Le jeudi 24 janvier 2019,
Greta Thunberg a participé à un déjeuner-conférence introduit par
Marc Benioff
au Forum économique mondial de Davos, en Suisse (WEF). Benioff est PDG et fondateur de
Salesforce
ce qui lui rapporte un salaire annuel de 30 millions$, ainsi que co-fondateur de Breakthrough Energy (promotion
du nucléaire) avec
Bill Gates et d’autres milliardaires de même type.
Étaient également
présents au panel Jane Goodall,
elle est représentante des Nations Unies avec le titre de Messagère
de la paix.
Bono
(chanteur de U2 et « activiste »),
Will.i.am (fondateur des
Black Eyed Peas et
« philanthrope ») et la jeune Greta Thunberg. |
|
25 janvier 2019 le réseau
de télévision CNN écrit sur son site internet: Jeudi le 24 janvier 2019, Greta Thunberg a prononcé un
discours impromptu lors d’un déjeuner aux invités prestigieux, comme les stars
de la musique Bono et Will.i.am, Marc Benioff, PDG de Salesforce, l’ancien
président de Goldman Sachs Gary Cohn, et une série de banquiers et
investisseurs. Elle les a incendiés. Extrait du discours:
« |
On dit que la crise climatique est
quelque chose que nous aurions créé, mais ce n’est pas vrai, car si tout le
monde est coupable, alors personne n’est à blâmer. Pourtant c’est bien la
faute de quelqu’un », a déclaré froidement Thunberg. « Certaines
personnes, certaines entreprises, certains décideurs en particulier, savaient
exactement quelles richesses inestimables ils sacrifiaient pour continuer à
gagner des sommes inimaginables. Et je pense que beaucoup d’entre vous ici
aujourd’hui appartiennent à ce groupe de personnes. |
» |
 |
Greta Thunberg, qui a
fait la déclaration suivante [0:40s] : |
Les paroles de Thunberg ont
rapidement été lancées dans la stratosphère internationale des médias mondiaux
et des réseaux sociaux. Dans les textes des médias, il est
essentiel de noter l’usage des mots : impromptu et incendiés dans
ce cas employées par CNN.
25 janvier 2019 sur le site
internet de France 24 :
« |
Certains disent que la crise climatique
est quelque chose que nous avons tous créé, mais ce n’est pas vrai. Parce que si
tout le monde est coupable, alors personne n’est à blâmer, et quelqu’un l’est
pourtant. Certaines personnes, certaines entreprises, certains décideurs en
particulier, savaient exactement quelles richesses inestimables ils sacrifiaient
pour continuer à gagner des sommes inimaginables. Et je pense que beaucoup
d’entre vous ici aujourd’hui appartiennent à ce groupe de personnes », a-t-elle
dit dans son discours impromptu, prononcé sans une seconde d’hésitation. |
» |
27 janvier 2019 EZ News écrit :
« |
Jeudi le 24 janvier 2019, Greta Thunberg
a prononcé un discours impromptu lors d’un déjeuner aux invités
prestigieux comme Marc Benioff, PDG de Salesforce, Gary Cohn, ancien président
de Goldman Sachs et officiel de l’administration Trump, les musiciens Bono et
Will.i.am, et une série de banquiers et investisseurs. |
» |
28 janvier 2019 sur le
site
Pluralist
:
« |
Greta Thunberg aurait fait un trajet de
32 heures en train depuis son domicile en Suède jusqu’en Suisse et aurait campé
par une température de zéro degrés pour incendier, dans un discours
impromptu, des célébrités et des titans économiques. A l’heure du
déjeuner, elle a accusé les prestigieux invités d’avoir causé le réchauffement
de la planète alors qu’ils venaient de passer les quelques jours précédents à
pontifier sur les solutions à apporter. |
» |
Comme l’ont montré les extraits
ci-dessus, les médias internationaux insistent beaucoup sur l’idée que le
discours de Thunberg était spontané. Comme nous allons le
démontrer, ce n’était pas le cas. Il ne s’agit là que d’un nouvel exemple
de médiatisation du discours mis dans la bouche de Thunberg par les ONG et les
trusts qui la manipulent.
Le 22 janvier
2019, trois jours avant le « discours impromptu » à Davos une vidéo a
été téléchargée sur YouTube
par Uphill Media.
Dans cette vidéo de Thunberg filmée avant son
voyage de Stockholm à Davos, les principaux points du message,
à 26 secondes, sont quasiment
mot pour mot ceux du « discours impromptu »
au WEF de Davos :
 |
Vidéo : Wathever it take, le 22
janvier 2019 |
« |
Certains disent que la crise climatique
est quelque chose que nous avons tous créé. Mais ce n’est qu’un nouveau mensonge
commode. Parce que si tout le monde est coupable, alors personne n’est à blâmer.
Certaines personnes, certaines entreprises et certains décideurs en particulier
savent exactement quelles richesses inestimables ils sacrifient pour continuer à
gagner des sommes d’argent inimaginables |
» |
Cela n’a pas pu échapper aux
organisateurs de Davos qui, dans un effort concerté avec Greenpeace et
Extinction Rebellion, partageaient déjà l’e-publicité
suédoise dans le cadre de l’événement du Forum économique et sur les réseaux
sociaux – avant le déjeuner-conférence de Salesforce où Greta Thunberg
devait dire cela pour les médias.
Le fait que les médias, et les
autres acteurs en présence, aient présenté le discours comme spontané sans se
demander s’il l’était ou non, servait à donner une image d’authenticité
enfantine à la messagère, sinon au message lui-même. Quel que soient leurs
motivations, c’est pour le moins malhonnête.
23 janvier 2019,
vidéo reprise
par Extinction Rebellion.
Titre Greenpeace International, compte Twitter, 22
janvier 2019 :
Traduction du tweet : Nos
dirigeants se comportent comme des enfants, mais heureusement, certains
de nos enfants, eux, se comportent comme des leaders.
Regardez @GretaThunberg appeler les délégués présents au Forum
économique mondial (#WEF19) de cette semaine à faire #ToutCeQuilFaudra
pour remédier à la crise climatique !) |
|
Tout cela fait la preuve d'une
campagne médiatique bien orchestrée.
Le 15 décembre 2018, Greta Thunberg est devenu
une vedette internationale suite à son discours lors de la
COP24 à Katowice, en
Pologne, qui a été
publié le 15 décembre 2018 par Connect4Climate
(un programme de partenariat international de la
Banque mondiale) et d’autres
organismes.
