|
Nous n’avons pas le temps ( We Don’t Have Time
) |
|
Alors que cette phrase évidente est en train de
rapidement devenir la citation à la mode en tant que mantra collectif pour
aborder le désastre environnemental en cours, il est vrai que nous n’avons
pas le temps.
Nous n’avons pas le temps d’arrêter les
guerres impérialistes
– les guerres étant de loin ce qui contribue le plus au changement
climatique et à la dégradation de l’environnement – mais nous devons le
faire.
Bien sûr, c’est un exploit impossible sous le poids écrasant du
système capitaliste, d’une économie états-unienne fondée sur la guerre et de la
pression pour une quatrième révolution industrielle soutenue par les
énergies renouvelables.
Pourtant, le dérangement que cela nous causerait
n’est que peu de choses au regard de la nécessité de faire face à une
situation particulière. Ce qui n’est jamais dit sur la soi-disant
« révolution des énergies propres », c’est que son existence dépend
entièrement de l’impérialisme « vert » – ce dernier terme étant synonyme de
sang versé.
Mais ce n’est pas le sujet de cette série.
Cette série traite des nouveaux marchés financiers dans
un monde où la croissance économique mondiale stagne. La menace et la
réponse subséquente ne tiennent pas tant au changement climatique qu’à
l’effondrement du système économique capitaliste. Cette série traite des
opportunités de richesse et de croissance sans précédent apportées par la
crise du climat, des profits et des mesures que nos élites économiques
prendront pour y parvenir – y compris l’exploitation de la jeunesse, dont
Greta Thunberg.
Qu’est-ce que We Dont Have Time ?
« Notre but est de devenir l’un des plus grands acteurs
sur Internet. » – Ingmar Rentzhog, We Don’t Have Time, 22 décembre 2017, Nordic Business Insider. |
|
Greta Thunberg, We Don’t Have Time, Facebook,
26 Octobre 2018 |
|
Août 2018,
Finance Monthly, le co-fondateur de We Don’t Have Time, Ingmar Rentzhog |
|
Le 20 août 2018,
un tweet
avec une photo d’une « Suédoise » assise sur un trottoir a été
diffusé par la société de technologie We Don’t Have Time, fondée par son PDG
Ingmar Rentzhog :
« |
Regardez bien la photo,
voyez-vous la jeune fille ? Un montage génial
Traduction: Une jeune fille de 15 ans devant le parlement suédois
fait la grève de l’école jusqu’au jour des élections dans 3 semaines. Imaginez à quel point elle doit se sentir seule sur cette photo. Les gens
qui passent par là continuent leur chemin comme si de rien n’était. Mais la vérité c’est
que l'on ne peut pas faire comme d'habitude et elle le sait ! |
Le tweet de Rentzhog, via le compte Twitter de We Don’t
Have Time, était la toute première mention de la désormais célèbre grève de
l’école de Greta Thunberg.
À propos du tweet de We Don’t Have Time,
20 août 2018
Sur le tweet de Rentzhog à propos de la fille solitaire, cinq
comptes Twitter avaient été tagués : Greta Thunberg, Zero Hour (un mouvement
de jeunesse),
Jamie Margolin (la fondatrice adolescente de Zero Hour), le Climate
Reality Project d’Al Gore et le People’s Climate Strike (qui utilisent la
même police et esthétique que 350.org). |
|
|
Ces groupes seront
brièvement abordés plus tard dans cette série.
Rentzhog est le fondateur de
Laika (une importante
société suédoise de conseil en communication qui fournit des services au
secteur financier, récemment acquise par
FundByMe).
Il a été nommé président
du think tank
Global Utmaning (Global Challenge en anglais) le 24 mai 2018
et siège au conseil de FundedByMe.
Rentzhog est membre de l’organisation
d’Al Gore,
Climate Reality Organization Leaders, où il fait partie du groupe
de travail européen sur la politique climatique.
|
Il a reçu une première
formation, en mars 2017, de l’ancien vice-président américain Al Gore à Denver,
USA, et une autre en juin 2018, à Berlin.
