation (Fondation pour des marchés durables). Le
discours de Sunrise est partagé avec le réseau états-unien Climate
Action Network et le Sierra Club (50 F St NW, Washington, DC
20016), où des formations de Sunrise ont été organisées par des membres
du conseil d’administration d’USCAN.
« |
L’un
des facteurs en leur faveur est que le groupe n’est
pas parti de zéro. Parmi les architectes du
mouvement Sunrise figuraient des militants
d’organisations telles que 350.org – qui ont
également apporté un soutien financier précoce. –
Inside the Sunrise Movement (it didn’t happen
by accident) (Au sein du mouvement Sunrise – qui
n’est pas le fruit du hasard),
3 décembre 2018 |
» |
Avant le
mouvement Sunrise, le cadre d’une mobilisation des
jeunes au service de l’expansion du capital avait déjà été
imaginé par les décideurs. Dans ce rôle, des gens
comme Jamie Margolin, la jeune fondatrice de Zero
Hour, ont été formés par l’Establishment.
Formée par des
gens comme Al Gore (vice-président
des USA sous Bill Clinton et fondateur de
Generation Investment avec David Blood de
Goldman Sach), Jamie Margolin a été propulsée au rang de
célébrité en quelques mois seulement via les magazines qui
alimentent l’insatiable fétichisme américain pour les
célébrités (Vogue, People, Rolling Stone). Cette
surexposition, associée à la reconnaissance
« d’éco-célébrités » sur les réseaux sociaux (des
individus aux modes de vie grotesquement luxueux, mais
célébrés en tant que gardiens de l’environnement en raison
d’activités philanthropiques souvent modestes, comme
Leonardo DiCaprio) est une méthode éprouvée pour
fabriquer de toutes pièces une célébrité.
De l’autre côté de
l’océan Atlantique,
d’autres célébrités
et groupes qui
allaient mener
« le public en mode
d’urgence »
allaient bientôt
suivre.
En juin 2018, un
compte Twitter et un
compte Instagram ont
été créés sous le
nom de Greta
Thunberg.
En juillet 2018, un
compte Twitter a été
créé sous le nom d’Extinction
Rebellion.
|
Le New
Deal
vert est
en Vogue |
|
Du marketing à destination d’une clé « fémographique » |
Magazine Vogue,
2 novembre 2018 : « Bria
Vinaite explique le Green New Deal :
"Laissez Vinaite vous renseigner sur les
détails – et assurez-vous de savoir si vos
candidats soutiennent un New Deal vert lorsque
vous vous rendrez aux urnes.
Si
ce n’est pas le cas, peut-être pouvez-vous
demander pourquoi." [« Le leadership et
l’autorité de Vogue reposent sur le rôle unique
de la marque en tant que baromètre culturel pour
un public mondial. »]
Comme cette série le démontrera, les jeunes
femmes sont la clé #fémographique de la campagne
d’Alexandria Ocasio-Cortez (#AOC).
C’est ici que les machinations du Green New Deal
– le véhicule pour débloquer 100 billions de
dollars, et la financiarisation tant attendue de
la nature commencent à se déployer.
Greg Carlock,
architecte du Green New Deal, directeur de
recherche du Green New Deal, conseiller
principal de
Data for Progress, et directeur de
l’action et des données climatiques pour le
World Resources Institute
(WRI) où il dirige
le développement de la plate-forme-phare du WRI,
la
Veille climatique,
a « liké » ce tweet de Vinaite et le
lien de la vidéo ci-dessous. |
|
Ci-dessus: 6
novembre 2018 : Vanity Fair,
Alexandria Ocasio-Cortez |
|
Avant de rejoindre WRI, Carlock avait
travaillé à l’USAID sur les données relatives aux gaz à
effet de serre. [l’USAID est un organisme dépendant du
Département d’État des USA, NdT]
Emily Mangan, conseillère politique
pour Data for Progress et analyste au World Resources Institute, est également à
l’origine du Green New Deal. Mangan fournit un soutien à la
recherche et à l’analyse pour le Green New Deal. Avant de
rejoindre WRI, Mangan avait travaillé au sein du think tank
spécialisé en politique internationale Council on Foreign
Relations.
