Dès l’arrivée au pouvoir du
Parti Conservateur du Canada et dès les débuts de
la carrière politique de
Stephen Harper, leur mission principale fut de
démanteler la version naissante de la
social-démocratie canadienne.
L’objectif était d’annihiler les outils étatiques qui avaient permis d’enraciner profondément les valeurs collectives canadiennes.
Au cours des 10 ans de gouverne conservatrice, ils ont fait avancer cet objectif
de façon progressive, mais de façon inexorable. Même si aucun domaine de la politique publique n'a été épargné, c’est dans la politique fiscale
canadienne que les impacts ont été les plus grands.
|
Les 10 budgets déposés par le gouvernement Conservateur contenaient des modifications fiscales qui cumulativement eurent les effets suivants :
-
Définancement des organismes démocratiques contrôlés par la population pour empêcher la capacité des Canadiens d’agir collectivement ;
-
Réduction des impôts des sociétés afin d'accroître la puissance des sociétés privées et la richesse des actionnaires;
-
Déplacer la charge d’impôt des actionnaires vers les salariés.es afin de rendre les riches encore plus riches et de forcer les syndicats à assumer
entièrement le coût des protections collectives qu'ils négocient pour leurs membres;
-
Soutenir les familles ayant une seule source de revenus afin de valoriser l’importance de la famille traditionnelle et ainsi réduire
ostensiblement le besoin d'avoir des programmes sociaux venant du gouvernement ;
-
S'engager dans l'ingénierie sociale par le biais de la promulgation de dépenses fiscales pour que ces subventions dirigées vers des
circonscriptions ou activités particulières puissent être vues comme étant des réductions d’impôts.
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|
|
Tout en
utilisant le régime fiscal pour atteindre les objectifs énumérés
ci-dessus, le Parti conservateur du Canada a refusé de l'utiliser pour
traiter de questions nécessitant une attention pressante dans les
domaines sociaux et économiques et pour lequels le système fiscal est
un instrument stratégique approprié, à savoir :
En outre, n'ayant pas réellement tenté de
réduire la fraude et les évasions fiscales internationales des riches et
des multinationales, le gouvernement conservateur n'a presque rien fait
pour protéger l'intégrité du régime fiscal.
« |
Le
gouvernement fédéral s’est privé volontairement
de 43,5 milliards $ |
» |
|
Selon les
estimations faites par le bureau parlementaire du budget
(DPB), les réductions d'impôts mises en oeuvre par le gouvernement
Conservateur de 2005 à 2013 constituent une perte annuelle pour le
gouvernement fédéral de 17,1 milliards de dollars d'impôts sur le revenu
des particuliers, 13,3 milliards de dollars des recettes de
la Taxe sur les produits et services
(TPS)
et 13 milliards de dollars en impôt sur le revenu des sociétés -
pour une perte de recettes annuelles totales 43,5 milliards de dollars.
Et cela n'inclut pas toutes les modifications fiscales apportées par le
gouvernement conservateur au cours de cette période, ou d'autres qui
furent faites depuis.
Cette
diminution de revenus signifie que le gouvernement fédéral a maintenant
environ 44 milliards de dollars de moins par année pour traiter de
problèmes tels que l'augmentation des soins de santé et les coûts de
l'enseignement postsecondaire, le financement de l'éducation à la petite
enfance, l'éducation dans les collectivités des
Premières Nations, la
réduction de la pauvreté, le remplacement des infrastructures dégradées,
les inspections de la viande et des chemins de fer, les logements
abordables, et la qualité et l’approvisionnement en eau des Premières
Nations et ainsi de suite.
|
En compilant les effets néfastes des réductions d'impôts des
Conservateurs, il faut constater qu’elles viennent dans la
foulée de six années de réductions d'impôt du gouvernement
libéral. En 2000-2001, les recettes fiscales fédérales
en proportion de l'économie canadienne
(PIB) étaient de 14,5 %. En 2006-2007, la première
année de l'administration conservatrice, les libéraux
avaient réduit les recettes fiscales de 13,5 % du PIB.
Après les compressions des conservateurs, les recettes
fédérales ont chuté à seulement 11,4 % du PIB en 2014-2015.
