Jacques
Boisvert,
professeur
au
département
de
Chimie-Biologie
de
l'Université
du
Québec
à
Trois-Rivières
(UQTR)
se
questionne
au
sujet
du
manque
flagrant
de
consensus
au
sein
de
la
communauté
médicale
et
scientifique
face
à la
pandémie
de
grippe A
(H1N1)
et à
la
campagne
de
vaccination
qui
débutera
sous
peu.
Selon
lui,
les
informations
qui
circulent
au
sein
même
des
autorités
médicales,
tant
québécoises
que
canadiennes
et
même
internationales,
sont
parfois
même
contradictoires.
Certains,
par
exemple,
disent
que
le
lavage
de
mains
est
inutile
contre
cette
grippe
alors
que
d'autres
encouragent
cette
pratique.
D'autres
disent
que
les
masques
ne
sont
pas
efficaces
alors
que
certains
autres
disent
le
contraire.
« On
annonce
qu'il
y
aura
une
deuxième
vague
plus
virulente,
mais
on
base
la
modélisation
sur
les
pandémies
de
1918,
1957
et
1968,
trois
pandémies
différentes. Or,
personne
ne
peut
affirmer
qu'il
y
aura
ou
non
une
deuxième
vague »,
dit-il.
Et puis, il y a les experts de l'
INSPQ
(Institut national de santé publique du Québec) qui déclarent que ceux qui auront le vaccin de la grippe saisonnière seront plus à risque d'attraper la grippe A (H1N1).
« Là,
c'est
rendu
dans
les
médias
que
ce
sont
plutôt
les
symptômes
qui
seront
deux
fois
pires. Entre
l'attraper
et
avoir
plus
de
symptômes,
ce
n'est
pas
pareil »,
plaide-t-il.
Vacciner
pour
la
grippe A (H1N1)
avant
ou
après
le
vaccin
de
la
grippe
saisonnière? Voilà
un
autre
cas
où
personne
ne
s'entend.
« Il
n'y
a
pas
une
province
qui
va
faire
la
même
chose
»,
constate
le
professeur
Boisvert.
« Et
pourtant»,
dit-il,
« on
part
des
mêmes
constats.
C'est
un
bordel. Pourtant,
si
tu
as
des
experts
et
qu'ils
ont
tous
les
mêmes
données,
ils
devraient
arriver
aux
mêmes
conclusions
»,
fait-il
valoir.
«
Pourquoi
les
ministres
de
la
Santé
ne
se
réunissent
pas
à
Ottawa? »
se
questionne
ce
scientifique.
Et
puis,
on
véhicule
encore
que
l'état
infectieux
d'une
personne
qui
a
contracté
la
grippe
A (H1N1)
est
de
sept
jours,
ajoute
Jacques
Boisvert,
alors
que
des
médecins
ont
constaté
que
des
patients
étaient
infectieux
pendant
10 jours
et
que
ce
constat
a
été
publié
dans
un
périodique
scientifique
à
révision
par
les
pairs.
Non
pas
qu'il
soit
contre
le
principe
de
la
vaccination
comme
tel,
mais
de
la
façon
dont
les
choses
se
présentent
dans
le
cas
de
la
grippe A
(H1N1),
Jacques
Boisvert
sent
sa
confiance
ébranlée.
«La
communication
des
autorités
de
la
santé
est
mal
faite»,
analyse
le
microbiologiste
qui
constate,
autour
de
lui,
que
nombreux
sont
ses
collègues
qui
refuseront
le
vaccin
contre
la
grippe H1N1
pour
les
mêmes
raisons.
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Jacques Boisvert n'a pas vraiment le goût de se faire vacciner contre la grippe A (H1N1) |
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Ce
microbiologiste
s'inquiète
du
fait
que
Santé
Canada
veuille
procéder
à
une
vaccination
massive
avant
même
que
les
études
cliniques
soient
complétées.
«En
1976,
aux
États-Unis,
un
vaccin
a
joui,
comme
ça,
d'un
processus
accéléré
d'accréditation
et
on a
dû
arrêter
la
vaccination
à
cause
des
effets
secondaires
néfastes»,
se
souvient-il,
« dont
plein
de
maladies
auto-immunes,
en
particulier
le
syndrome
de
Guillain-Barré »,
rappelle-t-il,
une
maladie
qui
s'attaque
au
système
nerveux.
Le
coupable ?
Un
adjuvant
ajouté
au
vaccin
pour
en
renforcer
les
propriétés
thérapeutiques
et
qui
a
créé
une
violente
réaction
du
système
immunitaire. Dans
ce
cas-ci,
cet
adjuvant
était
le
squalène.
Selon
le
Center for Disease Control
des
États-Unis,
le
vaccin
contre
la
H1N1
contiendra
du
thimerosal,
un
agent
de
conservation
dont
l'ingrédient
actif
est
le
mercure,
une
substance
hautement
toxique.
« Eux disent que c'est de l'éthylmercure, un composé évacué rapidement du corps par l'urine. Donc il ne devrait pas faire de dommages. Mais on n'a jamais de certitudes avec ça. Même
chose
avec
les
adjuvants »,
explique
le
professeur
Boisvert,
des
produits
dont
on
ne
comprend
même
pas
le
fonctionnement,
fait-il
valoir.
Ce
qui
inquiète
aussi
le
microbiologiste,
c'est
qu'à
produire
un
vaccin
trop
rapidement,
on
peut
faire
plus
de
mal
que
de
bien.
« En
France,
il y
a
une
vingtaine
d'années,
il y
a
certains
lots
de
virus
devant
servir
à
fabriquer
un
vaccin
contre
la
rougeole
qui
n'ont
pas
été
inactivés
comme
il
le
faut. La
France
s'est
retrouvée
avec
une
épidémie
de
rougeole,
ni
plus
ni
moins »,
signale-t-il.
« C'est
un
des
dangers
quand
on
est
pressé
pour
faire
quelque
chose »,
fait-il
valoir.
Le
professeur
Boisvert
croit
qu'à
trop
vouloir
précipiter
les
choses,
on
pourrait
aussi
en
arriver
à
produire
un
vaccin
inefficace
et à
faire
une
campagne
de
vaccination
tout
à
fait
inutile.
« Ils
vont
vacciner
les
gens
et
regarder
le
niveau
d'anticorps,
sauf
qu'il
n'y
a
pas
nécessairement
une
bonne
corrélation
entre
le
niveau
d'anticorps
et
le
fait
que
tu
vas
être
protégé
de
la
maladie.
T u
peux
avoir
un
taux
d'anticorps
élevé,
mais
que
ça
ne
donne
rien. Ça
se
peut
qu'ils
vaccinent
pour
rien »,
explique-t-il,
si
tous
les
tests
ne
sont
pas
faits
jusqu'au
bout.
« Il
y a
des
organismes
qui
sont
très
pathogènes,
d'autres
peu
pathogènes,
c'est
difficile
de
les
attraper,
mais
ils
sont
très
virulents.
C'est
ça
que
tu
veux
vérifier
avant
la
vaccination »,
plaide-t-il.