La vidéo est
rapidement devenue virale. La
description du discours par
Quartz (15 décembre 2018) est représentative de la manière dont les médias
mondiaux ont présenté l’événement au public :
« |
Greta
Thunberg, une jeune suédoise de 15 ans qui milite pour le climat, n’a pas mâché
ses mots lors des négociations sur le climat de la COP24 à Katowice, en Pologne,
cette semaine. S’adressant mercredi aux pays réunis pour la plus
importante réunion de négociations sur le climat depuis les pourparlers de Paris
en 2015… dans un discours de moins de cinq minutes, Thunberg a fustigé les
dirigeants, lors des pourparlers, pour leurs décennies d’inaction et de mesures
insuffisantes face à la crise climatique. |
» |
 |
Greta
Thunbergs conférence à Katowice. Durée : 1m:15s
Mais le mauvais montage d’une vidéo suédoise a révélé par inadvertance une vérité gênante : il n’y avait
presque personne dans
l’auditorium quand Thunberg a parlé : voir à la fin de la vidéo lorsqu'ils
montrent Greta arriver sur les lieux. C'est un désert de chaises vides. |
Photo ci-dessous: Greta Thunberg
arrive quelques minutes avant le moment du discours dans une salle de
conférence complètement désertée par les congressistes |
|
Photo ci-dessous: Greta Thunberg
revient de la tribune accompagnée par son père (son agent de relations
publiques) où elle a prononcé son discours devant une salle vide |
|
Le décalage entre les objectifs réels du
Forum
économique mondial (« Mondialisation 4.0 : Façonner une architecture mondiale à
l’ère de la Quatrième révolution industrielle ») et la
manière dont les choses sont présentées au public est plus
perceptible dans les images suivantes partagées sur les réseaux sociaux :
« Ce
que vous faites fait une différence, et vous devez décider de la différence
que vous voulez faire » – Jane Goodall |
|
Jane Goodall avec
Greta: photo originale prise lors du Forum de Davos. Portez
attention aux slogans sur le panneau arrière. |
|
|
Jane Goodall avec Greta:
la photo passée au logiciel "Photoshop" a fait disparaître les slogans
de campagnes commerciales du Forum de Davos |
|
La manipulation est si éhontée
qu’on en reste coi. Comme par magie, le mot « Salesforce » (« Force
de vente ») et l’expression « Fourth Industrial Revolution » (« Quatrième
révolution industrielle ») n’apparaissent plus dans l’image.
Effacée, la contradiction
évidente entre l’importance sans précédent des métaux précieux de la Terre, dont
le
coltan et le
cobalt
– indispensables à la « quatrième révolution
industrielle », dont l’exploitation minière a décimé la population des
chimpanzés que Goodall prétend défendre.
« |
De nombreux métaux et minéraux utilisés
dans ces technologies sont extraits de lieux d’habitats menacés de chimpanzés
dans le bassin du Congo. L e contrôle de ces ressources a également alimenté les
conflits entre les peuples, conflits qui ont causé la mort de plus de cinq
millions de personnes.
Jane
Goodall Institute
(extrait du site internet de l'institut) |
» |
Tel est le principal rôle des ONG inféodées aux multinationales. Faire oublier les faits et passer le
message messianique pour écoblanchir la réputation des bailleurs de fonds.
|
La mobilisation pour le climat |
|
Ici, nous avons une ONG qui devrait s’inspirer du style sobre et
« froid » (selon le réseau de télévision CNN: de Thunberg : La
Climate Mobilization (Mobilisation pour
le climat).
Fondée en 2014, lors de la Marche pour le climat,
la fondatrice
et directrice exécutive de cette ONG américaine est la psychologue
Margaret
Klein Salamon.
La Climate Mobilization a un objectif principal :
« Notre
mission est de sauver la civilisation ». Pour ce faire, Salamon parle
d’une « mobilisation de type guerrier, comme celle du front intérieur
états-unien
pendant la
Seconde Guerre mondiale » :
« |
La Climate Mobilization rassemble de
plus en plus de gens qui savent que le changement climatique risque de causer
l’effondrement de la civilisation au cours de ce siècle. Nous croyons, avec de
nombreux scientifiques et analystes connus de l’environnement, que la seule
façon de préserver un climat sûr, stable et favorable à la civilisation humaine
est de lutter contre les changements climatiques par une mobilisation de
l’échelle de la Seconde Guerre mondiale. |
» |
La force de Salamon, en tant
que psychologue spécialisée dans le changement climatique, est exactement ce
que les États du monde mentionnés dans l’Annexe I font aujourd’hui en créant
des des « nudge units » (cellules d’influence) pour appliquer la science du
comportement aux politiques des gouvernements.
|
« Salamon est titulaire
d’un doctorat en psychologie clinique de l’Université Adelphi et d’un
diplôme en anthropologie sociale de Harvard. Par le biais de Climate
Mobilization, Salamon applique ses connaissances psychologiques et
anthropologiques à la résolution du problème du changement climatique. Elle
est l’auteur du blog
The Climate Psychologist. » |
La
Marche pour le Climat de 2014 avait été
organisée par le
Global Call for Climate Action (GCCA/TckTckTck),
Climate Nexus
(« Climate Nexus s’est donné pour mission de changer la
manière de parler du changement climatique »), 350.org,
USCAN et
Avaaz/Purpose. À la tête de ce groupe
d’ONG se trouvait le Rockefeller Brothers Fund, avec la Fondation V.K.
Rasmussen.
De plus, Climate Nexus est un projet parrainé par
Rockefeller Philanthropy Advisors, une organisation sans but lucratif.
« |
Lorsque la Climate Mobilization a été
fondée, lors de la Marche pour le climat en 2014, il n’y avait pas de groupe sur
le climat revendiquant publiquement la nécessité d’une transition urgente à
l’échelle de la Seconde Guerre mondiale. Depuis lors, nous avons travaillé à la
création d’une aile < mouvement climatique d’urgence » au sein du mouvement
climatique général.>
Source |
» |
Onze des membres du
comité consultatif
de la Mobilisation pour le climat sont:
Betsy Taylor : présidente de
Breakthrough Strategies & Solutions, co-fondatrice de
1Sky (financé par la Clinton Global Initiative) qui a fusionné avec 350.org
(incubé par la Rockefeller Brothers Foundation) en 2011, et dont les conseils
consultatifs comprennent 350.org et Ceres (partenaire d’investissements de
350.org )
Laura Dawn Murphy : ancienne
directrice de création de MoveOn.Org [mère d’Avaaz]
Paul Gilding : ancien directeur
exécutif de Greenpeace International, conseiller en stratégie et fondateur de la
Changing Markets Foundation (« La Changing Markets Foundation a été créée pour
accélérer et élargir les solutions aux défis du développement durable en
s’appuyant sur la puissance des marchés ». Parmi les clients figurent Unilever,
BHP Billiton, DSM, Ford et DuPont.]
Jamila Raqib : directrice
exécutive de l’Institut Albert Einstein (« Raqib a travaillé avec le Dr Gene
Sharp, le plus éminent spécialiste mondial de l’action stratégique non violente
depuis 2002. En tant que directrice de l’Institut Albert Einstein, elle promeut
l’étude et l’utilisation de l’action stratégique non-violente. »] |
Gus Speth : fondateur du World
Resources Institute et co-fondateur du Natural Resources Defense Council.
