Chère Greta,
Félicitations pour cette
traversée de l'océan Atlantique à la voile. J’ai souvent rêvé d’en faire autant. Mais je n’ai jamais eu accès à un yacht de quatre millions d’euros (5 788 013,17
$ du Canada) en fibre de carbone, ni aux 40 000 euros (57 880,13$ du Canada) nécessaires pour acheter cette traversée de l’Atlantique, ni aux billets d’avion pour mon équipage et moi-même pour rentrer (vous êtes revenus en avion, n’est-ce pas ?).
Et même si j’avais eu tout cela, je m’inquiéterais pour tous les dommages environnementaux causés
par l’énorme quantité d’énergie fossile contenue dans la coque en fibre de carbone, les voiles en kevlar et tout le matériel de haute technologie pour un bateau comme celui-ci.
Si vous aviez fait le
calcul (vous étudiez les mathématiques, n’est-ce pas ?), vous auriez constaté que vous auriez pu économiser beaucoup d’émissions de dioxyde
de carbone et d’autres dommages environnementaux si vous aviez pris l’avion de
Stockholm à
New York et retour.
Mais oublions un instant
l’environnement. Vous avez fait un super voyage, n’est-ce pas ?
Eh bien, c’est vraiment quelque chose dont vous pouvez être
reconnaissante. Très peu de jeunes de 15 ans ont le droit de
partir en voyage comme ça. Vous êtes sur la bonne voie et vous
ferez probablement une carrière illustre dans l’activisme
environnemental, tout comme votre prédécesseur
Severn Cullis-Suzuki avec l’urgence de la couche d’ozone.
Vous devriez vous amuser
comme jamais, mais en écoutant votre discours à l’ONU,
j’ai eu l’impression que vous étiez amère et en colère plutôt
qu’heureuse et insouciante. Je connais un peu les
Aspergers et le
trouble obsessionnel-compulsif. Les gens qui en sont atteints
ont tendance à être sérieux et sincères, alors je ne pense pas que vous
faisiez semblant. Maintenant, toutes ces émotions négatives sont
vraiment malsaines, alors je pense que cela vaut la peine d’explorer
pourquoi vous êtes si en colère.
Dans votre discours à
l’ONU, vous avez dit : « Depuis plus de 30 ans, la science est claire
comme de l’eau de roche. » Je suppose que vous parlez de la
science du climat. Mais 30 ans, c’est vraiment peu de temps pour
faire une moyenne. Et c’est ce qu’est le climat : une moyenne sur
une longue période de temps.
Les changements
climatiques majeurs sont observables sur des durées beaucoup plus
longues – un siècle ou plus. Et prédire le climat, c’est un peu
comme prédire le temps qu’il va faire, sauf que c’est beaucoup plus
difficile ! Et comment avez-vous décidé que la science a pu être
« limpide » pendant plus longtemps que vous n’avez été en vie ?
Je suis en vie
depuis beaucoup plus longtemps, et je me souviens d’une époque, au cours
des 30 dernières années, où les climatologues se penchaient sur l'affaiblissement
du Gulf Stream et prédisaient qu’une autre ère glaciaire allait
commencer. Mais la mode scientifique a changé et tout le monde a
sauté dans le train du réchauffement climatique.
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1977 : Le réchauffement
climatique durera des siècles - Archive
INA (Institut National de l'audiovisuel de France)
Résumé: nous sommes à la fin de l'âge du réchauffement
planétaire et d'ici 1 000 ans nous serons de retour à l'âge
glaciaire |
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L’âge glaciaire
arrive. Les faits de la science: Ice Age is Coming Science
Facts. Featuring Leonard Nimoy, Columbia University, and
leading world climate scientists and sponsored by the US
Army and the National Science Foundation, this special on
climate was televised in 1978.
Ici pour voir la vidéo (en résumé il prédit
le retour de l'âge glaciaire d'ici quelques centaines
d'années) |
Et quand vous dites que la
science a été claire comme de l’eau de roche, je suppose que vous voulez
dire que les climatologues ont tendance à être d’accord les uns avec les
autres. Mais c’est plus un effet social que scientifique.
Voyez-vous, les
scientifiques qui font des prédictions alarmantes ont tendance à faire
plus de bruit et à attirer plus de financement, et c’est l’accès au
financement qui détermine quel genre de science est étudié et quel genre
est ignoré.
Les climatologues qui
croient qu’il est impossible de prédire le climat parce que c’est trop
compliqué n’obtiennent aucun financement et abandonnent complètement la
science du climat. Maintenant, quand un tas de scientifiques sont
d’accord les uns avec les autres, c’est ce qu’on appelle une « pensée
de groupe » et ça ne veut rien dire. La seule chose qui
signifie quoi que ce soit en science, c’est si les résultats
expérimentaux sont en accord avec la théorie, et quand il s’agit de la
théorie du climat, l’expérience prendra quelques milliers d’années pour
fonctionner.
