Affirmation du 7 novembre 2013:
« À propos de la Charte des valeurs déposée par le gouvernement du Québec:
C'est un jour malheureux pour le Québec aujourd'hui. C'est un jour de rupture profonde avec notre histoire de plus de 400 ans, une histoire d'ouverture, d'accueil puis d'intégration» |

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Le député d'Outremont tente de réécrire l'histoire pour mal
faire paraître le gouvernement dans une joute politique de
bas étage. Malheureusement pour lui, l'histoire du Québec ne
fut jamais celle d'une terre d'accueil universelle.
Depuis la conquête de la Nouvelle France par les
Angleterriens, les juifs et musulmans ne pouvaient immigrer
au Canada s'ils n'abdiquaient pas à leur religion.
Malgré le fait que Louis-Joseph Papineau et les députés
patriotes furent les premiers au Canada à permettre qu'un
député juif Ezekiel Hart
puisse siéger à l'Assemblée nationale du Québec.
L'intolérance de race, de classe et de religion était bien
présente et institutionnalisée au Bas-Canada (Québec) et
Haut-Canada. (Ontario et l'ouest)
Louis-Joseph Papineau, devenu président de l'Assemblée en
1815, n'était plus le même homme qui s'était prononcé en
faveur de l'exclusion de Hart en 1809. En homme
intelligent et éclairé, il n'acceptait plus que les
querelles partisanes et les préjugés fassent
obstacle à la vie démocratique. |
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Et c'est ainsi que sous la présidence de
Louis-Joseph Papineau, l'Assemblée législative du Bas-Canada
(le Québec d'alors) adopta, en 1832, le projet de loi qui
allait garantir les pleins droits des personnes pratiquant
la religion juive. L'Angleterre et ses autres colonies
n'accorderont ces droits aux juifs que 25 ans plus tard.
Malgré ce geste d'ouverture de Papineau, l'intolérance
religieuse a toujours eu cours au Québec. Sous l'instigation
de l'Église catholique romaine, des notaires faisaient
inscrire dans les actes de propriétés foncières qu'un juif
ne pouvait pas acheter la terre d'un catholique.
Les passeports des nouveaux immigrants polonais étaient
gardés par les entreprises pour éviter qu'ils puissent fuir
leurs pénibles conditions de travail les rendant esclaves de
la compagnie sous peine d'être renvoyés dans leur pays
d'origine.
L'Église catholique a manœuvré pour que les immigrants non
catholiques n'aient pas accès à ses écoles, obligeant ainsi
les immigrants francophones protestants ou musulmans à
inscrire leurs enfants dans des écoles ethniques ou dans les
Commissions scolaires anglophones.
Pour l'histoire de l'éducation au Québec cliquez ici.
Est-ce qu'il faut soulever encore une fois le scandale de
l'intégration des enfants amérindiens dans la culture
anglo-saxonne ou française par l'enfermement dans des
pensionnats ou collèges hors de leur milieu de vie traditionnel?
L'histoire du Québec et du Canada regorge de ce genre de
décisions de l'Église catholique romaine et l'équivalent à
rebours par les églises protestantes chrétiennes au Québec.
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Le pire
c'est que les gouvernements successifs ont entériné leur
vision antidémocratique, raciste et missionnaire.
Il est impossible d'énumérer le nombre de fois où des
éditorialistes et animateurs radiophoniques populistes ont
sympathisé avec des travailleurs québécois au chômage criant
que les immigrants étaient des voleurs d’emplois, le terme
plus exact était "voleur de jobs".
Nous pouvons ajouter que les gouverneurs du Québec ont
successivement vu à ce que les immigrants ainsi
que les francophones qui ne renonçaient pas à leur
religion ne puissent détenir de poste dans la fonction
publique jusqu'en 1768. Lorsque le serment du "test" fut
abrogé, ce fut l'obligation au bilinguisme pour ceux qui
n'étaient pas anglophones qui déterminait la possibilité de
travailler pour le gouvernement. Ensuite il a fallu attendre
les années 1980 pour l'État établisse un programme qui
facilite l'accès à la fonction publique aux immigrants.
Impossible de passer sous silence la difficulté qu'ont encore
aujourd'hui les personnes de minorités visibles qui se
cherchent un emploi ou un logement!
Quant au bon peuple, à part de traiter de façon méprisante
les Italiens de "Wops", les noirs de "Nég", les Polonais de
"polocs", les travailleurs immigrants de l'Abitibi de "Fros",
et
les gens de Terre-Neuve de "Newfies", etc... ils les ont
toujours aimés pourvu qu'ils soient plus pauvres qu'eux.
Tous ces bien-pensants à la Couillard qui ne connaissent
rien à ce qui se fait "à shop" encore aujourd'hui, ceux qui
n'ont jamais pris l'autobus 55 de la rue Saint-Laurent, du boul. René-Lévesque
jusqu'à la rue Sauvé à Montréal, peuvent bien avoir une
haute estime d'eux-mêmes, puisque qu'ils et elles
s'affichent politiquement correcte. |
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Il semble bien que leur racisme ou intolérance s'exprime
autrement, c'est-à-dire, de ne pas pouvoir tolérer dans leur
salle à manger des gens qui n'ont pas les bonnes manières à
table que leur classe économique valorise. Ce qui exclut
beaucoup de monde.
Pour la tolérance, on repassera. Si le Québec n'est pas pire
qu'ailleurs il n'est certainement pas mieux. Une législation
comme une charte des droits ou des valeurs, qu'elle soit
plus ou moins ouverte ne crée pas un peuple de facto ouvert.
C'est une fiction du bon docteur Couillard.
Choix de photos, mise en page et titrage par :
JosPublic
Publication : novembre 2013 |
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