Elle vit dans une zone rurale et travaille de l’aube au coucher du soleil, et souvent encore plus tard. Peut-être dirige-t-elle une petite entreprise ou cultive-t-elle un champ,
voire les deux, pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle passe de longues heures à collecter de l’eau et du combustible, et à préparer des repas. Elle pourvoit à l’éducation
de ses enfants. Elle s’occupe du bétail.
Sans les femmes et les filles rurales, les communautés dans les zones rurales ne pourraient s’en sortir. Pourtant, les femmes et les filles font
partie des personnes les plus exposées à la pauvreté et au manque d’accès aux actifs, à l’éducation, aux soins de santé et à d’autres services essentiels,
et ce sont elles qui sont les plus touchées par les effets du changement climatique. Dans la plupart des mesures prises en faveur du développement, les femmes rurales, en
raison des inégalités entre les sexes et de la discrimination auxquelles elles sont confrontées, sont moins bien loties que les hommes ruraux.
La communauté internationale a pris l’engagement de défendre les droits de toutes les femmes et de toutes les filles. Il est très urgent d’honorer cet engagement. Allez-vous y
contribuer concrètement?
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Au Québec elles seront "Féministes tant qu'il le faudra!" | |
La période d’austérité qui a sévi au Québec durant les dernières années a fait perdre à plusieurs cette envie de croire en la capacité de notre société à
aller de l’avant dans un projet inclusif. Les premières à souffrir encore une fois ont été les femmes et, aujourd’hui, les conséquences se font toujours sentir : « la
féminisation de la pauvreté continue et les femmes sont encore celles qui vivent l’impact des emplois à bas salaire ». Cette période a été très difficile pour
les organismes communautaires et de défense des droits, qui ont vu leur financement diminuer. Les organismes qui n’ont pas subi de coupes importantes ont
connu des gels, ce qui, dans les faits, correspond à des pertes d'outils.
Des revendications comme des priorités
En cette année électorale on va nous promettre toutes sortes de choses !
Mais on a un devoir de réserve sur ce qu’on nous dit et on devra plutôt se fier à
l’historique des actions au lieu de promesses d’un avenir meilleur.
Quand on voit ce qui se passe actuellement dans le système de santé, il y a lieu de se questionner : Avec des
médecins qui reçoivent des montants astronomiques basés sur n’importe quoi pendant que des infirmières peinent à simplement accéder à une vie familiale à
cause de leurs conditions de travail, c’est symptomatique ! |
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Ce n’est pas pour rien que le Collectif 8 mars met en avant des revendications comme autant de pistes de réflexion basées sur quatre piliers, soit la
pauvreté et l’autonomie économique des femmes, la violence envers les femmes, le racisme et la discrimination et, finalement, les services publics, les
programmes sociaux et le rôle de l’État.
Pauvreté
Au sujet de la lutte contre la pauvreté, le Collectif 8 mars propose la mise en place d’une loi-cadre en matière de conciliation famille-travail-études dans
une perspective d’égalité : Une telle loi pourrait amener la société, y compris le gouvernement, à voir dans ce besoin de conciliation que nous sommes
plus que des unités de travail, de production ou de profit tout en déplorant qu’à l’heure actuelle on n’en est même pas à reconnaître qu’il y a un
besoin.
Indissociable de cette loi-cadre, est la nécessité d’un financement adéquat et récurrent des groupes de femmes et de défense des droits : Aujourd’hui, on
nous met dans la position d’agentes de l’État parce qu’on effectue son travail et, en plus, on ne nous finance plus pour le faire !
Violence
Une avancée est possible dans le dossier de la violence faite aux femmes, où le Collectif 8 mars préconise un système de justice adéquat pour les victimes
d’agression sexuelle : grâce au mouvement #MeToo, on a pris acte du
fait qu’on devait faire quelque chose et que le système était
inadéquat. |
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Par
contre, on reste encore dans un système de justice qui n’a pas changé. Un système de justice adéquat, selon le Collectif 8 mars, devrait éviter la
victimisation et les stéréotypes, et augmenter l’accès audit système, et ça va commencer par un système dans lequel on croit les victimes, et on est encore
très loin de ça.
Difficile de parler de violence faite aux femmes et de système de justice sans aborder le sujet du racisme et de la discrimination, quand on sait que les
femmes autochtones subissent plus souvent qu’à leur tour la brutalité policière, l’agression sexuelle, la discrimination systémique et la violence : C’est important de comprendre
qu’on a créé des systèmes qui ont fait des femmes autochtones des citoyennes de troisième classe, pour qui la recherche de solutions durables et pérennes débute
avec l’expérience et le vécu des femmes autochtones.
Si le gouvernement est d’accord pour aller vers une compréhension des erreurs du passé, des structures de stéréotypes,
ce sera plus facile pour tout le monde de marcher dans le même sentier, mais nous ne sentons pas encore cette reconnaissance.
Le Collectif 8 mars 2018