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Pendant ce temps, les couvre-feux au Guatemala et au Honduras , connus pour leurs cafés spécialisés, limitent les heures d'ouverture dans les ports et ralentissent les expéditions. Dans certaines régions d’ Afrique , qui dépendent fortement des importations de denrées alimentaires, il n’y a pas assez de travailleurs qui se présentent pour décharger les cargaisons. Les points d'étranglement des ports ne sont que le dernier exemple de la façon dont le virus secoue la production et la distribution d'aliments à travers le monde.
Même si les produits existent, ils ne peuvent se rendre chez le détaillant. La nourriture passe de la ferme à la table à travers un réseau complexe d'interactions. Ainsi, des problèmes peuvent se propager et créer des ralentissements troublants, même si cela concerne quelques ports seulement.
Le soja d' Amérique du Sud contribue à nourrir le bétail de la planète et la grande majorité des approvisionnements en cacao sont expédiés depuis une petite partie de l'Afrique de l'Ouest. Même des pays comme les États-Unis, un important exportateur de produits alimentaires, dépendent des importations de produits comme le vin, les épices, le fromage et les produits de contre-saison, c'est ainsi qu’habituellement vous pouvez faire des toasts à l' avocat toute l'année. La société états-unienne d’aliments surgelés « Saffron Road » s'appuie sur le système de transport de l’Inde pour la livraison du naan et d'autres produits.
Saffron Road pourrait être obligé de chercher d'autres fournisseurs si les perturbations se prolongent beaucoup plus longtemps, a déclaré le directeur général Adnan Durrani. "Nous sommes en territoire inexploré" Pourtant, dans certaines parties du monde, les perturbations portuaires antérieures se sont déjà améliorées. La Chine a surmonté le pire de ses problèmes. Au plus fort de l’épidémie du pays, des milliers de conteneurs de porc, de poulet et de bœuf surgelés s’empilaient dans les principaux ports après que les perturbations du transport et les pénuries de main-d’œuvre eurent ralenti les opérations. Le blocage a également créé une pénurie de conteneurs ailleurs dans le monde, qui a ensuite été aggravée par le fait que les navires ne faisaient aucun voyages en provenance de la nation asiatique avec des produits manufacturés. Ces problèmes se sont depuis éclaircis lorsque le pays a repris le travail.
Au Brésil, premier exportateur mondial de soja, de bœuf, de café et de sucre, les expéditions se déroulent désormais à un rythme normal. Les entreprises ont ajouté des conteneurs réfrigérés vides pour pallier à une pénurie qui a perturbé les expéditions de viande.
Mais avec la propagation de la maladie, des problèmes de conteneurs surgissent dans d'autres régions. Les boîtes robustes, souvent en acier et mesurant généralement entre 20 pieds (environ 6 mètres) et 50 pieds de longueur, sont constamment envoyées à travers la planète remplies de marchandises. Ce flux a été fortement perturbé car le virus ralentit la fabrication et paralyse la demande de certains produits. Le port de Los Angeles, par exemple, a enregistré une baisse de 31% de son volume en mars 2020 par rapport à 2019, les détaillants réduisant leurs commandes.
«Les ports sont bondés», a déclaré Tony Nwabunike, président de l'Association des agents des douanes agréés du Nigéria, le syndicat qui représente les travailleurs qui affranchissent les marchandises. «La raison principale est qu'il n'y a plus de mouvement actuellement. Même ceux d'entre nous qui ont reçu l'ordre de se rendre dans les ports en tant que prestataires de services essentiels, ne peuvent pas accéder aux ports parce que le transport reste squelettique, et tous les travailleurs n'ont pas les documents nécessaires pour montrer qu'ils sont des employés essentiels, a-t-il déclaré. La police est sur la route, donc les gens ont peur. Il y a du harcèlement partout. » Même si certains de ces problèmes commencent à s'atténuer, la possibilité que des travailleurs portuaires tombent malades suscite également des inquiétudes. Les employés à proximité devront être mis en quarantaine s'ils sont exposés, et il y a une menace de contagion. Des ports de transit comme Singapour et Shanghai ont interrompu les transferts d'équipage pour empêcher la propagation du virus. En Australie , deux travailleurs de Port Botany, l'un des plus grands ports à conteneurs du pays, ont été testés positifs pour Covid-19, a-t-on confirmé cette semaine. Dix-sept autres travailleurs se sont isolés eux-mêmes pendant 14 jours.
