|
Qui
va surveiller les espions ou la police
secrète? |
|
Devrons-nous constater que
les audiences parlementaires
qui se déroulaient à Ottawa
se passaient sous le regard
indifférent d'électeurs et
électrices, ayant troqué
leur responsabilité
citoyenne pour devenir des
consommateurs effrénés et
surendettés, laissant à
l'industrie et à ses
représentants politiciens le
soin de déterminer qui
seront les terroristes de
l'avenir? Ce serait trop
bête!
Basé sur une définition
vague du « terrorisme », ce
projet de loi impudent
donnerait aux agences de
renseignements de l'État des pouvoirs
considérables pour
intervenir dans le quotidien
des
Canadiens, ce qui
ouvrirait la porte à des
abus flagrants, comme nous
le faisait constaté le
rapport de la
Commission Keable en
1977 et comme nous
le constatons dans le
quotidien des états-uniens
( 02 ).
L'opinion de spécialistes
de la sécurité
Voici pourquoi, selon
Craig Forcese et Kent
Roach, deux professeurs
spécialisés dans le droit
antiterroriste à
l’Université d’Ottawa et à
l’Université de Toronto, le
SCRS aurait trop de
pouvoirs:
|
En empêchant le
retour de
Canadiens de
l’étranger;
En supprimant
sur le Web des
écrits et des
vidéos qu’il
trouve dangereux
ou qu’il
considère comme
de la propagande
terroriste;
En vidant des
comptes
bancaires;
En s’engageant
dans des
campagnes de
désinformation; |
En détenant des
suspects sans
passer par les
procédures de
police bien
établies;
En menant des
interventions
clandestines à
l’extérieur du
Canada. Avec
l’autorisation
préalable d’un
juge canadien,
nos espions
seraient même
habilités, avec
le C-51, à
s’engager dans
des activités «sans
égard à toute
autre règle de
droit, notamment
le droit de tout
État étranger». |
|
Les deux professeurs pensent
que ce n’est pas une bonne
idée que de donner tous ces
pouvoirs au SCRS, alors que
l’organisme est déjà mal
surveillé par une agence
fédérale qui a un budget
insuffisant et pas assez de
personnel.
L'inacceptable conséquence
est que ces agences
œuvreront sans reddition de
comptes adéquate. Le Canada
serait la seule démocratie à
ne pratiquer aucune
surveillance par des élus.es
de sa police secrète.
Rappelons-nous
que l'avant-dernier
président du
comité
nommé par Stephen Harper
( 03 )
et qui devait superviser les
espions du Canada
se nomme Arthur T. Porter. En 2015 il est en prison au
Panama pour fraude
(04).
Selon
lui, il est l'ami du Dr
Philippe Couillard, qui
lui-même a siégé au comité
du CSARS.
Ci-dessous une photo du comité nommé
le 24 juin 2010
|
Que
signifie le mot terrorisme? |
|
À propos du
terrorisme: le Parti
Conservateur du Canada considère qu'une
personne voulant rejoindre un groupe
islamiste en Afrique fait du terrorisme.
Mais pas une personne ukrainienne du
Canada qui souhaite se joindre aux
troupes de milices nazies qui se battent
contre l'indépendance du
Donetsk en
Ukraine. |
|
D'ailleurs le ministère des affaires
extérieures du Canada soutient les
démarches de ces ukrainiens en leur facilitant
l'obtention de
passeports puisque le Canada s'est
engagé dans la lutte contre
l'indépendance des provinces en Ukraine.
( 05 )
Voici un autre exemple du
mélange des genres: récemment dans un discours
devant une cinquantaine de
pays membres de l'ONU, le
ministre
Steven Blaney a associé au
mot terrorisme au:
"Califat Daesh",
aux "attentats contre le magazine
Charlie" (
06 ) et au
"Mouvement de boycott,
de désinvestissement et de
sanctions" contre Israël
dans le cadre de la lutte
des Palestiniens pour
retrouver leur pays.
Est-ce
à dire que, si le site
MétéoPolitique soulignait
dans un éditorial qu'il ne reste
qu'à boycotter l'économie d'Israël
pour lui faire entendre raison et
éviter un génocide palestinien,
il pourrait
être fermé par la police
secrète de Harper, et son
webmestre... |
|
... traduit devant la
cour spéciale des délits dits
de terrorisme au Canada ? Si
c'est oui, alors cela signifierait que sous cette
loi, les Canadiens qui
auraient aidé
Nelson Mandela à
libérer son pays l'Afrique
du Sud de
l'apartheid auraient été
criminalisés et traités en tant
que terroristes? |
|
Voilà bien l'exemple qui doit nous
réveiller à tout l'arbitraire
sous-tendant les mesures proposés dans
le projet c-51,
supposément pour nous protéger. Nous en avons
déjà beaucoup de ces mesures, même des tribunaux
secrets. Le gouvernement canadien a
admis qu'il espionne déjà nos téléphones
cellulaires, notre internet et même nos
conversations sur
Skype.
