Arthur Porter, W. Bush, Stephen Harper, David Angus,
Stephen Harper, Dr Philippe Couillard, Fraude,
Arthur Porter |
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Stephen Harper
accrédite Arthur Porter |
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Un homme que
l'ambassade des États-Unis considère comme l'un des plus
influents et des plus controversés du pays.
Le site web de la clinique privée du Dr
Porter à Nassau précise que l'un des membres du conseil
d'administration est l'évêque autoproclamé de la
Mount Tabor
Full Gospel Baptist Church, Neil Ellis. |
À la tête
d'une église de 7 000 membres qu'il a fondée à la fin des
années 80, M. Ellis connaît un grand succès financier qui
lui a valu les attaques de certains médias locaux, critiques
de son train de vie prospère et de sa maison évaluée à 1
million$ dans un quartier chic de Nassau. Son église compte 27 employés.es à
temps plein, dont 2 pour gérer sa banque et ses services
d'assurances.
Des câbles diplomatiques américains
secrets rendus publics par le site
WikiLeaks
décrivent le
religieux comme un «poids lourd politique» et «un des
personnages les plus controversés des Bahamas». Il serait
devenu un incontournable de la vie politique du pays,
notamment grâce à son rôle de conseiller spirituel du
premier ministre
Perry Christie et à sa capacité de
mobiliser ses fidèles en campagne électorale.
Cette proximité avec les leaders
politiques n'est pas nouvelle pour Arthur Porter. Sa
biographie le présente comme le conseiller personnel du
président de la Sierra Leone, son pays natal. Il était
d'ailleurs ambassadeur plénipotentiaire de ce pays au Canada
jusqu'à récemment.
Porter a été la cible de critiques
lorsque le journal National Post a révélé qu'il représentait ce pays
étranger au Canada tout en étant président du Comité de
surveillance des activités de renseignement de sécurité, un
organisme fédéral qui scrute le travail des espions
canadiens.
Dans son édition du 18 novembre 2011, le National Post s’intéresse au double-emploi de l’ancien ministre québécois Philippe Couillard d’abord comme membre du comité fédéral responsable de superviser les activités d’espionnage du SCRS, puis comme conseiller du gouvernement de l’Arabie saoudite. L’article de Kathryn Blaze Carlson intitulé Watching the spywatchers (Surveiller ceux qui surveillent les espions) mentionne que le Dr. Couillard a joint le Comité canadien de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSARS) le 24 juin 2010 et qu’il développa ses contacts en Arabie saoudite lorsqu’il y fonda un service de neurochirurgie en 1992.
Philippe Couillard estime peu probable qu'Arthur Porter, son ami et associé d'affaires, l'ait fait nommer en 2010 au Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSARS).
Or, l'arrivée de Philippe Couillard à cet organisme - qui est censé être neutre, représentatif politiquement et ne compter que de trois à cinq membres au maximum - n'aurait rien du hasard, selon plusieurs interlocuteurs du milieu de la sécurité nationale.
C'est le premier ministre Stephen
Harper qui avait nommé le Dr Porter à ce poste, où il a siégé aux côtés
de son ami et associé - pendant une brève période -,
l'ex-ministre de la Santé libéral Philippe Couillard.
Le premier ministre canadien Stephen Harper avait aussi nommé Arthur Porter membre à vie du Conseil privé de
la reine pour le Canada.
Porter fréquentait aussi le sénateur conservateur David Angus, qui présidait le conseil d'administration de son centre hospitalier.
Pendant son séjour au Canada, le Dr Porter avait versé 3 300$ aux conservateurs et 6 000$ au Parti Libéral du Québec PLQ. |
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Ses contributions politiques ont
toutefois été beaucoup plus élevées lorsqu'il dirigeait un
centre hospitalier de Detroit, au début des années 2000. Il
avait alors versé plus de 37 000$ au
Parti républicain, dont
une partie pour la campagne électorale qui a reporté au
pouvoir George W. Bush et son vice-président
Dick Cheney en
2004.
Selon un reportage de L'actualité
médicale, Porter avait été choisi par le président Bush pour
devenir Surgeon General, c'est-à-dire grand patron de la
santé publique aux États-Unis, mais il avait refusé l'offre
en raison de différends d'opinion avec le président.
Arthur Porter, W. Bush, Stephen Harper, David Angus,
Stephen Harper, Dr Philippe Couillard, Fraude,
Arthur Porter |
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Philippe
Couillard partenaire d'affaires d'Arthur Porter |
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L’entreprise PORTER, COULLARD ET ASSOCIÉS a été mise sur pied le 22 juin 2010 soit deux jours avant la nomination de Philippe Couillard au
Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité du Canada (CSARS). en compagnie d’Arthur Porter.
En fondant une firme de consultation dans le
domaine de la santé avec son ami Philippe
Couillard, Arthur Porter, qui dirigeait
alors le Centre universitaire de santé
McGill (CUSM), a agi dans l’illégalité.
L’Agence de la santé et des services sociaux
(ASSS) de Montréal a confirmé au Devoir
qu’Arthur Porter n’avait jamais demandé
d’autorisation pour créer la firme Porter,
Couillard et associés inc. en juin 2010,
contrevenant ainsi à la Loi sur la santé et
les services sociaux. « Il n’y a pas eu
de demande et donc d’autorisation concernant
la création de cette compagnie », a
indiqué la porte-parole de l’Agence,
Marie-France Coutu.