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C'est le
niveau le plus bas des revenus du gouvernement fédéral depuis le début
de la DEUXIÈME GUERRE MONDIALE - avant que le Canada ait mis en oeuvre
des soins de santé et autres programmes sociaux nationaux.
« |
Quand
Brian Mulroney
en 1986 a coupé dans ses transferts aux provinces, disons qu'il n'y
a pas eu de manifestations dans les rues.
Quand
Paul Martin, à
partir de 1994, a commencé à renflouer les finances d'Ottawa en
coupant sans vergogne dans les transferts aux provinces, il est
passé pour le meilleur ministre des Finances de mémoire d'homme.
En 2011, Stephen
Harper a modifié unilatéralement le calcul des transferts
fédéraux
aux provinces pour les coûts en santé. Cette décision
représente un manque à gagner de 1 milliard par année pour le
gouvernement du Québec, dès 2017. Le saviez-vous ? Non,
vous ne le saviez pas, mais c'est compréhensible : c'est moins
important que le droit inaliénable à voter avec un sac de patates
sur la tête. Non, vraiment, le système fédéral est
fantastique! Patrick Lagacé,
chroniqueur
( 01 ) |
» |
|
Le Canada
a toujours été un pays où l'impôt était relativement faible, mais après
les réductions d'impôts des conservateurs, nous sommes maintenant parmi
les plus bas, si on tient compte de la taille de notre économie, du
monde industrialisé.
En 2013,
les impôts dans la moyenne des pays de l'OCDE s’élevaient à 34,1 % du
PIB et dans la moyenne des pays de l'Union européenne il s'élevaient à 38
%. Si les gouvernements canadiens (tous ordres confondus) avaient
recueilli le même pourcentage des impôts qu’ils l'avaient fait en 2000,
ils auraient eu une somme additionnelle de $78,5 milliards de dollars
par année. S'ils avaient collecté comme les pays de l'OCDE l'avaient fait
en 2013, ils auraient eu 64 milliards de dollars de plus. S'ils avaient
recueilli autant de recettes, par rapport à la taille de l'économie
canadienne, comme les pays de l'Union européenne l’ont fait, ils
auraient eu 133 milliards de dollars de plus pour répondre aux besoins
des Canadiens.
 |
L'empreinte des Conservateurs sur les changements fiscaux fut une coupe
de 7% dans le taux d'impôt fédéral des sociétés, le réduisant de 22 % à
15 %. Cela a été l'élément central, mais pas le seul de leur
agenda lié à la croissance économique et à l'emploi. Comme on l'a noté, il en est
résulté une perte de revenus annuels de 13 milliards de dollars pour
l'État. Ce qui
fait de cette réduction étourdissante un geste dramatique et inutile, car le taux d'imposition fédéral
avait déjà été réduit, par le Parti Libéral du Canada, de 29 % à 22 %. |
|
Stephen
Harper prétendait que cette réduction de taux ferait accroître les
bénéfices des entreprises après impôts, ce qui ensuite se traduirait par
davantage d'investissements dans de nouvelles usines et de nouveaux
équipements, et donc une main-d'oeuvre plus productive et des salaires
plus élevés. Tout à fait prévisible, la chaîne des événements s’est
arrêtée au premier lien. Les bénéfices des sociétés ont bondi. Les
bilans des sociétés canadiennes ont enregistré un énorme 600 milliards
de dollars en réserve de trésorerie égale à presque un tiers du PIB.
