Brosses à dents, bouteilles de plastique ou chaussures de sport, cette masse de débris regorge de produits désuets provenant des populations de la planète. 
C’est difficile à croire puisqu’il n’existe aucune photo aérienne du phénomène. Pourtant, cette poubelle flottante est bel et bien réelle...
Si la découverte du phénomène dans les années 90 est attribuée à l’océanographeCharles Moore, fondateur de l’Algalita marine research Fondation, les scientifiques 
s’entendent pour dire que le phénomène existe depuis les années 50. Et ce phénomène ne serait pas réservé exclusivement au
Pacifique. D’autres îles de déchets auraient également été découvertes dans le monde.
Selon les estimations de Charles Moore et de Greenpeace, qui a organisé une expédition après avoir entendu parler du phénomène, l’île de déchets couvrirait une 
surface de plus de 600 000 km2, soit la grandeur de la France, d’où la vision apocalyptique d’une île ou d’un continent de déchets que l’on pourrait apercevoir à l’horizon.
Mais certains scientifiques, tels que
Marcus Eriksen, croient plutôt que la plaque de déchets pourrait s’étendre sur une distance de plus de 20 000 000 km2. Selon lui, cette île de déchets serait en réalité 
constituée de deux zones interconnectées, s’étendant ainsi jusqu’au
Japon.
Une concentration de débris dangereuse
Les études de Charles Moore révèlent que cette soupe de déchets contiendrait plusieurs millions de tonnes de détritus de toutes sortes, dont 80% serait constitué de matières 
plastiques non dégradables. Mais c’est surtout la concentration de débris par km2 qui inquiète les scientifiques. L’île de déchets contiendrait trois millions de morceaux de
plastique par km2.
Dans la zone centrale, généralement nommée «Trash Vortex», il y aurait environ six kilos de plastique pour un seul kilo de plancton. Les déchets sont bien sûr visibles 
																			en 
																			surface, 
																			mais 
																			flottent 
																			également 
																			entre 
																			deux 
																			eaux 
																			jusqu’à 
																			une 
																			profondeur 
																			d’une 
																			trentaine 
																			de 
																			mètres.
																			
																			
																			
																			
																			Il 
																			est 
																			à 
																			noter 
																			que 
																			les 
																			estimations 
																			du 
																			Programme 
																			des 
																			Nations 
																			Unies 
																			pour 
																			l’Environnement 
																			sont 
																			plus 
																			conservatrices. 
																			Selon 
																			leurs 
																			scientifiques, 
																			on 
																			retrouverait 
																			près 
																			de 
																			20 
																			000 
																			morceaux 
																			de 
																			plastique 
																			par 
																			km2 
																			d’océan 
																			sur 
																			une 
																			profondeur 
																			d’environ 
																			30 
																			mètres, 
																			mais 
																			cela 
																			demeure 
																			tout 
																			de 
																			même 
																			préoccupant.
																			
																			
																			
																			
																			Si 
																			l’on 
																			surnomme 
																			le 
																			phénomène 
																			«île 
																			de 
																			déchets», 
																			on 
																			ne 
																			peut 
																			toutefois 
																			pas 
																			marcher 
																			physiquement 
																			dessus. 
																			C’est 
																			que 
																			ces 
																			déchets 
																			flottants, 
																			avec 
																			l’effet 
																			du 
																			sel, 
																			des 
																			ultraviolets, 
																			des 
																			mouvements 
																			de 
																			l’eau, 
																			ont 
																			une 
																			tendance 
																			naturelle 
																			à se 
																			fragmenter 
																			en 
																			des 
																			millions 
																			de 
																			morceaux 
																			parfois 
																			de 
																			taille 
																			microscopique. 
																			Mais 
																			ce 
																			n’est 
																			pas 
																			parce 
																			qu’on 
																			ne 
																			les 
																			voit 
																			pas 
																			qu’ils 
																			n’y 
																			sont 
																			pas.
																			
																			
																			
																			
																			
																			David 
																			Santillo, 
																			membre 
																			du 
																			groupe 
																			de 
																			recherche 
																			de 
																			Greenpeace 
																			International 
																			basé 
																			à 
																			l’Université 
																			de 
																			Exeter, 
																			en 
																			Angleterre, 
																			explique 
																			d’ailleurs 
																			très 
																			bien 
																			le 
																			phénomène: 
																			«Quand 
																			on 
																			est 
																			proche 
																			du 
																			Trash 
																			Vortex, 
																			on 
																			ne 
																			peut 
																			pas 
																			marcher 
																			dessus. 
																			Ce 
																			ne 
																			sont 
																			que 
																			des 
																			petits 
																			morceaux 
																			de 
																			déchets 
																			réduits 
																			en 
																			miettes. 
																			Toutefois, 
																			la 
																			densité 
																			est 
																			tellement 
																			grande 
																			que 
																			l’on 
																			peut 
																			très 
																			bien 
																			voir 
																			tous 
																			les 
																			fragments 
																			de 
																			déchets 
																			qui 
																			flottent 
																			dans 
																			l’eau. 
																			C’est 
																			extrêmement 
																			choquant 
																			comme 
																			image.»
																			
																			
																			
																			
																			Sans 
																			surprise, 
																			ce 
																			sont 
																			nos 
																			poubelles 
																			qui 
																			se 
																			rassemblent 
																			dans 
																			le 
																			Pacifique. 
																			Environ 
																			10 
																			millions 
																			de 
																			tonnes 
																			de 
																			plastique 
																			retourneraient 
																			à la 
																			mer 
																			tous 
																			les 
																			ans, 
																			dont 
																			une 
																			partie 
																			s’accumule 
																			à 
																			cet 
																			endroit 
																			sous 
																			l’effet 
																			d’un 
																			énorme 
																			courant 
																			marin. 
																			Les 
																			inquiétudes 
																			sont 
																			multiples. 
																			En 
																			effet, 
																			selon 
																			Greenpeace, 
																			il 
																			serait 
																			déjà 
																			trop 
																			tard 
																			pour 
																			renverser 
																			le 
																			phénomène: 
																			«Aujourd’hui 
																			on 
																			ne 
																			peut 
																			plus 
																			rien 
																			faire, 
																			si 
																			ce 
																			n’est 
																			de 
																			ne 
																			pas 
																			faire 
																			plus 
																			de 
																			mal.»
																			
																			
																			
																			
																			Les 
																			conséquences 
																			sont 
																			importantes 
																			sur 
																			l’écologie 
																			marine. 
																			Ainsi, 
																			cette 
																			immense 
																			poubelle 
																			flottante 
																			se 
																			trouve 
																			à 
																			proximité 
																			de 
																			la 
																			plus 
																			grande 
																			réserve 
																			marine 
																			au 
																			monde. 
																			Selon 
																			Greenpeace, 
																			plus 
																			de 
																			260 
																			espèces 
																			marines 
																			peuvent 
																			confondre 
																			les 
																			débris 
																			avec 
																			de 
																			la 
																			nourriture 
																			et 
																			ingérer 
																			des 
																			morceaux 
																			de 
																			plastique, 
																			affectant 
																			ainsi 
																			toute 
																			la 
																			chaîne 
																			alimentaire, 
																			et 
																			ce, 
																			jusqu’à 
																			l’homme.
																			