Fondé en 2006, le Climate Reality Project d’Al Gore est
partenaire de We Don’t Have Time.
La Fondation We Don’t Have Time a deux administrateurs
conseillers spéciaux pour la jeunesse : Greta Thunberg et Jamie Margolin.
[Source] |
|
Capture d’écran : (les hyperliens ne sont pas actifs)
Mårten Thorslund, directeur du marketing et de la
durabilité à We Don’t Have Time, a pris plusieurs des toutes premières
photos de Greta Thunberg après le lancement de sa grève scolaire, le 20 août
2018.
Dans l’exemple suivant, des photos prises par Thorslund accompagnent
un article rédigé par David Olsson, directeur Général délégué de We Don’t
Have Time,
« This 15-year-old Girl Breaks Swedish Law for the Climate » («
Cette jeune fille de 15 ans enfreint la loi suédoise au nom du climat »),
publié le 23 août 2018:
|
|
Greta est devenue une championne du climat et a essayé
d’influencer ses proches. Son père écrit maintenant des articles et donne
des conférences sur la crise climatique, alors que sa mère, une célèbre
chanteuse d’opéra suédoise, a cessé de prendre l’avion. Tout ça grâce à
Greta.
« |
Et il est clair qu’elle est allée encore plus loin en
influençant le débat national sur la crise climatique, deux semaines avant
les élections. We Don’t Have Time a parlé de la grève de Greta dès le
premier jour et en moins de 24 heures, nos messages sur Facebook et nos
tweets ont reçu plus de vingt mille likes, partages et commentaires. Il n’a
pas fallu longtemps aux médias nationaux pour s’en rendre compte. Dès la
première semaine de grève, au moins six grands quotidiens,
ainsi que la télévision nationale suédoise et danoise
ont interviewé Greta. Deux
chefs de parti suédois sont également passés lui parler. |
L’article poursuit :
Est-ce qu’il se passe quelque chose d’important ici ?
|
« |
Cette unique gamine a immédiatement eu vingt sympathisants qui s’assoient
maintenant à côté d’elle. Cette unique gamine a été le sujet de nombreux
reportages dans les journaux nationaux et à la télévision. Cette unique
gamine a reçu des milliers de messages de soutien sur les médias sociaux……
Les mouvements de jeunes, comme celui de
Jaime [sic] Margolin, #ThisIsZeroHour
a interviewée plus tôt,
parlent avec une urgence nécessaire à laquelle les adultes devraient prêter
attention…
|
Oui – il y avait, et il y a toujours, quelque chose qui
se passe ici. |
Cela s’appelle du marketing et du
développement d'image
de marque. |
|
Hier, je me suis assise toute seule, aujourd’hui il y
en a un autre ici aussi. Il n’y en a pas que je connais » – Greta Thunberg,
21 août 2018, journal Nyheter, Suède, traduction Google. |
|
« L’unique gamine a immédiatement reçu vingt
sympathisants » – d’un réseau suédois pour le business durable. Ce qui se
passe, c’est le lancement d’une campagne mondiale visant à obtenir le
consensus nécessaire pour l’Accord de Paris, le
Green New Deal et toutes les
politiques et législations relatives au climat rédigées par l’élite au
pouvoir, pour l’élite au pouvoir. C’est nécessaire pour débloquer des
milliards de dollars de financement par le biais d’une demande publique
massive.
Ces accords et politiques comprennent le piégeage et le
stockage du carbone (CSC), la récupération assistée du pétrole (acronyme
anglais
EOR), la bioénergie avec piégeage et stockage du carbone (BECCS), la
décarbonisation
totale à terme, le paiement de services liés à l’écosystème
(appelé « capital naturel »), l’énergie nucléaire et la fission, et une
multitude d’autres « solutions » hostiles à une planète déjà dévastée.
