Crise au
Centre de recherche sur les grains
CÉROM
S'être mal
exprimé « dans le feu de l'action »!
Le cafouillage
nous a appris que sur le fond, le ministre de l'Agriculture
André Lamontagne cautionne le geste de faire perdre l'emploi à
une personne qui dénonce une situation pour le bien public même
lorsque la hiérarchie de la fonction publique se fait complice de
ce qu'il dénonce.
Ne nous laissons
pas attendrir par le revirement du ministre qui patauge dans les
excuses boiteuses. Spontanément, il a agi selon sa
conscience et il ne cautionne pas les alerteurs. C'est
dans la spontanéité que l'on se dévoile. Nous savons donc
qu'il est capable de s'approprier un rôle qu'il n'a pas et de suivre bêtement les conseils manipulateurs de ses agents
de communication. |

Commentaire éditorial
de
JosPublic
(mis à jour le 9
février 2019) |
François Legault
n'a pas été plus fort dans les circonstances. Lorsqu'il dit "qu'il n'est pas achetable", je crois
qu'il se croit. Il ne se rend peut-être pas compte qu'il
est déjà vendu ou inféodé, que toutes ses fibres positives et
celles de son ministre sont tendues vers l'entreprise privée. Son
histoire
(cliquez ici) démontre bien sa volonté de toujours
diminuer la taille de la fonction publique, donc de la gestion
du bien commun au profit du secteur privé de l'économie. Cela fait de lui un "imbriqué" dans le
monde des affaires, dont la principale valeur est le profit, la
famille pour partager le profit, la police et l'armée pour
défendre le profit contre ceux qui
voudraient se l'approprier. À ce sujet, lire l'excellent
texte sur Les imbriqués
par Yanis Varoufakis,
ex-ministre de la Grèce.
Comparé au
Dr
Couillard et
à Jean Charest, ces légers psychopathes qui ont sévi
sur le Québec trop longtemps, M. Legault se différencie par sa
vision nationaliste du Québec et par le fait qu'il a bien
compris qu'un minimum de partage de la richesse est nécessaire pour atteindre l'objectif d'indépendance du
Québec qui l'a motivé toute sa vie d'adulte.
|
La seule
qualité que je lui reconnais, ainsi qu'à son ministre de l'Agriculture c'est d'être capables de
rétropédaler lorsque leur vélo n'a plus de frein avant.
C'est un bon point sur la forme.
Pour le fond, il faut s'attendre
à ce que des gens d'affaires élus.es au gouvernement n'aient pas un penchant naturel
très développé pour la fonction publique et la protection du bien
public (par exemple:
Alexandre Moreau, l’un des nouveaux conseillers politiques du
ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, a ouvertement
critiqué la gestion de l’offre lorsqu’il travaillait pour
l’Institut économique de Montréal (IEDM), allant même jusqu’à
proposer son abolition).
Voilà une position encore plus anti bien
public que ne l'aurait soutenu Jean Charest lui-même. (source La Terre de Chez Nous, 10
janvier 2019)
Quant au fond du
problème, il est occulté par les médias et la majorité des députés qui
sont d'obédience conservatrice et protecteurs du secteur privé de
l'économie.
Même Québec Solidaire ne dit mot de cette
érosion du leadership du MAPAQ
qui est au coeur du problème. Le Parti Libéral du Québec avec les
ministres de l'Agriculture
Laurent Lessard et
Pierre Paradis a privatisé plusieurs activités au sein du
ministère, voilà donc la source de tout ce brouhaha. |
Après s'être époumoné sur la loi des divulgateurs, il faudra bien parler
et corriger cette privatisation qui a eu lieu en douce. En effet le
CÉROM devrait être une responsabilité développée et gérée par le
Ministère de l'Agriculture et les participants actuels
reconnus comme des partenaires à consulter.
Maintenant, nous attendons le rapport de la
Protectrice
du citoyen.
|