Toutefois, les investissements des entreprises au Canada ont en effet
changé, mais pour se situer au cours des dernières années au plus bas niveau
jamais vu. ( 02 )
|
La
productivité est faible et la rémunération des travailleurs
et travailleuses continuent à stagner. Ce n'est pas
surprenant puisque la meilleure preuve réside dans le fait
que ce n’est pas le taux de l'impôt sur les sociétés qui
détermine l'investissement des entreprises, mais la demande
pour des biens et services produits par des investissements
supplémentaires, qui à son tour dépend de la demande pour
les exportations canadiennes et des revenus des
consommateurs de la classe moyenne s'ils ont de l'argent à
dépenser. |
Une
analyse croisée entre pays montre que les taux d'imposition des sociétés
et les recettes ne sont pas liés à l'investissement des entreprises et
la croissance économique. Si on additionne le niveau de taxation de tous
les niveaux de gouvernement au Canada, ils perçoivent un montant égal à
2,7 % du PIB en impôts sur le revenu des sociétés. De nombreux pays
collectent beaucoup plus sans aucun effet apparent sur leur
compétitivité : par exemple, 4,4 % en Nouvelle-Zélande, l'Australie à
5,2 % et la Norvège à 8,5 %
En
utilisant la
façon la plus courante pour mesurer la compétitivité internationale,
la position du Canada a glissé considérablement même si les
réductions de l'impôt des sociétés ont pris effet. L'indice de
compétitivité mondiale publié par le "Forum économique mondial", une
organisation fondée par les dirigeants du monde des affaires, a classé
le Canada au neuvième rang du palmarès de la compétitivité mondiale en 2009. Mais le
classement du Canada a régulièrement diminué depuis pour atteindre la 15e place en
2014. La mesure de compétitivité sur laquelle le Canada a diminué le
plus, c'est la qualité de son infrastructure globale - les systèmes de
communication, routes, ports et chemins de fer. Et pourtant,
paradoxalement, les sources de financement de l'infrastructure, telle que
l'impôt sur les corporations, continuent d'être réduites dans une vaine
tentative pour rendre le Canada plus concurrentiel!
Transfert de
l'impôts, du
capital vers le travail |
|
Les biens
nantis possèdent la plus grande partie du capital financier du Canada et
reçoivent la plus grande partie du revenu qu'il génère et c'est un fait
historique qu'ils ont reçu un meilleur traitement fiscal que les
salariés.es. Ce favoritisme est devenu encore plus prononcé
sous le gouvernement Conservateur.
Les
détenteurs de capitaux ont longtemps bénéficié d'un allégement fiscal
qui leur permettait de ne payer l'impôt que sur la moitié de leurs gains en
capital (les gains qu'ils réalisent à l'achat et la vente d'actions ou
de biens immobiliers). Cet allégement fiscal profite presque
exclusivement aux personnes riches, et les coûts en recettes perdues,
pour le gouvernement fédéral, représentent presque 5 milliards de
dollars par année. Bien que tous les pays prévoient une forme quelconque
de traitement fiscal préférentiel des gains en capital réalisés par les
particuliers, le Canada est l'un des rares pays qui étendent ce traitement
préférentiel aux sociétés.
|
|
Ce
généreux traitement fiscal des gains de capital a été renforcé dans les
années 1980 lorsque le gouvernement Mulroney a présenté une exonération
cumulative des gains de capitaux à 500 000 $ pour les propriétaires de
sociétés privées et les agriculteurs. Les conservateurs sous Harper ont
intensifié cette exemption à vie à 800 000 $ et avaient promis
de l'augmenter à $1 million. Sous leur gouverne ils ont également augmenté
substantiellement le crédit d'impôt sur le revenu de dividendes
permettant ainsi à l'État de perdre environ 320 millions de dollar seulement
pour l’année 2014.
Dans un
geste d'une portée considérable, les Conservateurs ont truqué le régime
fiscal canadien, de sorte que presque tous les revenus de capital seront
éventuellement exonérés d'impôt. Ce sera l'effet le plus important de
leur réforme fiscale et cela se nomme :
comptes d'épargne libre d'impôt (CELI).
|
Introduit
en 2009, le CELI permet aux adultes résidents canadiens de contribuer 5
000 $ par année dans un compte dont tous les intérêts vont échapper à l'impôt.
Le budget
de 2015 a doublé le plafond de cotisations à ces comptes à $10,000 par année. Cela signifie qu'une
personne ayant actuellement 18 ans sera en mesure de contribuer 320 000
$ à l'abri de l'impôt jusqu’à l’âge de 50 ans. |
Compte tenu du fait que les particuliers
peuvent également mettre à l’abri de l’impôt une partie considérable de
leurs revenus grâce au REER, dans quelques années, la plupart des
revenus du capital seront exonérés d'impôts.