Ce
qui se passe, c’est le redémarrage d’une économie capitaliste stagnante, qui
a besoin de nouveaux marchés – d’une nouvelle croissance – afin de se
sauver. Ce qui est en train d’être créé, c’est un mécanisme pour débloquer
environ
90 billions de dollars pour de nouveaux investissements et de nouvelles
infrastructures. Ce qui se passe, c’est la création et l’apport
d’investissements dans la plus grande expérience de changement
comportemental jamais tentée à ce jour, peut-être à l’échelle mondiale.
Et
quels sont les facteurs qui déterminent les comportements auxquels la
société mondiale doit adhérer ? Et plus important encore, qui en décide ? C’est une question pour la forme, car nous connaissons très bien la réponse
: les mêmes sauveurs blancs occidentaux et le système économique capitaliste
même qu’ils ont mis en place à l’échelle mondiale, et qui a précisément été
la cause de notre cauchemar écologique planétaire. Cette crise se poursuit
sans faiblir, puisqu’ils s’autoproclament (une fois de plus) sauveurs de
l’humanité tout entière – un problème récurrent depuis des siècles.
Traduction du
texte twitter: « Greta Thunberg : Nos vies sont entre nos mains ! Ceci
est mon appel à l’aide » Source:
WWF |
|
« |
« Notre objectif est de devenir au moins 100 millions
d'utilisateurs. C'est un huitième de tous ceux qui ont grimpé sur les
réseaux sociaux. Pas plus tard que le mois dernier, nous avons réussi à
atteindre 18 millions de comptes de réseaux sociaux, selon un sondage que Meltwater News a réalisé pour nous. Sur Facebook, nous sommes actuellement
sept fois plus nombreux que les autres organisations climatiques du
monde. Nous grandissons avec 10 000 nouveaux adeptes du monde entier par
jour sur Facebook. » – Interview d’Ingmar Rentzhog avec Miljö & Utveckling,
15 octobre 2018 |
We Don’t Have Time s’identifie comme un mouvement et
une start-up de technologie qui développe actuellement « le plus grand
réseau social mondial pour l’action climatique ». Le volet « mouvement »
a
été lancé le 22 avril 2018. La plate-forme Web est maintenant en
ligne. « Grâce à notre plate-forme, des millions de
membres s’uniront pour faire pression sur les dirigeants, les politiciens et
les entreprises afin qu’ils agissent pour le climat. »
L’objectif de la
start-up d’atteindre rapidement 100 millions d’utilisateurs a jusqu’à
présent attiré
435 investisseurs
(74,52% des actions de l’entreprise) via la
plate-forme web de financement participatif FundedByMe.
La start-up a l’intention d’offrir des partenariats, de
la publicité numérique et des services liés au changement climatique, au
développement durable et à l’économie circulaire verte en pleine croissance
à « un large public de consommateurs et d’ambassadeurs engagés ».
We Don’t Have Time est principalement active sur trois
marchés : les réseaux sociaux, la publicité numérique et la compensation
carbone.
« Rien qu’aux États-Unis, le marché de la compensation carbone est
estimé à plus de 82 milliards de dollars, dont 191 millions de dollars pour
la compensation volontaire. On s’attend à ce que le marché augmente à
l’avenir, en 2019, on estime que 15 % de toutes les émissions de gaz à effet
de serre seront associées à divers coûts de compensation. »
Comme
l’entreprise est une organisation de niche, les réseaux sociaux sont en
mesure de fournir des services adaptés à ses utilisateurs. La start-up a
utilisé cette opportunité en offrant à ses utilisateurs la possibilité
d’acheter des compensations carbone par le biais de la certification du
réseau social. Cette option s’applique aussi bien à l’utilisateur individuel
de la plate-forme qu’à l’ensemble des organisations/entreprises présentes
sur la plate-forme.
L’une des nombreuses mesures incitatives mentionnées
dans la section
sur l’investissement de la start-up est que les utilisateurs
sont encouragés à « communiquer conjointement et puissamment avec des
acteurs influents ». Ce sont Greta Thunberg et Jamie Margolin, qui ont
toutes deux un avenir lucratif dans le domaine de l’image de marque des
industries et des produits « durables », si elles souhaitent poursuivre
dans cette voie en utilisant leur célébrité actuelle pour leur profit
personnel (c’est une caractéristique du
mouvement actuel des ONG).
