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Jacques Lamarre président de SNC/Lavalin au fil du
temps |
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Lex-vice-président de SNC-Lavalin
Sami Bebawi
, reconnu
coupable davoir versé des pots-de-vin en Libye, naurait pu
commettre sa fraude si dautres dirigeants de lentreprise
avaient été plus vigilants, révèlent des documents inédits
déposés lors du procès qui sest conclu dimanche le 15 décembre
2019, à Montréal.
Riad Ben Aïssa et Sami
Bebawi sont à ce jour les deux seuls cadres de la firme
dingénierie et de construction ayant été reconnus coupables de
corruption en lien avec les affaires de lentreprise en
Libye. Les
deux ont affirmé que Jacques Lamarre,
Michael Novak et
Gilles Laramée était partie prenante de la décision. Ce fait
questionne l'intelligence du système de justice canadien. - 18 décembre 2019.
Pour plus
de détails ICI | |
18 décembre 2019
Jacques Lamarre, président-fantôme |
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Yves Boisvert, chroniqueur
La Presse |
Il
était le président de SNC-Lavalin, mais il na rien vu. Sa firme
faisait des affaires avec un despote, mais jamais il ne se serait
douté que pour obtenir des contrats de 1 milliard en Libye, il y
avait un prix à payer. Des cadeaux à donner.
Q-uoi ?
Non,
vraiment, Jacques Lamarre était un innocent dans un monde corrompu.
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7 novembre 2019
Les tentacules de SNC/Lavalin jusque dans les officines du Canada à lONU pour favoriser la Libye |
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Après avoir obtenu de gros contrats publics libyens, au début des années 2000, SNC-Lavalin a fait pression sur le gouvernement du Canada afin quil appuie
la Libye lors de votes aux Nations unies, malgré des inquiétudes quant au respect des droits de la personne. |
La Couronne a déposé en
preuve hier plusieurs courriels envoyés par Bob Blackburn,
responsable des relations gouvernementales pour SNC-Lavalin, à dautres
cadres de lentreprise.
En 2003, par exemple,
M. Blackburn suggérait de faire valoir aux dirigeants libyens comment
SNC-Lavalin avait aidé à faire changer la position canadienne lors dune
récente session de lONU.
La Libye présentait tous
les deux ans une résolution pour demander à tous les pays de condamner
les pressions économiques et les mesures « extraterritoriales ».
Le Canada sabsentait toujours lors du vote, mais il avait récemment
changé sa position pour appuyer la Libye.
« SNC-Lavalin
international a aidé pour cela, avec le ministère des Affaires
étrangères à Ottawa et à lONU », écrivait M. Blackburn.
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29 novembre 2019
Lex-patron de SNC-Lavalin aurait été au courant de lachat dun yacht à un fils du dictateur Mouammar Kadhafi |
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Laccusé
Sami Bebawi au palais de justice de Montréal le 14 novembre 2019 |
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Non seulement lex-patron de SNC-Lavalin Jacques Lamarre était au courant de lachat dun
yacht pour le fils dun dictateur en Libye, il aurait même été question de lui en offrir un deuxième plus gros, selon un ex-cadre de lentreprise. |
Un enquêteur de la Gendarmerie royale du Canada (
GRC
),
Alexandre Beaulieu, a livré vendredi matin le 29 novembre 2019 le
contenu dune conversation quil aurait eue en avril 2019 avec Sami
Bebawi, un ex-cadre de SNC accusé de fraude et de corruption.
Bebawi subit actuellement
son procès au palais de justice de Montréal. Il se serait confié au
policier lors dune pause, en marge de procédures préliminaires, a
relaté lagent au procès.
« Ce qui était le plus
frustrant pour lui, cétait que Jacques Lamarre, dans les nouvelles,
niait tout ce qui sétait passé par rapport au bateau », a indiqué
lenquêteur Alexandre Beaulieu.
Plusieurs témoins sont
déjà venus raconter que SNC-Lavalin aurait offert au début des années
2000 un yacht de 25 millions $ US à
Saadi Kadhafi, le fils du dictateur libyen
Mouammar Kadhafi. SNC-Lavalin aurait payé ce bateau en effectuant des
paiements dans une société-écran des Îles Vierges britanniques, un
paradis fiscal, dans laquelle Bebawi et
Riadh Ben Aïssa,
un autre ex-cadre de SNC, avaient des intérêts, selon ce quont rapporté
des témoins.
Kadhafi aurait choisi son
yacht lors dun événement nautique à Cannes, sur la Côte dAzur, après
que SNC-Lavalin eut reçu de lucratifs contrats en Libye. «
Criss, il [Jacques Lamarre] le savait, il la approuvé
[lachat du yacht]. Riadh Ben Aïssa ma donné ça [le projet
dacheter un yacht] et je ne voulais pas approuver », aurait
déclaré Bebawi au policier.
Bebawi aurait aussi dit au
policier quil avait référé Ben Aïssa à Lamarre pour prendre une
décision au sujet du yacht. Il était même question dacheter un
deuxième bateau « parce que le premier nétait pas assez gros »,
aurait déclaré Bebawi au policier sur un ton sarcastique.
Lancien cadre accusé de
corruption se serait dit
« triste par rapport à ce qui arrivait à la compagnie et à ses
employés » et aurait dit constater que ses anciens collègues avaient
vieilli, selon le policier Beaulieu. Il aurait déclaré à lagent qu«
une de ses plus grosses erreurs » dans sa vie avait été daller
travailler chez SNC-Lavalin. Le témoignage du policier Beaulieu clôt la
preuve de la Couronne. La défense doit annoncer la semaine prochaine si
elle compte faire entendre des témoins.
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6 novembre 2019
Jacques Lamarre
aurait approuvé des pots-de-vin |
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Lancien grand patron
de SNC-Lavalin Jacques Lamarre aurait personnellement
approuvé le paiement de commissions hors normes à
dex-cadres en Libye, a relaté un témoin au tribunal. |
«Si tu es capable
daller chercher la réclamation, [...] cest un miracle et tu auras
tout ce que tu veux», aurait déclaré Jacques Lamarre à
Riadh Ben Aïssa, ex-cadre de lentreprise, au début des années
2000, au sujet dune somme denviron
100 millions $ que SNC cherchait à se faire payer en extra pour un
projet qui avait mal tourné en
Libye.