Il faut ici préciser que la frénésie à
propos d’Ocasio-Cortez et du New Deal Vert s’inscrit dans la
stratégie du « passage du public en mode urgence » lancée en
2018. En réalité, le Green New Deal est la vitrine de ce qui
nous attend. Les décisions concernant les « nouveaux
accords » (« new deals » en anglais) ne seront pas prises
par Ocasio-Cortez, les Démocrates ou tout autre parti. Ils
seront plutôt le fait (c’est déjà le cas) de ceux qui
composent la classe économique dirigeante.
|
Le World Resources Institute (l’Institut des ressources mondiales) |
|
Le World Resources Institute (acronyme anglais WRI) est un organisme mondial de recherche à but non lucratif fondé en 1982
par
James Speth
grâce à une subvention de quinze millions de dollars de la Fondation MacArthur.
Il s’agit d’une puissance internationale « qui travaille dans plus de 50 pays,
avec des bureaux au Brésil, en Chine, en Europe, en Inde, en Indonésie, au Mexique et aux États-Unis.
Les plus de 500 experts du WRI travaillent avec les dirigeants pour relever six défis mondiaux urgents à la
croisée du développement économique et de l’environnement naturel : alimentation, forêts, eau, climat, énergie et villes. »
Le conseil consultatif du WRI représente les échelons supérieurs absolus du
pouvoir dans la matrice des interconnexions entre leaders d’ONG à but non lucratif – avec un nombre stupéfiant de chevauchements avec la locomotive représentée par le
Council on Foreign Relations.
Avec un financement de 98,5 millions de dollars en 2017, la
liste exhaustive des donateurs du WRI compte
plusieurs des entités les plus puissantes et les plus influentes sur Terre.
Y compris la Fondation Alcoa, Bloomberg Philanthropies, Cargill, la Caterpillar Foundation, Citi Foundation, ClimateWorks Foundation, la Bill & Melinda Gates
Foundation, la William and Flora Hewlett Foundation, la John D. et Catherine T. MacArthur Foundation, la Gordon and Betty Moore Foundation, Oak Foundation, le Rockefeller Brothers Fund, la Rockefeller Foundation, la
Shell Foundation, l’USAID et la Banque mondiale.
ICI:
Le conseil d’administration du WRI comprend :
| |
11 décembre 2009, World Resources Institute : « Sommes en train de regarder le webcast du
#Climat #Copenhague #COP15 – @350 @Avaaz @tcktcktck sur le mouvement mondial pour le climat » |
|
7 avril 2011, World Resources Institute : Lisons – « Est-ce que ce ne serait pas mieux d’être tous rassemblés ? – @Sky fusionne avec @350 –
| |
12 septembre 2014, World Resources Institute : « Lisons – La #MarchePourLeClimat
est en train d’entrer dans l’histoire (@huffingtonpost)#climate2014 |
|
|
Ci-dessus: Alors que les négociateurs
internationaux à la COP24 à Katowice,
Pologne, se moquaient de la promotion des
énergies fossiles par l’administration US,
plus de 1 000 militants se sont ralliés pour
ce qu’ils appellent un New Deal vert au
Congrès des USA.
|
|
|
Ci-dessus: 27 avril 2017, WRI : « Pour tout
changer, nous avons besoin de chacun. Le 9
avril, des milliers de gens vont marcher pour le
climat, les jobs et la justice ! » |
|
Le groupe de
travail sur le
financement
mixte a été
lancé par la
Commission des
affaires et du
développement
durable
(Business & Sustainable
Development
Commission) de
Paul Polman en
2017.
Les efforts fournis par le
groupe de travail
de la Business & Sustainable
Development Commission ont abouti au Partenariat financier
climatique (Climate Finance Partnership) annoncé le 26
septembre 2018.
Polman est PDG d’Unilever et
président de la Chambre de commerce internationale et de la
B-Team (cofondatrice de We Mean Business). Polman a
également été étroitement impliqué dans la mise en œuvre des
objectifs de développement durable (Sustainable Development
Goals, SDG). Le groupe de travail sur le financement mixte a
été mis sur pied afin d’identifier les obstacles à
l’utilisation efficace du
financement
mixte.
La SDG met actuellement en œuvre un
plan d’action ambitieux visant à accroître l’investissement
privé général en faveur des objectifs de développement
durable. [Liste
complète des commissaires aux affaires et au
développement durable, y compris le cofondateur d’Avaaz,
Ricken Patel.]