L’entreprise de technologie mise sur la création d’une
base massive de membres « utilisateurs conscients » qui permettront « des
collaborations commerciales rentables, par exemple, de la publicité » :
Les décideurs – hommes politiques, entreprises,
organisations, États – obtiennent une note climatique basée sur leur
capacité à se montrer à la hauteur de l’initiative des utilisateurs. Les
connaissances et les opinions se rassemblent en un seul endroit et les
utilisateurs font pression sur les décideurs pour qu’ils accélèrent le
changement. |
|
Jamie Margolin |
|
Greta Thunberg |
|
Les principales sources de revenus proviennent
d’acteurs commerciaux qui ont reçu une note élevée en matière de climat et
qui
font confiance à la base de membres de We Don’t Have Times
Le
modèle de revenus ressemblera à la plate-forme sociale de
TripAdvisor.com,
qui avec ses 390 millions d’utilisateurs génère annuellement plus de 1
milliard de dollars en bonne rentabilité…
Nous allons travailler avec des partenaires stratégiques comme les leaders de
Climate Reality, des organisations climatiques, des blogueurs, des influenceurs et des experts de
premier plan dans ce domaine.
 |
Vidéo promotionnelle We Don’t Have Time, publiée le 6 avril 2018 [Durée : 1m:38s] |
Comparable à d’autres projets de réseaux sociaux où les
« likes-j'aime », les « followers-supporteur » et des quantités insondables de métadonnées
déterminent le succès financier, le fait que l’entreprise soit virtuelle
permet des marges bénéficiaires élevées.
Le rendement du capital investi,
que l’on pourrait mieux décrire comme étant l’assentiment général et
l’attractivité par la voie de la visibilité, sera obtenu au moyen de
dividendes futurs. En prévision de ce succès attendu, l’entreprise de
technologie prévoit d’entrer en bourse dans un avenir proche. (Pensez à
Facebook
et
Instagram.)
L’élément le plus important pour le succès de cette
start-up (comme ses prédécesseurs) est d’atteindre une base massive de
membres. C’est pourquoi, selon l’entreprise, elle « travaillera activement
avec les personnes d’influence et créera du contenu pour diverses campagnes
liées au hashtag #WeDontHaveTime ».
Le 18 avril 2018, la plate-forme de financement
participatif FundedByMe (utilisée par We Don’t Have Time pour attirer des
investisseurs) a acquis Laika Consulting d’Ingmar Rentzhog. Voici des
extraits du communiqué de presse :
« |
FundedByMe a annoncé aujourd’hui l’acquisition de 100%
des actions de la société financière
Laika Consulting AB, une agence de
communication financière de premier plan. En conséquence, la société double
son réseau d’investissement pour atteindre près de 250 000 membres, ce qui
en fait la plus importante de la région nordique. Cette acquisition est une
étape stratégique pour renforcer la gamme de services financiers de FundedByMe…..
[Ingmar Rentzhog] continuera à travailler sur des
projets stratégiques pour FundedByMe et Laika Consulting à temps partiel. De
plus, il joue un rôle au sein du conseil d’administration de la société. La
majeure partie de son temps, il se concentrera sur le changement climatique
par le biais de l’entreprise nouvellement créée, « We Don’t Have Time »,
en
tant que PDG et fondateur ». |
L’application logicielle de We Don’t Have Time : la
dernière trouvaille de l’idéologie occidentale et entrepreneuriale à la portée
de tous |
En octobre 2016,
Netflix a diffusé la troisième saison
de Black Mirror, « une anthologie télévisée Twilight Zonesque sur les
anxiétés liées aux technologies et les avenirs possibles ».
Le
premier épisode, « Nosedive » postule une population superficielle et hypocrite dans
laquelle « les plate-formes sociales, l’auto-fabrication d’une image
publique impeccable et la recherche de validation » seront devenues les
soubassements d’une société future.
(La troisième saison de Black Mirror
s’ouvre sur une vision cruelle des réseaux sociaux).