Le terme « limpide »
implique que la science qui sous-tend les théories du changement
climatique est une science établie. Mais cela va à l’encontre des
faits : 222 060 articles sur ce sujet ont été publiés entre 1980 et
2014.
Comparons cela à la
science qui se cache derrière les interrupteurs pour éclairage : il n’y
a eu aucun article scientifique publié à ce sujet au cours de cette même
période. Voilà à quoi ressemble la science établie : il n’y a rien
à écrire. Tous les scientifiques, où qu’ils soient, diront
toujours que « plus de recherche est nécessaire » (tant qu’il y a
des subventions à glaner), mais lorsqu’il s’agit des interrupteurs, il
est trop difficile d’argumenter. La boule de cristal de la
climatologie, par contre, semble elle encore un peu trouble.
Dans votre discours, vous
avez parlé de la réduction des émissions provenant de la combustion des
combustibles fossiles comme d’un moyen de « rester en dessous de 1,5
degrés [Celsius], et du risque de déclencher des réactions en chaîne
irréversibles hors du contrôle humain ». C’est probablement
basé sur quelque chose qu’un adulte vous a soufflé, et je déteste avoir
à vous le dire, mais ça ne me semble pas juste.
Tout d’abord, les
réactions en chaîne ne se produisent qu’à l’intérieur des réacteurs
nucléaires, et elles sont toutes irréversibles, alors que les
climatologues parlent de rétroactions positives et de rétroactions
négatives.
Les boucles de rétroaction positives font exploser les
choses ; les boucles de rétroaction négatives les empêchent. Et ensuite, quel est ce
chiffre de 1,5ºC ? C’est probablement une estimation de
l’augmentation moyenne de la température mondiale par rapport aux
niveaux préindustriels. Quels étaient ces niveaux ?
Honnêtement, on n’en sait
rien. Il y a une quarantaine d’années, nous avons commencé à
recevoir des données de satellites qui couvraient la planète entière,
mais avant cette date, nous avions des relevés de thermomètres qui ne
couvraient que certains endroits, principalement en Europe, en Amérique
du Nord et dans quelques régions d’Asie.
Sur la base d’informations
aussi limitées, il faudra beaucoup de temps pour arriver à une
estimation globale des températures préindustrielles, et nous ne
devrions pas nécessairement nous y fier. |
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Pour les parties du monde
pour lesquelles nous avons des données remontant loin dans le temps,
comme l’Europe du Nord, nous constatons que le 12e siècle était beaucoup
plus chaud qu’il ne l’est aujourd’hui, puis il y a eu une mini ère
glaciaire, et ces deux périodes étaient clairement préindustrielles.
Alors, laquelle de ces
deux températures ne doit-on pas dépasser de plus de 1,5ºC, la
« température globale préindustrielle », celle qui est plus élevée
que maintenant ou celle qui est plus basse ? On devrait peut-être
tirer à pile ou face.
Une question encore plus
importante est la suivante : comment pouvons-nous savoir quelle sera
l’ampleur du réchauffement de la planète ? Les estimations (et
c’est tout ce qu’elles sont) sont basées sur des modèles climatiques,
qui sont essentiellement des jouets climatiques construits dans un
ordinateur.
Ce sont des jouets parce
que pour représenter tous les systèmes géophysiques de la Terre dans les
moindres détails, il faudrait un ordinateur de la moitié de la taille de
la planète et il faudrait des siècles pour trouver une réponse, alors la
solution est de se rapprocher le plus possible des choses.
Ces modèles climatiques
sont certainement utiles pour tester diverses théories sur le
fonctionnement du climat, mais peut-on dire qu’ils peuvent servir de
base pour prédire les changements climatiques à long terme ? Les
météorologues ne peuvent pas nous donner des prévisions précises cinq
jours à l’avance, et pourtant les climatologues prétendent connaître les
décennies et les siècles à venir ; est-ce bien sérieux ?
Il semble étrange de faire
autant confiance aux modèles climatiques, étant donné que nous sommes
mauvais sur tous les autres types de prévisions. De plus, nous
savons que les climatologues truquent les choses. Ils l’admettent
eux-mêmes. Par exemple, les nuages sont très difficiles à
modéliser avec précision parce que beaucoup de choses dépendent de ce
qui se passe à l’échelle microscopique.
Si le sommet d’un nuage se
compose de gouttelettes d’eau, elles agissent comme de minuscules
miroirs et réfléchissent la lumière du soleil dans l’espace,
refroidissant ainsi la planète, mais si elles se composent de cristaux
de glace, elles agissent comme de minuscules prismes et dispersent
l’énergie dans le nuage, réchauffant l’air.