Ben Aïssa était
contre-interrogé le 6 novembre 2019 au palais de justice de Montréal
au procès de
Sami Bebawi, 73 ans, un ancien vice-président de SNC-Lavalin,
accusé de huit chefs, dont fraude et corruption.
Selon le témoin,
Jacques Lamarre était prêt à offrir à Ben Aïssa et à Bebawi
autant que 50 % de toute somme remise par une société dÉtat
libyenne à SNC en lien avec cette réclamation. Ben Aïssa a aussi
affirmé que Bebawi lui aurait confié avoir eu le feu vert de Jacques
Lamarre pour mettre en place un système de bonus qui consistait,
pour lui et Bebawi, à soctroyer une commission sur chaque contrat
remporté en Libye.
Il a expliqué que ces
commissions secrètes, qui ne figuraient pas dans leur rémunération
officielle, étaient versées dans une société-écran en Suisse. Le
témoin a souligné que lex-patron de SNC-Lavalin était très impliqué
dans la gestion des projets de SNC et que rien narrivait sans son
approbation.
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18 mars
2019
SNC-Lavalin: Jacques Lamarre
éclaboussé par un ex-cadre |
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On
l'a peu entendu depuis l'éclatement de l'affaire
SNC-Lavalin. Jacques Lamarre, l'ex-PDG de la
firme, est maintenant montré du doigt
par un ancien subalterne, selon qui il aurait
organisé personnellement l'achat d'un yacht
offert en pot-de-vin. |
Jacques Lamarre a pour politique personnelle de ne plus
parler publiquement de SNC-Lavalin, la firme qu'il a dirigée
pendant 13 ans jusqu'à sa retraite en 2009. Mais cette
fois, il est en colère. Le Saguenéen d'origine a envie d'en
découdre. De défendre son nom. Il vient d'apprendre qu'un de
ses anciens cadres a témoigné sous serment au palais de
justice de Montréal et l'a impliqué personnellement dans
l'achat d'un bateau de 39 millions de dollars offert comme
pot-de-vin à
Saadi Kadhafi, fils de l'ancien dictateur libyen
Mouammar Kadhafi.
Ces nouvelles
allégations ont une portée particulière dans le contexte
actuel. Jacques Lamarre n'a jamais été accusé criminellement
de quoi que ce soit en lien avec les mésaventures
de SNC-Lavalin. Mais l'entreprise elle-même est accusée
d'avoir versé 48 millions en pots-de-vin à Saadi Kadhafi.
L'homme par
qui arrivent les nouvelles allégations est
Riadh Ben Aïssa, ancien responsable des activités de
SNC-Lavalin en Afrique du Nord.
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1er novembre 2019
En tant que témoin Riadh Ben Aïssa implique Jacques Lamarre et Sammy Bebawi |
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Riadh Ben Aïssa a expliqué le
marasme dans lequel se trouvait SNC-Lavalin à la fin des années 90 en Libye. Il
ny avait presque aucun espoir de se faire payer les 100 millions dextras, les
relations avec le pays étaient exécrables, le projet menaçait de tomber à leau.
Jacques Lamarre,
Président-directeur général de SNC-Lavalin à lépoque, voulait absolument que
lentreprise se fasse payer sa réclamation de 100 millions en Libye, selon Riadh
Ben Aissa. « Il ny avait aucune limite à ce que je pouvais faire.
Payer des personnes, des agents, tout faire », a-t-il relaté. « Ces
mots vous sont dits par qui ? », a demandé a Couronne au témoin. « Ils me
sont dits par
Jacques Lamarre et
Sami Bebawi », a-t-il répondu.
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14 février 2019 Procès: des milliers de courriels pourraient être dévoilés
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À l'approche de leur procès pour corruption, deux anciens cadres de SNC-Lavalin ont obtenu des milliers de courriels issus des comptes professionnels de leurs
anciens collègues. Et ils se promettent bien de les utiliser pour leur défense, dans une grande séance de lavage de linge sale visant à démontrer que ce
sont les moeurs générales de l'entreprise qui étaient problématiques, plutôt que leur comportement à eux. |
Sami Bebawi, ancien vice-président directeur de SNC-Lavalin, et Stéphane Roy,
ancien vice-président contrôleur de la firme, sont accusés de fraude et de contravention à la Loi sur la corruption d'agents publics étrangers, pour avoir
participé au versement de pots-de-vin sous le régime de l'ancien dictateur libyen
Mouammar Kadhafi.
Bebawi est aussi accusé de recyclage des produits de la criminalité et de possession de biens criminellement obtenus, alors que de son côté, Roy fait face à une accusation
supplémentaire pour avoir violé les sanctions des
Nations unies visant la Libye.
Leurs deux procès sont prévus pour les prochains mois. Les accusations portées contre eux en 2014 découlent du projet Assistance, soit l'enquête de la
GRC qui a mené au dépôt d'accusations contre SNC-Lavalin en tant qu'entreprise.
La possibilité de conclure une entente à l'amiable avec l'entreprise pour éviter un procès criminel dans le cadre d'un programme de réparation a fait couler
beaucoup d'encre; Mais pour les deux cadres accusés personnellement, il n'y a pas d'accord de réparation possible. Pas d'entente à l'amiable en vue.
Plusieurs anciens hauts dirigeants qui étaient en poste au moment des aventures libyennes de SNC-Lavalin n'ont jamais été accusés. Mais Sami Bebawi
veut parler d'eux. Car selon ce qui a déjà été dévoilé dans le cadre d'une requête préliminaire, il impute les infractions découvertes par la police à
« un état de fait préexistant impliquant notamment l'ancien PDG du Groupe SNC-Lavalin, M. Jacques Lamarre ».
Pour préparer sa défense, il a demandé une copie de tous les courriels concernant la Libye qui ont été envoyés ou reçus à travers les serveurs de l'entreprise
entre 2001 et 2011 par une série de dirigeants.
Bebawi dit avoir besoin des courriels de Jacques Lamarre à ce sujet, mais aussi de ceux des anciens hauts dirigeants Paul Beaudry, Gilles Laramée et
Michael Novak. La cour a accédé à sa demande récemment. Son procès doit s'ouvrir le 8 avril 2019
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Plus de trois ans après le dépôt des accusations, le procès pour fraude chez SNC-Lavalin s'est amorcé le 29 octobre 2018 par létape de
lenquête préliminaire. |
Lune des plus grandes firmes d'ingénierie au monde, SNC-Lavalin a été fondée en 1911. Elle compte plus de 50 000 employés et est active dans plusieurs
secteurs tels le pétrole et le gaz, les infrastructures, l'énergie et les mines.