Cet épisode
dérangeant ressemble au concept qui sous-tend We Don’t Have Time. La
différence étant qu’au lieu d’évaluer exclusivement des gens, nous
évaluerons des marques, des produits, des entreprises et tout ce qui a trait
au climat.
Les résultats négatifs seront décuplés. Les entreprises
ayant les meilleurs publicitaires et les budgets les plus importants seront
les gagnantes. L'éco blanchiment ou le
greenwashing
deviendra une méthode publicitaire sans
précédent, tout comme l’art de la narration ou du « storytelling » (personne n’a jamais dit que
ces « histoires ou stories » doivent être vraies).
Les petites entreprises ou les
entreprises locales ayant peu de moyens financiers seront le plus souvent
perdantes. Les entrepreneurs migrants, dont les cultures diffèrent des
nôtres en Occident – où la « démocratie occidentale » est la seule
démocratie considérée comme valable – seront particulièrement touchés.
Le fait que « des préjugés subconscients au sujet de la
race ou du sexe
sont un problème avéré
dans de nombreuses plates-formes financées par
dons »
Source
ajoute aux questionnements sur qui profite, au final, de cette
entreprise d’un point de vue culturel, social, géographique et ethnique.
En fin de compte, cela signifie
que pour obtenir tout le soutien nécessaire en tant que plate-forme multimédia,
l’intérêt personnel du monde occidental doit être à l’avant-plan, sans se
soucier des pays du Sud – sauf pour ce que nous pouvons continuer à leur voler.
La vérité dérangeante, c’est que
toutes les routes mènent au même objectif collectif (même subconscient) : la
préservation de la supériorité raciale blanche.
Rentzhog assure à son auditoire que
« notre cœur de
métier, cependant, restera, à savoir donner à nos utilisateurs les moyens de
faire pression sur les leaders mondiaux pour qu’ils avancent plus vite vers
un monde sans émissions et des solutions et politiques durables sur le plan
environnemental ». [Acquisition International Magazine
Numéro 10, 2018]
|
|
Un « monde sans émissions » semble séduisant, mais il
n’y a aucun plan de retrait de nos économies fondées sur la croissance.
« Des solutions écologiquement durables »… selon qui ? Selon un aîné tribal
qui défend les principes de la « septième génération » (la croyance indigène
selon laquelle les humains doivent subvenir correctement aux besoins de
leurs descendants en s’assurant que leurs actions présentes permettront la
survie terrestre de sept générations successives – à ne pas confondre avec
l’acquisition de la septième génération d’Unilever) – ou selon la
Banque
mondiale ? (Nous connaissons tous la réponse à cette question posée pour la
forme.)
Une autre vérité gênante, concernant la prémisse
ci-dessus, est qu’il y a une pression croissante sur les gouvernements pour
qu’ils augmentent le financement étatique de la recherche et du
développement afin de développer et de déployer des technologies de « décarbonisation
profonde » comme l’une des principales « solutions » au changement
climatique. C’est ce qui a été proposé dans le cadre de l’Accord de Paris
sur le climat avec l’initiative « Mission Innovation » de
Bill Gates, qui
s’est engagé à faire doubler les investissements publics dans les
technologies énergétiques.
« |
Nous voulons qu’il en coûte plus cher, en termes de
revenus, de soutien public et de réputation, de ne pas travailler à la
réduction des émissions et à l’amélioration de la durabilité
environnementale, alors qu’au contraire, ceux qui montrent la voie devraient
obtenir une reconnaissance pour cela.
Notre vision est de créer une course à
la durabilité environnementale et à la neutralisation du CO2, en en faisant
la priorité centrale des entreprises, des politiciens et des organisations
du monde entier. – Acquisition International Magazine
Numéro 10, 2018 |
|
Là encore, nous devons examiner de près le langage et
la formulation. Qui sont « ceux qui ouvrent la voie » ? Parlaient-ils de
citoyens occidentaux qui peuvent faire tenir tous leurs effets personnels
dans un sac de sport ? Il faut dire ici que les héros de l’environnement en
Occident ne sont PAS les
Richard Branson ou
Leonardo DiCaprio de ce monde.