Révérend Lennox Yearwood, Jr :
président du Caucus Hip Hop
Richard Heinberg : membre senior
du Post Carbon Institute
Lise Van Susteren : Psychiatre
américaine, nommée au conseil d’administration du Climate Project d’Al Gore en
2009, a organisé la première conférence sur les impacts psychologiques du
changement climatique en 2009, co-auteur de « The Psychological Effects of
Climate Change » publié par la National Wildlife Federation, où elle siège au
conseil d’administration.
Michael Mann : Scientifique
américain du climat
David Spratt et Philip Sutton : Spratt est
directeur de
Breakthrough – National Centre for Climate Restoration.
Spratt et Sutton ont co-écrit le livre Climate Code Red en 2008. -
Liste complète. |
L’interconnexion de la direction
générale du complexe industriel et financier à but non lucratif est très
développée. Comme cette série d’articles se concentre sur la stratégie de
marketing elle-même plus que sur ceux qui la construisent, les biographies
ci-dessus étaient volontairement brèves.
La percée des mobilisations
climatiques dans la politique a commencé avec la campagne « Mobilize California »
(#Mobilizeca).
Naomi Klein et son ONG Leap (Leap L.A. Coalition), ainsi qu’une
coalition d’organisations « partageant les mêmes idées », ont dirigé les efforts
de mobilisation pour le climat.
La coalition, en partenariat avec
Paul Koretz, membre du Conseil municipal de
Los Angeles, s’est efforcée de créer
une « Mobilisation climatique de Los Angeles à l’échelle de la Seconde Guerre
mondiale ».
 |
Vidéo : Naomi Klein au lancement du Groupe de travail 2025 de Los Angeles sur la mobilisation pour la justice climatique [4m:59s]. |
En mai 2018, le Conseil a décidé à
l’unanimité « de se pencher sur la création du premier département de
mobilisation d’urgence climatique du pays et de budgéter 500 000 dollars comme
capital de démarrage. En juin 2018, Berkeley a déclaré l’urgence climatique et
s’est engagé dans une mobilisation d’urgence pour le climat et une transition
juste, pour mettre fin aux émissions de gaz à effet de serre et commencer
à réduire l’excès de carbone dans l’atmosphère aussi rapidement que possible. »
D’autres villes allaient bientôt suivre.
Ici, il est essentiel de noter le
vocabulaire : « réduire l’excès de carbone dans l’atmosphère. » Les
discussions sur la réduction ou l’élimination des émissions de carbone durent
depuis longtemps. Ce n’est pas une coïncidence. C’est encore une fois
stratégique.
Deux jours avant la Marche
pour le climat de 2014,
le 19 septembre 2014, on trouve ce qui suit dans un
article intitulé « La fondatrice de la Climate Mobilization explique à
Bridget pourquoi la psychologie – et non la science – pourrait être la clé de la
fin du déni climatique aux États-Unis » :
« |
En 356 mots, l’appel de la Climate
Mobilization’s à la mobilisation demande au gouvernement des États-Unis de se
mobiliser comme pendant la Seconde Guerre mondiale pour lutter contre les
changements climatiques : nous devons réduire nos émissions nettes de gaz à
effet de serre de 100 % d’ici 2025, déployer un système pour éliminer les gaz à
effet de serre de l’atmosphère de toute urgence, comme si nous étions en temps
de guerre, et faire des réductions nettes de GES à l’échelle mondiale, une
priorité politique absolue toute aussi urgente. |
» |
La montée en puissance
des mobilisations sur le climat au sein des ONG sans but lucratif est
expliquée dans l’extrait ci-dessous, qui décrit comment le terrain a été
préparé à travers le programme du Parti Démocrate
états-unien et le
Green New Deal [New Deal vert]
:
« |
Notre impact est évident : les
branches militantes du Parti démocrate ainsi
que les chapitres d’organisations tels que 350.org et le Sierra Club adoptent
nos prescriptions comme exigences fondamentales. La députée du Congrès
Alexandria Ocasio-Cortez a signé notre engagement de mobilisation et s’est
prononcée ouvertement sur la nécessité d’une
mobilisation d’urgence dans le cadre de la campagne en faveur d’un comité
spécial sur le New Deal vert à la Chambre des députés.
Source |
» |
La reconfiguration actuelle de
la domination occidentale n’est pas différente de ce qui s’est produit dans
le passé. De même que l’éducation, la santé, les arts et tous les
secteurs de la société ont été façonnés et financés par des fondations et
leurs capitaux [aux États-Unis, NdT], la « quatrième révolution industrielle »
d’aujourd’hui est aux mains de l’élite dominante. Y compris la
Marche pour le climat de 2014, qui a vu naître la Climate
Mobilization.
Extinction Rebellion (dont
il sera question dans la partie V) a
trois revendications
très larges, et la première d’entre elles est que les
gouvernements doivent « adopter des mesures politiques juridiquement
contraignantes pour réduire les émissions de carbone à zéro d’ici 2025 », ce
qui fait écho aux
arguments avancés par le complexe
industriel et financier à but non lucratif,
la Banque mondiale, etc, en 2014.
L’expression « zéro
émissions nettes » ne signifie pas « zéro émissions ». Cela signifie
que la quantité d’émissions rejetées dans l’atmosphère et la quantité
« absorbée » doivent être les mêmes. Zéro-Net, donc, nécessite des
investissements publics massifs dans les technologies développées et lancées par
la
« Mission Innovation » de Bill Gates.
À titre
d’exemple, on peut lire le projet de loi
« Sortir des combustibles fossiles pour un avenir meilleur », qui a fait l’objet de beaucoup d’éloges : « Nous devons
augmenter considérablement le financement fédéral (public) de la Recherche et du
développement pour mettre au point les technologies nécessaires à une décarbonation de notre économie ». La proposition intitulée
Mission
Innovation a été faite avec Bill Gates dans le cadre de
l’Accord de Paris sur le climat, et s’engageait à
doubler les investissements publics dans les technologies énergétiques. »
|
|
Il est essentiel de savoir que le World Economic Forum (WEF) et Mission
Innovation sont devenus
partenaires le 1er juin 2017.
Zéro-Net signifie la
séquestration géologique du carbone et une foule d’autres technologies qui
garantissent que les affaires (et les émissions) – se poursuivront sans
changement. Vous pouvez voir vous-mêmes que si nous sommes inondés de
protestations contre les pipelines, il n’y a aucune opposition aux projets de
séquestration géologique du carbone qu’on voit émerger, comme
l’Alberta Carbon Trunk Line
au Canada.
Et de fait, la terminologie
« zéro » [émissions] et « presque zéro » du rapport de synthèse du RE5 2014 a
opportunément été remplacée dans le domaine public par « zéro net ».