Parfois, le nuage se
réchauffe suffisamment pour faire fondre les cristaux de glace et les
faire agir comme de minuscules miroirs, ce qui entraîne une rétroaction
négative. Mais les climatologues commencent à peine à se rendre
compte à quel point tout cela est compliqué, et pour l’instant, ils ne
font que débroussailler ce qu’on appelle des « fudge
factors / facteurs enjoliveurs ».
Ils ajustent leurs modèles jusqu’à ce qu’ils arrêtent d’être instables
et commencent à prédire ce qu’ils veulent qu’ils prédisent.
Voici un autre exemple :
les courants océaniques sont extrêmement importants pour déterminer le
climat. Lorsqu’ils fonctionnent, ils redistribuent la chaleur de
l’équateur vers les pôles, gardant ainsi la planète au chaud. Mais
lorsqu’ils s’arrêtent, des calottes glaciaires et des glaciers se
forment près des pôles. Ils réfléchissent beaucoup de lumière du soleil
dans l’espace et nous vivons alors une ère glaciaire.
En remontant des milliers
d’années en arrière, nous observons une tendance : de longues périodes
glaciaires et de courtes périodes interglaciaires. Nous approchons
de la fin d’une période interglaciaire. Et bien que ce ne soit
qu’une autre théorie, ce qui semble déclencher le début des glaciations,
c’est le réchauffement climatique : la planète se réchauffe suffisamment
pour faire fondre rapidement la calotte glaciaire du Groenland, ce qui
fait couler de l’eau douce dans l’Atlantique Nord, empêchant le Gulf
Stream de plonger et cela arrête tout le tapis roulant.
Qu’en disent les modèles
climatiques ? Eh bien, il s’avère que les grands courants comme le
Gulf Stream sont aussi importants que les petits courants et les
interactions à très petite échelle qui déterminent le mélange de l’eau
salée chaude et de l’eau douce froide. C’est trop compliqué à
modéliser, et il s’agit donc d’un autre facteur enjoliveur.
Le dernier sur notre liste
de facteurs enjoliveurs
est la lumière du soleil elle-même. Les
modélisateurs du climat considèrent la production solaire comme
constante, même si nous savons qu’elle fluctue. Le soleil semble
avoir son propre rythme, mais nous ne savons pas quelle en est la cause
ni à quel point cela est fiable. Tout ce que nous savons, c’est
que nous ne pouvons pas prédire la production solaire, mais qu’elle a un
impact important sur le climat.
Nous ne pouvons pas non
plus prédire les éruptions volcaniques qui peuvent émettre d’énormes
quantités de gaz à effet de serre, et une grande éruption peut projeter
suffisamment de poussière dans la stratosphère pour faire disparaître le
soleil et causer quelques étés qui ressemblent à des hivers, avec de
mauvaises récoltes et une famine massive.
L’éruption de Salamas en 1257 aurait déclenché la mini glaciation
médiévale.
Mais nous ne pouvons pas prédire de tels événements, et
tous les modèles climatiques devraient donc porter une mise en garde :
« à condition qu’il n’y ait pas d’éruptions volcaniques massives ».
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Ainsi, étant donné que les
nuages, les courants océaniques, l’activité solaire, les éruptions
volcaniques sont trop difficiles à modéliser, les climatologues se sont
emparés d’un élément qu’ils peuvent à la fois mesurer et modéliser : le
dioxyde de carbone.
On pense qu’il cause le
réchauffement de la planète, bien qu’il y ait deux façons différentes
d’y penser. On pourrait penser que l’augmentation de la
concentration atmosphérique de dioxyde de carbone provoque le
réchauffement de la planète en emprisonnant les rayons solaires.
On pourrait aussi penser
que le réchauffement de la planète entraîne une augmentation des
concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone, ainsi que d’autres
gaz à l’état de traces qui réchauffent le climat comme le méthane,
l’oxyde nitrique et la vapeur d’eau.
N’oubliez pas que ces
derniers gaz à l’état de traces sont beaucoup plus puissants en tant que
gaz à effet de serre que le dioxyde de carbone. Mais il est
difficile de comprendre d’où ils viennent, et encore plus difficile de
savoir qui en est responsable, alors qu’avec le dioxyde de carbone, nous
pouvons blâmer les humains qui brûlent des combustibles fossiles.
Et c’est ce que le plan
semble être : blâmer les gens de brûler des combustibles fossiles et
essayer de les faire cesser, ou du moins les faire se sentir coupables à
ce sujet et investir beaucoup d’argent public dans les technologies
vertes comme l’éolien et le solaire.
Bien sûr, ces dernières ne
produisent de l’électricité que parce que les carburants liquides à base
de pétrole nécessaires au transport sont disponibles, mais l’électricité
qu’ils produisent est intermittente, c’est-à-dire peu fiable. Donc
si vous n’avez que du vent et du soleil, vous aurez des ruptures sans
fin et la société cessera de fonctionner.
