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Dr Philippe Couillard a comme objectif de d�truire les services publics qu�b�cois
Une r�ussite du r�gime du Parti Lib�ral du Qu�bec, un calque du Parti Conservateur du Canada

Depuis le 7 avril 2014, est �lu � Qu�bec un gouvernement n�oconservateur qui vise un objectif politique celui de transf�rer vers des pourvoyeurs priv�s les services que le gouvernement du Qu�bec rendait � la population. Ce changement d'orientation se fait sans en avoir parl� lors des derni�res �lections et surtout en niant la trajectoire conservatrice que le Parti Lib�ral du Qu�bec emprunte. Malgr� que le Dr. Philippe Couillard, l'ami du Dr Arthur Porter ( 01 ), nie sa politique de d�mant�lement de l'�tat, les faits parlent. Pour faire un tour de la question voici l'analyse de l'�conomiste Ianik Marcil.                - JosPublic

 

Dette publique une fraude, la dette publique au Qu�bec est dans les normes, se servir de la dette pour d�manteler les services publics
Texte par Ianik MARCIL
�conomiste ind�pendant

Lorsqu�on veut imposer une d�cision sans contestation, on a souvent recours � deux arguments qui ne n�cessitent pas de justification rationnelle: l�urgence de la situation et la n�cessit� absolue d�appliquer cette d�cision.

Cela se v�rifie dans de nombreuses situations. C�est vrai de ces petits matins o� l�enfant rechigne � mettre sa tuque et ses mitaines alors qu�on doit aller le conduire � l��cole : d�p�che toi on est en retard et tu n�as pas le choix de t�habiller chaudement car il fait froid.

Pas le temps d�expliquer les risques d�engelures ni de justifier l�importance de l��cole dans le d�veloppement d�un �tre humain. Le m�me principe est appliqu� lors de � rationalisations ï¿½ dans l�industrie priv�e: la concurrence internationale nous oblige � r�duire les salaires afin de r�duire les co�ts et demeurer concurrentiels; il faut le faire avant qu�il ne soit trop tard et risquer la fermeture de l�entreprise.

On ajoute � ces deux raisons une troisi�me: la gravit� de la situation.

Si tu ne mets pas ta tuque, tes oreilles vont tomber; si tu n�acceptes pas une r�duction de salaire, tu risques de perdre ton emploi. L�appel � l�urgence, au fatalisme et � la gravit� de la situation est aussi au c�ur du discours des politiques dites d�aust�rit� du gouvernement Couillard.

Il suffit d��couter les points de presse du pr�sident du Conseil du tr�sor, Martin Coiteux, depuis qu�il est en poste pour les rep�rer syst�matiquement.

Les probl�mes du Qu�bec ne sont pas conjoncturels, ils sont structurels; si rien n�est fait d�s maintenant, le Qu�bec fonce directement dans le mur et risque de se retrouver dans la situation de la France ou, pire, de celle de la Gr�ce.

Le ministre et ses coll�gues enfoncent le clou presque quotidiennement.

Leur ton catastrophiste, contrit et professoral, frisant la condescendance illustre ais�ment qu�il s�agit l� d�une strat�gie rh�torique de v�rit�. Nous n�avons pas le choix, voici les faits, il y a urgence et l�heure est grave, r�p�tent-ils en substance.

Sauf que non.

L�expression favorite de Martin Coiteux lorsqu�il �tait professeur �tait � les faits sont t�tus ï¿½.

Effectivement, ils le sont. Examinons-les.

La situation n�est pas catastrophique. � en croire le premier ministre ou M. Coiteux le d�ficit � structurel ï¿½ du Qu�bec est gigantesque. On lance le chiffre de 2,35 milliards de dollars de d�ficit pr�vu au dernier budget, sans le mettre en perspective.

Or, pour la large majorit� des Qu�b�cois, ce chiffre lanc� en l�air ne dit strictement rien. Je vous dirais que le d�ficit est de 25 milliards de dollars, qu�il y aurait de fortes chances que vous me croyiez sur parole. Parce qu�� telle hauteur, ces nombres perdent leur perspective, lorsqu�on ne les manie pas quotidiennement.

Carlos J. Leit�o - ministre des finances du Qu�bec

Ce chiffre r�p�t� n�est pas la bonne mesure du d�ficit. C�est pas moi qui le dit, ce sont les documents du budget du ministre Leit�o qui exposent clairement que ce � d�ficit ï¿½ compte un versement de 1,3 G$ au Fonds des g�n�rations.

Ce fonds, g�r� par la Caisse de D�p�t et Placement du Qu�bec (CDPQ), est destin� enti�rement au remboursement de la dette publique.