Comme le
montant des revenus du capital qui s’échappe de la fiscalité s'agrandit
au fil du temps (en raison de la maturation des CÉLI), la perte des
recettes sera stupéfiante. Le BBV a estimé qu’en 2020 la perte de
recettes annuelles au gouvernement fédéral en raison de CÉLI sera de 2,3
milliards de dollars; en 2050, elle sera de 29,4 milliards de dollars;
et en 2080 elle sera de $87.2 milliards. Un CÉLI peut être considéré
comme une partie intégrante du plan du Parti Conservateur du Canada pour
affamer les futurs gouvernements de recettes fiscales, ce qui diminue
considérablement la capacité du gouvernement à payer des services
publics de qualité et à redistribuer la richesse produite par tous les
citoyens et citoyennes du pays.
 |
Le régime
fiscal canadien a été fondé sur l'idée que l'unité de base
quant à la contribution fiscale devrait être l'individu. La
relation conjugale d’un contribuable d'un mariage
traditionnel ou non, ne devrait pas être pertinent dans la détermination
de sa responsabilité fiscale. |
|
Repas en famille chez Adrien Laberge à
Châteauguay, 1950. |
|
Cela a l'avantage d'être simple et de respecter la vie privée de chaque
contribuable. En plus, elle fournit une incitation aux conjoints
dont la rémunération est inférieure à se joindre à la population active
rémunérée. Le système est juste puisqu'il traite deux personnes
qui ont le même revenu de façon similaire, peu importe ce qu'ils
choisissent de faire avec leur revenu ou leur mode de vie.
Les
réformistes d’Harper et les conservateurs sociaux ont toujours voulu que
le Canada passe à un système de taxation unitaire pour la famille. Dans
un tel système, les revenus des deux conjoints sont additionnés aux fins
de l'impôt puis répartis de manière égale entre les deux conjoints. Ce
"fractionnement du revenu" peut entraîner d'énormes économies d'impôts
pour les familles à un seul revenu qui, autrement, seraient confrontées à
des taux marginaux d'imposition sur les revenus élevés.
Cette
préférence des Conservateurs pour unifier le revenu familial favorise les
familles à haut revenu dont la mère reste à la maison pour prendre soin
des enfants. Cela reflète bien entendu leur biais idéologique pour
la famille traditionnelle. Mais, pressentant que ce favoritisme dans le
système fiscal pourrait ne pas être acceptable pour de nombreux
Canadiens, ils ont décidé d'avancer lentement et progressivement vers
leur objectif.
La
première mesure importante pour atteindre leur vision d’une
unité-fiscale-familiale était l'introduction en 2007 du fractionnement du
revenu de pension, qui a été justifié comme un moyen d'aider les
personnes âgées. C’est sûrement l'un des plus cyniques et scandaleux
allégements fiscaux jamais adoptés par un gouvernement canadien.
Les
Conservateurs l'ont présenté pour apaiser les personnes âgées à revenu
élevé qui étaient en colère contre la décision gouvernementale de fermer
l’échappatoire fiscale lucrative des fiducies de revenu. Toutefois,
le fractionnement du revenu de pension ne prévoit absolument rien, pour
le nombre croissant de personnes âgées seules vivant dans la pauvreté
et n'ayant aucune perspective d'améliorer leur bien-être. Ni ne fournit
aucune assistance pour les couples de personnes âgées si chacune reçoit
seulement une petite pension. Pourtant, il peut fournir des économies
d'impôts annuelles de 8 000 $ et plus pour les personnes âgées en couples
dont un des conjoints a un très bon régime de retraite ou comme on dit
communément « une grosse pension ».
Dans le budget
de 2015, les conservateurs ont proposé un
autre pas de plus vers la pleine unité-familiale-fiscale
en adoptant un règlement nommé "La réduction d'impôt de
la famille" - un nom trompeur pour une mesure qui
n'offre qu'une réduction d'impôt à un petit nombre de
familles riches.
La version
originale de cette proposition est tellement clairement
biaisée en faveur des riches qu'un tollé public a obligé les
députés Conservateurs à la réduire. |
|
Une femme heureuse dans sa cuisine de 1950 ?