																			Une découverte par hasard…
																			
																				
																					| 
																			 
																			
																			
																			Si 
																			
																			
																			
																			
																			
																			
																			l'Île aux déchets de l'océan 
																			Pacifique
																			a 
																			été 
																			découverte 
																			en 
																			1997 
																			par 
																			l’océanographe 
																			américain 
																			Charles 
																			Moore, 
																			elle 
																			existerait 
																			depuis 
																			les 
																			années 
																			50. 
																			C’est 
																			que 
																			la 
																			zone 
																			située 
																			entre
																			
																			Hawaï 
																			et 
																			Los 
																			Angeles, 
																			dans 
																			l’océan 
																			Pacifique, 
																			est 
																			peu 
																			poissonneuse, 
																			sans 
																			vent 
																			et 
																			n’attire 
																			donc 
																			ni 
																			pêcheurs, 
																			ni 
																			plaisanciers.
																			
																			
																			
																			
																			  | 
																					 | 
																				
																			
																			
																			
																			
																			C’est 
																			au 
																			retour 
																			d’une 
																			course 
																			à la 
																			voile 
																			de 
																			Los 
																			Angeles 
																			à 
																			Honolulu 
																			en 
																			1997 
																			que 
																			Charles 
																			Moore 
																			décide 
																			d’emprunter 
																			une 
																			route 
																			habituellement 
																			évitée 
																			par 
																			les 
																			marins, 
																			car 
																			elle 
																			traverse 
																			une 
																			zone 
																			de 
																			hautes 
																			pressions 
																			où 
																			les 
																			courants 
																			s'enroulent 
																			dans 
																			le 
																			sens 
																			des 
																			aiguilles 
																			d'une 
																			montre. 
																			C’est 
																			à ce 
																			moment-là 
																			qu’il 
																			découvrira 
																			la 
																			plus 
																			grande 
																			masse 
																			de 
																			déchets 
																			flottants 
																			de 
																			la 
																			planète, 
																			une 
																			surface 
																			qui 
																			couvrirait 
																			plus 
																			de 
																			600 
																			000 
																			km2, 
																			soit 
																			la 
																			superficie 
																			de 
																			la 
																			France, 
																			et 
																			qui 
																			contiendrait 
																			plusieurs 
																			millions 
																			de 
																			tonnes 
																			de 
																			déchets.
																			
																			
																			
																			
																			Charles 
																			Moore 
																			a 
																			tellement 
																			été 
																			estomaqué 
																			par 
																			la 
																			quantité 
																			incroyable 
																			de 
																			déchets 
																			de 
																			plastique 
																			qui 
																			flottaient 
																			dans 
																			l’océan, 
																			qu’il 
																			a 
																			décidé 
																			de 
																			mener 
																			des 
																			expéditions 
																			pour 
																			documenter 
																			le 
																			phénomène. 
																			«Il 
																			y 
																			avait 
																			des 
																			bouteilles 
																			de 
																			shampoing, 
																			des 
																			sacs 
																			de 
																			plastique 
																			et 
																			des 
																			filets 
																			de 
																			pêche 
																			à 
																			perte 
																			de 
																			vue. 
																			J’étais 
																			pourtant 
																			au 
																			centre 
																			de 
																			l’océan, 
																			mais 
																			il 
																			n’y 
																			avait 
																			pas 
																			un 
																			endroit 
																			où 
																			je 
																			ne 
																			voyais 
																			pas 
																			de 
																			plastique», 
																			explique-t-il 
																			sur 
																			son 
																			site 
																			officiel.
																			
																			
																			
																			
																			Ses 
																			nombreuses 
																			expéditions 
																			lui 
																			ont 
																			permis 
																			de 
																			mesurer 
																			la 
																			concentration 
																			de 
																			débris 
																			de 
																			l’île 
																			de 
																			plastique 
																			du 
																			Pacifique. 
																			Il a 
																			rapporté 
																			une 
																			concentration 
																			de 3 
																			340 
																			000 
																			pièces 
																			par 
																			kilomètre 
																			carré 
																			et 
																			une 
																			masse 
																			moyenne 
																			de 
																			5,1 
																			kg/km². 
																			La 
																			collecte 
																			a 
																			été 
																			effectuée 
																			à 
																			l'aide 
																			d'un 
																			chalut 
																			équipé 
																			d'une 
																			ouverture 
																			rectangulaire 
																			de 
																			90 
																			cm 
																			sur 
																			15 
																			cm 
																			disposé 
																			à la 
																			surface. 
																			Une 
																			récolte 
																			d'échantillon 
																			à 10 
																			mètres 
																			de 
																			profondeur 
																			rapportait 
																			moins 
																			de 
																			la 
																			moitié 
																			de 
																			la 
																			quantité, 
																			essentiellement 
																			du 
																			fil 
																			de 
																			pêche.
																			
																			
																			
																			
																			Depuis, 
																			Charles 
																			Moore 
																			milite 
																			activement 
																			pour 
																			faire 
																			connaître 
																			le 
																			phénomène. 
																			Il 
																			organise 
																			plusieurs 
																			conférences 
																			et 
																			études 
																			et 
																			il 
																			se 
																			rend 
																			régulièrement 
																			à 
																			l’endroit 
																			du 
																			«Trash 
																			Vortex». 
																			Il a 
																			d’ailleurs 
																			créé 
																			sa 
																			propre 
																			fondation:
																			
																			Algalita 
																			Marine 
																			Research 
																			Foundation. 
																			Son 
																			dernier 
																			voyage 
																			de 
																			collecte 
																			de 
																			données 
																			remonte 
																			à 
																			février 
																			2008.
																			
																			
																			
																			
																			
																			Greenpeace 
																			intervient
																			
																			
																			
																			
																			En 
																			2006, 
																			Greenpeace 
																			a eu 
																			vent 
																			du 
																			phénomène 
																			ahurissant 
																			qu’est 
																			l’île 
																			de 
																			plastique 
																			et 
																			constate 
																			que 
																			la 
																			zone 
																			touchée 
																			se 
																			trouve 
																			juste 
																			à 
																			proximité 
																			de 
																			la 
																			plus 
																			grande 
																			réserve 
																			marine 
																			du 
																			monde. 
																			Étant 
																			donné 
																			l’aspect 
																			irréaliste 
																			et 
																			controversé 
																			du 
																			phénomène, 
																			l’organisme 
																			environnemental 
																			organise 
																			l’expédition 
																			Défendons 
																			nos 
																			océans 
																			et 
																			décide 
																			de 
																			se 
																			rendre 
																			directement 
																			sur 
																			les 
																			lieux.
																			