"Je crains que nous ne perdions des travailleurs, et lorsque vous perdez des travailleurs, il devient plus difficile de garder le même rythme", a déclaré Aucoin. "Nous allons voir un ralentissement économique."
« Il y a déjà plusieurs leçons à tirer de la présente crise sanitaire mais une des plus dures est certainement le constat que notre sécurité alimentaire est beaucoup plus fragile que nous l’avons toujours crû ». Selon les co-présidents de l’Institut Jean-Garon, M. Michel Saint-Pierre et Guy Debailleul, ce réveil brutal peut toutefois être l’occasion d’un retour à certains fondamentaux mis de côté par la mondialisation, à commencer par l’autosuffisance alimentaire.
Cela se fait à mesure que les personnes qui assurent le fonctionnement de ces flux, camionneurs, travailleurs agricoles ou opérateurs des centres de distribution, seront affectés par la maladie ou empêchés de circuler. À titre d’exemple, il est prévisible que le confinement obligatoire des 40 millions de résidents de la Californie aura un impact sur la production de fruits et légumes de ce jardin de l’Amérique du nord et que ce ne seront pas les exportations vers le Québec qui auront la priorité. Au-delà de la présente crise, qui se résorbera inévitablement, il y a lieu de tirer des leçons à plus long terme, estiment MM. Saint-Pierre et Debailleul. « La pire erreur serait le retour au bussiness as usual, car il y aura d’autres perturbations des sources d’approvisionnement extérieures, que ce soit une nouvelle pandémie, l’explosion des coûts de transport, les changements climatiques ou une crise sociopolitique. La sécurité alimentaire de la population est trop importante pour prendre ce genre de risque », ont déclaré les deux co-présidents. Un retour en grâce de l’autosuffisance
Le plus bel exemple en sont les coups portés, au nom de la mondialisation, à la gestion de l’offre qui, malgré ses défauts, a garanti pendant des décennies l’approvisionnement des québécois en produits laitiers, œufs et volaille. Autre exemple : même si la production agricole québécoise a continué à croître en volume et en valeur depuis l’époque de Jean Garon, la place prépondérante occupée par les monocultures de maïs et de soya pour nourrir des porcs destinés à l’exportation n’est pas anodine. De même, l’insouciance avec laquelle nous avons traité et continuons à traiter les terres agricoles à proximité des grands centres risque d’être coûteuse lorsque les fruits et légumes de Californie et du Mexique seront hors de prix ou cesseront de nous arriver. Enfin, un retour en grâce de l’autosuffisance mènerait inévitablement à une intensification des efforts encore trop modestes en faveur de la production en serre ou abritée et des tendances émergentes que sont l’agriculture urbaine, l’agriculture de proximité et l’agriculture durable. « La crise actuelle doit nous permettre de prendre conscience d’une part de la fragilité de notre sécurité alimentaire et du risque qu’il y a à avoir un système d’approvisionnement déconnecté à ce point de l’agriculture nationale et, d’autre part, de tous nos potentiels présents et à venir, notamment avec les changements climatiques », ont conclu MM. Saint-Pierre et Debailleul. Au cours des prochains jours, l’Institut Jean-Garon fera connaître différentes propositions inspirées de l’œuvre de Jean Garon et aussi de l’héritage de Jean Pronovost, le président fondateur de l’Institut, et auteur principal du Rapport Pronovost sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois.
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