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Après l’affreuse tuerie de Québec, tout le Québec a exprimé collectivement sa « compréhension de la douleur dans laquelle les musulmans se sont trouvés ». Il y eut plein de vigiles de solidarité dans plusieurs villes. Toutes les tribunes médiatiques ont débordé de cette effusion d’amour et de soutien. Grâce notamment au Premier ministre du Québec, on assista même à une vague d’hystérie collective avec auto-culpabilisation et auto-flagellation à outrance, à croire que nous étions tous et toutes coupables du crime d’un détraqué. Lors des funérailles, le néo-saoudien Philippe Couillard y est même allé de son indécent allahou akbar clientéliste, dans une aréna Maurice Richard bondée de musulmans endeuillés et de non musulmans solidaires. Alors, qu’attend-il de nous, le monsieur qui en appelle à notre compréhension de leur douleur?
Que toute la population du Québec se couvre de cendres et rampe sur les
genoux en pèlerinage expiatoire jusqu’à la mosquée de Québec?
Non, les musulmans ne sont pas bafoués par ce jugement! Et l’affirmer n’est pas synonyme de manquer de cœur, de solidarité, de compréhension, d’empathie. Ce n’est pas non plus être raciste, comme un musulman a qualifié le jugement. Ce n’est pas dénier la douleur des survivants, ni mépriser cette douleur et les personnes qui, hélas! la portent jusque dans leur chair! C’est tout simplement qu’il faut bien en venir à lâcher prise, un moment donné, à passer collectivement à autre chose. Nous ne pouvons pas indéfiniment nous sentir coupables d’un crime que nous n’avons pas commis.
S’il faut absolument comptabiliser et comparer le nombre d’années et de victimes, 40 pour 6 au Québec versus 25 pour 8 en Ontario, peut-on en conclure que justice est faite, même si l’on sait très bien qu’aucune justice humaine ne rendra les morts à leurs proches et ne guérira leurs plaies aux survivants ? En d’autres mots, la loi du talion ne fait pas partie de nos lois et de nos mœurs, c’est comme ça, faudra s’y faire! Et si le juge a mentionné la santé mentale du condamné et la possibilité qu’il « recouvre un jour son humanité et sa dignité qu’il a laissés derrière lui au moment de son crime », ce n’est pas parce qu’il s’est « attardé davantage à la dignité du tireur qu’à celle des victimes », comme le suppose M. Benabdallah, alors que la majorité des propos du juge semble avoir consisté en rappel des victimes et des souffrances et témoignages des proches. Le juge a mentionné « l’humanité et la dignité du coupable » parce qu’il concède à celui-ci son statut d’humain, sans pour autant nier la gravité du crime ni la souffrance que celui-ci a provoquée. Ça n’a rien à voir avec du racisme et du bafouage contre les musulmans, il y a des choses comme ça dans la vie qui n’ont rien à voir avec les musulmans et qui n’en sont pas moins réelles, voire valables.
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