Avec « le capitalisme en danger
d’effondrement » (une citation énigmatique d’Al Gore), et la croissance
économique mondiale en chute libre après des années de stagnation, la campagne
de Greta Thunberg doit être vue pour ce qu’elle est : une distraction de grande
envergure qui n’a rien à voir avec la protection du monde naturel, et tout à
voir avec la fabrication du consentement – le consentement des citoyens
nécessaire pour débloquer des trésors publics, et autres fonds publics, sous
couvert de protection du climat.
Mais avant d’aller plus loin dans
la description de ce qu’on peut, à juste titre, qualifier de plan sans précédent
de renflouement mondial sous bannière politiquement correcte, nous devons voir
comment on peut manipuler et manœuvrer la société pour qu’elle accepte de
lâcher ces fonds.
Donc, la stratégie pour débloquer des fonds publics – et ainsi
sauver le capitalisme – est l’urgence climatique lancée sur Twitter.
#climatestrike +
#fridaysforfuture + #ExtinctionRebellion=
#climateemergency |

Commentaire de
JosPublic |
Il tombe sous le sens que si vous n'êtes
pas abonné à Twitter rien de tout cela ne viendra à vos yeux!!!!
C'est donc la preuve que tous
ces militants de l'internet vivent dans une bulle sans que des milliards
d'humains sachent quoi que ce soit de leur catastrophisme. |
|
Comment amener le public en mode d’urgence : « la maison est en feu » |
|
Si vous ne connaissez pas la jeune Suédoise
Greta Thunberg, vous pouvez voir en elle le pendant international de la députée
démocrate américaine Alexandria Ocasio-Cortez.
Comme la politicienne-rock-star
de New York
Alexandria Ocasio-Cortez, Thunberg est une jeune femme charismatique dont le
savoir-faire en matière de réseaux sociaux, la clarté morale et l’intrépidité à
l’égard du pouvoir ont poussé des foules d’admirateurs à descendre dans la rue
pour un monde meilleur et à sommer les politiciens et dirigeants de ne pas faire
obstacle à la lutte contre le réchauffement climatique.
Thunberg a affirmé sur Twitter qu’il y a eu des grèves
étudiantes pour le climat sur tous les continents sauf l’Antarctique – 70 000
grévistes au total la semaine dernière.
Note du webmestre:
dans ce
cas, elle ou ses conseillers poussent le bouchon un peu loin.
JosPublic se
questionne. J'aimerais savoir combien d'enfants font la grève de l'école du
vendredi en Afghanistan ?
Oups! il faudrait construire les écoles que les
états-uniens et
canadiens disaient vouloir bâtir lorsqu'ils ont commencé leur guerre là bas. On s'encourage avec des chiffres dérisoires et même si tous les enfants du monde
feraient la grève, le cynisme du 1% des riches ne bougerait pas d'un iota et
ils puniraient leurs propres enfants en les empêchant d'aller au centre d'achat la fin de
semaine suivante ou les priveraient de twitter pendant un mois et le tout
s'effondrerait. |
|
 |
Pendant ce temps, l’adolescente suédoise
a continué à fustiger les élites de Davos dans un anglais impeccable : « Les
adultes n’arrêtent pas de dire : Nous devons aux jeunes de leur donner de
l’espoir », dit-elle. « Mais je ne veux pas de votre espoir… Je veux que vous
agissiez comme vous le feriez en temps de crise. Je veux que vous agissiez comme
si la maison était en feu. Parce que c’est le cas. » –
Les enfants arrivent, 28 janvier 2019, The Nation.
|
|
traduction du texte
ci-dessus « Mener le public en mode urgence,
une nouvelle stratégie pour le mouvement climatique » |
|
|
En avril 2016, La Climate
Mobilization a publié un article intitulé
« Faire passer les gens en mode urgence : Une nouvelle stratégie pour le
mouvement climatique. »
Le document sur la stratégie
commence par ces mots :
« |
Imagine qu’il y ait un incendie
dans ta maison. Qu’est-ce que tu fais ? À quoi tu penses ? Tu
fais tout ce que tu peux pour essayer d’éteindre le feu ou de sortir de la
maison. Tu réfléchis à la meilleure façon d’éteindre l’incendie ou de sortir de
la maison. Nos sens sont aiguisés, on est concentré comme un rayon laser,
et on se met tout entier dans l’action. Tu entres en mode d’urgence..
Faire passer les gens en mode
urgence », page 2. |
» |
Dans le document,
Margaret
Klein Salamon
introduit « le concept de ‘mode d’urgence' », dans lequel les
individus ou les groupes donnent le meilleur d’eux-mêmes pendant une crise
existentielle ou morale – souvent en réalisant de grands exploits grâce à
une concentration très ciblée. Elle dit que « l’objectif du mouvement
climatique doit être de faire passer le public du mode « normal » au mode
d’urgence ». [page. 2]
Le mode d’urgence est activé par
un déclencheur.
« |
|
Cela a d’énormes implications pour la communication, la
défense et la stratégie du mouvement climatique. Parce que le mode d’urgence est
contagieux, la meilleure stratégie pour les militants et les organisations
climatiques est de passer eux-mêmes en mode d’urgence et de communiquer aussi
clairement et catégoriquement que possible sur l’urgence climatique, le besoin
de mobilisation urgente et le fait qu’ils sont en mode urgence
-
Faire passer les gens en mode
urgence : Une nouvelle stratégie pour le mouvement climatique |
» |
Et maintenant, en 2019, nous
pouvons constater que la stratégie décrite dans le document a été déployée
en temps réel, dans la vraie vie.
« |
Puisque les publicités émotionnelles
créent une impression plus profonde et plus viscérale sur les centres de mémoire
du cerveau, les spécialistes du marketing mesurent les réponses cérébrales aux
contenus en utilisant des outils neurométriques comme le codage facial, les
tests de réponse implicite, le suivi oculaire et l’imagerie par résonance
magnétique (IRM).