																			
																			
																			
																			Ainsi, 
																			à 
																			bord 
																			de 
																			l’Esperanza, 
																			les 
																			militants 
																			et 
																			scientifiques 
																			de 
																			Greenpeace 
																			ont 
																			corroboré 
																			les 
																			données 
																			de 
																			Charles 
																			Moore 
																			pour 
																			ce 
																			qui 
																			est 
																			de 
																			la 
																			superficie 
																			de 
																			l’île 
																			de 
																			déchets, 
																			soit 
																			environ 
																			600 
																			000 
																			km2. 
																			Or, 
																			les 
																			photos 
																			prises 
																			par 
																			l’organisme 
																			ne 
																			sont 
																			pas 
																			significatives. 
																			Avec 
																			les 
																			vagues, 
																			le 
																			sel 
																			et 
																			les 
																			chocs, 
																			le 
																			plastique 
																			s'est 
																			fractionné 
																			en 
																			morceaux 
																			de 
																			quelques 
																			millimètres 
																			qui 
																			voguent 
																			entre 
																			la 
																			surface 
																			et 
																			plusieurs 
																			mètres 
																			de 
																			profondeur. 
																			Pas 
																			une 
																			masse 
																			solide 
																			donc, 
																			mais 
																			d'une 
																			zone 
																			où 
																			l'eau 
																			est 
																			saturée 
																			de 
																			débris.
																			
																			
																			
																			
																			
																				
																					| 
																					 Pourquoi les déchets restent-ils prisonniers? 
																					 
																					
																			
																			
																			La 
																			concentration 
																			de 
																			déchets 
																			observée 
																			dans 
																			le 
																			Pacifique, 
																			entre 
																			Los 
																			Angeles 
																			et 
																			Hawaï, 
																			est 
																			causée 
																			par 
																			les 
																			courants 
																			océaniques 
																			particuliers 
																			qui 
																			englobent 
																			la 
																			zone. 
																			Les 
																			spécialistes 
																			appellent 
																			ce 
																			phénomène 
																			«Vortex», 
																			d’où 
																			le 
																			nom 
																			«Trash 
																			Vortex». 
																			Bien 
																			que 
																			celui 
																			du 
																			Pacifique 
																			fasse 
																			réagir 
																			la 
																			planète, 
																			il 
																			semblerait 
																			qu’il 
																			ne 
																			soit 
																			pas 
																			unique 
																			et 
																			qu’il 
																			en 
																			existe 
																			d’autres 
																			ailleurs 
																			sur 
																			la 
																			planète.
  | 
 | 
 
«Les déchets ne se sont pas accumulés là parce que c’est une zone où on génère plus de déchets.
C’est plutôt en raison d’un système de courant qui ramène l’ensemble des débris à cet endroit-là en particulier. 
																			Ils 
																			y 
																			restent 
																			parce 
																			qu’ils 
																			sont 
																			prisonniers 
																			d’une 
																			espèce 
																			de 
																			tourbillon. 
																			Une 
																			fois 
																			dans 
																			cette 
																			zone, 
																			les 
																			déchets 
																			ne 
																			peuvent 
																			plus 
																			être 
																			emportés 
																			ailleurs 
																			par 
																			les 
																			courants», 
																			explique 
																			François 
																			Chartier, 
																			de 
																			Greenpeace 
																			France 
																			pour 
																			les 
																			Océans.
																			
																			
																			
																			On 
																			pourrait 
																			comparer 
																			un 
																			vortex 
																			à un 
																			écoulement 
																			d’eau 
																			lorsque 
																			l’on 
																			vide 
																			une 
																			baignoire. 
																			Ainsi, 
																			dans 
																			les 
																			océans, 
																			c’est 
																			principalement 
																			le 
																			même 
																			phénomène 
																			qui 
																			se 
																			produit. 
																			Les 
																			courants 
																			font 
																			converger 
																			les 
																			déchets 
																			flottants 
																			vers 
																			la 
																			zone 
																			du 
																			Trash 
																			Vortex. 
																			N’ayant 
																			aucun 
																			vent, 
																			le 
																			tourbillon 
																			maintient 
																			les 
																			détritus 
																			en 
																			place 
																			ce 
																			qui 
																			engendre 
																			l’accumulation 
																			de 
																			ceux-ci.
																			
																			
																			
																			Le 
																			vortex 
																			du 
																			Pacifique 
																			illustre 
																			très 
																			bien 
																			ce 
																			phénomène. 
																			Le 
																			centre 
																			du 
																			Trash 
																			Vortex 
																			est 
																			situé 
																			dans 
																			une 
																			latitude 
																			entre 
																			la 
																			cellule 
																			de 
																			Ferrel 
																			et 
																			la 
																			cellule 
																			de 
																			Hadley. 
																			Il 
																			s'agit 
																			d'une 
																			zone 
																			relativement 
																			calme 
																			de 
																			l'Océan 
																			Pacifique, 
																			vers 
																			laquelle 
																			le 
																			mouvement 
																			de 
																			rotation 
																			du 
																			vortex 
																			amène 
																			les 
																			déchets 
																			flottants. 
																			Cette 
																			plaque 
																			se 
																			serait 
																			formée 
																			pendant 
																			plusieurs 
																			décennies.
																			
																			
																			
																			Selon 
																			l’océanographe 
																			Charles 
																			Moore, 
																			qui 
																			a 
																			découvert 
																			l’île 
																			de 
																			déchets 
																			du 
																			Pacifique, 
																			il 
																			ne 
																			prendrait 
																			qu’une 
																			seule 
																			année 
																			pour 
																			des 
																			déchets 
																			provenant 
																			de 
																			la 
																			côte 
																			orientale 
																			de 
																			l'Asie 
																			pour 
																			dériver 
																			jusqu'à 
																			la 
																			plaque 
																			du 
																			Pacifique 
																			et 
																			cinq 
																			ans 
																			pour 
																			les 
																			déchets 
																			provenant 
																			de 
																			la 
																			côte 
																			occidentale 
																			de 
																			l'Amérique.
																			
																			
																			
																			
																			
																			Des 
																			chaussures 
																			à la 
																			mer
																			
																			
																			
																			Certains 
																			événements 
																			historiques 
																			illustrent 
																			d’ailleurs 
																			les 
																			différents 
																			courants 
																			marins 
																			des 
																			océans 
																			sur 
																			la 
																			planète. 
																			Un 
																			de 
																			ces 
																			événements 
																			restés 
																			célèbres 
																			est 
																			la 
																			perte 
																			d'environ 
																			80 
																			000 
																			chaussures 
																			et 
																			bottes 
																			de 
																			la 
																			marque 
																			Nike 
																			du 
																			navire Hansa 
																			Carrier 
																			en 
																			1990. 
																			Pendant 
																			les 
																			trois 
																			années 
																			qui 
																			ont 
																			suivi, 
																			on a 
																			retrouvé 
																			des 
																			chaussures 
																			Nike 
																			sur 
																			les 
																			côtes 
																			de 
																			la 
																			Colombie-Britannique, 
																			de 
																			Washington, 
																			de 
																			l’Oregon 
																			et 
																			d’Hawaï. 
																			Même 
																			chose 
																			lorsqu’un 
																			cargo 
																			avait 
																			laissé 
																			en 
																			mer 
																			entre 
																			29 
																			000 
																			et 
																			30 
																			000 
																			canards 
																			en 
																			plastique 
																			jaune, 
																			tortues 
																			bleues 
																			et 
																			grenouilles 
																			vertes 
																			de 
																			la 
																			marque 
																			«Friendly 
																			Floatees».
																			