Avec le projet
de loi 51 le Parti Conservateur tente de justifier et de
faire adopter par les
parlementaires des procédés
anti-démocratiques et légaliser des gestes
qui étaient illégaux lorsqu'ils ont été
posés.
( 17 )
Loi
antiterroriste:
d'ex-premiers
ministres mettent en
garde le
gouvernement. Ces
derniers, d'ex-juges
de la Cour suprême
et autres
personnalités
canadiennes, unissent
leurs voix aux partis
de l'opposition pour
réclamer une plus
grande supervision
des agences de
renseignement dans
le cadre de la lutte
contre le
terrorisme.
Ci-dessous: accès à la
lettre rendue
publique:
|
19 février 2015 Une question de protection du public et de droits de la personne
Signataires: Premiers ministres du Canada entre 1979 et 2006 |
|
|
|
|
Centre de
cueillette
de données des
communications
des
Canadiens et
canadiennes |
|
|
Le projet de loi C-51
conforte les terroristes,
selon l'avocate Pamela
Palmater |
|
«Le projet de loi
C-51 du gouvernement
conservateur
donnerait gain de
cause aux
extrémistes en
entravant davantage
les libertés
individuelles des
Canadiens.»
Pamela Palmater,
avocate et
directrice de la
Chaire en
gouvernance
autochtone à
l'Université Ryerson
de Toronto, a plaidé
que ce projet de
loi, « qui fait
de chacun de nous un
suspect », ne
peut même pas être
amélioré.
|
|
Selon elle, les
terroristes auront
alors gagné la
partie, car leur
objectif est
précisément la
négation de la vie,
de la liberté et de
la sécurité
des personnes.
En vertu du projet
de loi omnibus, les
Conservateurs
souhaitent que le
Service canadien du
renseignement de
sécurité
(SCRS)
soit
plus actif pour
déjouer un complot
terroriste, et la
police pourrait
davantage limiter la
libre circulation de
suspects et réprimer
la propagande
extrémiste. Les
conservateurs
veulent aussi
enlever les
barrières qui
protègent la vie
privée des canadiens
et canadiennes entre
17 ministères ou
agences
gouvernementales
touchant à la
sécurité publique.
Les nouveaux
pouvoirs du SCRS ou
les provisions sur
l'échange fluide
d'informations ne
doivent pas
officiellement
s'appliquer à des
activités
« légales » de
militantisme, de
manifestation ou de
dissidence, mais
certains
observateurs
craignent que ces
nouveaux pouvoirs ne
soient utilisés
contre des militants
autochtones ou
écologistes dont les
activités
sortiraient un peu
de la stricte
légalité. |
|
|
Mme Palmater a
rappelé aux membres
du comité de la
sécurité publique
des Communes,
qu'elle était déjà
suivie de près par
diverses agences
fédérales, à titre
de
militante autochtone.
La députée
conservatrice Diane Ablonczy a insisté
pour dire que « les
terroristes
djihadistes
[avaient] déclaré la
guerre au Canada »,
et que le projet de
loi ne visait pas la
dissidence légitime.
Son collègue
albertain LaVar
Payne a qualifié de
« théories du
complot » les
inquiétudes
soulevées par
certains sur
l'échange
d'informations entre
agences gouvernementales.
|
|
« |
Ce
projet de loi ne vise pas vraiment à
lutter contre le terrorisme, mais plutôt
à maintenir les relations de pouvoirs et
la structure économique au Canada. Or,
les citoyens ont tellement lutté pour
obtenir des traités, une Charte des
droits et libertés et des lois
internationales qui protègent les droits
de la personne qu'ils ne veulent pas
perdre tout cela au profit de « certains
intérêts économiques
-Pamela
Palmater,
avocate
|
» |
|
C-51 :
Sommes-nous
terrorisés?
Extrait
d'une
chronique
écrite
par
Pierrot
Péladeau |
|
Les sondages
disent que les Canadiens,
malgré les menaces, tiennent
à leurs libertés.
Plusieurs
analystes estiment que
Stephen Harper aurait choisi
de faire de la sécurité un
thème central de la
prochaine campagne
électorale. D’où
l’empressement des
Conservateurs à forcer
l’adoption avant les
élections du projet de
loi C-51 en soutenant qu’ils
sont appuyés par une
écrasante majorité des
Canadiens. |
|
Sauf que,
outre le fait que des
sondages montraient aussi
que l’écrasante majorité des
Canadiens ignoraient le
contenu de C-51, d’autres
sondages mettent également
en doute le fait que les
électeurs seraient
préoccupés par les questions
liées à la sécurité et
au
terrorisme au point de
sacrifier leurs libertés.