– Le pouvoir dangereux de la publicité
émotionnelle, 14 avril 2016 |
» |
 |
Vidéo : house on fire. 25 janvier 2019, Greta Thunberg – « Discours « Notre
maison est en feu », Réunion annuelle du Forum économique mondial 2019 [Durée : 6m:3s] |
|
Traduction
du texte de la photo ci-dessus: < Je ne veux pas que vous
ayez de l’espoir, je veux que vous paniquiez… et que vous
agissiez comme si la maison était en feu. > |
|
|
« Notre maison est en feu. »
Une partie de mon discours au Forum économique mondial aujourd’hui. Merci de m’avoir
invitée ! » |
|
|
« Notre maison est en feu ». Greta Thunberg, 16 ans, exhorte les
leaders à agir pour le climat ». |
|
|
25 janvier 2019,
‘Ressentez la peur’ : Le changement climatique est maintenant au centre des
conversations à Davos, CNN :
« |
Feel the fear (Ressentez la peur) –
L’esprit de l’événement s’est reflété dans deux participants qui avaient peu en
commun : l’un est un ancien vice-président des États-Unis et l’autre une jeune
écolière suédoise de 16 ans. Ce qu’Al Gore et Greta Thunberg ont en
commun, c’est la colère contre les dirigeants d’entreprises qui n’agissent pas
assez contre le changement climatique. « Je ne veux pas que vous ayez
de l’espoir, je veux que vous paniquiez, je veux que vous ressentiez la peur que
je ressens tous les jours », a dit Thunberg aux participants |
» |
|
|
Traduction du texte de
la photo ci-dessus: « La séquestration du carbone est une
technologie très importante, qui ne compte pas assez
d’investissements » – chef de la mission climat des
Nations Unies et leader de la B-Team Christina Figueres, 6
mai 2015 #FaussesSolutions |
|
|
Au centre du document stratégique |
|
Au cœur du document stratégique ‘Faire passer les gens en
mode urgence : Une nouvelle stratégie pour le mouvement climatique’, il y a
l’idée selon laquelle les citoyens doivent d’abord faire face, puis accepter le
fait d’une urgence qui met leur vie en danger, pour pouvoir passer au nécessaire
mode urgence.
Une fois ce mode déclenché, se déploiera une
« énorme quantité de
ressources pour résoudre la crise » qui deviendrait rapidement la priorité
absolue et évidente de la société. Plus le mouvement climatique fournira « des
structures d’engagement des populations, à savoir des orientations claires et du
soutien aux personnes prêtes à lutter contre le réchauffement climatique – plus
vite les gens passeront en mode urgence » [page. 7][page. 4 & page. 5].
Alors que les restrictions budgétaires se font en mode non
urgent, en mode urgence, « toutes les ressources disponibles/nécessaires sont
consacrées à l’urgence et, si nécessaire, les gouvernements empruntent des
grosses sommes d’argent ». [page. 9]
« |
La mobilisation économique prend la forme
d’une restructuration d’urgence de l’économie industrielle moderne. Elle
touchera la grande majorité des citoyens, elle monopolisera une très grande
partie des ressources disponibles et aura des répercussions dans tous les
secteurs de la société. Ce n’est rien de moins qu’une révolution sociale et
industrielle coordonnée par les gouvernements. La mobilisation, c’est ce qui
arrive quand une nation entière entre en mode urgence, et les résultats peuvent
être vraiment stupéfiants. » [p. 8] |
» |
Intentionnellement ou non, le texte de Salamon a
des échos d’exceptionnalisme américain. Des signes de nationalisme et de
supériorité culturelle apparaissent tout au long du document et en exemple: « Nous avons
aussi fait d’énormes progrès dans le domaine des sciences. Nous avons inventé le
premier ordinateur, la transfusion sanguine et la technologie radar. Le Projet
Manhattan a produit la première bombe atomique au monde en moins de trois ans –
un exploit moralement catastrophique mais néanmoins stupéfiant de planification,
de coopération et d’ingéniosité scientifique. »
Dans toutes ces lignes, on ne trouve pas trace de la
réduction ou de l’arrêt des émissions à effet de serre. Notez que le mot
« arrêter » n’apparaît pas une seule fois dans le document, et que le mot
« réduire » apparaît une seule fois : « Si nous réduisons seulement l’emprise de
l’industrie des combustibles fossiles sur les politiciens, le problème se
résoudra de lui-même. » Le langage doucement persuasif d’aujourd’hui est le
reflet du langage et des exigences énoncés dans le document de stratégie :
« restaurer un climat sûr et stable », « réduire l’excès de CO2 » et
« refroidir
la planète ».
« |
La façon dont nous réagissons aux
menaces – en entrant en mode d’urgence ou en restant en mode normal – est très
contagieuse. Imaginez que l’alarme d’incendie se déclenche dans un immeuble de
bureaux. Faut-il le prendre au sérieux ? Comment savoir s’il s’agit d’un
exercice ou d’un véritable incendie ? La réponse à ces questions dépendra
principalement des réactions de ceux qui vous entourent, en particulier de ceux
qui font office de leaders. S’ils discutent et prennent leur temps pour sortir
du bâtiment, vous penserez qu’il s’agit d’un exercice. S’ils se dépêchent avec
un air sérieux et concentré qui traduit l’urgence et le danger, vous penserez
que le danger est réel et vous sortirez le plus vite possible. » [page 14] |
» |
Le document pointe que la
crise climatique est une « menace majeure pour l’économie mondiale »
(surligné en rouge dans le document original). Ce qui n’est pas dit,
mais qu’on comprend vite, c’est que le climat peut aussi être utilisé pour
sauver l’économie mondialisée [page. 21]. En somme, pour sauver le
capitalisme.
« |
Nous ne pouvons pas taire que la
mobilisation d’urgence ne peut être coordonnée que par un « grand » gouvernement
qui ait le pouvoir de dépenser sans limite pour sauver le plus de vies possible.
[p. 22] |
» |
Le document témoigne également
d’une joyeuse camaraderie avec les oppresseurs de la classe ouvrière et les
plus faibles :
« |
Les campagnes de pression devraient
s’intensifier et s’affirmer jusqu’à devenir perturbatrices. Cependant, même
pendant les manifestations, nous devons rester ouverts et accueillants. Nous
devrons nous montrer fermes et inébranlables mais nous ne sommes pas « contre »
ceux que nos manifestations ciblent. Nous n’avons rien à gagner à les
diaboliser. Nous avons besoin de ces dirigeants pour faire ce qu’il faut. Notre
ton ne doit pas être colérique mais urgent et insistant.
Notre ton doit être sérieux et patriote.
Nous appelons l’Amérique à conduire le monde dans une opération héroïque et
salvatrice ! Les manifestants doivent démontrer un esprit de sacrifice et
prendre, par exemple, le risque d’être arrêtés ou d’entamer une grève de la
faim, pour susciter l’empathie du public. Le respect d’une stricte non-violence
est essentiel pour gagner un large soutien du public et n’est pas
négociable. » [page. 28] |
» |
Ce document est stupéfiant à
bien des égards. L’auteur ne perd pas une seconde à se pencher sur les
sociétés et les nations qui bénéficient de la civilisation industrielle sur
notre planète limitée – ni sur celles qui sont sacrifiées sur l’autel de
cette même civilisation.
Le but explicite de la stratégie
n’est pas la protection de ce qui reste du monde naturel, mais celle de la
« civilisation organisée » [page. 2] et de notre « civilisation
fonctionnelle mondialisée ». L’étymologie du mot civilisation, est
civil.