Avec cette bataille judiciaire qui s'annonce longue, la compagnie joue peut-être son avenir. SNC-Lavalin est accusée d'avoir versé près de 48 millions de dollars à
des titulaires de charges publiques en
Libye afin dinfluencer des décisions gouvernementales entre 2001 et 2011.
Les faits allégués seraient survenus à l'époque du guide de la Révolution lybienne, Mouammar Kadhafi, chef d'État de la République arabe libyenne, puis de
la
Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste. La multinationale de l'ingénierie dit n'avoir rien à se reprocher et
elle compte prouver son innocence devant les tribunaux.
Une douzaine de témoins seront entendus au cours de l'enquête préliminaire, qui doit durer trois semaines. Un ancien haut dirigeant,
Riadh Ben Aissa, a été parmi les premiers entendus le 29 octobre 2018 à la barre des témoins. La preuve présentée demeure toutefois frappée d'une ordonnance de non-publication.
Au terme de cette enquête préliminaire, le juge
Claude Leblond devra décider si la preuve est suffisante pour que SNC-Lavalin subisse son procès. Devant le tribunal, il n'y a donc pas que la réputation de l'entreprise qui soit
en jeu. Une condamnation criminelle pourrait écarter SNC des appels d'offres fédéraux pendant 10 ans.
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27 mai 2016
107 ingénieurs "Bougons" du système électoral québécois chez SNC/Lavalin |
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Cent sept ingénieurs de la firme SNC-Lavalin ont accepté de payer des amendes de plus de 1 000 $ à leur ordre professionnel pour avoir servi de prête-noms dans le cadre de dons
politiques pendant plus dune décennie. |
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8 septembre 2016
SNC-Lavalin a versé 118 000 $ en contributions illégales au PLC et au PCC |
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Jacques Lamarre et
Pierre Duhaime: belle connivence de la part des fraudeurs allégués par la Commission Charbonneau et
l'UPAC |
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Lentreprise de génie SNC-Lavalin a versé près de 118 000 $ en contributions politiques
illégales sur une période de sept ans, selon une enquête conclue le 8 septembre 2016 par le commissaire aux élections fédérales.
Elle sen tire toutefois à bon compte sans pénalités alors que le commissaire a spécifié
avoir conclu une entente de transaction avec la firme dingénierie montréalaise, qui est loin den être à ses premières infractions éthiques.
Les contributions ont été versées surtout aux libéraux et, dans une moindre mesure, aux
conservateurs entre le 9 mars 2004 et le 1er mai 2011.
Contribution illégale aux partis politiques: le président de l'époque Jacques Lamarre ( 1996 à 2009) en aurait
fait une politique d'entreprise selon des témoins ayant signé des déclarations sous serment incriminant le chef de l'entreprise. OMERTA: de façon surprenante aucun
média ne nomme son nom!!! |
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11 novembre 2014
Jacques Lamarre aurait encouragé ses employés.es à financer illégalement le Parti libéral
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Le mécène SNC Lavalin pour le Parti Libéral du Québec aurait fait contribué ses employés.es pour des montants variant de 90 000 $ à 150 000 $ par
année. Selon de nouveaux documents judiciaires M. Lamarre aurait confié à Normand Morin et à Pierre Anctil, qui se sont succédé au poste de
vice-président, entre 1996 et 2008, la tâche de financer le PLQ. « Tous deux se sont fait indiquer par Jacques Lamarre, p.-d.g. de SNC-Lavalin, que leur
poste de vice-président venait avec cette responsabilité », affirment les documents.
Selon
les déclarations faites par les deux hommes à lUnité permanente anticorruption (UPAC),« SNC-Lavalin faisait du financement pour ne pas être la seule firme dingénierie au Québec à ne pas participer »
. Ces informations inédites proviennent dune déclaration assermentée dun policier qui a été produite à la cour pour obtenir un mandat de perquisition à la permanence du Parti
libéral du Québec, rue Waverly à Montréal. Les documents font état des soupçons, non prouvés en cour, des enquêteurs.
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10 novembre 2014 L'ex-PDG de SNC Jacques Lamarre savait que ses VP faisaient du financement politique |

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Le financement politique chez SNC-Lavalin était la responsabilité de vice-présidents et c'est le PDG
Jacques Lamarre en personne qui en avait informé tour à tour Normand Morin et son successeur Pierre Anctil. |
C'est une des informations
contenues dans un document judiciaire en partie décaviardé par un juge de la Cour supérieure à la demande d'un consortium de médias dont fait partie
Radio-Canada.
Normand Morin, qui a occupé le poste de vice-président de 1996 à 2004, année de sa retraite, explique que pour le financement du
PLQ, il faisait toujours affaire avec
Marc A. Bibeau, l'ex-grand argentier du parti et ami personnel de l'ancien premier ministre
Jean Charest.
Normand Morin a confié à l
'UPAC, qui mène une enquête depuis 2012 sur le financement occulte au PLQ, qu'il remettait à Marc A. Bibeau, en mains propres, une série de chèques
recueillis auprès des employés de la firme de génie qui servaient de prête-noms et se faisaient ensuite rembourser leurs dons politiques par
l'employeur.
La remise d'argent avait lieu une fois par année, soit à l'hôtel Hilton de Dorval ou à la permanence du PLQ, rue Waverly, à Montréal.
Marc A. Bibeau demandait un montant d'environ 90 000 $ par année, précise Normand Morin, et ce montant
augmentait tous les deux ans.
Marc Bibeau ne manquait jamais de lui rappeler qu'il était « près du pouvoir », peut-on lire dans le document.
Normand Morin ajoute que lorsque la remise d'argent se faisait dans le bureau de Marc A. Bibeau dans
les locaux du PLQ,
Joël Gauthier, alors directeur général du parti, s'y trouvait.
Lorsque
Pierre Anctil a été nommé pour succéder à M. Morin, il dit avoir laissé à Normand Morin la responsabilité du financement politique de SNC-Lavalin.
À cette époque (de 2005 à 2008), les objectifs de financement établis par Marc A Bibeau s'élevaient alors à 150 000 $ par année.
Pierre Anctil avait fait la connaissance de Marc A. Bibeau à l'occasion d'un déjeuner lors duquel
Normand Morin lui avait présenté M. Bibeau comme le responsable du financement du Parti libéral du Québec.