( 03 ) |
|
Pourtant, même avec la version
modifiée, qui permet aux familles avec des enfants de moins de 18 ans de
fractionner leur revenu pour un maximum d'économie d'impôts de $2,000 par
année, la perte de recettes estimées pour l’État est de plus de 2
milliards de dollars par année. En plus de la perte de revenu, la mesure
est profondément viciée: bien qu'elle vise prétendument à aider à
élever leurs enfants, seules les familles avec deux parents sont
admissibles à ces prestations, même pour les femmes ayant des enfants
plus âgés qui n'ont pas besoin de services de garde d'enfants.
« |
Retourner les femmes à
la maison comme en 1950 |
» |
|
L'un des
aspects les plus distinctifs de l’agenda fiscal du parti Conservateur
fut l'adoption de toute une série d'allégements fiscaux de " boutique "
visant des groupes étroitement définis comme partisans politiques
potentiels (clientélisme politique). |
|
Le plan comprend des crédits d'impôt pour la condition
physique des enfants, les enfants qui pratiquent l'art, pour le transport en
commun, les pompiers volontaires, les sauveteurs bénévoles, les frais
d'adoption, les aidants naturels dans une famille, les acheteurs d'une
première maison, les rénovations qui rendent les maisons plus
accessibles, les livres, la première contribution charitable et les
régimes d’épargne en cas d'invalidité.
Même s'ils
sont formulés comme des réductions d'impôts, ils sont en fait des
programmes de dépenses, tant du point de vue de la personne bénéficiaire
que des règles financières du gouvernement. Ne pas les traiter comme
tels, mais plutôt les intégrer dans le système fiscal, crée un
certain nombre de problèmes : il sape la légitimité du système fiscal,
les résultats dans les mesures où ils sont mal conçus et mal évalués,
augmente la complexité de la législation fiscale et le dépôt des
déclarations fiscales, contourne le caractère démocratique du processus
budgétaire et, invariablement, rend le régime fiscal plus régressif
puisque les crédits ne sont habituellement demandés que par des
contribuables à revenus moyens et élevés.
|
Ces
crédits « d'impôt-boutique » sont ouverts et sujets à très
peu de contrôle ou d'examen par le gouvernement. Dans
la plupart des cas, ils permettent aux contribuables de
déduire de leur revenu une activité qu’ils auraient
entreprise de toute façon. Ce genre d’économies
d'impôt est simplement une aubaine.
Les personnes
à faible revenu ne peuvent pas profiter de ce genre de
crédit puisque le programme ne rembourse qu'environ 25 % de
la dépense, comme pour la redevance à la condition physique
ou la participation à un « camp d’art ». |
Les Canadiens à faible revenu sont encore bloqués par le fait
que les contribuables doivent payer le montant total de la dépense dès
le stade initial et ensuite réclamer le crédit d'impôt de 25 % de
nombreux mois plus tard lorsqu'ils produisent leur déclaration de
revenus.
Plutôt que
de subventionner les leçons privées en éducation et les activités des
biens nantis, le gouvernement devrait financer directement les programmes
publics de sorte que tous les Canadiens aient accès à d'excellentes
installations de loisir, d'art et des programmes culturels, des parcs,
des terrains de jeux, des services de soins à domicile, ainsi que des
environnements accueillants pour les personnes handicapées. De cette
façon, tous les citoyens pourraient bénéficier de ces équipements
publics sans égard à leur revenu et dans des sites partagés par tous.
 |
|
En faisant
l'évaluation de l'agenda fiscal du Parti Conservateur du Canada, il est aussi
important d'examiner les modifications fiscales qu’ils n'ont pas faites
que celles qu'ils ont faites. Le Canada fait face à quatre graves problèmes
et chacun aurait pu être abordé avec des changements au régime fiscal. |
Un: Au moment
d’écrire ces lignes, Statistique Canada a publié un autre rapport
mettant l'accent sur les inégalités croissantes au Canada : la richesse
de la tranche supérieure de 20 % des ménages canadiens est passée de 45
% en 1999 à 47 % en 2012, la tranche inférieure de 20 % ont vu leur
richesse baisser de 5% à 4 %.