Or, il n’y a rien de civil dans la
civilisation industrielle que nous avons construite. La sauvagerie de notre système
économique mondial, qui s’est déchaîné sur la biosphère et sur la vie des êtres
sensibles et des humains non blancs, n’est certainement pas une cause de fierté
– et ne mérite sûrement pas d’être protégée. Le système économique
capitaliste mondialisé qui soutient la civilisation industrielle, doit au
contraire être déconstruit. |
|
Il est à la fois ironique et
révélateur que les sociétés mêmes qui ont le plus bénéficié de
l’industrialisation, celles de l’Occident (et surtout de l’Amérique du Nord),
n’aient jamais été aussi malheureuses. Aujourd’hui, nous assistons à une
multiplication sans précédent des maladies mentales et des dépressions – avec un
pourcentage énorme de la société qui dépend d’antidépresseurs pour pouvoir
fonctionner au quotidien.
Mais le plus flagrant de ce
document, c’est que malgré les références à
Pearl Harbour, à la bombe atomique et aux innombrables efforts de guerre
américains, tous cités comme des exemples remarquables de l’ingéniosité
américaine, NULLE PART il n’est fait état de l’impact du militarisme sur le
climat et l’écologie.
On sait pourtant que le
département de la Défense des États-Unis est le plus grand consommateur de
pétrole aux États-Unis et le plus grand consommateur institutionnel de pétrole
dans le monde. Étant donnée la contribution phénoménale du militarisme aux
émissions mondiales de gaz à effet de serre et à la dégradation de
l’environnement, cette omission dépasse l’entendement. Le racisme
environnemental inavoué et l’éco-impérialisme pur et dur sont tangibles dans les
fondamentaux du complexe industriel à but non lucratif.
« |
Voici l’horrible vérité : même si chaque personne, chaque
automobile et chaque usine cessait tout à coup d’émettre des gaz à effet de
serre, la Terre irait, la tête la première et à pleine vitesse, vers un désastre
total pour une raison majeure. L’armée produit suffisamment de gaz à effet de
serre, à elle seule, pour mettre le monde entier, avec tous ses habitants,
grands et petits, en danger d’extinction imminente. » –
The Green Zone :
The Environmental Costs of Militarism, par
Barry Sanders, le 1er mai 2009
[The environmental of militarism podcast]. |
» |
Le pouvoir du conformisme (la
capacité de pousser les gens à penser tous la même chose) est un aspect-clé
de L’ingénierie sociale. Ce pouvoir est malheureusement souvent
occulté ou largement sous-estimé.
« |
Les leaders
de la pensée et les leaders de la société civile : Si les gens connus et estimés
du public passent en mode urgence, ils influenceront de manière significative le
grand public. » – [page. 30] |
» |
|
Traduction du tweet ci-dessus: « L’horloge du climat a sonné minuit.
Chaque ville/village, Etat/province, et pays doit rejoindre Oakland
en déclarant l’état d’urgence climatique et en lançant une
mobilisation d’urgence et une transition jute pour protéger
l’humanité. » |
|
|
Traduction du tweet ci-dessus:
« Le moment où la crise climatique atteint un degré effrayant est
aussi celui du plus grand espoir. Quatre nouveaux gouvernements de
villes ont déclaré l’état d’urgence climatique au cours de ces deux
seules dernières semaines. » |
|
« La course à la mobilisation
est lancée, les villes du monde entier déclarent l’urgence climatique et
s’engagent en faveur de la mobilisation climatique. Votre ville se
joindra-t-elle à eux ? » Le site de Climate Mobilization.
Sans surprise, dans la
foulée de son ascension fulgurante parfaitement symétrique avec celle de
Thunberg, Extinction Rebellion a annoncé une restructuration massive de
l’organisation. Son expansion mondiale est menée par Salamon,
[Source]
qui a lancé le compte Twitter de Extinction Rebellion US
le 31 octobre 2018 – le même jour que le lancement d’Extinction Rebellion au
Royaume-Uni.
Le site Web états-unien
d’accompagnement a été lancé le
3 novembre 2018, et le compte du groupe
Facebook états-unien, le
4 novembre 2018. Entre son
lancement
officiel le 31 octobre 2018
au Royaume-Uni et le 6 décembre 2018, il s’est formé
plus de
130 groupes dans 22 pays.
Le 29 janvier 2019, Il y avait des
groupes d’Extinction Rebellion dans 50 pays. Les revendications
d’Extinction Rebellion ne sont pas seulement complémentaires à la stratégie
d’urgence de la Climate Mobilization, elles en sont un reflet de miroir, avec le
slogan Tell the truth (« Dites la vérité »).
|
Traduction du
tweet ci-dessus: « Des mouvements de masse pour un changement
de masse » #ExctinctionRebellion - La Terre en premier:
comment bâtir un mouvement de masse. Formation d'une journée
complète durant la réunion EF d'été organisée par le mouvement
des droits des animaux. |
|
L’article de Yale Climate
Connections du
20 septembre 2018, « Plaidoyer pour une
mobilisation pour le climat : les villes doivent déclarer l’état d’urgence »
(« Climate Mobilization Plea : Cities Must Declare Emergency ») utilise le
« langage de l’urgence climatique » qui se répand grâce à l’influence de
plusieurs campagnes croisées : la campagne de Thunberg, les manifestations
d’Extinction Rebellion, le Green New Deal, les grèves climatiques générales et
les grèves climatiques de la jeunesse de FridaysForFuture.
« |
Bernie Sanders,
un indépendant proche des Démocrates qui se présente à l’investiture démocrate,
n’est pas le seul homme politique qui établit des parallèles entre le changement
climatique et le fascisme.
La députée démocrate de New York
Alexandria Ocasio-Cortez, qui est vue comme une championne progressiste,
a parlé
de la nécessité d’un engagement de type Seconde Guerre mondiale dans la
lutte contre le réchauffement planétaire. En 2016, le Parti démocrate a inclus
des
termes similaires
dans son programme officiel.