Ces nouvelles informations font partie d'un document rédigé par l'UPAC, qui a obtenu un mandat en juin
2014 pour effectuer une nouvelle perquisition à la permanence du PLQ.
Une soixantaine de témoins crédibles ont été interrogés par les enquêteurs, lit-on dans le document,
pour expliquer le fonctionnement du financement du PLQ, ses enjeux et son influence sur l'octroi de subventions. |
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26 novembre 2012
Jacques Lamarre, ex-PDG de SNC-Lavalin, interrogé par la Suisse |
L'enquête menée par la Suisse au sujet de 139 millions de dollars en paiements douteux effectués par SNC-Lavalin, dont une partie aurait abouti dans les coffres
de proches du
régime Kadhafi, s'intéresse aux plus hautes sphères du pouvoir de cette firme d'ingénierie.
Sil na pas été encore possible de déterminer quand Jacques Lamarre sest rendu en Suisse pour être interrogé par les enquêteurs, on sait que l'ex-vice-président
de la division construction de la firme, Sami Bébawi
( 06 ) a été entendu les 19, 20 et 22 novembre 2012 à Berne. On sait que Lamarre et Bébawi avaient le statut de témoins assistés (accompagnés d'un avocat et
droit de ne pas répondre aux questions) de plus ils avaient la garantie par les procureurs suisses de pouvoir ensuite rentrer au Canada.
Selon le frère de Rhiad: « Ils ont signé des témoignages contre mon frère. Ils sont venus à Berne voir Monsieur Lauber et ont reçu de sa part la garantie
quils ne seront jamais inquiétés alors que ce sont les cerveaux de laffaire », sirrite Rafik Ben Aïssa.
Jacques Lamarre a dirigé la firme de 1996 à 2009 et c'est sous son règne que Riadh Ben Aïssa a été promu au sein du bureau du président, la plus haute
instance de direction de SNC-Lavalin. |
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29 novembre 2012 Jacques Lamarre ni la corruption chez Lavalin |

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Jacques Lamarre et Pierre Duhaime |
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Jacques Lamarre - qui a travaillé durant 42 ans chez SNC-Lavalin dont 13 à titre de PDG - a été bouleversé d'apprendre l'arrestation de Pierre Duhaime,
celui qui lui a succédé à la tête du groupe en 2009.
«C'est d'une tristesse incroyable. Pierre Duhaime a été arrêté, mais il y aura un procès et j'espère encore
qu'il sera blanchi de ces accusations. Mais chez SNC-Lavalin, c'a toujours été très clair, il fallait que toutes nos actions soient légales, c'était sans appel»,
dit-il.
S'il y a eu malversation, c'est le fait de quelques individus, est convaincu Jacques Lamarre, qui rappelle que c'est la direction de SNC-Lavalin qui a
demandé à la police d'enquêter sur ce qu'elle considérait des paiements douteux, en février dernier. |
12 avril 2012
Jean Lamarre pourfend le conseil d'administration de SNC/Lavalin |
«Les administrateurs de SNC-Lavalin sont très bien payés et ils ne font pas leur job. Ils doivent réaliser quavec la paie
viennent des responsabilités. Il faut être présent. Mais il faut croire que les administrateurs de SCN-Lavalin nont pas le temps de soccuper de ce qui se passe dans lentreprise.
Il semble quils soient trop occupés, quils ont eux-mêmes des entreprises à gérer.»
M. Jean Lamarre, un conseiller et administrateur de sociétés qui est le fils de
Bernard Lamarre, ex-pdg de Lavalin, et neveu de l'ex-pdg de SNC-Lavalin Jacques Lamarre, s'est vidé le coeur lors dun petit déjeuner de lInstitut des administrateurs de
sociétés |
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Jacques Lamarre, Ingénieur né en 1944à Jonquière. Président du Groupe SNC-Lavalin (1996-2009). Frère de Bernard Lamarre. Distinctions - Officier de l'Ordre du Canada-OOC (2005).
Membre de l'Académie des Grands Montréalais (2007) |
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Un système de collusion transmis de PDG en PDG
Une culture du développement des affaires chez SNC-Lavalin |
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Normand Morin, qui a occupé le poste de vice-président de 1996 à 2004, année de sa retraite, explique que pour le financement du PLQ, il faisait toujours affaire avec
Marc Bibeau, l'ex-grand argentier du Parti Libéral du Québec, président de Schokbeton, membre du conseil d'administration de Power corporation et ami
personnel de l'ancien premier ministre Jean Charest.
Normand Morin a confié à l'UPAC, qui mène une enquête depuis 2012 sur le financement occulte au PLQ, qu'il remettait à Marc Bibeau, en mains propres, une série de chèques
recueillis auprès des employés de la firme de génie qui servaient de prête-noms et se faisaient ensuite rembourser leurs dons politiques par l'employeur.
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La remise d'argent avait lieu une fois par année, soit à l'hôtel Hilton de Dorval ou à la permanence du PLQ, rue Waverly,
à Montréal. Marc Bibeau demandait un montant d'environ 90 000 $ par année, précise Normand Morin, et ce montant augmentait tous les deux ans.
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Marc Bibeau ne manquait jamais de lui rappeler qu'il était « près du
pouvoir », peut-on lire dans le document.
Normand Morin ajoute que lorsque la remise d'argent se faisait dans le bureau de Marc Bibeau dans les locaux du PLQ, Joël Gauthier, alors directeur général du parti, s'y trouvait.
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Joël Gauthier
( 03 ) un innocent, coupable de plaider son innocence |
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Lorsque Pierre Anctil a été nommé pour succéder à M. Morin, il dit avoir laissé à Normand Morin la responsabilité du financement
politique de SNC-Lavalin. À cette époque (de 2005 à 2008), les objectifs de financement établis par Marc Bibeau s'élevaient alors à 150 000 $ par année. Pierre Anctil
avait fait la connaissance de Marc Bibeau à l'occasion d'un déjeuner lors duquel Normand Morin lui avait présenté M. Bibeau comme le responsable du financement du Parti libéral
du Québec. Ces nouvelles informations font partie d'un document rédigé par l'UPAC, qui a obtenu un mandat en juin 2014 pour effectuer une
nouvelle perquisition à la permanence du PLQ. |
Une soixantaine de témoins crédibles ont été interrogés par les enquêteurs, lit-on dans le document, pour expliquer le
fonctionnement du financement du PLQ, ses enjeux et son influence sur l'octroi de subventions.
Ces informations n'étaient pas encore été soumises à la Cour, le 10 novembre 2014.