Deux: Récemment,
l'OCDE a publié un rapport montrant comment l’inégalité croissante dans
les pays industrialisés a effectivement nui à la croissance
économique. L'OCDE signale également que plus de 15 % des enfants au
Canada vivent dans la pauvreté – un taux de pauvreté parmi les plus
élevés chez les enfants dans les pays de l'OCDE. Pourtant, c'était un
anathème pour le gouvernement Conservateur que d'envisager l'utilisation du
régime fiscal pour résoudre les questions urgentes de la pauvreté et
l'augmentation spectaculaire de l'inégalité des revenus.
Trois: Il existe
un accord universel qui stipule que la plus efficace façon de traiter le
défi le plus critique auquel le monde est confronté – les changements
climatiques – c’est de fixer un prix à la production du carbone.
Un
consensus public s’annonce pour agir sur les changements climatiques.
Même les grandes entreprises du secteur canadien du pétrole et du
gaz naturel ont récemment écrit une lettre ouverte pour demander à tous
les gouvernements d’introduire des systèmes de tarification du carbone.
Une taxe sur le carbone aurait seulement un minimum d'effets négatifs
sur l'économie et pourrait soulever des revenus substantiels au cours
des décennies à venir, tout en aidant le Canada à remplir ses
responsabilités internationales sur le climat. Mais les Conservateurs ont
refusé la possibilité même de l’envisager.
Quatre: Enfin,
l'un des plus graves problèmes fiscaux mis en lumière partout dans le
monde au cours des dernières années est l'évasion et la fraude fiscales
par les sociétés multinationales. Des comités parlementaires au
Royaume-Uni et en Australie et des comités du Congrès américain ont tenu
des audiences publiques très médiatisées au cours desquelles les cadres
d'entreprises telles que Google, Apple, Amazon, Starbucks et d'autres
multinationales ont été appelés à rendre compte de graves cas d'évitement
fiscaux. Chacun de ces pays a proposé de nouvelles règles dans
une tentative pour enrayer la perte de milliards de dollars de recettes
fiscales. Pourtant presque rien n'a été fait par le gouvernement
canadien.
Les
Conservateurs ont défiguré le régime fiscal canadien, le pillage fait
pour enrichir leurs partisans politiques et le dépouillement des revenus
de l’État avaient pour objectif d'empêcher que l’impôt ne serve à créer le
genre de société à laquelle aspirent les canadiens progressistes. Réparer
les torts ne sera pas facile. Il faudra reconnaître que le
système fiscal est déterminant dans tout plan cohérent pour construire
l'infrastructure publique et les programmes sociaux qui sont essentiels
à une société véritablement démocratique et inclusive.
JosPublic
ajoute que voilà tout un programme pour le Parti Libéral du Canada qui a
depuis le 19 octobre 2015 le mandat de réajuster le tir et de sortir
le pays de sa morgue conservatrice.
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Source: Canadian
Dimension pour
Dimension Publishing |
Choix de photos,
fusion de textes, mise en page,
références, titrage et traduction de l'anglais
par : JosPublic
Publication :
22 octobre 2015 |
Ci-dessous:
des textes en lien direct avec le sujet:
Notes & Références encyclopédiques: |
01
|
Le fédéral, génie financier par Patrick Lagacé - Sur La Presse, le 20 octobre 2015 |
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02
|
 |
David MACDONALD et
Andrew JACKSON |
|
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03
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C'était en 1960 et les femmes
avaient un rôle bien circonscrit
dans la société Québécoise |
Je pense que tout le monde a
entendu parler du « Petit manuel
scolaire catholique d’économie
domestique » pour les femmes
du Québec et
publié en 1960. Cette
publication présente les
règles de conduite à connaître
par les filles de bonne famille.
Si vous ne le connaissez pas et
que vous n’en avez jamais
entendu parler, en gros cet
extrait fait l’apologie du
patriarcat, c’est à la fois
drôle et terrifiant. Nous vous
présentons l'original et une
version salace telle qu'illustrée
en 2011 par le graphiste
Emmanuel Bussmann. Même si de le
vivre n'était pas drôle, nous
pouvons maintenant nous permettre
d'en sourire et voir déjà les
travers qui seront honnis en 2061 |
|
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