Unilever est membre du
Groupe consultatif des entreprises du WRI. Les
sociétés-membres du WRI sont les suivantes : Abbott
Laboratories, Bank of America, Cargill Corporation,
Caterpillar, CitiGroup, Colgate-Palmolive, DuPont, General
Motors, le Goldman Sachs Group, Google, Kimberly-Clark,
PepsiCo, Pfizer, Shell, Walmart, Walt Disney Company, et
Weyerhaeuser.
[Liste complète][Conseil consultatif de la GCC du WRI]
|
Traduction du message ci-dessus: « La
durabilité n’est plus seulement la bonne
chose à faire – Elle soutient la
croissance » – Paul Polman, PDG,
UNILEVER – la B-Team |
|
Le 15 novembre 2018,
la Climate Markets and Investment Association a annoncé que les
parties qui composent le Climate Finance Partnership
« travailleraient ensemble pour finaliser la conception et la
structure de ce qui devrait être un véhicule-phare
d’investissement en capital mixte d’ici la fin du premier
trimestre 2019 ». Toutes les demandes de renseignements des
médias concernant cette annonce devaient être adressées à
Climate Nexus
(Marche pour le climat) ou à la Fondation européenne pour le
climat.
La tâche du groupe
de travail sur le financement mixte est de débloquer 100
billions de dollars pour sauver le système économique actuel qui
est maintenant entré dans la phase finale de sa « chute libre »
[Exposée dans l’Acte
IV de cette série]. La maximisation et la mobilisation
nécessaires des fonds publics pour les profits privés, pour
sauver l’économie capitaliste et
poursuivre les privatisations,
seront réalisées grâce à la stratégie d’urgence climatique qui a
été mise en œuvre.
Ici, il est
essentiel de comprendre que la nouvelle économie climatique est
un
projet du WRI.
|
La nouvelle économie
climatique |
|
Le
projet New Climate Economy (Nouvelle économie
climatique) est dirigé par Helen Mountford,
directrice de programme pour le projet Nouvelle économie
climatique et directrice de l’économie au WRI.
Parmi les autres membres de l’équipe du WRI figurent
Milan Brahmbhatt, membre senior du WRI, et Molly
McGregor, coordinatrice de la recherche attachée au
bureau du président du WRI.
[New Climate Economy Global Project Team]
Le projet
« Nouvelle économie climatique » est « mené
par une équipe d’économistes et d’analystes politiques
et commerciaux issus d’un partenariat de neuf grandes
institutions économiques et politiques mondiales »
sous la direction du WRI, et soutenu par ce dernier.
L’initiative Nouvelle économie climatique collabore avec
des institutions mondiales, notamment le Fonds monétaire
international, l’Agence internationale de l’énergie,
l’Organisation de coopération et de développement
économiques, et des organismes des Nations Unies. Il est
supervisé par une commission mondiale composée d’anciens
chefs de gouvernement, de ministres des finances, d’une
pléthore de la crème de la crème de l’économie, des
affaires et des finances.
[Comité consultatif économique] [Commissaires
émérites]Les
membres de la Commission mondiale sur la nouvelle
économie climatique comprennent
Felipe Calderón (président
honoraire),
Paul Polman (coprésident),
Angel Gurría, Nicholas Stern (coprésident),
Sharan Burrow et de nombreux
autres membres également membres du WRI, de la Climate
Finance Partnership, du groupe de travail sur les
finances mixtes, etc. |
|
Une cabale si
profondément ancrée dans le pouvoir
entrepreneurial qu’elle peut non seulement donner le vertige,
mais faire exploser la tête. Les appels à être
rejoints par des groupes de citoyens est ironique, étant donné
que la financiarisation de la nature s’opère à huis clos –
emballée dans une jolie promesse de paiement [les « millions de
jobs… », NdT] de la part du complexe industriel à but non
lucratif.
Le New Deal vert
est lié au WRI. Le WRI est la nouvelle économie
climatique. La dernière et plus importante pièce du puzzle
est la Natural Capital Coalition (Coalition pour le
capital naturel).