																			
																			
																			Ces 
																			événements 
																			démontrent 
																			également 
																			que 
																			le 
																			phénomène 
																			de 
																			vortex 
																			est 
																			présent 
																			ailleurs 
																			sur 
																			la 
																			planète. 
																			En 
																			effet, 
																			l’île 
																			de 
																			déchets 
																			du 
																			Pacifique 
																			est 
																			la 
																			manifestation 
																			d’un 
																			phénomène 
																			qui 
																			touche 
																			l’ensemble 
																			des 
																			océans 
																			de 
																			la 
																			planète, 
																			formant 
																			une 
																			des 
																			plus 
																			grandes 
																			menaces 
																			sur 
																			les 
																			écosystèmes 
																			marins.
																			
																			
																			
																			Selon 
																			David Santillo, 
																			membre 
																			du 
																			groupe 
																			de 
																			recherche 
																			de 
																			Greenpeace 
																			International, 
																			basé 
																			à 
																			l’Université 
																			de 
																			Exeter, 
																			en 
																			Angleterre, 
																			on 
																			retrouverait 
																			des 
																			déchets 
																			flottants 
																			dans 
																			tous 
																			les 
																			océans, 
																			y 
																			compris 
																			dans 
																			les 
																			régions 
																			polaires. 
																			«Lors 
																			de 
																			son 
																			expédition, 
																			Greenpeace 
																			a 
																			voulu 
																			savoir 
																			si 
																			le 
																			problème 
																			était 
																			seulement 
																			dans 
																			le 
																			Pacifique 
																			ou 
																			s’il 
																			en 
																			existait 
																			également 
																			ailleurs 
																			sur 
																			la 
																			planète. 
																			En 
																			2006, 
																			nous 
																			avons 
																			découvert 
																			que 
																			le 
																			phénomène 
																			n’était 
																			pas 
																			unique 
																			au 
																			Pacifique. 
																			En 
																			fait, 
																			il 
																			est 
																			global.»
																			
																			
																			
																			Pour 
																			sa 
																			part, 
																			François 
																			Chartier 
																			n’est 
																			pas 
																			très 
																			optimiste 
																			pour 
																			l’avenir. 
																			«Si 
																			les 
																			choses 
																			continuent 
																			de 
																			la 
																			même 
																			manière, 
																			je 
																			ne 
																			vois 
																			pourquoi 
																			il 
																			n’y 
																			en 
																			aurait 
																			pas 
																			ailleurs». 
																			Il 
																			donne 
																			d’ailleurs 
																			l’exemple 
																			de 
																			la 
																			mer 
																			des 
																			Sargasses, 
																			à 
																			proximité 
																			des 
																			Bahamas, 
																			où 
																			une 
																			masse 
																			de 
																			déchets 
																			flottants 
																			a 
																			été 
																			repérée. 
																			On 
																			observerait 
																			également 
																			le 
																			même 
																			phénomène 
																			près 
																			du 
																			Japon.
																			
																			
																			
																			
																				
																					 | 
																					
																					
																					 L’homme, le principal responsable  
																					 
																					
																			
																					Tous 
																			les 
																			scientifiques 
																			s’entendent 
																			pour 
																			dire 
																			que 
																			près 
																			de 
																			80% 
																			des 
																			ordures 
																			qui 
																			forment 
																			l’île 
																			de 
																			déchets 
																			du 
																			Pacifique 
																			proviennent 
																			des 
																			terres 
																			et 
																			des 
																			navires. 
																			L’homme 
																			serait 
																			donc, 
																			par 
																			sa 
																			production 
																			effrénée 
																			de 
																			plastique, 
																			le 
																			principal 
																			responsable 
																			de 
																			cette 
																			pollution 
																			marine.
  | 
 
On 
																			nomme 
																			ces 
																			déchets, 
																			que 
																			l’on 
																			retrouve 
																			en 
																			milieu 
																			marin 
																			des 
																			macrodéchets. 
																			Ils 
																			polluent 
																			les 
																			mers, 
																			les 
																			océans 
																			et 
																			les 
																			côtes 
																			du 
																			monde 
																			entier. 
																			Près 
																			de 
																			80% 
																			des 
																			macrodéchets 
																			proviennent 
																			de 
																			la 
																			terre 
																			ferme. 
																			Ainsi, 
																			parmi 
																			les 
																			causes 
																			probables, 
																			on 
																			pointe 
																			du 
																			doigt 
																			principalement 
																			les 
																			défauts 
																			d’entretien 
																			des 
																			décharges, 
																			des 
																			rues, 
																			des 
																			réseaux 
																			pluviaux, 
																			des 
																			plages 
																			et 
																			des 
																			ports.
																			
																			
																			
																			
																			
																			Des 
																			tonnes 
																			de 
																			déchets
																			
																			
																			
																			Mais 
																			il y 
																			a 
																			également 
																			20% 
																			de 
																			ces 
																			résidus, 
																			généralement 
																			en 
																			plastique, 
																			qui 
																			proviennent 
																			des 
																			navires 
																			et 
																			des 
																			plateformes 
																			en 
																			mer. 
																			Sébastien 
																			Pelletier, 
																			étudiant 
																			au 
																			doctorat 
																			en 
																			science 
																			géographique 
																			et 
																			ex-plongeur 
																			professionnel 
																			commercial 
																			dénonce 
																			justement 
																			le 
																			comportement 
																			irresponsable 
																			des 
																			équipages 
																			de 
																			navires 
																			en 
																			mer: 
																			«Pour 
																			avoir 
																			passé 
																			quelque 
																			temps 
																			sur 
																			des 
																			plateformes, 
																			j'ai 
																			pu 
																			constater 
																			le 
																			comportement 
																			et 
																			le 
																			peu 
																			de 
																			respect 
																			face 
																			à 
																			l'environnement 
																			marin 
																			dont 
																			font 
																			preuve 
																			les 
																			équipages 
																			en 
																			général. 
																			Toutes 
																			sortes 
																			de 
																			déchets 
																			sont 
																			jetés 
																			en 
																			mer, 
																			allant 
																			du 
																			vulgaire 
																			mégot 
																			de 
																			cigarette 
																			à la 
																			poubelle 
																			pleine 
																			de 
																			plastique, 
																			de 
																			résidus 
																			de 
																			soudure, 
																			et 
																			ce, 
																			même 
																			malgré 
																			une 
																			législation 
																			rigoureuse», 
																			explique-t-il.
																			
