Sortir les déchets flottants des fleuves et des rivières |
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Lors d’une
conférence de presse le 26 octobre 2019, Boyan Slat, un jeune
entrepreneur, a présenté un plan visant à s'attaquer à la
principale source de plastique océanique: les fleuves et
rivières. Il estime "qu’on peut régler le problème de la
pollution des 1 000 fleuves les plus souillés, responsables de
80 % de la pollution fluviale totale, d’ici à 2025 ", grâce à
son bateau-poubelle.
La Fondation
"The Ocean Cleanup" a mis au point un navire
révolutionnaire pour nettoyer les fleuves et rivières.
C'est un vaste projet diraient certains, tant la pollution des
rivières et des océans est colossale. L'UNESCO
estime que chaque minute 80 à 120 tonnes de déchets finissent en
mer.
C’est en
tout cas le slogan inspirant qu’arbore sur son site
"The Ocean Cleanup"
pour définir son travail. Et afin de
remplir ce contrat, ses équipes ont mis au point une péniche aux
capacités étonnantes, baptisée "Interceptor" ou l'intercepteur.
Un jeune entrepreneur de 25 ans et une idée toute simple
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L’idée part du concept
relativement simple : le plastique ne s’éparpille par n’importe
comment. Il est porté par les mouvements fluviaux – ou
courants – et suit une trajectoire qui peut être simulée. À
l’aide de digues placées judicieusement, les déchets plastiques
suivent la trajectoire voulue.
La suite ?
D’énormes tapis
roulants les attendent et inlassablement, avalent ces longues
processions de déchets pour les déverser dans de larges bennes.
Connectées par "wi-fi", un remorqueur vient
vider les bennes
lorsqu’elles sont pleines, pour les acheminer vers un centre de
triage sur le rivage.
Le système paraît
tellement simple qu’il en devient assez jouissif de regarder ce
tapis roulant dévorer ces montagnes de détritus (vidéo ci-dessous).
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Lancement public de l'Intercepteur. Celui-ci ira sur une rivière à
Jakarta: en vidéo ci dessous. |
Deux prototypes en activité |
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Deux prototypes sont déjà en
activité, un sur le canal de
Cengkareng
à Jakarta (Indonésie) et le
second sur le
fleuve Kelang (Malaisie), l'une des 50 rivières les
plus polluées du monde. The Ocean Cleanup souhaite multiplier de
telles opérations dans ces deux pays avant de s’exporter.
L’ONG a mis en place une opération de partage via les réseaux sociaux pour soutenir son projet,
si vous êtes intéressés.
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L'intercepteur 001 sur la rivière à Jakarta: en vidéo ci dessous. |
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L'intercepteur 002 sur la rivière en Malaisie: en vidéo ci dessous. |
Des capacités stupéfiantes |
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50 tonnes de déchets
par jour, le double à une vitesse de croisière optimale… Un
fonctionnement entièrement à l’énergie solaire…
Une carte
répertoriant les fleuves les plus pollués est disponible sur le site
de l’organisation. Car une autre idée simple est à l’origine du
concept : une large partie de la pollution des océans est charriée
par les fleuves. Traiter du problème en amont s’avère donc beaucoup
plus efficace.
L’ONG s'est déjà
attaquer au problème de la pollution des océans.
Les déchets
plastiques, transportés par les courants océaniques, se concentrent
dans cinq principales zones sous l’effet de ce que les spécialistes
des courants marins appellent des
gyres. Les gyres sont des zones où
les courants convergent puis s’annulent les uns par rapport aux
autres, formant d’énormes tourbillons permanents. (photo ci-dessous)
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Carte des cinq
gyres principaux de l'océan |
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Les plastiques
stagnent dans ces lieux pollués sans pouvoir en réchapper. Baptisés
le "7ème continent", du nom de l’expédition partie cartographier le
plus imposant d’entre eux, au nord-est du pacifique, Boyan Slat
estime pouvoir également traiter le problème.
Pour cela, un système
de digues flottantes aux dimensions XXL, tractées par les vents et
les courants, permet de collecter le plastique. Une fois
emprisonnés, un navire est acheminé pour nettoyer les déchets
plastiques.
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Première
cueillette de déchets provenant de l'Océan: en vidéo ci dessous. |
Pour résoudre cette
immense défi dans l’océan, The Ocean Cleanup propose ce double
dispositif qu'il résume ainsi : "Fermer la source et nettoyer ce qui
est déjà accumulé dans l’océan." Tout simplement.
Durant le temps
consacré à la lecture de cet article 500 tonnes de plastiques ont
été déversées dans l’océan.
Il faut bien avouer qu'aussi impressionnant que soit tout ce déploiement de technologie, c'est d'une futilité incommensurable pour s'attaquer au problème de la pollution de l'eau
Au risque de défoncer une porte ouverte, j'ose affirmer qu'il suffirait pourtant d'arrêter de produire ces déchets qui se retrouvent dans l'eau, jetés là par
une main humaine inconsciente, paresseuse et ignorante.
Voilà bien des gros mots pour
essayer de comprendre comment se transforme une personne bien de sa personne en pollueur criminel
pour la vie de ses congénères. |
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Commentaire de
JosPublic |
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Pendant que je pérore sur le sujet, je ne sais combien de tonnes de plastique continuent de s'ajouter dans nos cours d'eau. Mais alors qui
prendra la décision d'arrêter toute cette folie?
Quelle
personne en pouvoir sera assez folle pour dire stop
à la production des contenants, des sacs, des tissus
en silicose, des moulures d'auto, des roues en
plastique qui lorsqu’usées et sèches, se brisent et
s'émiettent tout en se répandant dans notre
environnement.
Quel
politicien ou politicienne prendra le risque de
perdre ses élections parce que les gens de commerce,
les consommateurs et les travailleurs ne voudront
pas perdre financièrement face au changement. Je
vous invite à trouver une réponse logique....
En
attendant je comprends monsieur Boyan Slat et tous
ses supporteurs de mettre au moins quelque chose en
marche, qui ne règle pas le fond du problème, mais
qui ouvre une fenêtre sur la possibilité de faire
plus...
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