Les vrais héros de l’environnement, en raison de leur empreinte
environnementale quasi inexistante, sont les Sans abris ou Sans domicile
fixe (SDF) – malgré le mépris de la
société dans son ensemble à leur encontre].
Se réfèrent-ils aux Massaï
africains qui, à ce jour, ne laissent littéralement aucune trace ? Ou
« ceux
qui ouvrent la voie » sont-ils censé être Unilever et Ikea (représentés sur
le forum de We Don’t Have Time). C’est une autre question pour la forme à
laquelle nous connaissons tous la réponse.
Remarquez la mention de la
« neutralisation » du CO2 plutôt que d’une réduction drastique des émissions
de CO2.
Un langage adapté, parce que l’un des principaux piliers de leur
modèle d'affaires est
la vente de compensations de carbone – une façon de
rationaliser le maintien du même style de vie fondé sur le carbone en
construisant un fantasme, auquel n’importe qui, du moment qu’il détient une
richesse monétaire, peut adhérer. |
|
En faveur de la vente de
compensation de carbone:
Équiterre groupe à but non lucratif,
Steven Guilbault, candidat pour devenir député sous la
bannière du Parti Libéral du Canada
(PLC), investisseurs dans les
bourses du Carbonne et
Goldman Sachs, banque d'affaires présente dans toutes les
magouilles à l'éthique douteuse que l'on rencontre chez les
banksters. |
|
Comme les systèmes d’évaluation et de notation en ligne
sont devenus un élément fondamental pour déterminer la valeur d’une
personne, d’un groupe ou d’une société, l’Internet est actuellement la
source principale pour déterminer la qualité d’une entité. Un exemple de ce
type de système est le site en ligne Trip Advisor, qui utilise les retours
des utilisateurs comme mesure d’évaluation d’un hôtel, d’une compagnie
aérienne, d’un loueur de voitures, etc. Comme le système d’évaluation de
ces conseillers en voyages est le modèle d’évaluations que We Don’t Have
Time se propose d’imiter, nous examinerons ce système d’évaluation
particulier.
Alors qu’un site Web réputé et bien établi comme
Trip Advisor est fondé sur des expériences réelles – les évaluations de
We Don’t
Have Time sont davantage axées sur des promesses sur une révolution
technologique verte future et/ou sur l’efficacité de la publicité pour faire
croire à la véracité de ces promesses.
En utilisant de faux comptes (pensez Twitter et Facebook), des campagnes stratégiquement orchestrées permettront
à l’application de briser des carrières politiques et de diaboliser des gens
et des pays en fonction des évaluations ( les bombes climatiques ). Ces
bombes peuvent être lancées contre n’importe quel ennemi qui n’adhère pas
aux technologies (recherchées par l’Occident au profit de l’Occident) de
cette soi-disant révolution, peu importe si sa raison de prendre ses
distances est justifiée ou non.
|
Le mot « bombe » lui-même sera redéfini. Plutôt que
d’associer les bombes au militarisme (un sujet jamais abordé par We Don’t
Have Time), le mot bombe finira par être associé avant tout aux évaluations,
aux mauvais produits, aux mauvaises idées et aux mauvaises personnes. Tel
est le pouvoir du langage et de ses manipulations, lorsqu’ils sont combinés
à de l’ingénierie sociale.
Ici,
l’économie comportementale de la haine
peut être instrumentalisée – une
nouvelle forme virtuelle de soft power. Le gouvernement sandiniste
nicaraguayen, qui n’a pas signé l’Accord de Paris parce qu’il est trop tiède
(et ne sert que les intérêts occidentaux), pourrait rapidement devenir un
paria sur la scène mondiale, car l’Occident contrôle cette scène. Envers les
pays déjà ciblés pour une déstabilisation, l’application de soft power
serait appliquée comme la classe dirigeante l’entend.
