Voilà c'est reparti, les médias ont encore activé le bouton «Émotion». Quel beau cas de polémique pour faire vendre de la publicité médiatique ! Une guerre est déclenchée, et invariablement les auditeurs, téléspectateurs et lecteurs s’y accrochent. 
																													 
																													Comme dans toute bonne histoire, les trois larrons vedettes sont au rendez-vous: la victime, le bourreau et la cavalerie, qui peut-être sauvera la victime étendue sur les rails alors que le train s'en vient. 
																													Dans le cas présent, la victime est innombreuse (mot inventé par Sol), imaginez 15 000 personnes. Combien n’achetaient pas de journal avant de se découvrir possiblement victimes ?  
																													 
																													Attention chers yeux qui se convulsent sur l'écran, si vous êtes clients.tes de ces cliniques, vous chercherez assurément votre nom dans la liste qui ne sera jamais dévoilée. Mais soyez sans inquiétude, l’alarme est sonnée, certains journaux ont déjà déniché des témoignages de personnes mentalement souffrantes de savoir ou de ne pas savoir si leur nom apparaît sur la liste. «Je te pique et tu cries ayoye! OK ?» Quel beau moment de télévision ! 
																													 
																													Attention ici! Il n'est pas question de rire de la vraie souffrance, mais de celle convoyée par les médias. 
																													
																														Le suspense oblige que le nom du bourreau ne soit pas dévoilé au grand public... puisque pas encore prouvé coupable. Quoi ? Pas de possibilité de lynchage public? Alors qu’on commençait à peine à s'habituer, nous, avec le cas de maître Bellemare et sa bastarache d'histoire, avec l’affaire du tueur en bikini des Forces armées canadiennes! Et qui d'autre devait être lynché ?... bon j'en échappe, j'écoute pas la radio privée du Québec pour savoir qui écoeurer aujourd'hui. Mais voilà qu’un odieux journal donne le nom des radiologistes à qui le collège des médecins a défendu d'analyser des mammographies, tout en ânonnant qu'il n'y a pas de faute pour le moment. Enfin un autre lynchage sur la place publique. Euh ! Y'en a un qui a 77 ans. Comment ça se fait que Lucien Bouchard l’avait pas pensionné avec les autres médecins ? J’te dis que les Lucides font pas toujours leur travail consciencieusement. J'espère que "la clique de Limoilou" va s'en occuper. 
																														M’enfin comme le scénario est déjà écrit, la cavalerie dans ce cas c'est le Collège des médecins qui sauvera le film ; il a d’ailleurs veillé au grain. Bravo, ils ont tout fait correct, sauf qu’il y a un petit problème. Le Collège a menti au grand public en disant que ce sont les mécanismes qu’il a mis en place qui ont permis de découvrir l'incompétence du médecin radiologiste, alors qu’en réalité c’était la plainte d’une patiente qui s’adonnait à avoir un médecin comme conjoint. C’est commode à avoir en cette période de redressement à droite de notre petit grand peuple. J’imagine que la demande de permettre la bigamie comme le cas se débat en Colombie britannique serait bien utile. Un conjoint pour la santé, un pour les assurances, un pour l’auto. Ce serait une façon de se passer des collèges ou ordres professionnels qui exercent de façon laxiste le mandat que lui a confié l’Etat de protéger la population. Si on rapetisse l’Etat c’est ça qui va nous protéger ? Cela va devenir laxatif, non! Pour le moment le ministre de la Santé du Québec ne bouge pas. Nous apprenions le 31 décembre 2010 que le Collège des médecins a envoyé à 18 000 femmes une lettre les avisant que la mammographie qu'elles ont passée dans le cadre du programme québécois de dépistage fait l'objet d'une enquête. Il faudra toutefois attendre le printemps prochain, peut-être même l'automne, pour connaître les résultats de l'enquête ordonnée par le Collège des médecins à la suite de plaintes de patientes.  
																													Mais alors pourquoi me péter les fusibles, déjà si sensibles à la flagornerie, et bien, parce que c’est ce que j'appréhende qui me turlupine! Si vieillir assagit certaines personnes, ça évoque aussi la souvenance de gestes imbéciles répétés à maintes reprises par les médias. 
																													 