Il est
impératif de noter ici que la
Coalition pour le capital naturel est
composée de ceux qui dirigent la Nouvelle économie climatique et
le WRI.
|
Traduction de la publicité ci-dessus:
Évaluation de nos ressources naturelles :
Connectons les politiques pour un meilleur
business |
|
|
« Un New Deal pour
la nature »
L’attribution d’une valeur financière à l’ensemble de la
nature |
|
« |
L’enjeu financier
est époustouflant – et les opportunités de business
susceptibles d’être créées par le changement de paradigme du
marché dominant sont étonnantes…… Qui sera le Bill Gates des
services écosystémiques ?
– The Biosphere Economy, 2010 |
» |
En
tandem avec l’orchestration d’une frénésie autour d’un
New Deal vert via le complexe industriel à but non
lucratif et les mécanismes médiatiques, le
WWF et consorts ont
tranquillement fait avancer un « New Deal pour la
nature ».
Le New
Deal vert évoque des images d’éoliennes et de panneaux
solaires qui sont miraculeusement perçus comme naturels
et holistiques. |
|
Le fait
qu’un panneau solaire et une éolienne soient devenus
plus fortement associés à la nature et à l’environnement
qu’un arbre, un insecte ou un animal réel, est en soi un
indicateur terrifiant du pouvoir de l’ingénierie sociale
menée sur les citoyens au cours des deux dernières
décennies. |
Cet
exploit, réalisé par le biais d’un « branding » puissant
et d’un
groupe d’ONG, sert de masque vert vif
à un accord encore plus sinistre – la financiarisation de la
nature – rebaptisée « New Deal for Nature ».
Pourtant, ce
n’est pas nouveau du tout, avec le Natural Capital Project
(NatCap) qui avait été lancé en 2006 et son affiliée, la
Natural Capital Coalition, auparavant la
TEEB for Business Coalition (mot pour
mot en français, «La Coalition de l’économie des écosystèmes
et de la biodiversité pour le business »), avant 2014.
NatCap et ses deux ONG partenaires – WWF et la Nature
Conservancy – ont participé dès le départ à la Natural
Capital Coalition.
[Source]
NatCap
a été fondée par l’Université de Stanford [le
Stanford Woods Institute for the Environment
et le
Départment de biologie], la Nature
Conservancy, World Wildlife Fund (WWF) et l’Institute
on the Environment de l’Université du Minnesota. Son
réseau mondial comprend des
entreprises telles que Coca-Cola et Dow Chemical, ainsi que des
institutions telles que le Département américain de la Défense
et la Banque mondiale.
La Natural
Capital Coalition est un
conglomérat massif d’entreprises,
incluant de nombreuses
ONG et de soi-disant organismes de conservation.
Nous pouvons
ajouter ici que le document « Harnessing the Fourth
Industrial Revolution for the Earth » (Exploiter la
quatrième révolution industrielle pour la Terre), publié par le
Forum économique mondial résulte d’un partenariat avec
PricewaterhouseCoopers (un réseau d’entreprises américaines
spécialisées dans des missions d’audit, d’expertise comptable et
de conseil à destination des entreprises) et le Stanford Woods
Institute for the Environment.
« |
Au total, la valeur des services
écosystémiques mondiaux a été estimée à 125 billions de
dollars par an, soit presque le double du produit intérieur
brut mondial
– Natural Capital Coalition,
12 juillet 2018 |
» |
L’élaboration du projet de protocole sur le
capital naturel a été rendue possible grâce au généreux
financement de la Fondation Gordon et Betty Moore, de la
Société
financière internationale (Banque mondiale) avec le soutien du
Secrétariat d’État suisse à l’économie (SECO) et du Ministère
des affaires étrangères du gouvernement des Pays-Bas, de la
Fondation Rockefeller, du Programme des Nations Unies pour
l’environnement (PNUE) et du Département britannique pour
l’environnement, l’alimentation et les affaires rurales (DFRA).
La Coalition est hébergée par l’Institute of Chartered
Accountants in England and Wales (ICAEW).
Parmi les autres bailleurs de fonds,
mentionnons le Fonds mondial pour la nature, The Nature Conservancy, la
Fondation Google, la Banque interaméricaine de
développement, Unilever, la Fondation David et Lucile Packard,
le ministère américain de la Défense et la Banque mondiale.