« Les vendredis pour l’avenir »
Quand on contemple le complexe
financier à but non
lucratif, on doit le considérer comme l’armée la plus puissante du monde. Recrutant des milliards d’employés, tous interconnectés, les campagnes
d’aujourd’hui, financées par nos oligarques au pouvoir, peuvent devenir
virales en l’espace de quelques heures par le simple fait que leurs
directions imbriquées travaillent ensemble dans un but commun : inculquer
des pensées et opinions uniformes, qui créent progressivement l’idéologie
souhaitée.
C’est l’art de l’ingénierie sociale. Le conformisme et le contenu
émotionnel en tant qu’outils de manipulation ont été et seront toujours les
armes les plus puissantes de la boîte à outils des
Mad Men. Si 300 000
personnes ont déjà voté en moins de 48 heures avec « le cœur » sur un sujet
« tendance », ils doivent avoir raison.
« |
Personne ne veut être le dernier de la
classe
- Ingmar Retzhog
We Don’t Have Time,
22 décembre 2017, Nordic Business Insider |
» |
|
|
En clair, l’Occident n’est pas en mesure
« d’enseigner » au monde le système de valeurs « correct » en matière de
durabilité, alors que les plus grands pollueurs de la planète sont
transformés en « leaders climatiques » et « héros climatiques ».
C’est la
réalité qui est inversée. Une réalité que nous sommes conditionnés à
accepter. Des institutions telles que les Nations Unies, en tandem avec les
médias, font avaler cette folie (qui contredit toute logique) à la
population mondiale, servante des classes dirigeantes.
|
« Nudge » : Acquisition International Magazine
Numéro 10, 2018.
[Qu’est-ce que le « nudging », explication
ici, NdT] |
Enfin, cette plate-forme de science comportementale se
prête à la poursuite de la dégradation de la pensée critique. Avec
pratiquement tout et tous à évaluer toute la journée, qui a le temps
d’examiner en profondeur une politique ou un produit donné, quand, après
tout, ils paraissent tout simplement incroyables grâce à un marketing
sophistiqué couplé à des stratégies de changement de comportement ?
Il est
essentiel de garder à l’esprit que l’ingénierie sociale – et des profits
massifs – sont les principaux objectifs de cette application.
« |
Comment est-il possible pour vous d’être si
facilement piégé par quelque chose d’aussi simple qu’une histoire, .. oui,
oui,
vous êtes piégé! Eh bien, tout se résume à une chose essentielle :
l’investissement émotionnel. Plus on s’investit émotionnellement dans sa
vie, moins on est critique et moins on observe objectivement.
David JP
Phillips,
membre du conseil d’administration de We Don’t Have Time |
» |
Notes & Références encyclopédiques:
|
membre de l'organisation d'Al Gore, climate Reality
Organization Leaders...
|
|
Retour au texte
|
ce dernier terme étant synonyme de sang versé...
|
|
Il
a déjà été établie en juin 1992, au
sommet de la Terre à Rio de Janeiro, d'où
les enfants de la rue avaient été brutalement
chassés, et même assassinés au besoin, pour la
circonstance. |
Plus d'une
centaine de chefs d'État et de gouvernement étaient
présents, ainsi que des industriels et plusieurs
centaines d'organisations non gouvernementales, des
milliers de journalistes et de participants divers. Le
but était de réussir une grande opération consensuelle
sous la bannière de la défense de la planète (en faisant
oublier que 20 % de la population mondiale consomment à
eux seuls 80 % des richesses). Pour satisfaire ce
20% qui cherchera maintenant des produits plus
écologiques, les capitalistes feront des guerres pour
s'approprier les richesses minières des pays du 80% qui
n'entendent pas donner leurs ressources. N'oublions pas
qu'il n'est pas possible de fabriquer une éolienne ou un
panneau solaire sans hydrocarbures ou un ordinateur sans "terre
rare". Les pays occidentaux n'ont pas
toujours les ressources naturelles pour satisfaire leur
consommation. Delà le sang versé. Pour aller plus à fond voir
ici: Capitalisme vert |
Retour au texte |
la télévision nationale suédoise et danoise...