Le fait que ce message fasse désormais partie du
discours politique américain peut être attribué en partie à la
Climate Mobilization, un organisme sans but lucratif en grande partie
dirigé par des bénévoles et fondé en 2014. » |
» |
« |
Je suppose que de nombreux militants
continueront d’être attirés par les manifestations contre les infrastructures de
combustibles fossiles. Je leur recommande de s’efforcer autant que possible de
faire connaître la voie à suivre (mobilisation d’urgence pour renoncer aux
combustibles fossiles et à l’agriculture intensive carbonée, plus la réduction
des émissions de carbone pour que la terre revienne à une température plus
basse) du mieux qu’ils peuvent, dans leurs communications verbales et
non-verbales. Cela peut être simplement en portant un bandana dans les
manifestations, comme Rosie the Riveter, ou en déployant une banderole pour une
mobilisation climatique à l’échelle de la Seconde Guerre mondiale pour sauver le
climat et arriver à zéro émissions nettes d’ici 2025, ou encore en diffusant
tout cela à grande échelle dans les communiqués de presse et sur Internet« . –
Avril 2016, Mener le public en mode d’urgence : Une nouvelle stratégie pour le
mouvement climatique, avril 2016 [page. 30]. |
» |
|
|
Bill McKibben
15 août 2016 :
« Nous sommes attaqués par le changement climatique et notre seul
espoir est de nous mobiliser comme nous l’avons fait pendant la
Seconde Guerre mondiale »
fondateur de 350.org, illustration par Andrew Colin Beck
[Source : 350.org] |
|
 |
Vidéo présentation : 2 minutes 2 minutes d’introduction à la mobilisation pour le climat [Durée : 2m:23s]
[Vidéo non traduite, NdT]
|
|
Un climat de peur : le capitalisme est aujourd’hui en chute libre |
|
« |
Le capitalisme est en crise, selon
Klaus Schwab, fondateur du Forum économique mondial. » –
17 janvier 2017, Deutsche Welle |
» |
Avant le rassemblement de Davos de
janvier 2019, un économiste de haut niveau de Wall Street a averti les
investisseurs que la route sera difficile, avec une croissance économique
mondiale « aujourd’hui en chute libre ». Les gros titres actuels sont la version
économique de l’émission de radio « La Guerre des mondes » d’Orson Welles.
|
3 janvier 2019, The Globe and Mail, « La croissance économique
mondiale en chute libre » :
« |
Le stratège de Merrill Lynch Ajay
Singh Kapur a récemment écrit que « la croissance [économique] mondiale connaît
actuellement un ralentissement général, profond et persistant », créant des
conditions de marché qui, je crois, rendront la vie très difficile aux secteurs
des matières premières et au-delà…
Depuis août 2017, la croissance de l’activité manufacturière ralentit
rapidement, entraînant dans sa chute les prix des métaux. » |
» |
|
15 janvier 2019 :
« |
La croissance économique mondiale
ralentit, y compris au Canada, selon de nouvelles données de l’Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE). |
» |
21 janvier 2019 :
« |
Le FMI et les dirigeants d’entreprises mettent en
garde contre le ralentissement de l’économie mondiale à la veille du Sommet de
Davos : « Les dirigeants d’entreprises se sont joints au Fonds monétaire
international pour avertir que l’économie mondiale ralentit plus rapidement que
prévu, ce qui donne une tonalité pessimiste à la réunion annuelle du Forum
économique mondial de cette semaine. |
» |
21 janvier 2019 :
« |
La croissance chinoise de 6,6% en 2018 est la plus
lente depuis près de 3 décennies… » |
» |
1er février 2019 :
« |
Le plus grand fonds de pension du monde perd 136
milliards de dollars en trois mois » |
» |
|
A la rescousse : un renflouement
politiquement correct |
|
« |
IL FAUT DEVERROUILLER LA VISION
HABITUELLE DE LA CROISSANCE DU 21e SIÈCLE – Accélérer l’action climatique dans
des temps d’urgence – Le moment est venu du « tout ou rien ». L’investissement
de 90 billions de dollars américains pour construire les bonnes infrastructures
dès maintenant ouvrira une nouvelle ère de croissance économique. En
investissant judicieusement, nous contribuerons à stimuler l’innovation, à
améliorer la santé publique, à créer toute une série de nouveaux emplois et à en
faire beaucoup contre le changement climatique galopant. Se tromper nous
enfermera dans un avenir très polluant, peu productif et profondément
inégalitaire. » – Le site web de la
Nouvelle Economie Climatique,
Rapport
complet |
» |
Suite à la mobilisation de
Rise for Climate du 8 septembre 2018 (un suivi de la Marche 2014 pour
le Climat, rebaptisée People’s Climate Movement – Mouvement populaire pour le
climat – en 2017), le seul objectif de l’accélération du langage de l’urgence
climatique a finalement été dévoilé lors du
Sommet One Planet (Sommet Une Planète) du 26 septembre 2018 à New
York :
« |
Le 26 septembre 2018, lors du
Sommet One Planet à New York, le président français Emmanuel Macron et Larry
Fink, de BlackRock, ont annoncé la création du Climate Finance Partnership
(Partenariat finance du Climat, acronyme anglais CFP). Un pas important a donc
été franchi dans les efforts visant à combiner les capitaux afin d’engager et de
mobiliser des capitaux institutionnels à grande échelle pour des solutions
climatiques. Les parties, dont BlackRock, les gouvernements de la France et de
l’Allemagne, ainsi que les fondations Hewlett, Grantham et IKEA, se sont engagés
à travailler ensemble pour finaliser le dessein et la structure de ce qu’ils
présentent comme le phare des outils d’investissement en capital mixte d’ici la
fin du premier trimestre 2019. |
» |
26 septembre 2018,
« Les gouvernements et les organisations
philanthropiques annoncent un partenariat novateur avec BlackRock pour mobiliser
et déployer le financement climatique à grande échelle ».
BlackRock est un des
principaux actionnaires du complexe militaro-industriel des USA, notamment des
firmes d’armement Raytheon et Lockheed Martin.
Si on note que l’armée des USA
équipée par ces firmes est le
premier pollueur de la planète, l’ampleur de l’escroquerie devient
stupéfiante, NdT] |
|
« |
La France, l’Allemagne, les
fondations Hewlett, Grantham et IKEA, et le gestionnaire d’actifs BlackRock ont
présenté aujourd’hui le Climate Finance Partnership lors du One Planet Summit à
New York. Le Climate Finance Partnership est une collaboration sans précédent
entre organismes philanthropiques, gouvernements et investisseurs privés, qui se
sont engagés à développer conjointement un outil d’investissement pour investir
dans les infrastructures climatiques des marchés émergents . |
» |
Les deux institutions identifiées
comme contacts médias dans cette annonce sans précédent sont la Fondation
européenne pour le climat (European Climate Foundation) et le déjà mentionné
Climate Nexus – l’organisateur principal de la Marche pour le climat 2014.
Le 8 novembre 2018, l’article « The Climate
Finance Partnership : Mobilizing Institutional Capital to Address the Climate
Opportunity » Partenariat pour le financement de la lutte contre le changement
climatique : Mobiliser les capitaux institutionnels soutenir les possibilités
offertes par le changement climatique) révèle d’où viendra l’argent pour la « quatrième révolution industrielle » vendue au public sous couvert de
protection de l’environnement:
« |
L’écart
entre les investissements nécessaires et ceux qui sont
réalisés actuellement n’est nulle part plus grand et plus dangereux, et les
opportunités n’ont été aussi importantes, que dans les marchés émergents et en
développement du monde. Ces économies se caractérisent généralement par une
forte croissance démographique, une augmentation rapide de la demande d’énergie
et des besoins extraordinaires en investissements dans des infrastructures. Mais
ils ont aussi tendance à avoir des marchés financiers moins développés et des
risques politiques et légaux plus élevés que les pays développés. On peut donc
pardonner en partie aux investisseurs institutionnels d’agir avec prudence,
malgré les facteurs économiques et démographiques de long terme qui devraient
les motiver.