[Source]
Le World Resources Institute a fourni les
connaissances techniques et le suivi pour le Protocole sur le
capital naturel. Le protocole a été développé par Conservation
International, The B-Team, PricewaterhouseCoopers, Sustain
Value,
ACTS,
Arcadis,
eftec, Environmental Resources Management
(ERM) , l’Imperial College, ISS, le Natural Capital Project, Synergiz, WWF,
Accenture, CDSB, Deloitte, Dow, eni, GIST Advisory, Kering,
LafargeHolcim, Natura, Nestlé, Roche, Shell et la Nature
Conservancy. Le protocole était dirigé par le consortium du
World Business Council for Sustainable Development (Conseil
mondial des affaires pour le développement durable, acronyme
anglais WBCSD).
[Source]
Aujourd’hui, la
dernière frontière pour la captation de la Terre, dans son
ensemble, au bénéfice du secteur privé est enfin arrivée.
D’autres termes sont lancés sur le ring pour emporter l’adhésion
du public : « New Deal pour la nature et l’humanité » et
« New Deal pour la nature et le peuple ».
« |
Le
New Deal pour la nature
devrait être adopté lors de la quinzième réunion à Pékin en
2020.
– Biodiversity International,
30 novembre 2018 |
» |
Le 23 janvier 2019,
la Natural Capital Coalition a publié un long communiqué selon
laequel « En 2020, nous avons besoin d’un New Deal pour la
nature ». Cet article s’inscrivait dans le cadre des
initiatives systémiques
du Forum
économique mondial, sous l’intitulé « Façonner l’avenir de
l’environnement et la sécurité des ressources naturelles »
de 2019. Les auteurs de l’article étaient
Marco Lambertini, directeur général de WWF International,
Paul Polman,
PDG d’Unilever, et
Børge Brende,
ancien ministre des Affaires étrangères de Norvège (2013-2017)
et président et membre du directoire du WEF de Davos.
[Conseil d’administration du WEF, 2017]
[Direction et gouvernance du WEF]
L’urgence de la
mise en œuvre du plan est clairement indiquée :
« |
Dans ce contexte,
2019 doit être l’année qui verra un changement radical dans
la mobilisation d’un programme d’action public-privé plus
large en faveur de la biodiversité. Nous avons besoin de
l’émergence d’un « New Deal pour la Nature » |
» |
Pour ce faire, un
mouvement est considéré comme un véhicule nécessaire :
« |
Un mouvement a le
pouvoir et l’influence suffisants pour pouvoir signaler un
ensemble simple d’objectifs d’actions sur la nature que tout
le monde peut viser – ce que l’on appelle des « objectifs
scientifiques » auxquels chaque entreprise, investisseur,
ONG, ville et gouvernement peut contribuer d’ici 2030, de
sorte que leur réalisation ralentira les dégâts que nous
causons à la nature et, en définitive, les restaurera à un
niveau défini comme sûr par les scientifiques. |
» |
Nous sommes
littéralement inondés de « cibles simples » que « tout le monde
peut viser ». Nous assistons donc à la création de
mobilisations, à l’échelle mondiale, dénuées de toute exigence
rationnelle.
La mise en œuvre
du New Deal For Nature jettera les bases du paiement des
services écosystémiques (PSE). Cela créera la plus
spectaculaire opportunité de gain monétaire que le secteur
financier ait jamais connue. Les nouveaux marchés offrent
des possibilités de spéculation qui promettent des profits
inimaginables. La marchandisation de presque tout ce qui
est sacré, la privatisation et la réification de toute la
biodiversité et des êtres vivants, qui sont inestimables et se
situent au-delà de toute valeur monétaire, seront sans
précédent, irréversibles et inévitables.
Pour obtenir le
consentement de la population, ceux qui mettent en place une
« nouvelle donne (New Deal) pour la nature » utilisent le
pouvoir du langage holistique. Ils exploitent
stratégiquement le mépris très réel que nous, le public, avons
pour les externalités négatives (pollution, etc.) – mais pour
vendre la financiarisation de la nature à notre société.
C’est tout à fait la même méthode que celle qui consiste à
magistralement exploiter le mécontentement de la jeunesse et de
la population en général.
Images
ci-dessous : Le Coût de la Terre,:
Jouez pour découvrir
la valeur financière de la nature
Question no 10 Qu'est ce qui a plus de valeur?
Choisissez une option
Cinéma ou Aigle à tête blanche
Désolé, mauvaise réponse...