Ainsi, dans un premier
sondage réalisé du 4 au 10
février dernier,
(
07 ) la firme
EKOS a obtenu
les réponses suivantes à la
question: quel est l’enjeu
le plus important pour les
prochaines élections
fédérales :
Enjeu le plus
important? |
Canada |
Québec |
Situation de la
classe moyenne |
43,5 % |
53,9 % |
Environnement et
changement
climatique |
18,6 % |
18,9 % |
Terrorisme et
sécurité |
17,8 % |
13,5 % |
Réforme démocratique |
12,4 % |
9,7 % |
Ne
sait pas/sans
réponse |
7,7 % |
1,5 % |
|
Comme on le
constate, la question du
terrorisme et de la sécurité
est loin d’être une priorité
au Canada, et encore moins
au Québec.
Un
second
sondage EKOS
( 08 )
plus récent
(25 février-3 mars) est
encore plus révélateur. Car EKOS pose régulièrement la
même question depuis les
attentats du 11 septembre
2001, soit : dans quelle
mesure les répondants
sont-ils d’accord ou en
désaccord que la police et
les agences de renseignement
devraient obtenir plus de
pouvoirs pour assurer la
sécurité même si cela
signifie renoncer à
certaines garanties de
protection de leur vie
privée personnelle.
|
Canada |
Québec |
Désaccord |
39,9 % |
38,0 % |
Ni
un, ni l’autre |
24,6 % |
33,2 % |
Accord |
28,9 % |
23,9 % |
Ne
sait pas/sans
réponse |
6,7 % |
4,9 % |
|
|
Moins de 3
Canadiens sur 10 (moins de 1
Québécois sur 4) sont
d’accord.
Plus notable
encore est la tendance. Au
lendemain du 11 septembre
2001, plus de 3 Canadiens
sur 5 (au-delà de 60 %)
étaient d’accord à renoncer
à certaines garanties.
Mais
cela a chuté très vite dans
les semaines qui ont suivi
(moins de 50 %). Et cela ne
cesse de décroître depuis
jusqu’à seulement 28,9 %
aujourd’hui (23,9 % au
Québec). |
Il y a bien
eu un retour en pointe
momentané selon les
événements du moment (par
exemple, les attentats de
Saint-Jean-sur-Richelieu et
Ottawa
( 09 ). Cependant, la
tendance générale à la
baisse de l’accord (et celle
à la hausse du désaccord) a
toujours aussitôt repris et
s’est confirmée ensuite.
Ces chiffres
ne signifient pas que la
question de la réponse au
terrorisme ne permet pas aux
Conservateurs de se
démarquer électoralement des
Libéraux et Néo démocrates.
Ni que cette question ne
pourrait faire la différence
dans plusieurs comtés clés.
Mais EKOS
note qu’à l’extérieur de
certains éléments formant
le noyau dur des électeurs
conservateurs une très
claire majorité des
Canadiens s’opposent à
l’érosion de leurs libertés
civiles. Donc, la population
canadienne serait
actuellement beaucoup plus
divisée sur C-51 que ce que
les premiers sondages
réalisés sur ce projet de
loi ont pu laisser croire.
Bref, oui le
terrorisme inquiète. Mais,
pour l’essentiel, la
population canadienne n’est
pas terrorisée. Et une
majorité tient à préserver
ses libertés civiles et ne
pas permettre au Canada de
devenir, ni une société de
surveillance, ni une société
où l’arbitraire pourrait
prendre le pas sur l’État de
droit.
|
Le Parti
Conservateur
implante une
culture de
dictature au
Canada |
|
Selon les déclarations du
ministre Steven Blaney, le
gouvernement conservateur
apportera lui même des
amendements à son projet de
loi antiterroriste C-51 pour
qu’il soit bien clair que
les nouvelles dispositions
relatives au partage de
l’information ne visent pas,
par exemple, des
manifestants qui tout en
agissant en dehors des
limites tracées par la
lettre de la loi, ne
seraient pas pour autant des
terroristes mais pourraient
tomber sous la juridiction
d'autres loi
du Canada.
Il faut se souvenir que la
Loi des mesures de guerre de
1970 n'a jamais été abrogée
et reste active
( 10 ).
