Nouvelle prise de contrôle privée du patrimoine agricole de l'humanité par les multinationales |
Il était assez paradoxal de lire l’expression «L'agriculture en croissance» sur le lutrin qui a servi au
ministre de l’Agriculture pour faire l'annonce du dépôt du projet de loi C-18 en 2013.
En 2010, le gouvernement disait vraiment ce qu'il voulait faire en écrivant "Liberté de marché". Comme
les agriculteurs ne sont pas d'accord il utilise la langue de bois pour cacher l'intention première, c'est à dire déréguler le marché pour favoriser la
grande entreprise et les multinationales.
Perte de droits ancestraux
Le projet de loi C-18, intitulé Loi
modifiant certaines lois en matière d’agriculture et d’agroalimentaire,
viendra bouleverser considérablement de nombreux aspects de la vie agricole au pays, allant de la médiation sur l'endettement agricole aux semences, en passant par les engrais, la protection des
végétaux et une foule d'autres domaines |
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Le ministre de l'Agriculture,
Gerry Ritz en 2013 ci-dessus en 2010 ci-dessous |
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Le
régime Stephen Harper souhaitant procéder rapidement sur ce dossier, la première lecture du projet de loi a eu lieu le jour même du dépôt.
« Ce projet de loi vient affaiblir considérablement les
droits ancestraux des agriculteurs en les obligeant à verser des indemnités aux géants de l'agro-industrie sur la totalité de leur récolte. Pourtant, la mise en marché de
nouvelles variétés par les grands semenciers repose sur un patrimoine de l'humanité : la patiente sélection, sur des milliers d'années, d'espèces végétales par des générations
d'agriculteurs. » affirme Dominique Bernier, responsable du dossier agriculture et alimentation aux AmiEs de la Terre de Québec ATQ.
Soutien à l'innovation ou servage agricole?
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Selon le gouvernement, le projet de loi stimulera l'innovation qui profitera aux agriculteurs en augmentant le choix des cultures, ce qui
pourrait leur fournir des revenus plus élevés.
La réalité est cependant bien différente.
Le projet de loi vient limiter ce que les agriculteurs
peuvent faire avec les semences en donnant aux entreprises de semences de puissants outils pour extraire l'argent des agriculteurs. |
« Ce projet de loi s'inscrit en droite ligne avec le controversé Catalogue des espèces et variétés européen. Quelques semaines après la signature d'une entente de principe sur l'Accord
économique Canada-Europe, le Canada a-t-il choisi de céder aux pressions et d'affaiblir, lui aussi, le droit de son peuple d'assurer sa souveraineté alimentaire? » s'interroge Dominique
Bernier.
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Maintenant il faudra voir, si les agriculteurs toujours si prompts à appuyer les candidats du Parti Conservateur de leur circonscription comme dans la Beauce et
Bellechasse au Québec, perpétueront leur appui au parti qui est contre tout ce qui est collectif. Donc contre les syndicats agricoles, les coopératives et surtout la vente et l'achat
contrôlés des produits agricoles. Pour ceux et celles qui ne sont pas du monde agricoles, ce projet de loi mettra une fois de plus le sort des consommateurs entre les griffes des
multinationales et ses hausses de prix au comptoir.
- JosPublic |
» |
Ci-dessous: des textes en lien direct avec le sujet:
Photo de fond: Graines de semence | |