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1946 se protéger contre
l'extérieur: 2014 se
protéger contre l'intérieur
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Les «Cinq yeux» sont le Canada,
l’Australie, la Grande Bretagne, la
Nouvelle-Zélande,
et les États-Unis. Ce dernier
parraine le programme de
surveillance des populations. Ces
pays sont liés par un traité
multilatéral de coopération dans la
collecte de signaux de surveillance
du nom d’UKUSA Agreement.
( 01 ).
Quel est ce projet? Il s’agit de
collecter en temps réel ou à partir
des archives de toutes les
entreprises de communications;
internet, téléphone traditionnel,
cellulaire ou satellitaire, le
contenu de toutes les communications
pour les stocker et y avoir accès
par des logiciels spécialisés dans
la lecture et le décryptage du
contenu et de leurs métadonnées.
Les membres du groupe «Five Eyes» ou les « Cinq yeux »,
partagent presque toutes
leurs activités de
surveillance et se
rencontrent chaque année
lors de la conférence
Signals Development, où
ils font étalage de leur
expansion et de leurs succès
de l’année écoulée. Le
directeur adjoint de
l’Agence nationale de la
sécurité des États-Unis (NSA),
John Inglis, dit des
membres de l’alliance qu’à
bien des égards ils
pratiquent le renseignement
de manière combinée. |
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« |
Essentiellement
nous nous assurons de tirer
parti de nos capacités
respectives pour notre
bénéfice mutuel |
» |
Quantité de programmes de
surveillance parmi les plus invasifs
de votre vie privée sont gérés par
des partenaires des "Five Eyes". Par
exemple vos transactions bancaires
par internet, vos discussions sur
Skype et oui votre belle page
FaceBook.
Quant au Canada, c’est un
participant aussi secret que les
autres et aussi invasif de la vie
privée de sa population. Il est vu
comme un partenaire très actif de la
NSA et un des plus convaincu
protagoniste de cette surveillance.
Lors de la Conférence SigDev de
2012, le Centre de la sécurité des
télécommunications du Canada
(SCTC) se vanta d’avoir ciblé le
ministère brésilien des Mines et de
l’Énergie, département qui
réglemente une industrie du plus
haut intérêt pour les entreprises
canadiennes : tout démontre une
vaste coopération avec la NSA, y
compris les efforts du Canada
destinés à monter des relais
d’espionnage pour la surveillance
des communications dans le monde
entier et l’espionnage de
partenaires commerciaux ciblés par
l’agence états-unienne.
Traduction
détaillé du
document
ci-dessous
en vignette
:
Top
Secret //
Si/REL, USA,
FVEY
Agence
nationale de
sécurité/Service
central de
sécurité
3 avril 2013
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Sujet : (w/FOUO) Relations de
la NSA dans le domaine du
renseignement avec le Centre de la
Sécurité des Télécommunications du
Canada (CSEC) (U)
Ce que la NSA fournit en
partenaire (S/Si/Rel, A USA,
CAN) SIGNINT : la NSA et le CSE
coopèrent dans le ciblage
d’approximativement vingt pays de
haute priorité. La NSA partage des
évolutions technologiques, des
capacités de cryptologie, des
logiciels et ressources pour une
collecte de pointe, des moyens de
traitement et d’analyse et des
capacités en architecture
informatique. L’échange de
renseignements avec le CSEC couvre
des cibles mondiales, nationales et
internationales. Aucun financement
du Programme Consolidé de
Cryptologie (CCP) n’est alloué au
CSEC, mais la NSA couvre parfois les
coûts en R&D et de technologie sur
des projets communs avec le CSEC (U)
Ce que le partenaire fournit à la
NSA : (S/SI/REL A USA, CAN) Le
CSEC offre des ressources de
collecte avancées, de traitement et
d’analyse et a ouvert des sites
secrets à la demande de la NSA. LE
CSEC partage avec la NSA un accès
géographique unique à des zones
inaccessibles aux États-Unis et
fournit des produits de
cryptographie, de crypto-analyse, de
haute technologie et des logiciels.
LE CSEC a renforcé ses
investissements dans des projets de
R& D d’intérêts mutuels. |
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Les intérêts des
États-Unis-d'Amérique
passent avant ceux du
Canada |
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Au sein des «Cinq yeux», les
relations sont si étroites que les
gouvernements membres placent les
souhaits de la NSA au-dessus du
respect de la vie privée de leurs
propres citoyens. C’est le cas du
Canada.
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À tel point qu’à la fin de
2013, Richard Mosley,
un juge à la cour fédérale
canadienne a dénoncé le
Service Canadien du
Renseignement de sécurité
SCRS pour avoir
sous-traité sa surveillance
de canadiens à des pays
partenaires du «Five Eyes».