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M. Lamarre aurait confié à Normand Morin et à Pierre Anctil, qui se sont succédé au poste de vice-président, entre 1996
et 2008, la tâche de financer le PLQ. « Tous deux se sont fait indiquer par Jacques Lamarre, p.-d.g. de SNC-Lavalin, que leur poste de vice-président venait avec cette
responsabilité », affirment les documents judiciaires. |
» |
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Selon les déclarations faites par les deux hommes à lUnité permanente anticorruption (UPAC), « SNC-Lavalin faisait du financement
pour ne pas être la seule firme dingénierie au Québec à ne pas participer ».
Encore Bibeau
Les policiers soupçonnent que des infractions de fraude envers le gouvernement, dentrepreneur qui souscrit à une caisse
électorale et dabus de confiance auraient été commises. Le 14 novembre 2014 aucune accusation na été portée dans cette
enquête.
À linstar de la firme de génie-conseil Roche
( 05 ), aussi visée par lUPAC, SNC-Lavalin aurait contourné la loi électorale interdisant les dons des entreprises, pour financer le PLQ. « Les
employés, surtout les cadres, fournissaient des contributions politiques via des chèques personnels et [ils]
étaient ensuite remboursés pour le double du montant par des bonis, afin de compenser limposition », allèguent les documents.
Lors de son témoignage à la commission Charbonneau, la responsable du financement libéral, Violette Trépanier, avait déclaré que
le compte 127 nétait rien de plus quune ligne comptable dans les états financiers, tout à fait en règle, du parti.
Violette
Trépanier, tout comme Marc Bibeau, a nié par le passé avoir collecté des dons auprès dentreprises.
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Dons politiques faits par des employés de SNC-Lavalin aux partis politiques (PQ, PLQ) |
Devant la commission Charbonneau, en 2003, l'ex-vice-président principal de SNC-Lavalin, Ives Cadotte, avait avoué que sa
firme avait fourni près de 1 million de dollars en financement illégal au Parti libéral du Québec et au Parti québécois, de 1998 à 2010.
Marc Bibeau et
Jean Charest ont toujours refusé d'accorder des entrevues au sujet du financement illégal allégué dont aurait bénéficié le PLQ.
Références additionnelles
- Sur Le Devoir |
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La Suisse enquête sur les dirigeants de SNC/Lavalin |
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L'enquête menée par la Suisse au sujet de 139 millions de dollars en paiements douteux
( 07 ) effectués par SNC-Lavalin, dont une partie aurait abouti dans les coffres de proches du régime Kadhafi, s'intéresse aux plus hautes sphères du
pouvoir de cette firme d'ingénierie. L'ex-vice-président de la division construction de la firme, Sami Bébawi, s'est rendu en Suisse pour être interrogé, les 19, 20 et 22 novembre 2012 à Berne. |
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L'ancien président de la firme, Jacques Lamarre, a dû lui aussi se rendre en Suisse au cours des derniers mois pour être questionné sur les mouvements de fonds suspects qui ont transité dans
les banques suisses.
Jacques Lamarre a dirigé la firme de 1996 à 2009 et c'est sous son règne que Riadh Ben Aïssa
( 08 ) a été promu au sein du bureau du président, la plus haute instance de direction de SNC-Lavalin.
Diverses sources au Canada et en Suisse, contactées par la Radio Télévision Suisse (RTS), CBC et Radio-Canada, ont confirmé également que deux autres
membres du bureau du président ont été interrogés par les procureurs suisses responsables de l'enquête lors de la perquisition au siège social de la firme
le 13 avril dernier. Il s'agit de Michael Novak, vice-président et directeur des Affaires internationales de SNC-Lavalin, et de Klaus Triendl, qui occupait le même poste en 2003.
En tout, cela fait donc quatre personnes du bureau du président qui ont été interrogées dans cette affaire.
Des sourcesproches de l'enquête s'attendaient à ce que Pierre Duhaime
( 09 ) ex-PDG dusse témoigner. Pour des raisons inexpliquées et obscures, la justice suisse n'a pas jugé bon de l'interroger. Duhaime était pourtant le
patron immédiat de Riadh Ben Aïssa. |
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Jacques Lamarre et Pierre Duhaime |
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Duhaime fut arrêté par l'Unité permanente anticorruption (UPAC) pour des accusations de fraude liées au contrat de construction de 1,3 milliard de
dollars du Centre universitaire de santé McGill réalisé par SNC-Lavalin.
Ces interrogatoires en plus haut lieu ne surprennent pas l'expert en fraude financière
Messaoud Abda . « C'est une compagnie qui a une structure, qui a un président, qui a un conseil d'administration, un v.-p. finances, qui a
un trésorier. Il est clair que M. Ben Aïssa ne peut pas avoir mis la main dans le compte de banque », dit-il.
La Suisse comme plaque tournante
Les Suisses ont mis au jour un système de transfert d'argent mis sur pied par l'avocat genevois Roland Kaufmann
à la demande de l'ex-vice-président de la division construction de SNC-Lavalin, Riadh Ben Aïssa, qui fut emprisonné en Suisse du 10 avril 2012 à novembre 2014.
Le ministère public de la Confédération (MPC) a formellement prévenu MM. Kaufmann et Ben Aïssa sous des chefs de corruption et de blanchiment d'argent en
rapport avec ce stratagème. |
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Roland Kaufmann Photo : Site du bureau d'avocats Froriep Renggli |
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Dès 2001, Me Kaufmann a en effet créé deux sociétés aux îles Vierges britanniques, Duvel Securities Inc. et
ensuite Dinova Ltd, à la demande de M. Ben Aïssa, et ouvert des comptes en Suisse au nom de ces deux sociétés à la banque EFG à Genève par lesquels ont
transité des paiements de plusieurs millions de dollars en provenance de SNC-Lavalin International inc.
Selon les sources de RTS (Radio-Télévision-Suisse), l'analyse financière de ces transactions par les enquêteurs révèle que des paiements ont été ensuite
été effectués dans des comptes contrôlés par des proches de la famille Kadhafi et que certaines sommes auraient même abouti dans des comptes détenus par M. Ben Aïssa et son épouse à la banque suisse
UBS.
La chargée de propagande de SNC-Lavalin, Leslie Quinton, a reconnu que SNC-Lavalin avait retenu les services de Duvel et Dinova comme agent commercial
pour obtenir des contrats en Libye de 2001 à 2011, mais qu'elle n'avait pas identifié de paiements douteux faits à ces deux sociétés dans le cadre de sa vérification interne.