																			
																			
																			Selon 
																			l’Académie 
																			américaine 
																			des 
																			sciences, 
																			qui 
																			a 
																			publié 
																			un 
																			document 
																			sur 
																			la 
																			question 
																			en 
																			1975, 
																			près 
																			de 6 
																			500 
																			000 
																			tonnes 
																			de 
																			déchets 
																			pénétreraient 
																			annuellement 
																			les 
																			océans. 
																			Jusqu'à 
																			une 
																			époque 
																			récente, 
																			ces 
																			débris 
																			de 
																			nature 
																			organique 
																			subissaient 
																			une 
																			biodégradation. 
																			Mais 
																			les 
																			activités 
																			humaines 
																			génèrent 
																			désormais 
																			des 
																			débris 
																			en 
																			matières 
																			moins 
																			facilement 
																			biodégradables, 
																			comme 
																			le 
																			plastique 
																			ou 
																			les 
																			débris 
																			de 
																			bateaux.
																			
																			
																			
																			Les 
																			macrodéchets 
																			sont 
																			donc 
																			constitués 
																			de 
																			tout 
																			ce 
																			qui 
																			peut 
																			flotter, 
																			qui 
																			n’est 
																			pas 
																			biodégradable 
																			et 
																			en 
																			plastique, 
																			allant 
																			de 
																			la 
																			brosse 
																			à 
																			dents 
																			jusqu’aux 
																			filets 
																			de 
																			pêche 
																			fantôme, 
																			mais 
																			aussi 
																			de 
																			millions 
																			de 
																			morceaux 
																			microscopiques 
																			de 
																			plastiques. 
																			Comme 
																			ils 
																			ne 
																			se 
																			biodégradent 
																			pas, 
																			ils 
																			peuvent 
																			circuler 
																			extrêmement 
																			longtemps 
																			dans 
																			les 
																			milieux 
																			marins. 
																			Les 
																			emballages, 
																			et 
																			surtout 
																			ceux 
																			en 
																			plastique, 
																			constituent 
																			pour 
																			presque 
																			la 
																			totalité 
																			des 
																			macrodéchets.
																			
																			
																			
																			
																			
																			L’éternité 
																			du 
																			plastique
																			
																			
																			
																			Les 
																			plastiques 
																			sont 
																			issus 
																			de 
																			la 
																			pétrochimie. 
																			Le 
																			pétrole 
																			est 
																			transformé 
																			pour 
																			acquérir 
																			des 
																			propriétés 
																			intéressantes 
																			particulièrement 
																			l’industrie 
																			alimentaire, 
																			mais 
																			également 
																			pour 
																			toute 
																			production 
																			de 
																			produits 
																			ménagers 
																			ou 
																			produits 
																			d’industries. 
																			On 
																			explique 
																			sa 
																			popularité 
																			principalement 
																			pour 
																			son 
																			inaltérabilité, 
																			sa 
																			solidité, 
																			sa 
																			légèreté 
																			et 
																			son 
																			imputrescibilité. 
																			C’est 
																			également 
																			pour 
																			toutes 
																			ces 
																			raisons 
																			que 
																			l’industrie 
																			des 
																			matières 
																			plastiques 
																			a 
																			subi 
																			une 
																			croissance 
																			phénoménale 
																			au 
																			cours 
																			des 
																			dernières 
																			décennies.
																			
																			
																			
																			Mais, 
																			l’envers 
																			de 
																			la 
																			médaille 
																			mérite 
																			réflexion. 
																			Ces 
																			plastiques 
																			sont 
																			rendus 
																			inassimilables 
																			par 
																			la 
																			nature 
																			sans 
																			l’intervention 
																			de 
																			l’homme. 
																			Seul 
																			le 
																			soleil 
																			peut 
																			couper 
																			les 
																			chaînes 
																			de 
																			macromolécules 
																			et 
																			alors 
																			réduire 
																			le 
																			plastique 
																			en 
																			petites 
																			particules 
																			invisibles 
																			à 
																			l’œil 
																			nu 
																			au 
																			bout 
																			d’une 
																			vingtaine 
																			d’années. 
																			Si 
																			l’île 
																			de 
																			déchets 
																			n’est 
																			pas 
																			une 
																			masse 
																			solide 
																			pour 
																			pouvoir 
																			y 
																			poser 
																			pied, 
																			c’est 
																			bien 
																			entendu 
																			parce 
																			que 
																			l’effet 
																			combiné 
																			des 
																			vagues, 
																			du 
																			sel 
																			et 
																			des 
																			chocs 
																			ont 
																			réduit 
																			en 
																			pièces 
																			et 
																			en 
																			particules 
																			les 
																			déchets 
																			qui 
																			s’y 
																			retrouvent. 
																			Mais 
																			comme 
																			ils 
																			ne 
																			sont 
																			pas 
																			biodégradables 
																			en 
																			soi, 
																			les 
																			déchets 
																			restent 
																			quand 
																			même 
																			bien 
																			en 
																			place 
																			et 
																			l’eau 
																			est 
																			saturée 
																			de 
																			débris
																			
																			
																				
																					| 
																					 L’impact du plastique sur la faune marine 
																					 
																					
																			Les 
																			conséquences 
																			de 
																			l’île 
																			de 
																			déchets 
																			du 
																			Pacifique 
																			sont 
																			dramatiques. 
																			Poissons, 
																			tortues, 
																			oiseaux, 
																			nul 
																			n’est 
																			épargné. 
																			Et 
																			chaque 
																			année, 
																			la 
																			soupe 
																			de 
																			déchets 
																			continue 
																			d’envahir 
																			et 
																			d’étouffer 
																			le 
																			territoire 
																			de 
																			la 
																			faune 
																			marine 
																			faisant 
																			ainsi 
																			de 
																			plus 
																			en 
																			plus 
																			de 
																			victimes. 
																			Mais 
																			l’ironie 
																			suprême, 
																			c’est 
																			que 
																			cette 
																			masse 
																			de 
																			déchets 
																			flottants 
																			se 
																			trouve 
																			à 
																			seulement 
																			quelques 
																			kilomètres 
																			de 
																			la 
																			plus 
																			grande 
																			réserve 
																			marine 
																			au 
																			monde.
  | 
 | 
																				
																			
																			 
																			
																			«Si 
																			les 
																			images 
																			de 
																			cette 
																			vaste 
																			soupe 
																			de 
																			plastique 
																			sont 
																			choquantes, 
																			ce 
																			n’est 
																			pas 
																			cette 
																			pollution 
																			visuelle 
																			qui 
																			pose 
																			problème, 
																			mais 
																			l’impact 
																			sur 
																			la 
																			faune 
																			marine 
																			qui 
																			est 
																			dramatique», 
																			s’inquiète 
																			Greenpeace 
																			dans 
																			un 
																			rapport.
																			
																			Les 
																			dommages
																			
																			
																			
																			En 
																			effet, 
																			lors 
																			de 
																			son 
																			expédition 
																			«Défendons 
																			nos 
																			océans», 
																			des 
																			militants 
																			ainsi 
																			que 
																			des 
																			scientifiques 
																			de 
																			Greenpeace 
																			ont 
																			pu 
																			constater 
																			les 
																			dommages 
																			incontestables 
																			sur 
																			la 
																			faune 
																			marine 
																			de 
																			la 
																			pollution 
																			dans 
																			l’océan 
																			Pacifique.
																			