Une
analyse détaillée de la Banque mondiale a révélé que pour 100
billions de dollars détenus par des fonds de pension et d’autres investisseurs
institutionnels, moins de 2 billions de dollars sur une période de 25 ans ont
été investis dans des infrastructures de marchés émergents. Et la fraction de
cet investissement qui pouvait être considérée comme verte, propre ou
respectueuse du climat était négligeable.
Alors, que peut-on faire ? Que l’on voie la
situation comme un défi sans précédent ou une opportunité sans précédent, il y a
un accord véhément sur le fait que du capital institutionnel doit être
« débloqué » (un des mots favoris des conférences sur le climat) et mobilisé
rapidement, et à grande échelle. |
» |
C’est là qu’apparaît clairement
l’accélération de la demande d’alignement des différents pays sur l’Accord de
Paris : cet
accord nous oblige à diriger les flux financiers sur le
financement d’un développement faible en carbone et favorable au climat.
Notez
le mot « oblige ». Ce qui était considéré comme non-contraignant, à moment
donné, devient contraignant en pratique, lorsqu’il s’agit d’ouvrir les
trésoreries et les caisses de retraite à nos suzerains entrepreneuriaux.
Aucune prise de risque, mais tous les profits.
Le
double langage de Wall Street est délibérément opaque. |
|
Mais si on le traduit en langage
quotidien, cela veut simplement dire qu’il y a moins de risques à utiliser
l’argent d’une autre personne que le vôtre :
« |
Le financement mixte, ou le
déploiement stratégique de capitaux publics ou d’autres capitaux concessionnels
pour réduire les risques des investissements institutionnels, offre une réponse
convaincante. Récemment, le groupe de travail sur le financement mixte, un vaste
effort interdisciplinaire, a finalisé un
rapport complet
identifiant les principaux obstacles à la
mobilisation de capitaux institutionnels à grande échelle pour atteindre les
objectifs de développement durable, et a ensuite conçu un
programme d’action
détaillé pour surmonter ces obstacles. »
[Source] |
» |
La Blended Finance Action Taskforce
(Groupe de travail de l’Action pour le financement mixte) est composée de
cinquante firmes majeures de la finance dont HSBC, le Credit Suisse, Citi, JP
Morgan Chase, l’USAID, WEF-Sustainable
Development Investment Partnership (SDIP), la Banque mondiale, Investec, la
MacArthur Foundation, Allianz, la BERD, ClimateWorks (fondée par les fondations
Hewlett, Packard et McKnight) et la Fondation Rockefeller.
[Liste complète]
« |
Le partenariat, coordonné par la Task Force on Philanthropic Innovation (Groupe de travail sur l’innovation
philanthropique) et Aligned Intermediary, un groupe consultatif sur les
investissements, a été conçu et structuré spécifiquement pour utiliser du
capital gouvernemental et philanthropique et maximiser la mobilisation de
capitaux privés vers les secteurs liés au climat dans les marchés émergents.
[Source] |
» |
Et ici encore, la dure réalité se
dévoile un peu:
« |
Ce partenariat avec le plus grand
gestionnaire mondial et ses clients investisseurs institutionnels internationaux
devrait envoyer, aux gestionnaires de fonds et aux investisseurs
institutionnels, le signal important qu’il y a des profits à réaliser dans des
secteurs et des régions où ce capital n’a jamais été déployé…
« Le partenariat visera à réaliser des
investissements dans un ensemble ciblé de secteurs, notamment les énergies
renouvelables, l’efficacité énergétique, le stockage de l’énergie et les
transports à faible émission de carbone et électrifiés, dans trois régions,
notamment en Amérique latine, en Asie et en Afrique. |
» |
La mobilisation d’urgence climatique
d’aujourd’hui doit être vue pour ce qu’elle est : une campagne stratégiquement
orchestrée, financée et gérée par les institutions les plus puissantes du monde
– pour la préservation du capitalisme et la croissance économique mondiale.
Il
s’agit du lancement d’une nouvelle industrie de croissance dans les pays du Sud
et de la création de nouveaux marchés inexploités. Ceux qui nous conduisent au
précipice, la
B-Team de Richard Branson, l’Open
Society Foundation,
Oxfam
[George Soros, NdT] et nombre de ceux qui servent de visage
humain au capitalisme, ont déménagé leurs bureaux ou ont créé de nouvelles
divisions en Afrique et en Amérique latine.
L’impérialisme occidental est également menacé par
l’émergence d’une Chine en plein essor. Et pour être clair, il n’y aura pas de
« quatrième révolution industrielle » pour la classe dirigeante occidentale, si
elle ne parvient pas à s’approprier de manière définitive les richesses de
l’Afrique en métaux et terres rares : |
|
« |
Bien que des progrès significatifs
aient été réalisés dans la transformation politique et économique de l’Afrique,
le continent continue d’être confronté à d’importants défis. Géopolitiquement,
les nouvelles alliances économiques modifient les relations traditionnelles et
les sphères d’influence. » Source :
WEF, 2019] |
» |
Les ONG, pour servir ou plutôt seconder
leurs bienfaiteurs entrepreneuriaux, ont déclenché une véritable tempête
médiatique (résumée par le mantra « notre maison est en feu ») – afin de
provoquer une « révolution climatique ».
L’énergie collective de l’Occident, qui
provient du mécontentement sociétal croissant, est captée et utilisée –
transcendée pour en faire une nouvelle arme de choix pour coloniser les pays du
Sud global. C’est une révolution climatique en paroles seulement, son urgence
n’a rien à voir avec la protection de notre Terre – ou du climat – ni
aujourd’hui, ni demain.
Il s’agit en fait de sauver, de protéger et d’étendre
l’économie capitaliste – au détriment de notre planète déjà décimée. Et rien
d’autre. Ce nouvel assaut de dévastation et de pillage de l’environnement – au
nom de la révolution climatique – fera passer toute la violence historique de
l’homme moderne contre la nature, jusqu’à ce jour, pour du babillage d’enfants
de chœur.
Pourtant, rien de tout cela ne devrait nous
surprendre. Comme ce sont les oligarques qui ont financé, façonné et largement
géré le mouvement climatique, il est tout naturel qu’ils soient les seuls à en
bénéficier.
Les élites au pouvoir ont reconfiguré notre oppression en révolution
et nous l’ont revendue. A travers l’exploitation de jeunes innocents, qui à leur
tour ont exploité nos émotions et nos peurs collectives, nous l’avons avalée.
Et bientôt, la jeune Greta, et tous les jeunes qu’ils ont exploités, seront
abandonnés sur le bord de la route. C’est la marche tout à fait normale du
capitalisme.