Une source proche de l'enquête en Suisse, à qui Radio-Canada a parlé, affirme que « de sérieuses
questions se posent aux dirigeants de SNC-Lavalin dans cette affaire : comment des millions de paiements ont pu être faits à ces sociétés sans se soucier à qui va cet argent? À quoi sert cet argent
et pourquoi vous payez? ».
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SNC-Lavalin: Jacques Lamarre éclaboussé par un ex-cadre
Fiducie de soutien à
La Presse,
le 18 mars 2019 |
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Un yacht de 39 millions
de dollars aurait été offert par SNC-Lavalin à Saadi
Kadhafi, fils de l'ancien dictateur libyen
Mouammar Kadhafi, en guise de pot-de-vin. |
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On l'a peu entendu depuis
l'éclatement de l'affaire SNC-Lavalin. Jacques Lamarre, l'ex-PDG de la firme,
est maintenant montré du doigt par un ancien subalterne, selon qui il aurait
organisé personnellement l'achat d'un yacht offert en pot-de-vin. Mais il
est prêt à se défendre. Et il invite son ancienne entreprise à hausser le
ton, comme lui.
Ces nouvelles allégations ont une
portée particulière dans le contexte actuel. Jacques Lamarre n'a jamais
été accusé criminellement de quoi que ce soit en lien avec les mésaventures
de SNC-Lavalin.
Mais l'entreprise elle-même est
accusée d'avoir versé 48 millions en pots-de-vin à Saadi Kadhafi. Elle
aimerait obtenir un accord à l'amiable pour éviter un procès criminel. Or,
la loi prévoit qu'avant de conclure un tel accord avec une entreprise, les
procureurs de la Couronne doivent vérifier si celle-ci a identifié tous les
individus qui ont participé aux gestes répréhensibles et si elle a pris des
mesures disciplinaires à leur endroit.
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« C'est tellement
terrible dire des choses de même. C'est pas croyable », laisse
tomber la voix de Jacques Lamarre au bout du fil du journaliste.
(Note de
JosPublic:
il avait dit la même chose lorsque son PDG
Pierre Duhaime avait été accusé:
« C'est d'une tristesse incroyable. Pierre Duhaime a été arrêté, mais il y aura un procès et j'espère encore
qu'il sera blanchi de ces accusations. Mais chez SNC-Lavalin, c'a toujours été très clair, il fallait que toutes
nos actions soient légales, c'était sans appel »,
dit-il. Depuis Duhaime à plaidé coupable). |
Jacques Lamarre a pour politique
personnelle de ne plus parler publiquement de SNC-Lavalin, la firme qu'il a
dirigée pendant 13 ans jusqu'à sa retraite en 2009. Mais cette fois, il
est en colère. Le Saguenéen d'origine a envie d'en découdre. De défendre
son nom. Il vient d'apprendre qu'un de ses anciens cadres a témoigné sous
serment au palais de justice de Montréal et l'a impliqué personnellement dans
l'achat d'un bateau de 39 millions de dollars offert comme pot-de-vin à Saadi
Kadhafi, fils de l'ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi.
Mais l'entreprise elle-même est
accusée d'avoir versé 48 millions en pots-de-vin à Saadi Kadhafi. Elle aimerait
obtenir un accord à l'amiable pour éviter un procès criminel. Or, la loi prévoit
qu'avant de conclure un tel accord avec une entreprise, les procureurs de la
Couronne doivent vérifier si celle-ci a identifié tous les individus qui ont
participé aux gestes répréhensibles et si elle a pris des mesures disciplinaires
à leur endroit.
SNC-Lavalin a effectivement pris
des mesures contre plusieurs cadres. Il y a eu des congédiements, des
refus de verser certaines primes. L'entreprise poursuit au civil plusieurs
anciens hauts dirigeants qu'elle blâme pour les dérapages.
Mais elle n'a jamais annoncé de
mesures visant Jacques Lamarre, un géant de Québec inc., officier de l'Ordre du
Canada, commandeur de l'Ordre de Montréal, dont la famille est intimement liée à
l'histoire de la firme.
Le témoin de la police
L'homme par qui arrivent les
nouvelles allégations est
Riadh Ben Aïssa, ancien responsable des activités de
SNC-Lavalin en Afrique du Nord.
M. Ben Aïssa a fait de la prison
en Suisse en lien avec le versement de pots-de-vin au régime Kadhafi. Il a
aussi été condamné au Québec pour la corruption au Centre universitaire de santé
McGill (CUSM).
Il collabore maintenant avec la
Gendarmerie royale du Canada (GRC). Il a témoigné à l'enquête préliminaire de
son ancien collègue Stéphane Roy, un ancien vice-président qui était accusé de
corruption lui aussi.
Comme M. Roy a bénéficié récemment
d'un arrêt des procédures, La Presse peut désormais révéler le contenu du
témoignage de Riadh Ben Aïssa.
Ce dernier avait déjà déclaré dans
le cadre d'une poursuite civile que SNC-Lavalin était au courant que des
millions avaient été versés au fils Kadhafi. Mais dans son témoignage au
palais de justice de Montréal, il est allé beaucoup plus loin. Il a donné
des noms, et plusieurs nouveaux détails.
Festival de plaisance à Cannes
Riadh Ben Aïssa a expliqué qu'un
jour, à l'époque de la présidence de Jacques Lamarre, il avait reçu un appel de
l'avocat de Saadi Kadhafi. L'avocat lui demandait de se rendre à Cannes,
en France, où le fils du dictateur assistait à un festival de plaisance.
SNC-Lavalin avait fait des
milliards en Libye grâce à Saadi Kadhafi. Ben Aïssa savait ce qu'il avait à
faire. Il s'est précipité à Cannes, a-t-il raconté.
Le témoin affirme s'être rendu
avec Saadi Kadhafi au stand du constructeur Palmer Johnson. M. Kadhafi a pointé
un bateau de 45 mètres, le Hokulani, en vente à 25 millions d'euros (environ
39 millions de dollars canadiens).
« Il m'a dit : "Est-ce que ça
te plaît ?" J'ai dit oui. Et puis, c'était grosso modo ça », a expliqué
M. Ben Aïssa.
M. Ben Aïssa dit avoir ensuite
reçu un second appel de l'avocat de Saadi Kadhafi. « Voilà, on compte
sur toi pour acheter le bateau », aurait-il déclaré sans formalités.