Les autres
partis politiques voudront
aussi y apporter des
modifications, même que les
libéraux ont déjà annoncé
qu'il voteront pour
( 11 ) selon une logique
qui échappe à
JosPublic à
moins que ce ne
soit que par
putasserie électorale. Les
Néo-Démocrates voteront contre
(
12 ) tout comme le fera le Parti
Vert. (
13 ) par contre le Bloc
Québécois votera contre si
les amendements qu'il
propose ne sont pas
acceptés.
( 14 )
Pourquoi peuvent-ils déjà se
prononcer sur l'issue du
vote, leurs recommandations
n'auront-elles pas un effet
bénéfique sur le projet de
loi? C'est que la
probabilité est très faible
que le gouvernement retienne
les suggestions des partis
d'opposition. Par expérience
nous savons que depuis que
ce gouvernement est
majoritaire à la Chambre des
communes, il ne tient pas
compte des partis
d'opposition donc de vos
opinions si vous n'êtes pas
un Conservateur.
( 15 )
Nous devons
encore une fois,
constater que le
système
électoral
canadien permet
une dictature de
fait, puisque
que ce dernier permet
qu'un gouvernement
majoritaire en nombre de
députés.es mène le bal même si
59.5% des électeurs et
électrices ont voté contre lui,
comme c'est le cas
présentement.
|
|
Ce qui faisait dire
récemment à John Ralston
Saul, l'écrivain canadien et
conjoint de l'ex-gouverneure
générale du Canada Mme
Adrienne Clarkson,
que Mussolini serait
fier du régime Harper. (
16
)
Sources:
À l'Action ou Lead Now; Ici Radio-Canada
pour la
Société CBC/Radio-Canada;
45e Nord
d'Infomedias pour Jacques N.
Godbout; Journal de
Québec/Montréal pour
Québecor Inc. |
Choix de photos,
fusion de textes, mise en page,
références et titrage
par : JosPublic
Publication :
29 mars 2015 |
Notes & Références encyclopédiques: |
01
|
|
Comment assimiler les écologistes aux terroristes : la leçon
du Canada - Sur Reporter, le 18 février 2015
|
|
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02
|
Judge Lets NSA Continue Spying on US Citizens
By Adam Clark Estes – On The Gizmodo, le 10 février 2015 |
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03
|
Nomination du Dr Arthur T. Porter président du CSARS par Stephen Harper -
Communiqué du Gouvernement du Canada |
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04
|
 |
À
propos du
Dr Arthur Thomas. Porter, ex-président Centre
hospitalier de l'Université McGill à Montréal,
ex-partenaire d'affaire du
Dr Philippe Couillard, En mars 2015 il est
toujours en prison au Panama en attente d'une
extradition, vers le Canada, qu'il conteste. - Sur
MétéoPolitique |
|
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05
|
Ukraine : la filière canadienne Par Ahmed Bensaada- Sur Mondialisation 6
avril 2014 |
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06
|
|
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07
|
|
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08
|
Sondage Ekos: La revanche des oubliés? (document en anglais) Understanding the role of the elderly and pourly educated in the shifting voter landscape -
Ekos le 6 mars 2015 |
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09
|
Le Canada et la guerre au terrorisme: Que s’est-il réellement passé à Ottawa?
- Sur Mondialisation, le 5 novembre 2014 |
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10 |
À propos de la
loi des mesures de guerre de 1970 - Sur Ici Radio-Canada |
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11
|
|
C-51: les libéraux proposent une plus grande supervision des agences de sécurité
Par Jacques N. Godbout le 26 mars 2015 - Sur 45e Nord
|
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12
|
Les
Néo-Démocrates voteront contre
le projet de loi 51 - Sur le site de Rosane Doré-Lebvre |
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13
|
Le Parti Vert du Canada et le projet de loi C-51 - Sur le site du Parti |
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14
|
Projet de loi C-51 : Le Bloc Québécois présente ses
amendements. - Communiqué de presse, le 27 mars 2015
/td>
|
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15
|
C-51, ou l’art de ne pas écouter. Les conservateurs font la sourde oreille
aux critiques du projet de loi antiterroriste - Le Devoir, le 28 mars 2015 |
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16
|
 |
John Ralston SAUL
essayiste |
|
«Mussolini aurait envié
le style de Stephen
Harper» |
Stephen
Harper, le premier ministre du Canada, dirige le Parlement canadien à la
manière du dictateur fasciste Benito Mussolini ou d’une manière qu'aurait
admirée l’homme fort de l’Argentine qu’était Juan Perón, affirme John Ralston Saul dans son plus récent livre. |
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17
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Documents Reveal Canada’s Secret Hacking Tactics By Ryan Gallagher - Sur Intercept, le 23 mars 2015 |
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Ci-dessous:
des textes en lien direct avec le sujet:
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