																			
																			
																			
																			«Lors 
																			des 
																			précédentes 
																			étapes 
																			de 
																			l'expédition, 
																			nous 
																			avons 
																			eu 
																			l'occasion 
																			de 
																			voir 
																			de 
																			nombreuses 
																			côtes 
																			couvertes 
																			de 
																			déchets 
																			en 
																			tous 
																			genres. 
																			Mais 
																			en 
																			pleine 
																			mer, 
																			le 
																			problème 
																			est 
																			de 
																			plus 
																			grande 
																			ampleur, 
																			et 
																			de 
																			nombreux 
																			animaux 
																			marins 
																			comme 
																			les 
																			tortues 
																			ou 
																			les 
																			albatros 
																			s'empêtrent 
																			dans 
																			les 
																			débris 
																			plastiques 
																			ou 
																			s'étouffent 
																			avec», 
																			expliquait 
																			Adam 
																			Walters, 
																			scientifique 
																			de 
																			Greenpeace, 
																			alors 
																			qu’il 
																			était 
																			à 
																			bord 
																			de 
																			l'Esperanza.
																			
																			
																			
																			«Le 
																			danger 
																			que 
																			ces 
																			débris 
																			représentent 
																			pour 
																			la 
																			vie 
																			marine 
																			est 
																			connu 
																			depuis 
																			des 
																			années, 
																			mais 
																			l'ampleur 
																			du 
																			problème 
																			a 
																			été 
																			sous-estimée. 
																			Étant 
																			donné 
																			l'augmentation 
																			rapide 
																			de 
																			la 
																			consommation 
																			de 
																			plastique 
																			à 
																			travers 
																			le 
																			monde, 
																			les 
																			déchets 
																			plastiques 
																			sont 
																			devenus 
																			omniprésents 
																			dans 
																			les 
																			océans», 
																			avait-il 
																			averti.
																			
																			
																			
																			
																			
																			Les 
																			déchets
																			
																			
																			
																			Les 
																			déchets 
																			que 
																			l’on 
																			retrouve 
																			dans 
																			les 
																			océans 
																			posent 
																			des 
																			problèmes 
																			environnementaux 
																			à 
																			cause 
																			de 
																			leur 
																			hétérogénéité, 
																			de 
																			leur 
																			solidité, 
																			de 
																			leur 
																			composition, 
																			de 
																			leur 
																			taille, 
																			de 
																			leur 
																			visibilité 
																			et 
																			de 
																			leur 
																			durabilité.
																			
																			
																			
																			«Les 
																			gros 
																			morceaux 
																			de 
																			déchets, 
																			comme 
																			les 
																			bouteilles 
																			de 
																			plastique 
																			ou 
																			les 
																			filets 
																			de 
																			pêche, 
																			ont 
																			des 
																			effets 
																			directs 
																			sur 
																			les 
																			animaux. 
																			Ils 
																			peuvent 
																			les 
																			couper 
																			ou 
																			les 
																			étrangler. 
																			Des 
																			photos 
																			ont 
																			démontré 
																			que 
																			des 
																			oiseaux, 
																			particulièrement 
																			les 
																			albatros, 
																			des 
																			tortues 
																			et 
																			même 
																			des 
																			baleines, 
																			peuvent 
																			être 
																			affectés 
																			à 
																			très 
																			long 
																			terme 
																			par 
																			ces 
																			débris», 
																			explique 
																			David 
																			Santillo, 
																			membre 
																			du 
																			groupe 
																			de 
																			recherche 
																			de 
																			Greenpeace 
																			International, 
																			basé 
																			à 
																			l’Université 
																			de 
																			Exeter, 
																			en 
																			Angleterre.
																			
																			
																			
																			Mais 
																			ces 
																			déchets 
																			flottants, 
																			avec 
																			l’effet 
																			du 
																			sel, 
																			des 
																			ultraviolets, 
																			des 
																			mouvements 
																			de 
																			l’eau, 
																			ont 
																			une 
																			tendance 
																			naturelle, 
																			après 
																			quelques 
																			années, 
																			à se 
																			fragmenter 
																			en 
																			des 
																			millions 
																			de 
																			morceaux 
																			parfois 
																			de 
																			taille 
																			microscopique. 
																			Ces 
																			détritus 
																			risquent 
																			donc 
																			d’être 
																			ingérés 
																			par 
																			les 
																			oiseaux 
																			marins, 
																			des 
																			tortues 
																			de 
																			mer, 
																			des 
																			mammifères 
																			marins, 
																			des 
																			poissons, 
																			des 
																			crustacés 
																			et 
																			des 
																			invertébrés 
																			affectant 
																			ensuite 
																			toute 
																			la 
																			chaîne 
																			alimentaire, 
																			jusqu’à 
																			l’homme.
																			
																			
																			
																			«Ce 
																			qui 
																			rend 
																			la 
																			matière 
																			plastique 
																			si 
																			avantageuse 
																			pour 
																			nous 
																			consommateurs 
																			représente 
																			pour 
																			l'environnement 
																			marin 
																			un 
																			problème 
																			de 
																			taille. 
																			Les 
																			déchets 
																			plastiques 
																			ne 
																			se 
																			dégradent 
																			pas 
																			et 
																			sont 
																			souvent 
																			pris 
																			pour 
																			de 
																			la 
																			nourriture 
																			par 
																			les 
																			espèces 
																			animales, 
																			causant 
																			chaque 
																			année 
																			leur 
																			mort 
																			par 
																			centaines 
																			de 
																			milliers», 
																			ajoute 
																			Sébastien 
																			Pelletier, 
																			étudiant 
																			au 
																			doctorat 
																			en 
																			science 
																			géographique 
																			de 
																			l’Université 
																			Laval 
																			et 
																			ex-plongeur 
																			professionnel 
																			commercial.
																			
																			
																			
																			En 
																			effet, 
																			l’impact 
																			des 
																			détritus 
																			une 
																			fois 
																			ingérés 
																			est 
																			multiple 
																			chez 
																			les 
																			animaux 
																			marins: 
																			blocage 
																			du 
																			processus 
																			de 
																			la 
																			digestion, 
																			ulcérations, 
																			dommage 
																			à la 
																			paroi 
																			stomacale, 
																			blessures, 
																			entrave 
																			aux 
																			mouvements 
																			et 
																			affaiblissement, 
																			qui 
																			entraînent 
																			souvent 
																			la 
																			mort.
																			
																			
																			
																			
																				
																					| 
																					 Des animaux empoisonnés par le plastique 
																			Plusieurs 
																			témoignages 
																			illustrent 
																			la 
																			détresse 
																			des 
																			animaux, 
																			qui 
																			ingèrent 
																			régulièrement 
																			du 
																			plastique. 
																			Ainsi, 
																			la 
																			photographe 
																			naturaliste 
																			Susan 
																			Middleton 
																			raconte 
																			s’être 
																			intéressée 
																			à un 
																			jeune 
																			albatros 
																			lors 
																			d’une 
																			de 
																			ses 
																			missions 
																			sur 
																			une 
																			île 
																			d’Hawaï. 
																			En 
																			dépit 
																			de 
																			toute 
																			l’aide 
																			alimentaire 
																			que 
																			sa 
																			mère 
																			lui 
																			apportait, 
																			le 
																			jeune 
																			albatros 
																			ne 
																			cessait 
																			de 
																			dépérir 
																			et a 
																			fini 
																			par 
																			mourir.
																			