M. Ben Aïssa dit avoir contacté
son supérieur chez SNC-Lavalin,
Sami Bebawi, qui lui aurait dit que Jacques Lamarre était d'accord avec
cet achat. Il affirme ensuite avoir parlé de l'affaire avec un autre cadre,
Paul Beaudry. Il prétend finalement avoir rencontré Jacques Lamarre
à son bureau de Montréal avec le chef des finances de SNC-Lavalin,
Gilles Laramée, pour planifier l'achat du yacht. (Les refusent de parler
publiquement).
Voici son récit de la rencontre :
« Jacques Lamarre expose à Gilles Laramée le montant à payer, les 25 millions
[d'euros], et la façon que ce montant devait être payé pour l'acquisition du
yacht. Et Jacques Lamarre demande à Gilles Laramée de vérifier si ça "fitte"
avec les chiffres, avec la situation financière sur la Libye », a relaté
M. Ben Aïssa devant la cour.
Les chiffres « fittaient »
apparemment. Le yacht aurait finalement été payé à travers des sociétés
coquilles contrôlées par Riadh Ben Aïssa dans les paradis fiscaux, que
SNC-Lavalin payait officiellement comme si elles étaient des sociétés de
consultants pour des projets à l'étranger.
M. Ben Aïssa n'est pas le seul
ancien cadre à vouloir renvoyer la balle dans le camp de Jacques Lamarre.
L'ancien vice-président directeur
Sami Bebawi, qui doit avoir son procès pour corruption en octobre 2019, a déjà
plaidé que les faits qui lui sont reprochés découlent d'« un état de fait
préexistant impliquant notamment l'ancien PDG du Groupe SNC-Lavalin,
M. Jacques Lamarre ».
« Ils disent n'importe quoi »
Jacques Lamarre nie vigoureusement
l'épisode du yacht. Il affirme que Riadh Ben Aïssa et Sami Bebawi sont peu
crédibles, puisqu'une enquête des autorités suisses a déjà démontré qu'une
partie des millions que SNC-Lavalin payait pour des frais de consultants en
Afrique du Nord a abouti dans leurs comptes personnels.
« Si tout le monde était
bandit, tout le monde aurait voulu mettre de l'argent dans ses poches. Mais
en Suisse, c'était bien clair, il y avait seulement deux personnes qui s'en sont
mis dans les poches : Sami Bebawi et Riadh Ben Aïssa », dit-il.
« [MM. Bebawi et Ben Aïssa]
avaient des intérêts dans les compagnies auxquelles ils donnaient des
sous-contrats. C'est tellement terrible que maintenant ils disent
n'importe quoi. C 'est pas pensable que ces gens essayent d'entraîner les autres
dans leurs affaires ! », souligne M. Lamarre.
Il répète, comme il l'avait
déclaré à Radio-Canada en 2013, que s'il avait su comment Riadh Ben Aïssa
conduisait ses affaires, il l'aurait mis à la porte « à coups de pied au
derrière ». Il n'avait rien vu venir au moment de l'embauche des
deux hommes.
« J'aurais pensé qu'ils
auraient été de bons techniciens, mais je ne pouvais pas imaginer que des gens
pouvaient faire des choses de même », dit-il.
Se défendre plutôt que
quémander
Les porte-parole de SNC-Lavalin
ont refusé de répondre aux questions de La Presse sur cette affaire. Le
peu de sorties publiques de l'entreprise, qui a multiplié les représentations en
privé auprès du gouvernement Trudeau pour obtenir un accord à l'amiable,
surprend Jacques Lamarre.
« Si SNC-Lavalin met son
énergie à se défendre et non à quémander, je suis certain qu'ils peuvent s'en
sortir. Je ne veux pas critiquer, je ne veux pas faire la belle-mère. Ils font
leur possible. Ce sont eux qui mènent. Mais si j'étais à leur place, je me
défendrais plus que ça. J'irais bien plus sur la place publique », dit-il.
Il se souvient d'être souvent
monté au créneau pour défendre l'entreprise lorsqu'il était à sa tête. Une firme
de cette taille doit s'attendre à faire face à la controverse. C'est normal,
selon lui.
« Quand on a 18 000 projets par
année, on ne peut pas dire qu'on n'aura aucun problème », dit-il.
Qui est Saadi Kadhafi ?
Né le 25 mai 1973
Troisième fils de Mouammar Kadhafi
Ingénieur, homme d'affaires,
officier supérieur dans l'armée libyenne
Fuit le pays en 2011 à la chute du
régime de son père
Rapatrié et détenu après un bref
exil au Niger
Détenu dans l'attente de son
procès pour son rôle dans la répression
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Qui savait dans l'entreprise? |
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Selon l'expert en fraude financière
Messaoud Abda, la question centrale est
donc de savoir ce que la haute direction avait pendant les dix ans où elle a autorisé ces contrats d'agences représentant des millions de dollars et,
surtout, comment elle pouvait ignorer que son propre vice-président,
Riadh Ben Aïssa, était derrière ces sociétés. |
« Quoiqu'on en dise, les montants détournés ou les montants qui ont été mal versés sont comptabilisés, dit-il. Sauf
qu'on s'est arrangé pour ne pas les comptabiliser là où il faut pour que cela ne se voie pas. Donc, c'est la preuve que la compagnie a une pratique institutionnalisée pour ce genre de transaction. »
« Si on avait dit : "on n'a trouvé aucune trace de ces paiements" », mais là on a dit: "non, on a trouvé des transactions, des traces dans les livres",
poursuit-il. Alors, forcément la compagnie savait que la transaction existait. Donc on savait où on versait l'argent, et on savait pourquoi c'était ainsi. C'est pourquoi on s'est affairé à devoir les
cacher dans les comptes, à mal les classer pour que cela ne se voie pas. »
Selon ce qu'ont pu vérifier Radio-Canada, la RTS et CBC, presque tous les dirigeants responsables de la filiale SNC-Lavalin Internationale inc. au cours des
dernières années ont été interrogés pour répondre à ces questions.
Lors de la perquisition du mois d'avril 2012, le procureur suisse Nicolas Bottinelli a interrogé les personnes suivantes:
Michael Novak, vice-président directeur Affaires internationales responsable de la filiale SNC-Lavalin International inc. ;
Ron Denom, président de SNC-Lavalin International inc.; Marie-Josée Bérubé, vice-présidente, Administration de SNC-Lavalin International inc.;
Klaus Triendl, ancien vice-président directeur Affaires internationales responsable de SNC-Lavalin International inc.; Tony Rosato, ancien vice-président, Administration de SNC-Lavalin International Inc.