Le cinéma a plus de valeur financière
Pour vraiment jouer
cliquez ici :
BBC, 8 octobre 2015 |
Le New Deal
pour la Nature est la
façon douce de faire accepter la
financiarisation de la nature, qui est en passe de devenir un
phénomène mondial, à la psyché publique. Le système de paiement
des services écosystémiques (PSE), masqué par l’expression
holistique « capital naturel », est tellement hideux qu’il est
rarement mentionné en public. Mais si nous regardons de près,
nous pouvons le trouver étalé à la vue de tous.
21 mai 2018 : La science peut aider à
forger un New Deal pour la nature :
« |
La communauté
mondiale dispose d’une occasion unique de définir le cadre
mondial de la biodiversité après 2020. Il faudra un
engagement et une détermination audacieux, des approches
novatrices et des processus de transformation pour faire en
sorte qu’un tel New Deal soit efficace. En ce
moment historique, tirons parti de la science pour aider à
forger un New Deal pour la nature.
– Christiana Pasca Palmer,
Secrétaire exécutive du Secrétariat de la Convention sur la
diversité biologique |
» |
22 novembre 2018 : Un New Deal pour la
nature et l’humanité :
« |
Le WWF soutient
fermement l’appel en faveur d’une nouvelle donne (new
deal) pour la nature et les hommes. D’ici 2020,
dans seulement deux ans, nous avons besoin d’une feuille de
route commune qui reconnaisse le lien intrinsèque entre
la santé de la nature, le bien-être des populations et
l’avenir de notre planète. |
» |
29 novembre 2018 : La Conférence des
Nations Unies sur la biodiversité se met d’accord sur un
processus en vue d’un New Deal pour la nature et les peuples en
2020, mais l’ambition est faible :
« |
La 14ème Conférence
des Parties (COP14) de la Convention des Nations Unies sur
la diversité biologique (CDB) s’est achevée aujourd’hui par
un accord sur le processus préparatoire d’un cadre mondial
post-2020, nous rapprochant d’un New Deal
transformationnel pour la nature et les peuples en 2020
– une étape essentielle pour accélérer les efforts mondiaux
visant à mettre un terme au déclin sans précédent et
dangereux de la biodiversité.
Le WWF exhorte les
pays membres à développer une vision commune et une ambition
politique beaucoup plus ambitieuse, si nous voulons parvenir
à un New Deal pour la Nature et les Peuples et créer un
moment à l’image de Paris pour la biodiversité en 2020. |
» |
Bienvenue dans le
New Deal vert, New Deal pour la nature, Prochain Système,
Système Régénérateur, Nouvelle Économie, Nouvelle Économie du
climat, Économie de la Biosphère, etc. Une fusion de mots
berceurs et mélodieux qui crée une chrysalide sublime pour
élargir encore davantage les marchés financiers. Le deuxième
couplet est le même que le premier.
Une
véritable rébellion contre la dévastation écologique ne peut pas
s’aveugler sur le
capitalisme,
l’impérialisme, le militarisme, le
sexisme (patriarcat, misogynie) et le
racisme (suprématie blanche). Ce sont
les principaux moteurs de notre crise environnementale en
accélération.
|
Marcher
pour le capital sous le prétexte d’une marche pour la
révolution est une idiotie.
Tous les
chemins mènent à la captation, au vol et au pillage par
les entreprises de ce qui reste de notre planète déjà
dévastée.
Nous
terminons ce segment par une conférence de
Clive Spash
(l’un des très rares économistes
dotés du courage suffisant pour parler honnêtement de
« tarification de l’environnement »).
|
 |
« L’économie de la gestion de la biodiversité et les
problèmes des services écosystémiques actuels et des
approches politiques fondées sur le marché », Vienne,
6 décembre 2010 [Vidéo non traduite, NdT] |
Notes & Références encyclopédiques:
|
La marchandisation des biens communs
constituera le coup d'État...