Pour que cela fonctionne,
il faut aussi entretenir des centrales au gaz, c’est-à-dire autant qu’il
en faudrait sans vent ni soleil. Elles passeraient beaucoup de
temps à tourner quasiment à vide, mais seraient toujours prêtes à
produire de l’énergie dès qu’il ferait nuit ou que le vent tomberait.
Les centrales au gaz peuvent le faire, contrairement aux centrales
nucléaires ou au charbon qui ont besoin de beaucoup de temps pour se
mettre en marche.
Mais il s’agit d’un mode
de fonctionnement très inefficace, et donc très coûteux, si coûteux que
tout pays qui ira dans ce sens sera confronté à des tarifs d’électricité
si élevés qu’il ne pourra se permettre de fabriquer une grande partie de
quoi que ce soit, comme des panneaux solaires, des générateurs éoliens
ou des turbines à gaz. Et qu’est-ce qu’il faut faire pour le
transport ? Tous les navires, les locomotives et les camions
long-courriers ont besoin de diesel, et il n’y a pas d’autre technologie
disponible pour les remplacer.
Mais ce n’est pas tout.
Toute cette « nouvelle technologie verte » n’est probablement
qu’une tentative de peindre un visage heureux sur une triste situation,
à savoir que les combustibles fossiles s’épuisent. Le charbon
encore disponible est de qualité de plus en plus médiocre ; la
production de pétrole conventionnel, facile à obtenir, a atteint son
apogée en 2005-2006 ; et le gaz naturel restant, qui est privilégié
parce qu’il brûle proprement et produit trois fois moins de dioxyde de
carbone par unité d’énergie que le charbon, se trouve surtout dans trois
pays : Russie, Iran et Qatar.
La conclusion
inévitable est qu’il y aura beaucoup moins d’énergie disponible,
mesures climatiques ou pas.
Et c’est là,
Greta, que vous intervenez. Voyez-vous, vos sponsors et
sympathisants, qui comprennent d’anciens officiels américains
comme Barack Obama et Al Gore, des oligarques
comme George Soros et le clan bancaire Rothschild
(le yacht qui vous a fait traverser l’océan s’appelait à
l’origine « Edmond de Rothschild »), ont un problème.
Compte tenu de
leurs échecs combinés, ils ont très peu à offrir aux jeunes de
l’Ouest. Déjà, les deux générations précédentes ont vu
s’amenuiser leurs perspectives de mener une vie normale.
Par exemple, de
nombreux jeunes de votre pays ont été contraints de vivre chez
leurs parents au lieu de se marier, de déménager et de fonder
une famille. La situation ne fera qu’empirer à mesure que
la crise de l’énergie se développera.
Alors, comment
expliquer aux jeunes qu’ils ne pourront pas mener une vie
normale, mais qu’ils vivront plutôt sur une couchette dans une
ruche de co-habitat et de co-travail hors de prix, sans famille,
sans enfants et sans animaux de compagnie ?
Comment faire en
sorte qu’ils acceptent ce plan de plein gré et qu’ils ne se
rebellent pas, qu’ils ne renversent pas les oligarques et les
fonctionnaires qui sont à l’origine de ce fiasco du
développement ?
Eh bien, Greta,
c’est là que vous intervenez : votre travail est de les
culpabiliser suffisamment au sujet de l’environnement et du
réchauffement climatique pour qu’ils supportent ces mauvais
traitements et ne se plaignent pas.
En fait, si vous
faites bien votre travail, ils se sentiront auto-satisfaits et
vertueux même si leur vie entière est réduite au seul écran
rougeoyant de leurs gadgets connectés à Internet (tant que le
réseau électrique tiendra le coup).
Votre idée de
sécher les cours le vendredi pour l’environnement, au fait, est
géniale ! Il est beaucoup plus facile d’amener les gens à
arrêter de faire quelque chose qu’ils ne veulent pas faire que
de les amener à faire quelque chose, comme planter des arbres.
Vous ne devriez
pas laisser tout ça vous faire de la peine.
Après tout, votre
travail consiste à faire en sorte que les gens dont la vie sera
inévitablement très triste se sentent mieux dans leur peau.
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En apparence,
contrairement à la plupart de vos pairs, vous aurez un avenir brillant,
heureux et prospère, plein d’aventures marines et d’apparitions
publiques entourées de fans admiratifs.
Ne laissez rien de sérieux
avoir prise sur vous. Profitez de la vie et profitez du reste de
votre enfance, et ne vous inquiétez pas trop pour la Terre.
Elle existe depuis 4,5
milliards d’années, ce qui est beaucoup plus que vos quinze ans.
Prenez soin de vous, et laissez la Terre prendre soin d’elle-même durant
son propre temps interglaciaire si doux.
Dmitri Orlov
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