																			 
																			 | 
																			 | 
																			
																			
																			 
																			
																			Perplexe, 
																			Susan 
																			Middleton 
																			rapporta 
																			le 
																			corps 
																			du 
																			jeune 
																			albatros 
																			à un 
																			biologiste 
																			qui 
																			pratiqua 
																			une 
																			autopsie 
																			démontrant 
																			que 
																			l´estomac 
																			de 
																			l´animal 
																			était 
																			plein 
																			de 
																			plastique. 
																			En 
																			fait, 
																			sa 
																			mère 
																			confondait 
																			le 
																			plastique 
																			pour 
																			de 
																			la 
																			nourriture. 
																			Parmi 
																			les 
																			soixante 
																			cadavres 
																			d´albatros 
																			examinés 
																			ultérieurement 
																			sur 
																			l´île, 
																			cinquante-cinq 
																			avaient 
																			l´estomac 
																			rempli 
																			de 
																			déchets 
																			plastiques. 
																			
																			
																			
																			
																			Tortue
																			
																			
																			
																			Ce 
																			sort 
																			tragique 
																			n’est 
																			pas 
																			réservé 
																			qu’aux 
																			albatros. 
																			Le 
																			contenu 
																			d’un 
																			estomac 
																			d’une 
																			tortue 
																			trouvée 
																			morte 
																			en 
																			Floride 
																			a 
																			également 
																			alarmé 
																			les 
																			scientifiques. 
																			Après 
																			autopsie, 
																			on a 
																			retrouvé 
																			à 
																			l’intérieur 
																			de 
																			son 
																			estomac 
																			des 
																			morceaux 
																			de 
																			caoutchouc 
																			et 
																			de 
																			plastique, 
																			des 
																			boulettes 
																			de 
																			plastique, 
																			des 
																			épingles 
																			à 
																			nourrice, 
																			des 
																			morceaux 
																			d’éponge 
																			synthétique, 
																			des 
																			morceaux 
																			de 
																			filets 
																			en 
																			plastique, 
																			des 
																			bouteilles 
																			en 
																			plastique, 
																			de 
																			nombreuses 
																			lanières 
																			en 
																			plastique, 
																			des 
																			morceaux 
																			de 
																			sachets 
																			en 
																			plastique 
																			et 
																			une 
																			corde 
																			en 
																			polypropylène. 
																			Tous 
																			ces 
																			débris 
																			lui 
																			ont 
																			causé 
																			intoxications, 
																			empoisonnements 
																			et 
																			occlusions 
																			intestinales. 
																			Une 
																			étude 
																			de 
																			Greenpeace 
																			estime 
																			que 
																			80% 
																			des 
																			tortues 
																			marines 
																			du 
																			globe 
																			ont 
																			déjà 
																			mangé 
																			du 
																			plastique.
																			
																			
																			
																			«Les 
																			matières 
																			plastiques 
																			agissent 
																			comme 
																			des 
																			éponges 
																			en 
																			absorbant 
																			les 
																			polluants 
																			les 
																			plus 
																			dommageables, 
																			appelés 
																			polluants 
																			organiques 
																			persistants: 
																			dioxine, 
																			furannes, 
																			polychlorobiphényles 
																			(PCB), 
																			pour 
																			ne 
																			nommer 
																			que 
																			ceux-là. 
																			Ces 
																			derniers 
																			sont 
																			ensuite 
																			ingérés 
																			par 
																			les 
																			espèces 
																			animales, 
																			causant 
																			des 
																			mutations 
																			génétiques, 
																			intoxication 
																			et 
																			débalancement 
																			hormonal, 
																			car 
																			leur 
																			système 
																			endocrinien 
																			les 
																			prend 
																			pour 
																			de 
																			l'estradiol, 
																			mettant 
																			en 
																			péril 
																			la 
																			reproduction 
																			des 
																			espèces», 
																			explique 
																			Sébastien 
																			Pelletier.
																			
																			
																			
																			Le 
																			plus 
																			grave 
																			problème, 
																			selon 
																			Greenpeace, 
																			c’est 
																			que 
																			cette 
																			situation 
																			affecte 
																			toute 
																			la 
																			chaîne 
																			alimentaire 
																			créant, 
																			par 
																			le 
																			fait 
																			même, 
																			un 
																			danger 
																			certain 
																			pour 
																			la 
																			santé 
																			humaine. 
																			Il 
																			n’existerait 
																			aucune 
																			étude 
																			à ce 
																			jour 
																			sur 
																			les 
																			effets 
																			de 
																			ce 
																			fléau 
																			sur 
																			les 
																			aliments 
																			que 
																			nous 
																			consommons.
																			
																			
																			
																			
																				
																					 | 
																					
																					 Un nettoyage impossible? 
																			L’île 
																			de 
																			déchets 
																			est 
																			impossible 
																			à 
																			nettoyer. 
																			C’est 
																			le 
																			constat 
																			qu’ont 
																			fait 
																			plusieurs 
																			scientifiques 
																			qui 
																			ont 
																			travaillé 
																			sur 
																			la 
																			question. 
																			Sachant 
																			cela, 
																			c’est 
																			maintenant 
																			l’expansion 
																			du 
																			phénomène 
																			qui 
																			inquiète 
																			des 
																			organismes 
																			comme 
																			la 
																			Fondation 
																			de 
																			Charles 
																			Moore 
																			ainsi 
																			que 
																			Greenpeace. 
																			
																			 
																					 | 
																				
																			
																			 
																			
																			
																			Plusieurs 
																			petits 
																			et 
																			grands 
																			gestes 
																			peuvent 
																			donc 
																			être 
																			posés 
																			afin 
																			d’arrêter 
																			la 
																			croissance 
																			des 
																			déchets 
																			flottants 
																			dans 
																			les 
																			océans.
																			
																			
																			
																			
																			
																			L’ampleur 
																			du 
																			nettoyage
																			
																			
																			
																			Selon 
																			Greenpeace, 
																			une 
																			opération 
																			de 
																			nettoyage 
																			serait 
																			possible 
																			«techniquement», 
																			mais 
																			s’avérerait 
																			complexe, 
																			donc 
																			très 
																			coûteuse. 
																			«Pour 
																			la 
																			plaque 
																			elle-même, 
																			selon 
																			l’avis 
																			des 
																			scientifiques, 
																			il 
																			est 
																			absolument 
																			impossible 
																			de 
																			la 
																			nettoyer. 
																			Impossible 
																			dans 
																			le 
																			sens 
																			que 
																			ça 
																			serait 
																			beaucoup 
																			trop 
																			coûteux, 
																			car 
																			techniquement, 
																			ça 
																			pourrait 
																			être 
																			possible», 
																			explique 
																			François 
																			Chartier 
																			de 
																			Greenpeace 
																			France 
																			pour 
																			les 
																			Océans.
																			
