Ci-dessous: d'autres facettes de la rocambolesque affaire du lanceur d'alerte et de la volonté du Parti Libéral du Canada de nuire au chantier naval de Lévis au Québec.
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Aussitôt l’accusation d’abus de confiance contre le vice-amiral Mark Norman abandonnée, le gouvernement a annoncé qu’il lui rembourserait ses frais juridiques. Mais si l’ancien numéro deux de la marine canadienne espère retrouver ses anciennes fonctions, il sera déçu, car son poste a depuis été donné à un autre, et il n’est pas question de changer les choses.
L’affaire Mark Norman remonte à 2017, lorsqu’il est suspendu de ses fonctions avec solde sans explication. Il devra attendre plus d’un an avant qu’une accusation d’abus de confiance soit déposée contre lui. On lui reproche d’avoir orchestré une fuite médiatique en 2015. La fuite faisait état de la décision du nouveau gouvernement libéral d’attendre 60 jours avant de confirmer un contrat de 700 millions de dollars conclu de gré à gré, juste avant l’élection, entre le précédent gouvernement et le chantier maritime Davie. Elle mentionnait aussi que le chantier Irving concurrent avait écrit à plusieurs ministres leur demandant de revoir le contrat. La fuite disait enfin qu’en cas d’annulation du contrat, le Canada devrait payer une pénalité de 89 millions de dollars. Le contrat a finalement été approuvé 10 jours après la fuite. Mark Norman avait été étroitement impliqué dans la négociation du contrat. Mercredi le 8 mai 2019, la Couronne a décidé de suspendre l’accusation qu’elle portait contre l’ancien vice-amiral. C’est qu’à la fin du mois de mars 2019, elle a reçu de l’équipe d’avocats de M. Norman, dirigée par Marie Henein, une nouvelle information. « Cette nouvelle information nous a indéniablement fourni un contexte plus grand et a révélé un certain nombre de complexités dont nous n’étions pas au parfum, a expliqué la procureure Barbara Mercier. Nous ne serons pas capables de prouver hors de tout doute raisonnable que son comportement représentait une rupture marquée avec le comportement attendu. » Aucune des deux parties n’a voulu révéler la nature des nouveaux documents. Ingérence politique? La procureure a nié toute intervention du gouvernement dans cette affaire. « Je peux vous dire qu’il n’y a eu aucune interférence politique dans ce dossier. Le SPPC a décidé de déposer des accusations et nous avons décidé aujourd’hui [mercredi], seuls, sans interférence politique, que nous ne pourrions pas prouver les accusations. » Mme Henein a tenu des propos similaires. « La décision de suspendre cette accusation est le résultat de l’exercice du pouvoir discrétionnaire du DPP, sans aucune influence de considération politique, comme il se doit », a-t-elle dit. L’avocate a néanmoins déploré le refus du gouvernement — au nom du secret du cabinet, notamment — de fournir les documents qu’elle réclamait pour défendre son client.
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