Une décision de 51 pages
affirme que le SCRS et
d’autres agences canadiennes
ont posé des gestes illégaux
en faisant espionner la
population canadienne sans
avoir l’autorisation des
tribunaux et même d’avoir
caché des renseignements aux
tribunaux. |
Comment
affirmer que tout ceci est
vrai, surtout que les
politiciens canadiens de
tous bords et tous côtés
minimisent la situation.
Quant aux politiciens
québécois, ils n’existent
pas sur le radar et se font
espionner comme tout
l’monde.
Peut-être que Philippe
Couillard
connaît quelques
éléments de ce complot,
puisqu’il a siégé de juin
2010 au 1er octobre 2012 au
Comité de surveillance des
activités de renseignement
de sécurité CSARS fédéral.
( 03 ) |
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Voici
donc comment nous savons que
cette attaque à la
démocratie est réelle.
Laura Poitras,
cinéaste-documentariste et
journaliste, fut la première
personne à qui l’alerteur
états-unien
Edward Snowden a
fait confiance lorsqu’il a
voulu faire connaître aux
populations du monde entier,
les programmes de
surveillance de leur vie
privée et le stade de
performance de ces
programmes.
( 04 ) |
En janvier 2013, Laura Poitras a
reçu un drôle de courriel d'un
étranger anonyme lui demandant son
code d'encryptage de courriel
sécurisé. Depuis près de deux ans,
Poitras travaillait à un film
documentaire à propos de la
surveillance de la vie privée des
populations par les gouvernements,
et elle recevait occasionnellement
des requêtes d'étrangers.
Elle lui répondit et donna son code
public permettant de lui envoyer un
courriel encrypté qu'elle seule
pourrait ouvrir - sans s'attendre à
grand chose...
L'étranger répondit en donnant des
instructions pour créer un système
d'échange encore plus sécurisé.
Promettant des informations
névralgiques, il suggéra à Poitras
de choisir une longue phrase en tant
que mot de passe qui pourrait
résister à une attaque brutale par
un réseau d'ordinateurs. "Imagine
que ton adversaire a la capacité de
tester des trillions de mots de
passe à la seconde" lui écrit-il.
Ce ne fut pas long que Poitras reçut
un message encrypté présentant le
contour de plusieurs programmes de
surveillance opérés par le
gouvernement états-unien.
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Elle avait entendu parler d'un seul
de ces programmes, mais pas des
autres. Après lui avoir décrit
chacun des programmes, l'étranger
écrivit plusieurs versions de la
phrase, "je
peux prouver ceci ".
Quelques secondes après qu'elle eut
décrypté et lu le courriel, Poitras
a débranché son ordinateur de
l'internet. "J'ai pensé, bon, si
tout cela est vrai, ma vie vient de
changer" se dit-elle.
"Ce qu'il disait connaître et
pouvoir fournir, c'était
époustouflant. Je savais dès lors
que je devais tout changer".
Poitras demeura circonspecte au
sujet de l’identité de l'inconnu
avec qui elle communiquait.
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Elle s'inquiétait
spécialement qu'un agent du
gouvernement soit peut-être en train
de la manipuler pour qu'elle dévoile
de l'information provenant des
personnes qu'elle avait interviewées
pour son documentaire, dont Julian
Assange, l'éditeur de
WikiLeaks.
"J'ai téléphoné à mon inconnu" se
rappelle Poitras. "Je lui ai dit :
ou tu as vraiment cette information
et tu prends un gros risque, ou tu
essaies de me piéger et les gens que
je connais, ou tu es fou." |
Les réponses étaient rassurantes
mais pas définitives. Poitras ne
connaissait pas le nom de son
étranger, son sexe, son âge ni même
son employeur (C.I.A
?
N.S.A.
?
Pentagone
?).
Au début de juin 2013, elle obtint
finalement des réponses. Avec son
partenaire de reportage,
Glenn
Greenwald, un ex-avocat et
chroniqueur pour le journal
The
Guardian d'Angleterre, Poitras
s'envola pour Hong Kong et rencontra
le sous-traitant de la N.S.A. Edward
J. Snowden, qui leur remit des
milliers de documents classifiés par
le gouvernement états-unien, lançant
une controverse majeure à propos de
l'étendue et de la légalité de la
surveillance gouvernementale.
Poitras avait eu raison après tout,
sa vie ne serait plus jamais
pareille. La nôtre non plus.
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Affiche à Hong
Kong «sauvons
Snowden, sauvons
la liberté« |
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Sources:
traduction de l'anglais
par André Bouthillier, à
partir du livre « Nulle
part où se cacher »
de Glenn Greenwald
( 05 ), de
textes de Peter Mass du
New York Times et des
recherches de JosPublic
sur MétéoPolitique.com |
Choix de photos,
mise en page,
références, titrage par : JosPublic
Publication :
19 août 2014 |
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