|
|
TV 2 Danmark Service public danois, SVT Service
public suédois, TV 4 News, Metro TV, Dagens Nyheter,
Aftonbladet
(20 août 2018), Sydsvenskan, Stockholm Direkt,
Expressen
(20 août 2018),
ETC,
WWF, Effekt Magazine, |
GöteborgsPosten, Helsingborgs Dagblad,
Helsingborgs Dagbladet, Folkbladet, Uppsala Nya tidning, Vimmerby Tidning,
Piteå Tidningen, Borås Tidning, Duggan, VT, NT, Corren, OMNI, le
post viral du PDG de We Dont Have Time sur FaceBook qui le mentionne en
premier. [Source]
|
Retour au texte
|
c'est une caractéristiques du mouvement actuel des ONG...
|
|
Retour au texte |
acteurs commerciaux qui ont reçu une notre élevée en matière
de climat...
|
|
Publicité par clics basée sur des entreprises
hautement cotées qui veulent attirer du trafic
vers leurs sites Web ; Publicité ciblée sur le
Web pour les entreprises qui veulent rejoindre
des utilisateurs sensibilisés à l’environnement
dans différents segments ; |
Abonnements d’affaires où les entreprises et
organisations ont la possibilité d’interagir avec les
membres et obtiennent le droit d’utiliser la marque We Don’t Have Time
et le classement de l’entreprise dans leur
marketing [Source]. |
Retour au texte |
Il se concentrera sur le changement climatique par le biais
de l'entreprise nouvellement créée...
|
Michaela
Berglund,
chef de la mise
en marché et
Daniel Daboczy,
PDG
|
|
« Laika Consulting a été l’une des premières
entreprises en Suède à travailler avec le financement participatif, lorsque
nous avons créé la marque en 2004. J’ai hâte de suivre de près la croissance
de l’entreprise. |
La
combinaison de l’expertise de Laika dans les sociétés
cotées en bourse et de FundedByMe, avec sa présence internationale et
numérique peut créer de nouvelles opportunités de croissance », déclare
Ingmar Rentzhog, PDG de Laika. [Source] |
Retour au texte |
Un langage adapté, parce que l'un des principaux piliers de
leur modèle d'affaires...
|
Depuis l'avènement du Protocole de Kyoto en 1985, l'observateur éclairé finit par comprendre qu'il n'y a pas de réelle
réduction des gaz à effet de serre et que la bourse du carbone permettra au plus grand pollueur de polluer encore plus.
Donc, il tombe sous le sens que toute cette démarche est
une arnaque pour que certains s'enrichissent en
spéculant sur des bouts de papier représentant du
tonnage de GES pendant que les plus grands et riches
pollueurs pourront continuer à nous empoisonner au
quotidien. Commençons par crever la baloune de ce que je nomme le «médiamensonge des GES et
du combat contre les changements climatiques» et ensuite regardons le «politicomensonge» à propos du marché des échanges de permis de polluer et de ses effets potentiel sur la diminution de la
pollution. |
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Cory MORNINGSTAR est
journaliste d’investigation indépendante, écrivain et militante écologiste. Elle
se concentre sur l’effondrement écologique mondial et l’analyse politique du
complexe financier à but non lucratif. Elle réside au Canada. Ses écrits
récents ont été publiés sur Wrong
Kind of Green, The Art
of Annihilation et Counterpunch.
Ses écrits ont également été publiés par Bolivia
Rising and Cambio,
une parution officielle de l’État de Bolivie.
Traduction et note
d’introduction Corinne Autey-Roussel pour Entelekheia. |
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Choix de photos, collection de textes, mise en page, références et titrage par :
JosPublic
Mise à jour le 25 août 2019
Note : le titre fait allusion au célèbre livre d’Edward Herman et Noam
Chomsky sur la propagande médiatique,
« La fabrication du
consentement ». |
Ci-dessous: des textes en lien direct avec le sujet:
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La lutte aux
changements climatiques: la fabrication de Greta Thunberg et la fabrication du consentement |
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