Or, en vertu de la Loi sur la santé et les
services sociaux, le directeur général d’un
centre hospitalier ne peut poursuivre
d’autres activités lucratives dans le
domaine de la santé à moins d’obtenir une
autorisation formelle tant du conseil
d’administration de l’établissement que de
l’Agence de la santé. L’article 199 de la
Loi stipule que « le directeur général
doit, sous peine de déchéance de sa charge,
s’occuper exclusivement du travail de
l’établissement et des devoirs de sa
fonction ». Il peut occuper un autre
emploi, une autre charge ou fonction dans le
domaine de la santé seulement s’il obtient
une autorisation à la fois de l’agence et du
conseil d’administration, une autorisation
qui est loin d’être automatique. « C’est
la compréhension de l’Agence qu’une telle
autorisation était nécessaire pour la
création de cette entreprise », a
signalé la porte-parole.
Porter, Couillard et associés a été fondée
17 mois avant qu’Arthur Porter ne fût forcé
de démissionner en décembre 2011, quatre
mois avant la fin de son mandat à la tête du
CUSM.
Selon David Levine, qui dirigeait l’ASSS de
Montréal à l’époque, le directeur général du
CUSM, comme tout autre directeur général de
centre hospitalier, doit être au service
exclusif de l’établissement, en dehors de
cours qu’il aurait pu donner à l’université
et des activités liées aux fondations du
CUSM ou aux associations professionnelles.
Philippe Couillard a déjà indiqué que
Porter, Couillard et associés, qui visait à
obtenir des mandats de consultation en santé
sur la scène mondiale, n’avait jamais été
active. Que la firme ait été active ou non,
l’autorisation était nécessaire, soutient-on
à l’Agence. L’entreprise fut dissoute le
4 octobre 2012, le jour après avoir annoncé
qu’il se lançait dans la course à la
chefferie du Parti libéral.
L’entourage de Philippe Couillard a
souligné que celui-ci avait demandé à
Arthur Porter, au moment de l’incorporation
de la compagnie, s’il avait obtenu toutes
les autorisations nécessaires. « Et
l’individu a répondu oui », a-t-on
rapporté. À l’époque, la réputation du
Dr Porter était sans tache, a-t-on rappelé,
à tel point qu’on voulait donner son nom à
une rue.
Cliniques privées
C’est en juin 2008 que Philippe Couillard a
quitté son poste de
ministre de la Santé et des Services sociaux
pour se joindre au Fonds d’investissement
PCP,
( 01 ) un fonds actif dans
l’établissement de cliniques privées. En
2009, il est nommé membre du conseil
d’administration de la société minière
Canadian Royalties, tout comme Arthur
Porter.
L’année suivante, il est nommé membre du
Comité de surveillance des activités de
renseignement de sécurité (CSARS) que
préside Arthur Porter.
En 2011, Philippe Couillard se joint à
Secor-KPMG à titre de conseiller
stratégique en santé.
En novembre 2011, quelques semaines avant
qu’Arthur Porter ne démissionne, on
apprenait que Porter, Couillard et associés
n’était pas la seule entreprise dans le
domaine de la santé qu’avait fondée Arthur
Porter. Ce dernier possédait et dirigeait
une clinique privée aux Bahamas. Il était
également président du conseil
d’administration de Cancer Partners UK, une
société britannique vouée à l’essor de
cliniques de radiologie au Royaume-Uni. En
outre, le Dr Porter était propriétaire d’une
entreprise en Sierra Leone, son pays
d’origine, entreprise qui aurait été
impliquée dans la vente d’armes.
À la mi-novembre 2011, le conseil
d’administration du CUSM a convoqué Arthur
Porter afin d’obtenir des explications. À
l’Assemblée nationale, le ministre de la
Santé et des Services sociaux à l’époque,
Yves Bolduc, avait dû répondre à des
questions à ce sujet. Le ministre avait
mentionné que le conseil d’administration du
CUSM avait tenu une réunion de six heures
pour discuter de la situation. Peu de temps
après, Arthur Porter remettait sa
démission.
Au moment de l’embauche du Dr Porter en
2004, certains membres du conseil
d’administration du CUSM avaient été
informés d’une façon générale que le nouveau
directeur général était autorisé à garder
quelques-uns de ses clients privés, mais
jamais qu’il dirigeait une clinique médicale
aux Bahamas. L’ASSS de Montréal n’avait pas
non plus donné d’autorisation relativement à
cette activité. À l’ASSS de Montréal, on n’a
retrouvé aucune demande du Dr Porter, ni du
conseil d’administration du CUSM portant sur
une autorisation visant cette clinique.
Plus le piège se referme sur les suspects du scandale de corruption du CUSM, plus le nom d'Arthur Porter devient lourd à porter pour ses anciennes fréquentations, notamment pour les acteurs du milieu de la santé qui ont eu le malheur de se retrouver avec lui dans un voyage de pêche alors que son projet du mégahôpital était en pleine gestation.

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Lors d'un voyage de pêche au Nouveau-Brunswick en 2006, Philippe Couillard (3e de la gauche) pose entre autres aux côtés de l'ancien patron du CUSM Arthur Porter (5e à partir de la gauche) et de l'avocat Marc Dorion (1er à gauche). Pour en savoir plus sur la partie de pêche ci-dessus cliquez ici - Sur Cyberpresse, le 14 mars 2013 |
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Arthur Porter, W. Bush, Stephen Harper, David Angus,
Stephen Harper, Dr Philippe Couillard, Fraude,
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Notes & Références encyclopédiques: |
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