																													Un exemple : le site internet du journal La Presse "Cyberpresse", toujours en quête de sensationnalisme, omet délibérément de jouer son rôle de service public et au lieu d’informer les personnes possiblement touchées par de mauvais diagnostics de communiquer avec Info-Santé au 811, il écrit : 
   
																												
																													
																														
																											
																											
																												Vous vous inquiétez du fait que le Collège des médecins du Québec vient d'ouvrir une enquête sur les diagnostics de mammographie posés par un radiologiste qui pratiquait au sein de ces trois cliniques? Contactez nous à [email protected] pour nous faire part de votre témoignage 
																												 
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																													Ce qui me rappelle l’affaire du cancer du sein en mai 2009 où 2730 personnes, dont 80% de femmes, ont subi des tests attentatoires faussant le diagnostic et le choix du traitement. Pendant deux mois, tous les médias ont scandé l’énormité de l’affaire de première page en première page… puis, psftttttttttttt! la baloune se dégonfle… 
																													 ( 01 ) plus rien.  
																													 
																													Un matin, en fouillant sur le site du Ministère de la Santé, un citoyen découvre que l'Association des pathologistes et le gouvernement du Québec ont convenu d’une entente qui améliorerait la qualité des tests en laboratoire : le gouvernement investirait finalement les sommes nécessaires. 
																													 
																													Dans les journaux : aucune information, aucun journaliste pour s’intéresser à la question... combien de mauvais diagnostics, monsieur le ministre? Combien de personnes mortes suite au désinvestissement du gouvernement dans la gestion de la qualité des laboratoires?... Rien, le néant, le trou noir, pas un mot. Alors, le citoyen en avisa la chroniqueure scientifique du magazine l'Actualité qui publia...  
																												
																													
																														
																														
																	  
																	
																		
																			
																			
																				
																					
																					
																						
																							Le blogue de Valérie BORDE 
																							20 avril 2010  
																					 
																					 
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																	Dix mois 
																	après avoir 
																	affolé les 
																	Québécoises 
																	en annonçant 
																	qu’une 
																	partie des 
																	tests de 
																	diagnostic 
																	du cancer du 
																	sein étaient 
																	peut-être 
																	erronés, les
																	pathologistes 
																	ont enfin eu 
																	gain de 
																	cause : le 
																	ministère de 
																	la Santé et 
																	des services 
																	sociaux 
																	a annoncé le 
																	31 mars 
																	dernier 
																	qu’un 
																	programme 
																	d’assurance 
																	qualité 
																	permettant 
																	de mieux 
																	encadrer les 
																	analyses 
																	anatomopathologiques 
																	serait mis 
																	en place 
																	progressivement à 
																	compter du 
																	1er avril. 
																	
																	
																	C’est ce que 
																	recommandaient 
																	les experts 
																	depuis un 
																	bon bout de 
																	temps, et ce 
																	que prévoit 
																	le 
																	Plan 
																	d’action 
																	ministériel 
																	publié lui 
																	aussi le 31 
																	mars. 
																	
																	
																	C’est 
																	définitivement 
																	une bonne 
																	nouvelle. 
																	Pourtant, le
																	communiqué 
																	du MSSS 
																	n’a été 
																	repris par 
																	aucun des 
																	médias qui 
																	avaient été 
																	prompts à 
																	semer la 
																	panique lors 
																	de la 
																	fameuse 
																	publication 
																	de l’étude 
																	du Dr 
																	Gaboury. 
																	
																	
																	Tous les 
																	journalistes 
																	l’ont-ils 
																	manquée, 
																	comme moi 
																	(merci à 
																	André 
																	Bouthillier 
																	de m’avoir 
																	transmis 
																	cette info 
																	!), ou 
																	est-ce parce 
																	qu’on 
																	préfère 
																	parler 
																	seulement 
																	des 
																	mauvaises 
																	nouvelles 
																	concernant 
																	notre 
																	système de 
																	santé ?  | 
																													 
																												 
																												
																													Que dire de plus, sinon que le syndicat (Fédération) des médecins n’a pas dénoncé le Collège des médecins.  
																													 
																													Un prochain gouvernement devrait renforcir sa poigne sur les Ordres/Conseils professionnels et se donner les moyens d’intervenir. Quant aux journaux, un Ordre des journalistes n’y changera rien car les chroniqueurs, éditorialistes, titreurs et éditeurs ne sont pas des journalistes mais des gens d’affaires.  
																													Y'a quand même une limite à jouer au yoyo avec la santé de la population pour mieux faire vendre des chars à Ford en double page dans la grosse presse. Quand à la menterie du Collège... Comment retrouver la confiance dans les institutions après ce genre de bévue?  
																												
																												
																											 
																											
																			 
																			
																			
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