|
Il est
quelque peu ironique que, pendant que les activistes
du climat anti-REDD (réduction de la déforestation
et de la dégradation des forêts), des organisations
et des écologistes auto-proclamés, qui se
considèrent comme progressistes, dénoncent la
marchandisation des ressources naturelles, qu’ils
promeuvent également simultanément la campagne de
désinvestissement. La campagne de désinvestissement
aura pour résultat une injection colossale d’argent
qui ira aux portefeuilles très lourdement investis,
de qui dépendra de la marchandisation intense et de
la privatisation des dernières forêts de la planète,
de l’eau, etc.. Ce tour de force sera exécuté avec
une ruse très précise sous prétexte de gérance de
l'environnement et d '«internalisation des
externalités négatives au moyen d'une tarification
appropriée» (Sustainable Capitalism, 15 février
2012, Generation Investment Management LLP). C’est
donc ironiquement que la plus grande vague de
capture ultime des dernières ressources de la Terre
par la société est dirigée et sera accomplie par les
mêmes écologistes et groupes écologistes qui
prétendent s’opposer à une telle domination et à une
telle capture.
|
Retour au texte
|
Le "New
Deal" des années 1930 a toujours été une occasion de
fierté dans la psyché états-unienne...
| |
Retour au texte |
Une nouvelle architecture mondiale
une conférence du FEM de Davos...
|
|
Une nouvelle architecture
mondiale, 12 novembre 2018 |
Børge Brende,
président ; membre du conseil d’administration, Forum économique mondial,
Maxim Oreshkin, ministre du Développement économique de la Fédération de
Russie ; jeune leader mondial, Helen E. Clark, ex-premier ministre de
Nouvelle-Zélande (1999-2008), Nouvelle-Zélande, Roland Paris,
Université d’Ottawa, Canada, Jean-David Levitte, Conseiller, France ;
ancien Ambassadeur de France auprès de l’ONU et des États-Unis, Hilary
Cottam, Auteur et Entrepreneur, Centre for the Fourth Social Revolution
; jeune leader mondial pendant la session « Shaping a New Global
Architecture » au Forum économique mondial, Réunion annuelle des
Global Future Councils 2018 - À propos du
Forum économique Mondial de Davos.
|
Retour au texte
|
Ce sont eux qui m'ont appelée il y a un an
et demi...
|
She will be the youngest woman elected to
Congress! Cenk Uygur and John Iadarola, and
Michael Shure, hosts of The Young Turks,
discuss.
Alexandria Ocasio-Cortez, a 28-year-old
Latina running her first campaign, ousted
10-term incumbent Rep. Joe Crowley in New
York's 14th congressional district, CNN
projects, in the most shocking upset of a
rollicking political season. – Selon CNN |
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Le
conseil d'administration du WRI comprend...
|
|
Le conseil d'administration du
WRI comprend |
David Blood :
Cofondateur et associé principal de Generation Investment
Christiana Figueres :
Secrétaire exécutif de la CCNUCC,
leader de la B-Team de Richard Branson,
vice-présidente de la Convention mondiale des maires pour le climat et
l’énergie, membre du conseil d’administration de ClimateWorks, leader de la
Banque mondiale sur le climat, responsable de Mission2020, membre du Conseil
économique sur la santé planétaire de la Fondation Rockefeller, responsable
de l’application de l’Accord de Paris
[bio complète]
Jennifer Scully-Lerner :
Vice-présidente, gestionnaire de fortune privée chez Goldman Sachs
James Gustave Speth :
Fondateur du WRI, ancien administrateur du Programme des Nations Unies pour
le développement, directeur honoraire du Natural Resources Defense Council
et du WRI, siège au conseil d’administration du Climate Reality Project,
membre du conseil consultatif de 350.org, membre du Council on Foreign
Relations
Andrew Steer :
Président et PDG du WRI. Anciennement à la Banque mondiale, membre des
groupes consultatifs sur le développement durable d’IKEA et de la Bank
of America, membre du Conseil d’administration de l’Initiative Énergie
durable pour tous ( Sustainable Energy For All) du Secrétaire général de
l’ONU.
Kathleen McLaughlin :
vice-présidente principale et chef de la durabilité chez Walmart Inc,
présidente de la Fondation Walmart
Nader Mousavizadeh :
Co-fondateur et partenaire de Macro Advisory Partner, ancien directeur
général d’Oxford Analytica, une importante société mondiale d’analyse et de
conseil, ancien banquier d’affaires chez Goldman Sachs, membre du European
Council on Foreign Relations, membre du Global Future Council on Geopolitics
du Forum économique mondial, leader mondial pour demain du WEF.