																			
																			
																			Le 
																			scientifique 
																			David 
																			Santillo, 
																			membre 
																			du 
																			groupe 
																			de 
																			recherche 
																			de 
																			Greenpeace 
																			International, 
																			basé 
																			à 
																			l’Université 
																			de 
																			Exeter, 
																			en 
																			Angleterre, 
																			va 
																			dans 
																			le 
																			même 
																			sens 
																			que 
																			M. 
																			Chartier. 
																			«Ce 
																			serait 
																			très 
																			difficile 
																			à 
																			nettoyer 
																			puisque 
																			la 
																			zone 
																			de 
																			déchets 
																			flottants 
																			est 
																			extrêmement 
																			grande. 
																			Il y 
																			a 
																			une 
																			possibilité 
																			de 
																			ramener 
																			les 
																			déchets 
																			sur 
																			les 
																			plages 
																			d’Hawaï, 
																			par 
																			exemple, 
																			et 
																			d’ensuite 
																			nettoyer 
																			la 
																			plage 
																			en 
																			une 
																			journée. 
																			Mais 
																			le 
																			lendemain, 
																			il 
																			est 
																			clair 
																			qu’il 
																			y 
																			aura 
																			tout 
																			autant 
																			de 
																			déchets 
																			à 
																			ramasser. 
																			Ça 
																			ne 
																			finirait 
																			plus… 
																			C’est 
																			donc 
																			très 
																			difficile 
																			de 
																			voir 
																			comment 
																			on 
																			pourrait 
																			enlever 
																			tous 
																			ces 
																			déchets 
																			de 
																			l’océan».
																			
																			
																			
																			Un 
																			autre 
																			problème 
																			important, 
																			selon 
																			François 
																			Chartier, 
																			c’est 
																			de 
																			savoir 
																			qui 
																			assumerait 
																			les 
																			charges 
																			de 
																			l’opération 
																			de 
																			nettoyage. 
																			En 
																			effet, 
																			l’île 
																			de 
																			déchets 
																			se 
																			trouve 
																			en 
																			dehors 
																			des 
																			limites 
																			maritimes 
																			de 
																			tout 
																			État 
																			responsable. 
																			Par 
																			conséquent, 
																			aucun 
																			État 
																			ne 
																			désire 
																			payer 
																			les 
																			coûts 
																			faramineux 
																			qu’impliquerait 
																			le 
																			nettoiement 
																			d’une 
																			surface 
																			d’eau 
																			aussi 
																			grande 
																			que 
																			la 
																			France 
																			et 
																			saturée 
																			de 
																			déchets 
																			presque 
																			invisibles 
																			à 
																			l’œil 
																			nu.
																			
																			
																			
																			«Celui 
																			qui 
																			accepte 
																			d’en 
																			assumer 
																			les 
																			charges 
																			en 
																			assumerait 
																			également 
																			la 
																			paternité. 
																			Évidemment, 
																			pour 
																			les 
																			scientifiques 
																			qui 
																			travaillent 
																			sur 
																			le 
																			dossier, 
																			ce 
																			n’est 
																			donc 
																			pas 
																			envisageable», 
																			ajoute 
																			M. 
																			Chartier.
																			
																			
																			
																			Greenpeace 
																			a 
																			dénoncé 
																			à 
																			plusieurs 
																			reprises 
																			l’inaction 
																			des 
																			gouvernements 
																			concernant 
																			les 
																			phénomènes 
																			de 
																			vortex 
																			dans 
																			les 
																			océans: 
																			«Cette 
																			découverte 
																			illustre 
																			une 
																			nouvelle 
																			fois 
																			la 
																			pollution 
																			des 
																			océans 
																			qui, 
																			faute 
																			d’autorité 
																			compétente, 
																			est 
																			trop 
																			souvent 
																			négligée».
																			
																			
																			
Des gestes essentiels pour arrêter l’expansion du phénomène
 | 
  
																			S’il 
																			est 
																			très 
																			difficile 
																			de 
																			lutter 
																			contre 
																			cette 
																			tendance 
																			naturelle 
																			à la 
																			concentration 
																			de 
																			déchets 
																			en 
																			un 
																			lieu, 
																			il 
																			existe 
																			toutefois 
																			des 
																			moyens 
																			de 
																			lutte 
																			efficace 
																			pour, 
																			du 
																			moins, 
																			ralentir 
																			le 
																			phénomène. 
																			Au 
																			niveau 
																			international 
																			par 
																			exemple, 
																			les 
																			Nations-Unies 
																			imposent 
																			depuis 
																			1960 
																			des 
																			directives 
																			et 
																			des 
																			programmes 
																			visant 
																			à 
																			lutter 
																			contre 
																			les 
																			pollutions 
																			chroniques 
																			et 
																			accidentelles 
																			des 
																			eaux 
																			marines.
  | 
																			
																			
																			 
																			
																			
																			De 
																			leur 
																			côté, 
																			plusieurs 
																			organismes 
																			environnementaux 
																			ont 
																			publié 
																			des 
																			documents 
																			afin 
																			d’informer 
																			les 
																			populations 
																			sur 
																			ce 
																			qu’ils 
																			peuvent 
																			faire 
																			concrètement. 
																			«À 
																			long 
																			terme, 
																			la 
																			seule 
																			solution 
																			possible 
																			est 
																			de 
																			diminuer 
																			notre 
																			utilisation 
																			de 
																			plastique 
																			et 
																			de 
																			les 
																			disposer 
																			de 
																			façon 
																			responsable. 
																			C’est 
																			une 
																			catastrophe 
																			écologique 
																			qui 
																			nous 
																			pousse 
																			à 
																			apprendre 
																			de 
																			nos 
																			erreurs. 
																			Il 
																			faut 
																			maintenant 
																			agir», 
																			juge 
																			David 
																			Santillo.
																			
																			
																			
																			
																			
																			Recommandations
																			
																			
																			
																			Voici 
																			une 
																			liste 
																			de 
																			recommandations 
																			publiée 
																			par 
																			Greenpeace:
																			
																			
- 
Ramassez les déchets que vous voyez par terre et les jeter de manière appropriée. 
 
- 
Réduisez votre consommation, réutilisez et recyclez vos produits. 
 
- 
Soyez un consommateur responsable, et faites votre possible pour éviter les produits dont l’emballage est excessif, en particulier lorsqu’il s’agit de produits jetables.
 
- 
Faites pression pour des équipements de recyclage meilleurs et plus nombreux dans votre quartier. 
 
- 
Participez aux initiatives locales de nettoyage de cours d’eau, rivières et plages, ou organisez-en une vous-même. Ces opérations ne sont pas une solution miracle, mais elles sont très efficaces pour attirer l’attention sur le problème plus grave de nos océans. 
 
- 
Si vous habitez en région côtière ou au bord d’un cours d’eau se jetant dans l’océan, vos égouts amènent probablement les déchets directement en mer. Soyez conscient de ceci, ainsi que de toute autre source potentielle de pollution marine dans votre région. Battez-vous pour leur disparition. 
 
- 
Soyez très conscient de votre empreinte écologique. Prenez des décisions allant dans le sens du changement, et dites non au paradigme actuel du tout jetable.