Quant à Jacques Lamarre et Sami Bébawi, ils se sont rendus en Suisse en tant que témoins assistés avec la garantie fournie par les procureurs
suisses qu'ils pourraient ensuite rentrer au Canada. Les témoins assistés peuvent être conseillés par un avocat lors de leur interrogatoire et peuvent
refuser de répondre à des questions.
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1- Jacques Lamarre : ancien PDG;
2- Klaus Tiendl : vice-président et directeur des affaires internationales (de 2003 à 2006);
3-
Michael Novaks : vice-président et directeur des affaires internationales;
4-
Pierre Duhaime : ex-PDG, arrêté par lUPAC le 27 novembre;
5-
Sami Bébawi : vice-président infrastructures et construction (avant 2007). |
Honneurs et hommages à un honnête homme: Vraiment? |
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Jacques Lamarre a reçu le titre de
Grand Montréalais dans la catégorie économique en 2007 et a été nommé
commandeur de lOrdre de Montréal en 2016.
Pour plus de détails ICI |
Monsieur Jacques Lamarre est lun des grands bâtisseurs de SNC-Lavalin, dont il fut le p.-d.g. de 1996 à 2009. En début de carrière, il a
occupé une série de postes de cadre supérieur au sein de la société dingénierie Lavalin. Lors de la fusion de Lavalin avec SNC en 1991, il a été nommé président du nouveau groupe
Transports, qui a obtenu des contrats majeurs sous sa direction. En quatre ans au poste de président Transports, il a fait de cette petite équipe lune des divisions les
plus rentables de lentreprise. À la fin de 1994, il a été nommé vice-président directeur et membre du Bureau du Président de SNC-Lavalin, puis en 1996 il est devenu
président et chef de la direction, poste quil a occupé jusquen 2009.
Sous sa gouverne, la valeur boursière de SNC-Lavalin est passée de 600 millions de
dollars à 4,8 milliards $ en dix ans. M. Lamarre a récolté de nombreux hommages : officier de lOrdre du Canada
( 10 ), prix du
Grand Montréalais de la Chambre de commerce du Montréal
métropolitain, p.-d.g. de lannée 2003 selon la revue Canadian Business, détenteur d'un
Doctorat ès Sciences honoris causa - 2010 décerné par l'Université Laval,
le prix de carrière du Conseil du Patronat, en 2004 il reçoit le titre
Canadas Outstanding CEO of the Year, etc.
Il fut conseiller stratégique pour le cabinet davocats Heenan Blaikie. La firme d'avocats a déposé son bilan et décidé de
fermer ses portes en
février 2014.
Ci-dessous: des textes en lien direct avec le sujet:
Notes & Références encyclopédiques:
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01
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Normand Morin ex-vp de SNC/Lavalin se joint en 2011 à GLV Inc. à titre d'administrateur indépendant de la Société. M. Morin siègera également au comité de vérification de l'entreprise et sa nomination prend effet le 16 mars 2011 - Sur SNW/Telbec, pour GLV Inc.. L'entreprise a changé de nom pour Ovivo inc, le 3 mars 2014 Ovivo Inc |
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02 |
À propos de Marc-A. Bibeau, président et PDG de Schokbeton et ex-collecteur de fonds auprès des entreprises (action illégale) sous le gouvernement du Parti Libéral du Québec sous la direction de Jean Charest. - Sur MétéoPolitique |
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03 |
À propos de Joël Gauthier ex-directeur du Parti Libéral du Québec - Sur MétéoPolitique |
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04 |
À propos de Pierre Anctil, ex-président de SNC/Lavalin - Sur le site de Fiera Axium infrastructure |
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05
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À propos de la firme de génie-conseil Roche - Sur MétéoPolitique |
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06 |
À propos de l'ex-vice-président de la division construction de la firme,
Sami Bébawi - Sur MétéoPolitique |
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07 |
L'enquête menée par la Suisse au sujet de 139 millions de dollars en paiements douteux - Sur Ici Radio-Canada, le 25 novembre 2012 |
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08 |
À propos de Riadh Ben Aïssa embauché sous le règne de Bernard Lamarre - Sur MétéoPolitique |

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09 |
À propos de Pierre Duhaime, ex-Président de SNC/Lavalin, congédié pour fraude et inculpé par la police UPAC - Sur MétéoPolitique |
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10 |
Qu'est-ce qu'un Officier (O.C.) de l'Ordre du Canada
L'Ordre reconnaît : Luvre dune vie et le grand mérite de personnes ayant apporté une contribution importante au Canada et au bien de lhumanité. |

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Les dirigeants de
SNC-Lavalin |
1972 Bernard
Lamarre
était président de Lavalin |
1991 à 1999 Lamarre était
conseiller auprès de SNC-Lavalin |
Janvier 1989
Guy Saint-Pierre
était le président et chef de la direction du Groupe SNC
|
1991 Guy
Saint-Pierre
lors de la fusion pour SNC.
Mai 1995 à mai 2002 Il a siégé au conseil dadministration
et sest ensuite retiré |
Novembre 1994
Jacques Lamarre
est nommé vice-président exécutif du Group SNC-Lavalin inc |
Mai 1996 Jacques Lamarre
est nommé président et chef de la direction du Groupe
jusquen 2009
Entre 1996 et 2008, Selon
des documents judiciaires M. Lamarre aurait confié à Normand
Morin et à Pierre Anctil, qui se sont succédé au poste de
vice-président, la tâche de financer le PLQ. « Tous deux
se sont fait indiquer par Jacques Lamarre, p.-d.g. de SNC-Lavalin,
que leur poste de vice-président venait avec cette
responsabilité » |
2011 Gwyn
Morgan
était le président du conseil de direction et de mai 2007 à
mai 2013 Président du Groupe SNC-Lavalin
Pierre Duhaime
en était le chef des opérations |
Octobre 2012
à octobre 2015 Robert G. Card
était le Chef de la direction de SNC-Lavalin. Il a siégé au
CA de 1996 à mai 2002. |
5 octobre
2015 Neil Bruce
est président et chef de la direction et membre du conseil
dadministration de SNC-Lavalin.
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11 juin 2019 Ian L. Edwards président et chef de la direction par intérim et le 16 octobre 2019 de façon permanente. | | |