Il s�agit donc, en quelque sorte, d�une �pargne visant � rembourser une dette. Cons�quemment, le � vrai ï¿½ d�ficit est d�un peu plus de 1 milliard de dollars. Sur des d�penses totales d�environ 97,5 G$, cela repr�sente � peine plus de 1% des d�penses de l��tat.

Si on ram�ne ces donn�es � des proportions auxquelles nous sommes plus familiers, si le budget de l��tat �tait de 50 000$, le d�ficit repr�senterait un montant annuel de� 538$. D�penser syst�matiquement davantage que ce qu�on re�oit comme revenu est certes un probl�me. Mais ce 1% de d�ficit ne correspond en rien au niveau catastrophique que voudrait nous laisser croire le ministre Coiteux et ses coll�gues.

Il n�y a pas d�urgence.

Selon M. Coiteux et ses coll�gues, il y aurait urgence d�agir maintenant parce que la situation des finances publiques se serait d�t�rior�e � ce point rapidement que le feu br�le la maison de la cave au grenier. Or, l� aussi, n�en d�plaise � M. Coiteux, les faits sont t�tus.

Lui et ses coll�gues aiment bien r�p�ter que la dette du Qu�bec a augment� de 65 milliards de dollars depuis 2003.

Mais ce qu�ils omettent de mettre en perspective par rapport � ces chiffres d�apparence vertigineux, c�est que la dette du gouvernement du Qu�bec n�est pas plus importante en 2014 qu�elle ne l��tait en 2003 par rapport � la taille de son �conomie � la seule mesure rationnelle de son poids. Elle �tait en mars 2003 de 54% et elle �tait en mars 2014 d�exactement la m�me proportion, 54%. Cela, malgr� le fait que le Qu�bec, comme toutes les �conomies industrialis�es, a travers� la plus grave crise �conomique du 20e si�cle apr�s celle des ann�es 1930.

Qui plus est, les donn�es publi�es par le minist�re des finances en novembre 2014 montrent que les finances du gouvernement du Qu�bec s�assainissent d�elles-m�mes. Pour les cinq premiers mois de l�exercice financier en cours, les revenus de l��tat ont cr� de 3% alors que les d�penses n�ont connu qu�une augmentation de 1,7%. R�sultat, le d�ficit r�el (hors paiements au Fonds des g�n�rations) n�est actuellement que de 149 millions de dollars, sur un budget de pr�s de 100 milliards, soit 0,18%. ( 02 )

O� est l�urgence, monsieur Coiteux?

La r�duction des d�penses n�est pas une n�cessit�. Bien s�r, peu importe les calculs que nous faisons, la dette du Qu�bec est importante, m�me si elle est beaucoup moins importante que celles d�autres �conomies d�velopp�es.

La dette dite � souveraine ï¿½ du Qu�bec est plus �lev�e que celle des autres provinces, mais nettement inf�rieure � la dette moyenne des 30 pays les plus industrialis�s. Il n�y a pas urgence en la demeure et la d�monstration qu�il soit n�cessaire de la r�duire n�a pas �t� faite, loin s�en faut.

Constatons avec r�alisme que le service de la dette � c�est-�-dire ce que nous devons rembourser chaque ann�e � est important: � hauteur de 11 milliards de dollars par ann�e sur un budget de 97 G$. C�est un montant important, certes. Mais peut-on le remettre en perspective par rapport � nos actifs?

Le parall�le est simple: vous avez des revenus de 45 000$ par ann�e et une hypoth�que de 200 000$. Mais votre propri�t� a une valeur sur le march� de 300 000$. Votre situation financi�re est saine, malgr� ce lourd endettement. C�est exactement la m�me situation pour nos finances publiques.

Le Fonds mon�taire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et l�Organisation de coop�ration et de d�veloppement �conomiques (OCDE), ces grands d�fenseurs de l��conomie internationale telle qu�on la conna�t ont tous mis en garde les �tats contre des politiques d�aust�rit� ou de rigueur budg�taire qui pourraient fragiliser leurs �conomies alors que leur dette ne repr�sente pas un probl�me majeur.

Le probl�me majeur, c�est de ne pas comprendre que le d�veloppement �conomique, social, culturel et politique passe n�cessairement par une d�lib�ration d�mocratique et non pas par des discours de v�rit� que nous ass�nent les ministres du gouvernement Couillard � la triste image de ce que fait le gouvernement Harper � Ottawa depuis 10 ans.

Est �lu � Qu�bec un gouvernement n�oconservateur qui ne vise qu�un objectif, et cet objectif est politique: la r�duction de la taille de l��tat sans proposer � son peuple un projet de soci�t�.

� cet �gard, il me para�t d�une petitesse que renieraient sans aucun doute Lesage et Bourassa, desquels il se r�clame.

Dette publique une fraude, la dette publique au Qu�bec est dans les normes, se servir de la dette pour d�manteler les services publics

Philippe Couillard et la langue de bois:
rigueur budg�taire au lieu d'aust�rit�!