James Harmon :
Président-Directeur Général de Caravel Management, membre du Council on
Foreign Relations
fsaneh M. Beschloss :
Fondatrice et PDG de RockCreek. Ancienne directrice générale et associée du
groupe Carlyle et présidente de Carlyle Asset Management, trésorière et
directrice des investissements à la Banque mondiale, anciennement chez Shell
International et J.P. Morgan, membre de l’Investor Governors du Forum
économique mondial, membre du Council of Foreign Relations, reconnue comme
l’une des femmes les plus influentes du secteur bancaire aux États-Unis
Joke Brandt :
Secrétaire Général du Ministère des Affaires Étrangères des Pays-Bas
Jamshyd N. Godrej :
Président de l’Institut Aspen – Inde. Il est vice-président du World Wide
Fund for Nature – International et a été président du World Wide Fund for
Nature – Inde de 2000 à 2007.
Caio Koch-Weser :
Président du Conseil d’administration de la Fondation européenne pour le
climat. Ancien vice-président du Groupe Deutsche Bank, a occupé des postes
de haut niveau à la Banque mondiale, membre de la Commission mondiale sur
l’économie et le climat (Global Commission on the Economy and Climate, NCE)
et membre du Conseil d’administration du Centre for European Reform (CER) à
Londres.
[Conseil consultatif] et le
[Conseil d’administration du WRI complet]
|
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Le groupe de travail sur le financement
mixte a été mis sur pied afin d'identifier les
obstacles...
|
|
financement mixte
« Depuis 2009, directeur général
d’Unilever, ce qui a conduit l’entreprise à définir une vision ambitieuse
pour dissocier sa croissance de son empreinte environnementale globale et
accroître son impact social positif. |
Cherche activement à coopérer avec
d’autres entreprises pour mettre en œuvre des stratégies commerciales durables
et favoriser le changement systémique. Il a été étroitement associé aux
discussions mondiales sur les objectifs du développement durable (ODD) et les
mesures à prendre pour lutter contre le changement climatique. Ancien
membre du Groupe d’experts de haut niveau sur le Plan d’action pour le
développement après 2015, qui présente des recommandations au nom du secteur
privé ; Conseil international, Commission mondiale sur l’économie et le climat,
sous la direction de Felipe Calderon, ancien président mexicain. 2016,
recruté par le Secrétaire général de l’ONU dans le SDG Advocacy Group chargé de
promouvoir l’action pour l’Agenda 2030. Président du Conseil mondial des
entreprises pour le développement durable. Membre : International Business
Council, Forum économique mondial ; B-Team ; UN Global Compact ; Commission des
entreprises et du développement durable. Lauréat de nombreux prix, notamment :
Prix Climate Visionary (2017) ; Ordre national de la Légion d’honneur (2016) ;
Prix Champion for Global Change de la Fondation des Nations Unies (2014) ; Prix
Oslo Business for Peace (2015) ; Prix Champion de la Terre du Programme des
Nations Unies pour l’environnement (2015) ».
[Source] |
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Une cabale si profondément ancrée dans
le pouvoir entrepreneurial...
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Ngozi Okonjo-Iweala, Chad O.
Holliday, Suma Chakrabarti, Helen Clark, John Flint, Kristalina Georgieva,
Jamshyd Godrej, Stephen Green, Sri Mulyani Indrawati, Dr. Agnes Kalibata, Naina
Lal Kidwai, Caio Koch-Weser, Ricardo Lagos, Frannie Leautier, Patricia de Lille,
Carlos Lopes, Takehiko Nakao, Christian Rynning-Tønnesen, Kristin Skogen Lund,
Jean-Pascal Tricoire, Maria van der Hoeven et Chen Yuan |
Retour au texte |
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Source: | 
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Cory MORNINGSTAR est journaliste d’investigation indépendante, écrivaine et militante écologiste.
Elle se concentre sur l’effondrement écologique mondial et l’analyse politique du
complexe financier à but non lucratif. Elle réside au Canada. Ses écrits récents ont été publiés sur Wrong
Kind of Green, The Art
of Annihilation et Counterpunch.
Ses écrits ont également été publiés par Bolivia
Rising and Cambio,
une parution officielle de l’État de Bolivie.
Traduction et note
d’introduction Corinne Autey-Roussel pour Entelekheia. |
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Choix de photos, collection de textes, mise en page, références et titrage par :
JosPublic
Mise à jour le
2 octobre 2019 |
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La lutte aux
changements climatiques: la fabrication de Greta Thunberg et la fabrication du consentement |
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