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Il y a la rigueur budg�taire, j'aime mieux utiliser ce terme. L'aust�rit�, �a conjure [sic] plein d'images tr�s n�gatives qu'on veut justement �viter. [...] Plut�t que de l'aust�rit�, on veut �tre le gouvernement de la v�rit� et de la r�alit�. Quelle est la r�alit� des finances publiques?  ( 03 )

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Dette publique une fraude, la dette publique au Qu�bec est dans les normes, se servir de la dette pour d�manteler les services publics

La pens�e magique remplac�e par la pens�e coi-teuse du ministre

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M. Coiteux balaie du revers de la main toute augmentation du niveau de taxation des entreprises et des mieux nantis, rappelant que les Qu�b�cois sont d�j� les plus impos�s au pays. Une telle solution, argue-t-il, � ne ferait que ralentir la croissance �conomique ï¿½ et entra�ner � moins de revenus pour le gouvernement�. ( 04 )

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Dette publique une fraude, la dette publique au Qu�bec est dans les normes, se servir de la dette pour d�manteler les services publics

G�rald Fillion - journaliste sp�cialis� en �conomie
pose deux excellentes questions:

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1. Comment expliquer que le gouvernement Couillard s�ent�te � alourdir le fardeau fiscal des contribuables et des entreprises alors que la croissance �conomique demeure faiblarde et que le Qu�bec a perdu 100 000 emplois � temps plein depuis un an?

2. L��conomie du Qu�bec a besoin de son secteur priv�, a besoin de cr�er de la richesse, de la prosp�rit� et des emplois. Avant de ralentir davantage, l��conomie du Qu�bec n�a-t-elle pas besoin d�un plan pour l�emploi de la part de son gouvernement?
 ( 05 )

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Dette publique une fraude, la dette publique au Qu�bec est dans les normes, se servir de la dette pour d�manteler les services publics

Manon Mass�, d�put�e de Qu�bec solidaire

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Les gens qui sont ici savent tr�s bien qu'il y a des milliards qui dorment dans des endroits que le gouvernement ne veut pas aller chercher ( 06 )

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Dette publique une fraude, la dette publique au Qu�bec est dans les normes, se servir de la dette pour d�manteler les services publics

Mathieu Charlebois, chroniqueur: Le bingo de l�aust�rit�

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De �tous devront faire leur part� jusqu�� l�in�vitable mention des �g�n�rations futures�, les clich�s abondent dans les discours du gouvernement Couillard. Et je ne vous parle m�me pas de la �ceinture� qu�il faut se serrer, et ce, m�me si on �met les bouch�es doubles�   ( 07 )

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Sources: Journal de Montr�al et Journal de Qu�bec pour Qu�becor inc.; Ici Radio-Canada pour la Soci�t� CBC/Radio-Canada; l'Actualit� pour Rogers Communication; Le Devoir pour SPEQ Le Devoir Inc.

Choix de photos, mise en page, r�f�rences et titrage par : JosPublic
Publication : 08 d�cembre 2014

Ci-dessous: des textes en lien direct avec le sujet:

 

Notes & R�f�rences encyclop�diques:

01

 

� propos du Dr Arthur-T. Porter, ex-directeur du CHUM et prisonnier au Panama tout en combattant son extradition vers le Canada. Un ami de Philippe Couillard affirme-t-il!

 

 

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02

 

Si on r�partit �galement les d�penses de l��tat sur les 12 mois de l�ann�e, ce qui n�est pas le cas en r�alit�. Note de Ianik MARCIL �conomiste ind�pendant

 

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03

 

Lors d�une r�union r�cente avec des hauts fonctionnaires et des patrons de soci�t� d��tat, Philippe Couillard a �t� tr�s clair, racontent plusieurs sources : s�il y a un livre qui l�inspire et m�me � que vous devriez tous lire ï¿½, a-t-il lanc� � son parterre, c�est The Fourth Revolution � The Global Race to Reinvent the State (Penguin Press, 305 pages), �crit par deux des patrons de la revue The Economist, John Micklethwait et Adrian Wooldridge.

Repenser l��tat du Qu�bec. La bible de Couillard? - Sur le Devoir, le 6 octobre 2014.
 

 

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04

 

Couillard prend ses distances du terme aust�rit� - La Presse Canadienne, le 20 mai 2014

 

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05

 

Chronique de G�rald Filion - l'emploi monsieur Leitao?  - Sur Ici Radio-Canada le 2 d�cembre 2014
 

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06

 

� L'aust�rit�, une histoire d'horreur ï¿½ pour des milliers de manifestants - Ici Radio-Canada, le 31 octobre 2014

 

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07

 

Le bingo de l'aust�rit� par Mathieu Charlebois - Sur l'Actualit�, le 26 novembre 2014

 

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